Texte intégral
Chers camarades,
L'Assemblée nationale vient d'adopter le projet de loi de privatisation de GDF. Pour autant, la fin de cette bataille parlementaire ne signifie pas que plus rien ne peut efficacement s'opposer au projet du gouvernement.
Les enjeux sont en effet trop importants. Avec cette fusion, le débat à l'Assemblée l'a d'ailleurs bien montré, c'est non seulement le droit à l'énergie pour toutes et tous qui est menacé, mais c'est aussi toute notre indépendance énergétique qui est fragilisée.
Chaque jour grandit la nécessité d'une meilleure protection de l'environnement, d'un développement des énergies renouvelables et d'un véritable développement durable. Ces questions interpellent de plus en plus, à raison, nos concitoyens. Et nous savons bien que nous ne pourrons pas leur apporter de réponse en se privant des outils à disposition de la collectivité que sont les services publics. Arrêter le processus de privatisation de GDF est bien d'une urgente nécessité. Je suis convaincue qu'il reste possible de faire reculer le gouvernement sur cette question.
Les organisations syndicales appellent à une grande journée d'action le 14 octobre prochain. Je souhaiterais que cette journée puisse véritablement marquer le début d'une grande mobilisation populaire pour le service public de l'énergie.
Pour aider à la réussite de ces manifestations, la gauche a une véritable responsabilité. Notre participation à ces manifestations devra être à la hauteur des enjeux. Plus largement, je vous propose de lancer un appel commun de toutes les forces de gauche contre ce projet de privatisation. Tous et toutes ensemble, nous pourrons ainsi contribuer à l'élargissement de cette mobilisation et, je l'espère, finir par faire reculer le gouvernement.Source http://www.pcf.fr, le 9 octobre 2006|N|N|N|N|Texte intégral46893|Monsieur le Président,
Monsieur le rapporteur,
Mesdames, Messieurs les députés
Chers amis,
Permettez-moi, avant de répondre à vos questions de vous dire ma satisfaction d'être devant vous aujourd'hui pour faire un point d'étape quatre mois après l'entrée en application de cette loi relative au développement des services à la personne dont j'ai pu dire qu'elle était de nature à profondément modifier notre économie et notre société en donnant des perspectives nouvelles et concrètes à notre ambition commune : la cohésion sociale de notre pays.
Tout d'abord, l'on ne dira jamais assez l'importance et la pertinence de la mission d'évaluation et de contrôle dont vous êtes investis, notamment en vous assurant de la publication des textes réglementaires nécessaires à l'application des textes législatifs que vous votez.
J'ai noté que depuis que l'Assemblée nationale réalise des rapports d'évaluation, l'application de la loi relative au développement des services à la personne votée le 26 juillet 2005 a obtenu les meilleurs résultats tant en terme de quantités de textes réglementaires qu'en termes de rapidité de mise en oeuvre et donc de respect des délais.
C'est la preuve éclatante, que lorsque certaines conditions sont réunies l'on peut mener à bien des projets de réforme économiques et sociales ambitieux. Non l'action publique n'est pas vaine ! A un moment où certains pourraient en douter, permettez-moi à mon tour de tirer certains enseignements de la façon dont nous avons conduit ce projet en revenant sur quelques points de méthode.
1. La volonté politique doit être lisible et clairement affichée. Dès l'amont, la position du Gouvernement doit être clairement exposée. Tous les acteurs peuvent ainsi connaître les objectifs poursuivis.
Dans le cas particulier, dès le mois de septembre 2004, j'indiquais publiquement que le secteur des services à la personne présentait un potentiel de création d'emplois considérable et répondait à des besoins profonds de l'ensemble de nos concitoyens. C'est l'affirmation de cette ambition qui a justifié et permis de maintenir le rythme de la réforme.
2. La concertation la plus large doit toujours précéder l'adoption d'une réforme économique et sociale, a fortiori si elle est de grande ampleur. Réunir tous les acteurs sur l'exposé détaillé des motifs n'est jamais du temps perdu. Le temps préalable du débat public est du temps gagné lors de la mise en oeuvre de la loi. J'ai réuni tous les acteurs dès le 22 novembre 2004 sur une convention d'objectifs, j'ai écouté leur diagnostic, j'ai entendu leurs propositions et j'ai pu présenter en leur présence dès le mois de février 2005 un rapport détaillé qui présentait les principales mesures. C'est ce rapport qui constituait un tout associant mesures législatives et réglementaires. Pour forger ce consensus entre des acteurs aussi divers et aussi concurrents, moins de six mois auront été nécessaires. C'est la preuve que concertation n'est pas incompatible avec efficacité.
3. La confrontation et l'échange pendant la durée du débat parlementaire enrichissent toujours les projets de loi initiaux. Monsieur le rapporteur, vous l'avez noté, les nombreux amendements que l'Assemblée Nationale et le Sénat ont adoptés, au total 102, et que le Gouvernement a acceptés ont permis de renforcer le texte sans le dénaturer ni le vider de sa substance.
Ce débat a été d'autant plus facilité que nous avons veillé dès l'origine à proposer un texte économe de la loi, c'est-à-dire que nous avons toujours évité de rajouter une couche supplémentaire de réglementations.
Nous avons veillé à corriger les dispositifs existants, sans alourdir la réglementation. La nouvelle loi s'appuie sur des dispositions connues des Français, des associations ou des entreprises. Les délais de mise en application en sont réduits d'autant.
4. En sachant où l'on allait, connaissant les voies de consensus ou de compromis, les textes d'application ont pu être préparés en temps réel, par l'équipe que j'avais dédiée à ce projet et qui aurait ultérieurement la responsabilité de conduire la nouvelle agence nationale des services à la personne. Je rappelle pour l'anecdote que la loi a été votée le 26 juillet et que la réunion interministérielle relative aux arbitrages concernant tous les décrets d'application s'est réunie le 28 juillet !
Ce faisant, nous n'avons jamais été tenté de faire des textes d'application un « match supplémentaire », tentant par la voie réglementaire d'obtenir ce que la représentation nationale nous aurait refusé.
Vous le voyez ces éléments de méthode sont de bon sens et tout plaide pour que nous n'hésitions plus à les mettre en oeuvre à chaque occasion, en particulier chaque fois que l'on veut moderniser et réformer en profondeur notre pays. « Dire ce que l'on fait, faire ce que l'on dit » je ne connais pas de meilleures recettes, conciliant concertation préalable, prérogatives renforcées du Parlement et efficacité de l'action publique.
Neuf mois après le vote de la loi, quatre mois après son entrée en application où en sommes-nous ?
J'aborderai principalement trois sujets :
- le chèque emploi service universel,
- l'offre de service,
- enfin, les enseignes nationales.
