Conférence de presse de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur la politique d'immigration du gouvernement et ses effets notamment en Corse, Calenzana (Haute Corse), le 7 octobre 2006.

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Circonstance : Conférence de presse à l'occasion du procès de 12 jeunes du groupuscule Clandestini Corsi", jugés pour leur participation présumée à des attentats anti-maghrébins commis dans l'île en 2004 à Calenzara (Haute Corse) le 7 octobre 2006

Texte intégral

Mesdames et messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier de votre présence, ici-même, à Calenzana, pour cette conférence de presse qui trouve tout logiquement sa place dans notre réunion militante, organisée à l'initiative du Secrétaire Départemental de Haute Corse, Robert Jacob Dit Luzie, que je tiens à remercier chaleureusement pour son invitation et la qualité de son organisation.
Je voudrais consacrer mon propos à l'actualité corse, centrée sur le procès des jeunes gens du groupe dit Clandestini Corsi, et appeler solennellement les magistrats en charge de ce dossier à la clémence, afin de ne pas faire porter à ces jeunes gens un costume bien trop grand pour eux.
En matière judiciaire, il est toujours très difficile de se faire une opinion sans apprécier le contexte des faits.
I- Il y a en effet un contexte idéologique et médiatique général à ce procès, qui n'est guère propice à la sérénité indispensable à la justice.
Il y a également un contexte spécifiquement insulaire, qui permet de mieux comprendre ce qui s'est passé.
Par delà ce qui est reproché à ces jeunes, cette affaire est tout-à-fait symptomatique, hélas, de la décadence contemporaine de la société et de l'Etat.
Elle révèle d'abord la façon déplorable dont l'Etat traite l'épineux problème de l'immigration, car somme toute, si l'Etat avait contrôlé ses frontières et limité les entrées depuis 30 ans, s'il avait défendu l'assimilation des néo-entrants au lieu de l'intégration, il y aurait probablement moins de conflits, moins d'affrontements et moins de violences entre les communautés.
L'affaire des Clandestini Corsi révèle aussi la méfiance et même l'hostilité des élites en place pour l'identité corse, comme d'ailleurs pour toutes les identités constituées.
Elle met en exergue, enfin, la conception que l'oligarchie dirigeante se fait de la République, nécessairement déracinée, cosmopolite, mondialisée, à l'encontre d'ailleurs des idéaux républicains de toujours.
Ce n'est pas un hasard en effet si, sur le continent, l'on a choisi de donner à l'affaire des Clandestini Corsi, une importance médiatique et politique démesurée.
Ce n'est pas un hasard si depuis quelques années, les lobbies antiracistes se sont investis de plus en plus ostensiblement en Corse.
Depuis longtemps, on sent en haut lieu la résistance farouche et instinctive de l'île à l'idéologie dominante.
L'idéologie dominante, c'est celle qui veut abolir les traditions, les identités et les cultures au nom du brassage, de la libre circulation et du consommateur-roi.
Cette idéologie, c'est aussi, largement, l'idéologie jacobine qui pervertit la République en privant l'homme de toute référence terrienne ou culturelle, en l'amputant de ses attaches, locales, régionales ou nationales.
On ne doit plus être Corse ou Breton, Français ou Européen, mais citoyen, ce qui permet à un immigré de fraîche date de venir en France, de bénéficier de droits tout en conservant sa culture d'origine, et de se dire, comme les Corses ou les Bretons, "citoyen Français".
Cette idéologie, c'est celle qui définit les collectivités humaines comme des communautés de destin plutôt que comme des communautés de culture.
C'est l'idéologie de Chirac, qui régulièrement, parle de la France comme d'une communauté de destin, c'est-à-dire, en clair, comme d'une société multiculturelle.
Pour cela, il faut éraser les particularismes et réduire les résistances.
II- Depuis de nombreuses années, l'Etablissement antiraciste, c'est-à-dire l'Etat antiraciste, les medias antiracistes et les associations antiracistes, montent de toutes pièces diverses affaires pour mettre les corses au pas.
Je voudrais rappeler à l'opinion et aux magistrats les différentes étapes de ces manipulations de l'opinion, véritable tir croisé anti-corse:
- En septembre 2003, on monte en épingle un soi disant assassinat raciste, celui Mohammed El Gouy, gérant de station service. L'enquête montrera que le mobile n'était pas le racisme.
- En octobre 2004, diverses officines organisent une manifestation antiraciste, qui est un véritable bide, mais aboutit quand même à jeter l'opprobre et la suspicion sur l'ensemble des corses. Les medias continentaux aux ordres, qui n'en demandaient pas tant, se déchainent.
- Le même mois, dans une remarquable synchronie, le gouvernement publie le rapport de l'écrivain Jean-Christophe Rufin sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme, selon lequel plus de la moitié des violences racistes commises en France surviennent en Corse, visant quasi-exclusivement la communauté maghrébine.
En dépit de manipulations statistiques grossières et de la mauvaise foi évidente de son auteur, le sujet provoque la venue remarquée dans l'île d'une équipe de la télévision du Qatar Al-Jazira.