I - Le chèque emploi service universel
1) La dynamique de l'ancien Chèque emploi-services (CES) n'a pas été cassée
Il y a toujours un risque, au moment du remplacement d'un dispositif par un autre, à voir s'éteindre l'ancien système sans pour autant que le nouveau prenne correctement le relais. Dès le 1er janvier, le Cesu bancaire remplaçait l'ancien CES sans heurt ni difficulté. La progression spectaculaire de cet outil de simplification durant les 5 dernières années s'est poursuivie pendant le premier trimestre de cette année sans aucune rupture.
2) La migration du Titre emploi-service (TES) vers le Chèque emploi services universel (CESU) s'est bien opérée.
Les émetteurs historiques du TES nous ont indiqué qu'après un mois de janvier hésitant, février et mars ont permis de retrouver la fluidité entre les 2 dispositifs
3) Enfin, les retours enregistrés par chacun des émetteurs sur les perspectives de diffusion du chèque sont encourageants. Concernant les collectivités locales, les premiers retours sont largement positifs, en particulier auprès des départements pour le versement de leurs allocations : APA et PCH dont je rappelle les montants 4 milliards d'euros pour l'APA et, en perspective 3 milliards d'euros pour la PCH.
Concernant les entreprises, ce n'est qu'au second semestre que nous disposerons d'éléments chiffrés pertinents. Les délais de mise en oeuvre, en raison du nécessaire dialogue social en leur sein, sont longs. De plus, la manifestation de sensibilisation des DRH de France que nous souhaitions organiser début avril a dû être reportée au 12 juin. C'est donc la rentrée de septembre qui constituera la véritable échéance. C'est d'ailleurs à ce moment là que nous relancerons une campagne de communication de forte ampleur.
4) L'encaissement bancaire du Cesu préfinancé
Dès le début de l'année j'avais indiqué que nous recherchions un accord associant les émetteurs de CESU et toute la place bancaire pour permettre l'encaissement du CESU préfinancé en banque à partir de l'été 2006.
J'ai le plaisir de vous confirmer ici que ce délai sera respecté grâce à l'accord que j'ai signé le 25 avril dernier avec la Fédération Bancaire Française.
A compter du 26 juin 2006, tous les intervenants salariés pourront déposer les CESU préfinancés reçus en paiement de leur salaire auprès de leur établissement bancaire.
Par sa simplicité d'utilisation, sa sécurité et sa proximité avec 43 500 agences bancaires et guichets postaux, l'encaissement bancaire des CESU va contribuer fortement au développement de ces chèques.
Nous sommes actuellement dans la phase importante d'explication et d'information de tous les co-financeurs potentiels qui, je le rappelle, sont tous les employeurs privés ou publics, toutes les collectivités locales pour le versement de leurs allocations.
Comme je vous l'ai déjà dit, je réunirai d'ailleurs à cet effet, le 12 juin prochain, un grand nombre de directeurs des ressources humaines de grandes entreprises afin de les sensibiliser sur l'importance de ce dispositif dans leur politique de fidélisation et d'attractivité des salariés de leur entreprise.
A ce sujet, je voudrai vous dire que tous les Français attendent avec impatience la diffusion de ce qui s'apparente, en quelque sorte, à une nouvelle monnaie.
Le lendemain du 14 février, jour du lancement officiel à Grenelle du chèque emploi service universel, j'ai demandé à l'Agence de faire réaliser un sondage sur la compréhension et l'adhésion des Français au dispositif. Les résultats de l'Ifop vont au-delà de nos propres espérances. Les Français en ont tous entendu parler, ils en ont compris le sens et l'intérêt, ils adhérent fortement à cette initiative et sont prêts à l'utiliser. L'appétit est là ! La demande potentielle est latente !
- Le CESU, entré en vigueur seulement le 1er janvier 2006, bénéficie d'un score de notoriété particulièrement élevé : 79 % de nos concitoyens déclarent en avoir entendu parler.
- Les personnes interrogées expriment massivement leur soutien à la mise en place du CESU puisque 93 % des Français déclarent l'approuver.
- Le CESU bénéficie de jugements détaillés favorables qui s'articulent autour de 2 dimensions : la simplicité de ce chèque et sa capacité à dynamiser le secteur des services à la personne.
- Enfin, à cette date, 29 % des salariés envisageaient de demander à leur employeur un carnet de Cesu.
II - L'offre de service
Quant à l'offre de service, on sait qu'il y avait là une incertitude. L'offre serait elle au rendez-vous ? J'ai en ma possession les chiffres à fin mars, soit seulement trois mois après le lancement opérationnel du plan de développement des services à la personne : le nombre de structures agréées a bondi de plus de 30 % ! Le nombre d'entreprises prestataires a été multiplié par plus de 3 ! Elles étaient 600 au moment du rapport de février 2005, elles sont aujourd'hui plus de 2000 ! Le nombre d'associations s'est accru de 600, c'est dire l'explosion des initiatives ! En fait, les acteurs qui souhaitaient accéder à ce nouveau marché ont massivement anticipé la demande potentielle.
Il est encore trop tôt pour communiquer des chiffres fiables relatifs à la création d'emploi sur ces premiers mois. Mais lorsque l'on considère que les 2000 entreprises, les 6000 associations ne représentent qu'environ 20 % du secteur des services à la personne, il n'y a pas de risque majeur à affirmer que le taux de croissance constaté ces dernières années de 5,5 % a été doublé dès ces premiers mois et donc qu'au cours de cette période c'est encore plus de 36 000 emplois qui ont été créés. Nous disposerons dès la fin de ce premier semestre d'un observatoire statistique élaboré par l'Agence nationale des services à la personne qui nous permettra de le confirmer.
III - Les enseignes nationales
S'agissant des enseignes nationales, à ce jour, l'Agence a soutenu six projets, aujourd'hui opérationnels et qui, mois après mois, étoffent leur palette d'offre et leur présence territoriale. De nouveaux acteurs très puissants vont les rejoindre prochainement, je pense au Groupe la Poste ou au Crédit Agricole.
En conclusion, je voudrai souligner les aspects vertueux de cette dynamique. Pour la première fois en France, à la fois dans la plus grande sérénité et dans la plus vive des concurrences, nous sommes arrivés à mettre en mouvement, et à faire travailler ensemble des acteurs aussi différents que des associations et des entreprises privées, des coopératives ou des régies de quartiers, de grandes banques privées ou mutualistes, les premiers émetteurs mondiaux de titres, de grandes sociétés d'assurances (des bénévoles des acteurs de l'économie sociale d'un côté, de puissants acteurs privés de l'autre) pour combattre le chômage et apporter une réponse concrète aux besoins de services de nos concitoyens.