- En novembre de la même année, le vrai-faux attentat contre l'Imam de Sartène aboutit également à une fantastique mise en scène médiatique. On sait aujourd'hui que la cause des tirs sur la maison de l'imam n'a rien à voir avec le racisme, et que les autorités corses et françaises ont tout fait, pendant l'affaire, pour régulariser discrètement l'imam, en situation irrégulière sur le territoire français.
Désormais, avec l'affaire des Clandestini Corsi, un nouveau montage se met en place.
Disons la vérité.
1) On a assimilé les plasticages des Clandestini Corsi à du racisme là où il n'y avait qu'une réaction de désespoir, le désespoir de jeunes gens qui refusent de voir leur culture disparaître. Je rappelle à messieurs les magistrats que les Corses vivent particulièrement mal la disparition progressive de leur langue, de leurs traditions et de leur mode de vie ancestraux.
Que je sache, aucun des plasticages de ce groupe de jeunes n'a été revendiqué au nom de la supériorité d'une race sur une autre ! or c'est cela, le racisme !
2) On a assimilé ces quelques réactions agressives de xénophobie à un soi-disant racisme généralisé des corses. C'est proprement ridicule, mensonger, et gravement attentatoire à la dignité des Corses.
Qu'on me comprenne bien.
Le Front National ne justifie pas ces réactions de xénophobie. Nous avons toujours dit qu'il fallait s'en prendre à la politique d'immigration des pouvoirs publics, et non à la personne des immigrés, car les vrais responsables sont les premiers et pas les seconds.
L'Etat jacobin, lui, voudrait se servir de ces jeunes pour faire un exemple.
Même si ce qu'ils ont fait est répréhensible, ils n'ont tué personne, que je sache, et pourtant la Ligue des Droits de l'Homme est là pour les enfoncer, puisqu'elle s'est constituée partie civile contre eux!
Je crois pour ma part que la justice doit être au-dessus de l'idéologie de l'Etat, au dessus de l'idéologie de certains média, au dessus de l'idéologie de telle ou telle association.
Si la sanction était trop lourde, l'affaire des Clandestini Corsi permettrait à l'Etat de faire un exemple en Corse, pour culpabiliser le peuple corse, pour détruire en lui tout instinct de survie, pour lui faire accepter la société multiculturelle.
Je vous le répète, mesdames et messieurs, l'antiracisme à sens unique est l'idéologie officielle de la République jacobine !
III- Pour ma part, je dis que ça suffit.
Nous sommes des millions, en Corse et sur le continent, à en avoir assez du politiquement correct, de la dictature pseudo-morale, des faux professeurs de vertus.
Les Corses ne sont évidemment pas racistes. Je peux même témoigner personnellement de choses que j'ai vécu et observé, lors de mes séjours en Indochine et en Algérie.
Partout, dans ces anciennes colonies où les Corses jouèrent un si grand rôle, ils ont laissé une image de dévouement, d'humanité et de respect d'autrui.
Présents dans l'armée, dans l'administration, dans le tissu économique des colonies françaises, ils ont été, avec d'autres bien sûr, l'âme de l'empire Français.
Ils ont très largement fait l'image de l'empire, en marquant les populations indigènes, par leur comportement et leurs valeurs.
Les Corses sont probablement ceux de nos compatriotes qui connaissent le mieux l'Afrique noire, l'Afrique du Nord et l'Asie.
Beaucoup se sont mariés, et ont eu des enfants, dans les colonies.
Voyez-vous, mesdames et messieurs, s'il y a une chose que j'ai apprise au cours de mes contacts avec les Corses, en 50 ans de vie politique, c'est qu'ils jugent l'homme, pas la couleur de sa peau.
Si l'homme leur semble valable, ils peuvent tout lui donner. Si ce n'est pas le cas, ils s'en détournent.
Alors les billevesées sur le racisme des Corses, BASTA !
Je le dis aux magistrats en charge de cette affaire, le risque de ce procès, c'est de juger tous les corses et pas quelques jeunes, le risque de ce procès, c'est de contribuer à la stigmatisation de l'île, le risque de ce procès, c'est de prêter la main à une opération de manipulation idéologique.
Il ne faut pas en effet tout mélanger, ni tout confondre.
Dans leur immense majorité, les corses sont viscéralement accueillants et hospitaliers, mais aussi profondément fiers et enracinés dans leurs traditions.
Simplement, oui, en raison de l'immigration incontrôlée, il y a des problèmes, en Corse comme ailleurs.
Je voudrais rappeler que dans l'île, la situation de l'immigration est particulièrement grave.
Avec 35.000 immigrés d'origine maghrébine, sans compter les clandestins, pour une population de 270.000 habitants, la Corse est la région de France où le poids de l'immigration dans la population totale est le plus élevé.
Cette immigration fut d'abord essentiellement constituée de braves travailleurs saisonniers marocains, au cours des années 60. C'était alors une immigration individuelle et temporaire.