Source http://www.servicesalapersonne.gouv.fr, le 12 octobre 2006|N|N|N|N|Texte intégral 46894|Q- G. Bonos : Bonjour, monsieur le ministre. Alors, accident de trains à la frontière avec le Luxembourg, les campagnes pour la limitation de vitesse et les radars, bien sûr la réunion franco-allemande qui va parler d'Airbus et votre voyage au Luxembourg, c'est au menu de cette interview. E. Chavelet.
Q- E. Chavelet (Paris Match) : Oui, D. Perben, d'abord merci d'être en direct puisque vous prenez tout de suite un avion pour le Luxembourg. On va revenir, évidemment, sur cet accident terrible en Moselle. Alors, est-ce que d'abord vous avez des précisions sur le bilan humain ?
R- Oui, nous avons la quasi-certitude qu'il y a aujourd'hui cinq morts, deux blessés hospitalisés. Il est possible qu'il y ait encore des personnes dans le train où on continue le travail de désincarcération. Du matériel lourd est venu pendant la nuit pour essayer de poursuivre les travaux. Il semblerait que des familles fassent savoir que des proches auraient pris le train et n'auraient pas donné de nouvelles, donc il y a une petite interrogation mais il n'y a aucune certitude. En tout cas, le travail s'est poursuivi toute la nuit sous la lumière des projecteurs et vont se poursuivre dans la matinée, et il y a donc cette incertitude. Autrement, au début de la nuit, c'était cinq morts et deux blessés.
Q- G. Bonos : C'est pour ça que le Premier ministre a détourné l'avion qui l'emmenait aux Antilles pour venir sur le lieu de l'accident ?
R- Ecoutez, dès que j'ai eu connaissance, en ce qui me concerne, de l'accident, je suis parti et j'ai fait savoir au Premier ministre qui était effectivement déjà dans son avion que cet accident avait eu lieu et il a détourné l'avion pour venir saluer les victimes et saluer les sauveteurs.
Q- E. Chavelet : Alors, côté technique, on a le sentiment que ce n'est pas la faute de la SNCF, mais celle des Luxembourgeois.
R- Ecoutez, c'est extrêmement délicat de dire des choses définitives aujourd'hui. Dès hier après-midi, j'ai demandé au Bureau Enquête Accidents, qui dépend de mon ministère, d'ouvrir une enquête. Il y a par ailleurs une enquête administrative au sein de la SNCF, il y a aussi une enquête luxembourgeoise, auxquelles s'ajoutent d'ailleurs les démarches judiciaires, une enquête judiciaire. Alors, nous allons faire le point là-dessus. Ce que dit la SNCF - et moi j'en prends acte sans en porter de conclusions - ce que dit la SNCF c'est que le train français qui remontait du sud, le train de marchandises, serait passé au vert, au signal qui correspondait à la mise sur voie unique, puisque comme vous le savez, cette voie Metz-Luxembourg est une voie tout à fait moderne - je l'ai encore constaté hier après-midi en allant sur les lieux ; il y avait un chantier de renforcement de ballastes sur une des voies, et donc il y avait une partie unique, une partie voie unique qui nécessite évidemment un système de régulation. Il se trouve que ce chantier était exactement à la frontière entre la France et le Luxembourg, le panneau Frontières" est à l'endroit de l'accident, et donc ça supposait, évidemment, une coordination entre les deux pays. L'enquête va nous dire ce qui s'est passé.
Q- E. Chavelet : Bon, l'enquête conclura. Monsieur le ministre, malheureusement, toujours au chapitre des accidents, vous lancez une grande campagne clips à la télé pour inciter les automobilistes à rouler à 50 km/h. Vous allez mettre beaucoup plus de radars plus performants, fin octobre. Est-ce que ça veut dire que les automobilistes ne respectent pas les limitations de vitesse ?
R- Les chiffres sont malheureusement parlants. Nous avons obtenu depuis quatre ans des résultats spectaculaires en matière de sécurité routière sur les routes classiques, sur les autoroutes. Malheureusement, nous n'obtenons pas les mêmes résultats dans les agglomérations. Je donne un seul chiffre : en 2005 sur 2004, le nombre de tués en agglomération a augmenté de 7 %. Donc, ça veut dire que...
Q- G. Bonos : ... comment l'expliquez ça ?
R- Comment on l'explique ? Parce qu'il y a un non-respect de la limite de vitesse, le 50 km/h ; il y a non-respect de plus en plus fréquent de stops ou de feux rouges, et donc il y a une conduite dangereuse. Et puis, je pense qu'il y a aussi le sentiment que lorsqu'on rentre en ville, l'accident n'est plus quelque chose de dangereux, qu'on va peut-être froisser de la tôle, mais qui ne se passera rien de grave. Or, c'est tout à fait inexact, en particulier par rapport à des publics fragiles comme les piétons, les cyclistes, les motocyclistes.
Q- E. Chavelet : Les enfants...
R- Eh bien, il y a beaucoup d'accidents.
Q- E. Chavelet : Mais monsieur le ministre, est-ce qu'il n'y a pas non plus le fait que les gens n'ont pas peur des juges ? Un juge condamne quelqu'un qui a tué quelqu'un à une lourde de peine de prison ; en revanche, quand on a tué quelqu'un en voiture, c'est au maximum un à deux ans. Est-ce que ce n'est pas inégal ça ?
Q- G. Bonos : Quand ce n'est pas avec sursis !
R- Oui, enfin, il faut bien comprendre que nous sommes dans une tradition de droit où on tient compte de l'intention de faire ou la non intention de faire. Il est tout de même rare que quelqu'un au volant de sa voiture provoque volontairement un accident pour tuer ou pour blesser quelqu'un.
Q- Bonos : Mais enfin, quand il le tue, il le tue.
R- On n'est pas dans le même schéma que dans des poursuites criminelles. On est dans un schéma différent, même s'il est extrêmement grave de conduire imprudemment.
Q- E. Chavelet : C'est l'ancien ministre de la Justice qui parle.
R- Mais je crois que ça n'est pas là la question. Si l'on veut obtenir des résultats sur le grand nombre et c'est ça qu'il s'agit de faire, je crois que la campagne qui démarre sur le 50 km/h, vous verrez, elle est très explicite, elle est assez forte, elle est presque un petit peu violente, mais je crois que c'est comme ça que les messages peuvent passer. Et puis, nous allons mettre en place de nouveaux radars qui vont nous permettre de contrôler ce qui pose problème en agglomération, en particulier ce que j'évoquais tout à l'heure : en plus de la vitesse, les feux rouges, les stops, ce type de comportement.
Q- E. Chavelet : Combien de radars, monsieur le ministre ?
R- Alors, nous en avons encore près de 500 à mettre en place d'ici la fin de l'année, et sur 2007, il y en aura 500.
Q- G. Bonos : Monsieur le ministre, n'y a-t-il pas - pardonnez-moi l'expression - un peu plus de discernement à avoir de la part peut-être des forces de l'ordre ? Est-ce que vous ne pouvez pas plaider auprès de votre collègue, N. Sarkozy, parce que vous avez par exemple des gens qui sont en effet attrapés à 56 km/h, alors avec le recul, ils prennent un PV pour 1 km/h, et à côté de cela, vous voyez - et moi je l'ai vu de mes propres yeux - des gens en plein coeur de Paris remonter une rue en sens interdit, et donc, là, si un gamin sort entre deux voitures, eh ben il est mort. Et là, il n'y avait pas de policier parce que sans doute ils ne sont pas assez nombreux dans des endroits peut-être un peu plus stratégiques.
R- Je crois qu'il faut bien sûr poursuivre la mise en place des contrôles automatiques de la vitesse, mais il faut aussi contrôler, vous le suggérez, d'autres comportements qui eux ne peuvent pas être constatés comme ça par des systèmes automatiques numériques, et qui ne peuvent l'être que par des personnels physiquement présents et ça suppose bien sûr une mobilisation des forces de l'ordre. Mais je crois que les forces de l'ordre sont très mobilisées. Simplement, il y a aussi des petits malins qui passent à travers.
Q- G. Bonos : Bien sûr... non mais je veux dire par là qu'elles ne sont peut-être pas allouées là où il faudrait, non ?
R- Ecoutez, je crois qu'ils font le maximum.
Q- G. Bonos : Monsieur le ministre, changeons de sujet. Aujourd'hui, sommet franco-allemand. Airbus invité à la table de la discussion et de la rencontre. A votre avis - les gens sont très inquiets - est-ce qu'on va garder un grand avionneur européen, selon vous, quand on voit l'offensive des pays asiatiques ?
R- Je crois qu'on gardera un grand avionneur. La crise que connaît Airbus aujourd'hui ce n'est pas une crise liée à la conception de ses avions. Les avions sont performants, les avions sont de bonne qualité ; l'A380 vient de passer tous ses essais de manière très positive, il sera certifié d'ici à la fin de l'année, au niveau international. La difficulté que connaît Airbus est une difficulté de type organisation industrielle, avec des défaillances dans une partie des chaînes de production. Cela a révélé des difficultés dans la gouvernance de l'entreprise. Je crois qu'après les deux crises successives du début de l'été et de ces quelques jours derniers, on a abouti à une réorganisation de la gouvernance, et je crois à une vraie prise de conscience qu'il est nécessaire de réformer un certain nombre de processus de décision et d'organisation industrielle. Moi, je fais toute confiance à L. Gallois, qui non seulement a dirigé la SNCF pendant dix ans mais a été, avant, patron de l'Aérospatiale, qui a donc l'expérience de l'aéronautique, qui est un patron qui a la confiance de ses cadres et des salariés et qui, je pense, a tous les éléments à la fois humains et techniques et professionnels pour réussir à sortir de cap difficile.
Q- E. Chavelet : D'accord. D. Perben, vous recevez tous les équipementiers d'Airbus le 16 octobre, vous allez donc les rassurer, pas de perspectives de chômage en vue ?
R- Je souhaite, et c'est mon rôle, rencontrer effectivement ce qu'on appelle les sous-traitants, c'est-à-dire ces entreprises - ces petites et moyennes entreprises réparties dans toute la France, et en particulier dans la région Midi-Pyrénées - qui sont des fournisseurs d'Airbus et qui, évidemment, sont inquiets parce qu'ils ont très peur que les réorganisations industrielles...
Q- E. Chavelet : ... ils ont tort d'avoir peur ?
R- ... que les recherches de réductions de coûts ne les touchent eux, directement.
Q- E. Chavelet : Et ils ont tort ?
R- Cela aurait, évidemment, territorialement, des conséquences difficiles. Donc, il faut qu'on se parle, il faut que... Je verrai, bien sûr, monsieur Gallois avant de les rencontrer. Monsieur Gallois sera représenté à la réunion. Et je crois qu'il faut tout faire pour que ce moment difficile ne soit pas en plus un moment difficile pour les régions dans lesquelles ces industries sont installées.
Q- E. Chavelet : Très bien, monsieur le ministre. Alors, pour le moment, c'est le Gouvernement qui semble passer un moment difficile ; il semble à nouveau que le torchon brûle entre, au sein de l'UMP, N. Sarkozy et D. de Villepin. Est-ce que l'UMP, au sein de l'UMP, n'est pas en train d'enclencher la fameuse machine à perdre les élections ?
R- Ecoutez, moi, je souhaite que l'UMP préserve son unité. J'ai été de ceux qui entre 1997 et 2002 ont construit l'UMP, ont fait en sorte qu'on soit en capacité de rassembler les familles gaullistes, libérales et démocrates chrétiennes. Nous y sommes parvenus. Pour moi, cette unité de l'UMP c'est un acquis de notre vie politique.
Q- E. Chavelet : Donc, vous êtes pour monsieur Sarkozy ?
R- Et je souhaite qu'on le préserve et je demande à tout un chacun de bien penser au fait que c'est grâce à l'UMP qu'on a été au second tour derrière J. Chirac, en 2002. Et donc il faut bien veiller à l'unité de la famille, ça me paraît très important et c'est un appel que je lance à tout le monde.
Q- E. Chavelet : C'est un appel, mais monsieur Perben, ça veut-il dire, concrètement, que vous demandez de voter Sarkozy ou est-ce que vous êtes de ceux qui disent, " je voterai plutôt Ségo que Sarko " ?
R- Ah, sûrement pas Ségo plutôt que Sarko ! Alors, ce n'est pas, comme on dit, ma tasse de thé. Non, la question ne se pose pas encore comme ça. La question c'est au sein de la famille, on traite nos affaires, on débat, et on choisit le meilleur.
Q- E. Chavelet : D'accord, mais est-ce que parmi les meilleurs, ça pourrait être aussi M. Alliot-Marie ? Le Premier ministre a dit qu'il n'était pas contre une femme, et elle-même songe à se présenter. Qu'est-ce que vous dites ? Elle apporterait une plus-value ?
R- Je pense qu'il appartiendra aux militants de trancher au sein de l'UMP.
Q- E. Chavelet : Mais si elle se présente, vous trouvez ça une plus-value pour le futur ?
R- Qu'il y ait plusieurs candidats dans la primaire interne à l'UMP, ça c'est une démarche tout à fait naturelle, et on va voir comment les choses se présentent. Mais, ce à quoi je tiens beaucoup, c'est que cette UMP que nous avons construite, il faut en préserver le devenir et pour cela il faut que les débats que nous avons se déroulent à l'intérieur de l'UMP et que ce soit à l'intérieur de l'UMP que les choix se fassent.