Puis, dans la foulée des lois sur le regroupement familial et l'ouverture des droits sociaux aux étrangers, cette immigration est devenue familiale et définitive. Et aujourd'hui, les enfants de ces travailleurs immigrés, ils sont imprégnés des valeurs décadentes de la société française, comme tous les autres jeunes, d'ailleurs.
Mais eux en particulier, ils sont influencés par les révoltes des banlieues continentales.
Ils sont influencés par toute la propagande de repentance qui se déverse dans les média et à l'école, salissant la France et les blancs, et qui ne conduit ces jeunes qu'à la haine de notre société.
Ils sont travaillés par l'islam politique et fondamentaliste, qui est installé en Corse aussi.
Enfin, la Corse, comme d'ailleurs la France continentale, n'a plus de capacité d'assimilation.
Notre formation a été la première et reste la seule qui ait averti et qui avertisse les corses des dangers du laxisme migratoire dans une société vieillissante et en perte de repères culturels et moraux.
Pour autant, les Corses ont une conscience toujours très forte de leur identité, et ils sont fiers et ombrageux.
Ils n'aiment pas qu'on leur marche sur les pieds, et à Bastia, avant même la création du groupe Clandestini Corsi, il y a eu des provocations, nombreuses, émanant de jeunes d'origine maghrébine.
Oui, il faut le dire, en raison de l'immigration massive, il y a des problèmes de cohabitation, il y a des problèmes de délinquance, il y a des problèmes d'identité, et la réponse à ces difficultés, ne peut être que politique.
La justice doit donc, dans cette affaire, juger autant les jeunes que les manques, les carences et les échecs de la politique d'immigration suivie de puis 30 ans.
Dans ce contexte, le devoir des juges, c'est de contribuer à la pacification, par une décision modérée.
Le devoir des hommes politiques, en revanche, c'est d'avoir le courage des paroles vraies et des décisions salvatrices.
Ici comme ailleurs, personne n'a osé dire, personne n'a osé suggérer que l'immigration incontrôlée était un problème gravissime, ni les élus, ni les journaux, ni les universitaires.
Un silence de plomb entoure ces questions tabous.
IV- Il faut stopper ces mouvements démographiques de masse, avant qu'il ne soit trop tard, avant que l'irréparable n'advienne, sous la forme de conflits ethniques terribles, ou sous la forme d'une véritable colonisation de peuplement de plus en plus rapide.
Ces conflits prendront peut-être, ici même, une forme exacerbée.
Il ne faut donc pas mettre en oeuvre " l'immigration choisie ", comme le propose monsieur Sarkozy, car elle va s'ajouter à l'immigration subie. Il faut instituer l'immigration zéro, car nous n'avons plus les moyens d'accueillir de nouveaux immigrés :
le pays est ruiné
Les gens s'appauvrissent de plus en plus
la société est au bord de l'explosion
Les tensions entre les communautés se multiplient
La délinquance explose littéralement : j'ai moi-même été témoin d'une situation scandaleuse durant l'été 2005 dans le port de Porto-Vecchio.
L'immigration zéro, jamais mise en oeuvre depuis 50 ans, en dépit des déclarations des uns et des autres, est à la fois politiquement indispensable et techniquement tout à fait réalisable :
en supprimant le regroupement familial,
en rétablissant les contrôles aux frontières,
en réservant les prestations sociales et les aides au logement aux nationaux,
en soumettant l'obtention de visa au versement de cautions importantes,
en organisant un véritable co-développement avec les pays d'émigration afin de fixer les populations dans leur patrie.
C'est une nécessité particulièrement urgente, particulièrement vitale pour la Corse. Mais c'est aussi une urgence et un impératif pour la France continentale, et pour l'ensemble de l'Europe.
Pour que la Corse reste corse, il faut aussi changer radicalement de politique démographique, inciter les couples à faire des enfants, il faut changer de politique fiscale, revenir sur la suppression programmée des arrêtés Miot, imposée par l'Europe de Bruxelles au nom de l'harmonisation fiscale.
L'absence de droits de succession sur le patrimoine est un droit légitime de tout citoyen qui a travaillé toute sa vie et gagné honnêtement son pain.
Il faut rétablir la zone franche en Corse, également supprimée par l'Europe. Elle a été remplacée par un crédit d'impôt à l'investissement bien moins efficace.
Il faut surtout, mesdames et messieurs, retrouver et transmettre aux enfants les valeurs fondamentales des sociétés vivantes : l'amour de la patrie, l'amour de la terre et du travail, l'honnêteté, le respect d'autrui, le sens de la famille. Ces valeurs, sont, vous le savez bien, les principes qui conditionnent l'équilibre de la société et l'épanouissement des personnes.
C'est une véritable politique de civilisation que nous devons mettre en place.
La campagne présidentielle est propice à l'examen des grandes questions qui touchent à notre avenir collectif, à la prospérité nationale et au développement local.
Je forme des voeux pour que durant celle-ci, nous examinions enfin, entre candidats déclarés et sans esprit de parti, sous le regard et l'arbitrage souverain des citoyens, les vrais problèmes qui se posent à nous, pour assurer à nos enfants le meilleur avenir possible.
Je vous remercie
Source http://www.frontnational.com, le 16 octobre 2006