E. Chavelet : Ben, merci D. Perben et bon conseil des ministres des Transports au Luxembourg.
G. Bonos : Merci monsieur le ministre.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 octobre 2006
L'Assemblée nationale vient d'adopter le projet de loi de privatisation de GDF. Pour autant, la fin de cette bataille parlementaire ne signifie pas que plus rien ne peut efficacement s'opposer au projet du gouvernement.
Les enjeux sont en effet trop importants. Avec cette fusion, le débat à l'Assemblée l'a d'ailleurs bien montré, c'est non seulement le droit à l'énergie pour toutes et tous qui est menacé, mais c'est aussi toute notre indépendance énergétique qui est fragilisée.
Chaque jour grandit la nécessité d'une meilleure protection de l'environnement, d'un développement des énergies renouvelables et d'un véritable développement durable. Ces questions interpellent de plus en plus, à raison, nos concitoyens. Et nous savons bien que nous ne pourrons pas leur apporter de réponse en se privant des outils à disposition de la collectivité que sont les services publics. Arrêter le processus de privatisation de GDF est bien d'une urgente nécessité. Je suis convaincue qu'il reste possible de faire reculer le gouvernement sur cette question.
Les organisations syndicales appellent à une grande journée d'action le 14 octobre prochain. Je souhaiterais que cette journée puisse véritablement marquer le début d'une grande mobilisation populaire pour le service public de l'énergie.
Pour aider à la réussite de ces manifestations, la gauche a une véritable responsabilité. Notre participation à ces manifestations devra être à la hauteur des enjeux. Plus largement, je vous propose de lancer un appel commun de toutes les forces de gauche contre ce projet de privatisation. Tous et toutes ensemble, nous pourrons ainsi contribuer à l'élargissement de cette mobilisation et, je l'espère, finir par faire reculer le gouvernement.Source http://www.pcf.fr, le 9 octobre 2006|N|N|N|N|Texte intégral46893|Monsieur le Président,
Monsieur le rapporteur,
Mesdames, Messieurs les députés
Chers amis,
Permettez-moi, avant de répondre à vos questions de vous dire ma satisfaction d'être devant vous aujourd'hui pour faire un point d'étape quatre mois après l'entrée en application de cette loi relative au développement des services à la personne dont j'ai pu dire qu'elle était de nature à profondément modifier notre économie et notre société en donnant des perspectives nouvelles et concrètes à notre ambition commune : la cohésion sociale de notre pays.
Tout d'abord, l'on ne dira jamais assez l'importance et la pertinence de la mission d'évaluation et de contrôle dont vous êtes investis, notamment en vous assurant de la publication des textes réglementaires nécessaires à l'application des textes législatifs que vous votez.
J'ai noté que depuis que l'Assemblée nationale réalise des rapports d'évaluation, l'application de la loi relative au développement des services à la personne votée le 26 juillet 2005 a obtenu les meilleurs résultats tant en terme de quantités de textes réglementaires qu'en termes de rapidité de mise en oeuvre et donc de respect des délais.
C'est la preuve éclatante, que lorsque certaines conditions sont réunies l'on peut mener à bien des projets de réforme économiques et sociales ambitieux. Non l'action publique n'est pas vaine ! A un moment où certains pourraient en douter, permettez-moi à mon tour de tirer certains enseignements de la façon dont nous avons conduit ce projet en revenant sur quelques points de méthode.
1. La volonté politique doit être lisible et clairement affichée. Dès l'amont, la position du Gouvernement doit être clairement exposée. Tous les acteurs peuvent ainsi connaître les objectifs poursuivis.
Dans le cas particulier, dès le mois de septembre 2004, j'indiquais publiquement que le secteur des services à la personne présentait un potentiel de création d'emplois considérable et répondait à des besoins profonds de l'ensemble de nos concitoyens. C'est l'affirmation de cette ambition qui a justifié et permis de maintenir le rythme de la réforme.
2. La concertation la plus large doit toujours précéder l'adoption d'une réforme économique et sociale, a fortiori si elle est de grande ampleur. Réunir tous les acteurs sur l'exposé détaillé des motifs n'est jamais du temps perdu. Le temps préalable du débat public est du temps gagné lors de la mise en oeuvre de la loi. J'ai réuni tous les acteurs dès le 22 novembre 2004 sur une convention d'objectifs, j'ai écouté leur diagnostic, j'ai entendu leurs propositions et j'ai pu présenter en leur présence dès le mois de février 2005 un rapport détaillé qui présentait les principales mesures. C'est ce rapport qui constituait un tout associant mesures législatives et réglementaires. Pour forger ce consensus entre des acteurs aussi divers et aussi concurrents, moins de six mois auront été nécessaires. C'est la preuve que concertation n'est pas incompatible avec efficacité.
3. La confrontation et l'échange pendant la durée du débat parlementaire enrichissent toujours les projets de loi initiaux. Monsieur le rapporteur, vous l'avez noté, les nombreux amendements que l'Assemblée Nationale et le Sénat ont adoptés, au total 102, et que le Gouvernement a acceptés ont permis de renforcer le texte sans le dénaturer ni le vider de sa substance.
Ce débat a été d'autant plus facilité que nous avons veillé dès l'origine à proposer un texte économe de la loi, c'est-à-dire que nous avons toujours évité de rajouter une couche supplémentaire de réglementations.
Nous avons veillé à corriger les dispositifs existants, sans alourdir la réglementation. La nouvelle loi s'appuie sur des dispositions connues des Français, des associations ou des entreprises. Les délais de mise en application en sont réduits d'autant.
4. En sachant où l'on allait, connaissant les voies de consensus ou de compromis, les textes d'application ont pu être préparés en temps réel, par l'équipe que j'avais dédiée à ce projet et qui aurait ultérieurement la responsabilité de conduire la nouvelle agence nationale des services à la personne. Je rappelle pour l'anecdote que la loi a été votée le 26 juillet et que la réunion interministérielle relative aux arbitrages concernant tous les décrets d'application s'est réunie le 28 juillet !
Ce faisant, nous n'avons jamais été tenté de faire des textes d'application un « match supplémentaire », tentant par la voie réglementaire d'obtenir ce que la représentation nationale nous aurait refusé.
Vous le voyez ces éléments de méthode sont de bon sens et tout plaide pour que nous n'hésitions plus à les mettre en oeuvre à chaque occasion, en particulier chaque fois que l'on veut moderniser et réformer en profondeur notre pays. « Dire ce que l'on fait, faire ce que l'on dit » je ne connais pas de meilleures recettes, conciliant concertation préalable, prérogatives renforcées du Parlement et efficacité de l'action publique.
Neuf mois après le vote de la loi, quatre mois après son entrée en application où en sommes-nous ?
J'aborderai principalement trois sujets :
- le chèque emploi service universel,
- l'offre de service,
- enfin, les enseignes nationales.
I - Le chèque emploi service universel
1) La dynamique de l'ancien Chèque emploi-services (CES) n'a pas été cassée
Il y a toujours un risque, au moment du remplacement d'un dispositif par un autre, à voir s'éteindre l'ancien système sans pour autant que le nouveau prenne correctement le relais. Dès le 1er janvier, le Cesu bancaire remplaçait l'ancien CES sans heurt ni difficulté. La progression spectaculaire de cet outil de simplification durant les 5 dernières années s'est poursuivie pendant le premier trimestre de cette année sans aucune rupture.
2) La migration du Titre emploi-service (TES) vers le Chèque emploi services universel (CESU) s'est bien opérée.
Les émetteurs historiques du TES nous ont indiqué qu'après un mois de janvier hésitant, février et mars ont permis de retrouver la fluidité entre les 2 dispositifs
3) Enfin, les retours enregistrés par chacun des émetteurs sur les perspectives de diffusion du chèque sont encourageants. Concernant les collectivités locales, les premiers retours sont largement positifs, en particulier auprès des départements pour le versement de leurs allocations : APA et PCH dont je rappelle les montants 4 milliards d'euros pour l'APA et, en perspective 3 milliards d'euros pour la PCH.
Concernant les entreprises, ce n'est qu'au second semestre que nous disposerons d'éléments chiffrés pertinents. Les délais de mise en oeuvre, en raison du nécessaire dialogue social en leur sein, sont longs. De plus, la manifestation de sensibilisation des DRH de France que nous souhaitions organiser début avril a dû être reportée au 12 juin. C'est donc la rentrée de septembre qui constituera la véritable échéance. C'est d'ailleurs à ce moment là que nous relancerons une campagne de communication de forte ampleur.
4) L'encaissement bancaire du Cesu préfinancé
Dès le début de l'année j'avais indiqué que nous recherchions un accord associant les émetteurs de CESU et toute la place bancaire pour permettre l'encaissement du CESU préfinancé en banque à partir de l'été 2006.
J'ai le plaisir de vous confirmer ici que ce délai sera respecté grâce à l'accord que j'ai signé le 25 avril dernier avec la Fédération Bancaire Française.
A compter du 26 juin 2006, tous les intervenants salariés pourront déposer les CESU préfinancés reçus en paiement de leur salaire auprès de leur établissement bancaire.
Par sa simplicité d'utilisation, sa sécurité et sa proximité avec 43 500 agences bancaires et guichets postaux, l'encaissement bancaire des CESU va contribuer fortement au développement de ces chèques.
Nous sommes actuellement dans la phase importante d'explication et d'information de tous les co-financeurs potentiels qui, je le rappelle, sont tous les employeurs privés ou publics, toutes les collectivités locales pour le versement de leurs allocations.
Comme je vous l'ai déjà dit, je réunirai d'ailleurs à cet effet, le 12 juin prochain, un grand nombre de directeurs des ressources humaines de grandes entreprises afin de les sensibiliser sur l'importance de ce dispositif dans leur politique de fidélisation et d'attractivité des salariés de leur entreprise.
A ce sujet, je voudrai vous dire que tous les Français attendent avec impatience la diffusion de ce qui s'apparente, en quelque sorte, à une nouvelle monnaie.
Le lendemain du 14 février, jour du lancement officiel à Grenelle du chèque emploi service universel, j'ai demandé à l'Agence de faire réaliser un sondage sur la compréhension et l'adhésion des Français au dispositif. Les résultats de l'Ifop vont au-delà de nos propres espérances. Les Français en ont tous entendu parler, ils en ont compris le sens et l'intérêt, ils adhérent fortement à cette initiative et sont prêts à l'utiliser. L'appétit est là ! La demande potentielle est latente !
- Le CESU, entré en vigueur seulement le 1er janvier 2006, bénéficie d'un score de notoriété particulièrement élevé : 79 % de nos concitoyens déclarent en avoir entendu parler.
- Les personnes interrogées expriment massivement leur soutien à la mise en place du CESU puisque 93 % des Français déclarent l'approuver.
- Le CESU bénéficie de jugements détaillés favorables qui s'articulent autour de 2 dimensions : la simplicité de ce chèque et sa capacité à dynamiser le secteur des services à la personne.
- Enfin, à cette date, 29 % des salariés envisageaient de demander à leur employeur un carnet de Cesu.
II - L'offre de service
Quant à l'offre de service, on sait qu'il y avait là une incertitude. L'offre serait elle au rendez-vous ? J'ai en ma possession les chiffres à fin mars, soit seulement trois mois après le lancement opérationnel du plan de développement des services à la personne : le nombre de structures agréées a bondi de plus de 30 % ! Le nombre d'entreprises prestataires a été multiplié par plus de 3 ! Elles étaient 600 au moment du rapport de février 2005, elles sont aujourd'hui plus de 2000 ! Le nombre d'associations s'est accru de 600, c'est dire l'explosion des initiatives ! En fait, les acteurs qui souhaitaient accéder à ce nouveau marché ont massivement anticipé la demande potentielle.
Il est encore trop tôt pour communiquer des chiffres fiables relatifs à la création d'emploi sur ces premiers mois. Mais lorsque l'on considère que les 2000 entreprises, les 6000 associations ne représentent qu'environ 20 % du secteur des services à la personne, il n'y a pas de risque majeur à affirmer que le taux de croissance constaté ces dernières années de 5,5 % a été doublé dès ces premiers mois et donc qu'au cours de cette période c'est encore plus de 36 000 emplois qui ont été créés. Nous disposerons dès la fin de ce premier semestre d'un observatoire statistique élaboré par l'Agence nationale des services à la personne qui nous permettra de le confirmer.
III - Les enseignes nationales
S'agissant des enseignes nationales, à ce jour, l'Agence a soutenu six projets, aujourd'hui opérationnels et qui, mois après mois, étoffent leur palette d'offre et leur présence territoriale. De nouveaux acteurs très puissants vont les rejoindre prochainement, je pense au Groupe la Poste ou au Crédit Agricole.
En conclusion, je voudrai souligner les aspects vertueux de cette dynamique. Pour la première fois en France, à la fois dans la plus grande sérénité et dans la plus vive des concurrences, nous sommes arrivés à mettre en mouvement, et à faire travailler ensemble des acteurs aussi différents que des associations et des entreprises privées, des coopératives ou des régies de quartiers, de grandes banques privées ou mutualistes, les premiers émetteurs mondiaux de titres, de grandes sociétés d'assurances (des bénévoles des acteurs de l'économie sociale d'un côté, de puissants acteurs privés de l'autre) pour combattre le chômage et apporter une réponse concrète aux besoins de services de nos concitoyens.
Source http://www.servicesalapersonne.gouv.fr, le 12 octobre 2006|N|N|N|N|Texte intégral 46894|Q- G. Bonos : Bonjour, monsieur le ministre. Alors, accident de trains à la frontière avec le Luxembourg, les campagnes pour la limitation de vitesse et les radars, bien sûr la réunion franco-allemande qui va parler d'Airbus et votre voyage au Luxembourg, c'est au menu de cette interview. E. Chavelet.
Q- E. Chavelet (Paris Match) : Oui, D. Perben, d'abord merci d'être en direct puisque vous prenez tout de suite un avion pour le Luxembourg. On va revenir, évidemment, sur cet accident terrible en Moselle. Alors, est-ce que d'abord vous avez des précisions sur le bilan humain ?
R- Oui, nous avons la quasi-certitude qu'il y a aujourd'hui cinq morts, deux blessés hospitalisés. Il est possible qu'il y ait encore des personnes dans le train où on continue le travail de désincarcération. Du matériel lourd est venu pendant la nuit pour essayer de poursuivre les travaux. Il semblerait que des familles fassent savoir que des proches auraient pris le train et n'auraient pas donné de nouvelles, donc il y a une petite interrogation mais il n'y a aucune certitude. En tout cas, le travail s'est poursuivi toute la nuit sous la lumière des projecteurs et vont se poursuivre dans la matinée, et il y a donc cette incertitude. Autrement, au début de la nuit, c'était cinq morts et deux blessés.
Q- G. Bonos : C'est pour ça que le Premier ministre a détourné l'avion qui l'emmenait aux Antilles pour venir sur le lieu de l'accident ?
R- Ecoutez, dès que j'ai eu connaissance, en ce qui me concerne, de l'accident, je suis parti et j'ai fait savoir au Premier ministre qui était effectivement déjà dans son avion que cet accident avait eu lieu et il a détourné l'avion pour venir saluer les victimes et saluer les sauveteurs.
Q- E. Chavelet : Alors, côté technique, on a le sentiment que ce n'est pas la faute de la SNCF, mais celle des Luxembourgeois.
R- Ecoutez, c'est extrêmement délicat de dire des choses définitives aujourd'hui. Dès hier après-midi, j'ai demandé au Bureau Enquête Accidents, qui dépend de mon ministère, d'ouvrir une enquête. Il y a par ailleurs une enquête administrative au sein de la SNCF, il y a aussi une enquête luxembourgeoise, auxquelles s'ajoutent d'ailleurs les démarches judiciaires, une enquête judiciaire. Alors, nous allons faire le point là-dessus. Ce que dit la SNCF - et moi j'en prends acte sans en porter de conclusions - ce que dit la SNCF c'est que le train français qui remontait du sud, le train de marchandises, serait passé au vert, au signal qui correspondait à la mise sur voie unique, puisque comme vous le savez, cette voie Metz-Luxembourg est une voie tout à fait moderne - je l'ai encore constaté hier après-midi en allant sur les lieux ; il y avait un chantier de renforcement de ballastes sur une des voies, et donc il y avait une partie unique, une partie voie unique qui nécessite évidemment un système de régulation. Il se trouve que ce chantier était exactement à la frontière entre la France et le Luxembourg, le panneau Frontières" est à l'endroit de l'accident, et donc ça supposait, évidemment, une coordination entre les deux pays. L'enquête va nous dire ce qui s'est passé.
Q- E. Chavelet : Bon, l'enquête conclura. Monsieur le ministre, malheureusement, toujours au chapitre des accidents, vous lancez une grande campagne clips à la télé pour inciter les automobilistes à rouler à 50 km/h. Vous allez mettre beaucoup plus de radars plus performants, fin octobre. Est-ce que ça veut dire que les automobilistes ne respectent pas les limitations de vitesse ?
R- Les chiffres sont malheureusement parlants. Nous avons obtenu depuis quatre ans des résultats spectaculaires en matière de sécurité routière sur les routes classiques, sur les autoroutes. Malheureusement, nous n'obtenons pas les mêmes résultats dans les agglomérations. Je donne un seul chiffre : en 2005 sur 2004, le nombre de tués en agglomération a augmenté de 7 %. Donc, ça veut dire que...
Q- G. Bonos : ... comment l'expliquez ça ?
R- Comment on l'explique ? Parce qu'il y a un non-respect de la limite de vitesse, le 50 km/h ; il y a non-respect de plus en plus fréquent de stops ou de feux rouges, et donc il y a une conduite dangereuse. Et puis, je pense qu'il y a aussi le sentiment que lorsqu'on rentre en ville, l'accident n'est plus quelque chose de dangereux, qu'on va peut-être froisser de la tôle, mais qui ne se passera rien de grave. Or, c'est tout à fait inexact, en particulier par rapport à des publics fragiles comme les piétons, les cyclistes, les motocyclistes.
Q- E. Chavelet : Les enfants...
R- Eh bien, il y a beaucoup d'accidents.
Q- E. Chavelet : Mais monsieur le ministre, est-ce qu'il n'y a pas non plus le fait que les gens n'ont pas peur des juges ? Un juge condamne quelqu'un qui a tué quelqu'un à une lourde de peine de prison ; en revanche, quand on a tué quelqu'un en voiture, c'est au maximum un à deux ans. Est-ce que ce n'est pas inégal ça ?
Q- G. Bonos : Quand ce n'est pas avec sursis !
R- Oui, enfin, il faut bien comprendre que nous sommes dans une tradition de droit où on tient compte de l'intention de faire ou la non intention de faire. Il est tout de même rare que quelqu'un au volant de sa voiture provoque volontairement un accident pour tuer ou pour blesser quelqu'un.
Q- Bonos : Mais enfin, quand il le tue, il le tue.
R- On n'est pas dans le même schéma que dans des poursuites criminelles. On est dans un schéma différent, même s'il est extrêmement grave de conduire imprudemment.
Q- E. Chavelet : C'est l'ancien ministre de la Justice qui parle.
R- Mais je crois que ça n'est pas là la question. Si l'on veut obtenir des résultats sur le grand nombre et c'est ça qu'il s'agit de faire, je crois que la campagne qui démarre sur le 50 km/h, vous verrez, elle est très explicite, elle est assez forte, elle est presque un petit peu violente, mais je crois que c'est comme ça que les messages peuvent passer. Et puis, nous allons mettre en place de nouveaux radars qui vont nous permettre de contrôler ce qui pose problème en agglomération, en particulier ce que j'évoquais tout à l'heure : en plus de la vitesse, les feux rouges, les stops, ce type de comportement.
Q- E. Chavelet : Combien de radars, monsieur le ministre ?
R- Alors, nous en avons encore près de 500 à mettre en place d'ici la fin de l'année, et sur 2007, il y en aura 500.
Q- G. Bonos : Monsieur le ministre, n'y a-t-il pas - pardonnez-moi l'expression - un peu plus de discernement à avoir de la part peut-être des forces de l'ordre ? Est-ce que vous ne pouvez pas plaider auprès de votre collègue, N. Sarkozy, parce que vous avez par exemple des gens qui sont en effet attrapés à 56 km/h, alors avec le recul, ils prennent un PV pour 1 km/h, et à côté de cela, vous voyez - et moi je l'ai vu de mes propres yeux - des gens en plein coeur de Paris remonter une rue en sens interdit, et donc, là, si un gamin sort entre deux voitures, eh ben il est mort. Et là, il n'y avait pas de policier parce que sans doute ils ne sont pas assez nombreux dans des endroits peut-être un peu plus stratégiques.
R- Je crois qu'il faut bien sûr poursuivre la mise en place des contrôles automatiques de la vitesse, mais il faut aussi contrôler, vous le suggérez, d'autres comportements qui eux ne peuvent pas être constatés comme ça par des systèmes automatiques numériques, et qui ne peuvent l'être que par des personnels physiquement présents et ça suppose bien sûr une mobilisation des forces de l'ordre. Mais je crois que les forces de l'ordre sont très mobilisées. Simplement, il y a aussi des petits malins qui passent à travers.
Q- G. Bonos : Bien sûr... non mais je veux dire par là qu'elles ne sont peut-être pas allouées là où il faudrait, non ?
R- Ecoutez, je crois qu'ils font le maximum.
Q- G. Bonos : Monsieur le ministre, changeons de sujet. Aujourd'hui, sommet franco-allemand. Airbus invité à la table de la discussion et de la rencontre. A votre avis - les gens sont très inquiets - est-ce qu'on va garder un grand avionneur européen, selon vous, quand on voit l'offensive des pays asiatiques ?
R- Je crois qu'on gardera un grand avionneur. La crise que connaît Airbus aujourd'hui ce n'est pas une crise liée à la conception de ses avions. Les avions sont performants, les avions sont de bonne qualité ; l'A380 vient de passer tous ses essais de manière très positive, il sera certifié d'ici à la fin de l'année, au niveau international. La difficulté que connaît Airbus est une difficulté de type organisation industrielle, avec des défaillances dans une partie des chaînes de production. Cela a révélé des difficultés dans la gouvernance de l'entreprise. Je crois qu'après les deux crises successives du début de l'été et de ces quelques jours derniers, on a abouti à une réorganisation de la gouvernance, et je crois à une vraie prise de conscience qu'il est nécessaire de réformer un certain nombre de processus de décision et d'organisation industrielle. Moi, je fais toute confiance à L. Gallois, qui non seulement a dirigé la SNCF pendant dix ans mais a été, avant, patron de l'Aérospatiale, qui a donc l'expérience de l'aéronautique, qui est un patron qui a la confiance de ses cadres et des salariés et qui, je pense, a tous les éléments à la fois humains et techniques et professionnels pour réussir à sortir de cap difficile.
Q- E. Chavelet : D'accord. D. Perben, vous recevez tous les équipementiers d'Airbus le 16 octobre, vous allez donc les rassurer, pas de perspectives de chômage en vue ?
R- Je souhaite, et c'est mon rôle, rencontrer effectivement ce qu'on appelle les sous-traitants, c'est-à-dire ces entreprises - ces petites et moyennes entreprises réparties dans toute la France, et en particulier dans la région Midi-Pyrénées - qui sont des fournisseurs d'Airbus et qui, évidemment, sont inquiets parce qu'ils ont très peur que les réorganisations industrielles...
Q- E. Chavelet : ... ils ont tort d'avoir peur ?
R- ... que les recherches de réductions de coûts ne les touchent eux, directement.
Q- E. Chavelet : Et ils ont tort ?
R- Cela aurait, évidemment, territorialement, des conséquences difficiles. Donc, il faut qu'on se parle, il faut que... Je verrai, bien sûr, monsieur Gallois avant de les rencontrer. Monsieur Gallois sera représenté à la réunion. Et je crois qu'il faut tout faire pour que ce moment difficile ne soit pas en plus un moment difficile pour les régions dans lesquelles ces industries sont installées.
Q- E. Chavelet : Très bien, monsieur le ministre. Alors, pour le moment, c'est le Gouvernement qui semble passer un moment difficile ; il semble à nouveau que le torchon brûle entre, au sein de l'UMP, N. Sarkozy et D. de Villepin. Est-ce que l'UMP, au sein de l'UMP, n'est pas en train d'enclencher la fameuse machine à perdre les élections ?
R- Ecoutez, moi, je souhaite que l'UMP préserve son unité. J'ai été de ceux qui entre 1997 et 2002 ont construit l'UMP, ont fait en sorte qu'on soit en capacité de rassembler les familles gaullistes, libérales et démocrates chrétiennes. Nous y sommes parvenus. Pour moi, cette unité de l'UMP c'est un acquis de notre vie politique.
Q- E. Chavelet : Donc, vous êtes pour monsieur Sarkozy ?
R- Et je souhaite qu'on le préserve et je demande à tout un chacun de bien penser au fait que c'est grâce à l'UMP qu'on a été au second tour derrière J. Chirac, en 2002. Et donc il faut bien veiller à l'unité de la famille, ça me paraît très important et c'est un appel que je lance à tout le monde.
Q- E. Chavelet : C'est un appel, mais monsieur Perben, ça veut-il dire, concrètement, que vous demandez de voter Sarkozy ou est-ce que vous êtes de ceux qui disent, " je voterai plutôt Ségo que Sarko " ?
R- Ah, sûrement pas Ségo plutôt que Sarko ! Alors, ce n'est pas, comme on dit, ma tasse de thé. Non, la question ne se pose pas encore comme ça. La question c'est au sein de la famille, on traite nos affaires, on débat, et on choisit le meilleur.
Q- E. Chavelet : D'accord, mais est-ce que parmi les meilleurs, ça pourrait être aussi M. Alliot-Marie ? Le Premier ministre a dit qu'il n'était pas contre une femme, et elle-même songe à se présenter. Qu'est-ce que vous dites ? Elle apporterait une plus-value ?
R- Je pense qu'il appartiendra aux militants de trancher au sein de l'UMP.
Q- E. Chavelet : Mais si elle se présente, vous trouvez ça une plus-value pour le futur ?
R- Qu'il y ait plusieurs candidats dans la primaire interne à l'UMP, ça c'est une démarche tout à fait naturelle, et on va voir comment les choses se présentent. Mais, ce à quoi je tiens beaucoup, c'est que cette UMP que nous avons construite, il faut en préserver le devenir et pour cela il faut que les débats que nous avons se déroulent à l'intérieur de l'UMP et que ce soit à l'intérieur de l'UMP que les choix se fassent.
E. Chavelet : Ben, merci D. Perben et bon conseil des ministres des Transports au Luxembourg.
G. Bonos : Merci monsieur le ministre.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 octobre 2006