Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur général,
Madame l'Ambassadeur,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Le Sénat est très heureux d'accueillir aujourd'hui ce colloque économique sur l'Afrique du Sud, pays qui a bien entendu beaucoup évolué depuis novembre 1997, date de notre dernière rencontre qui lui avait été consacrée avec Ubifrance, à l'époque « Centre français du Commerce extérieur ».
En neuf ans, les choses ont beaucoup avancé dans cet État avec lequel le Sénat entretient des liens cordiaux, notamment à travers le groupe interparlementaire France-Afrique du Sud, que préside mon collègue et ami, le Sénateur André FERRAND.
J'avais aussi eu le grand plaisir d'accueillir, en mars 2000, la Présidente du Conseil national des Provinces -la seconde chambre du Parlement sud-africain- lors de la réunion des Sénats du monde. Depuis lors, cette assemblée est devenue membre fondateur de l'Association des Sénats et Secondes chambres d'Afrique et du Monde arabe, et elle contribue activement à la promotion du bicamérisme et de la démocratie locale en Afrique australe. L'inlassable défenseur du bicamérisme que je suis ne peut que s'en féliciter !
L'Afrique du Sud est aussi pour nous, aujourd'hui, un thème d'actualité : il y a un mois, presque jour pour jour, notre ministre déléguée à la coopération, Mme Brigitte GIRARDIN, a en effet conclu à Paris avec M. MOLEKETI, vice-ministre sud-africain des Finances, un « Document Cadre de Partenariat » pour la période 2006-2010, qui symbolise la nouvelle et judicieuse approche de la coopération française, inspirée par les notions de contrat et de partenariat.
Par ailleurs, plusieurs opérateurs publics et privés -le Ministère de l'Économie et des Finances, le MEDEF international, le CIAN (Conseil français des investisseurs en Afrique) pour n'en citer que quelques uns- vont organiser le premier Forum France-Afrique du Sud, qui devrait se tenir à Johannesburg au mois de novembre 2006, en présence de Mme LAGARDE, ministre française déléguée au commerce extérieur, et de son homologue d'Afrique du Sud, M. Mandisi MPAHLWA.
De fait, les relations entre la France et l'Afrique du Sud se sont heureusement développées depuis une dizaine d'années : auparavant axées sur des coopérations ponctuelles, elles sont aujourd'hui fondées sur un dialogue politique soutenu, tant au plan bilatéral que multilatéral. Notre pays, en particulier, salue et appuie les initiatives prises par l'Afrique du Sud en faveur de la paix et du renforcement de l'État de droit sur tout le continent africain.
Que de chemin parcouru en somme toute si peu d'années ! Jadis marginalisée sur la scène internationale, l'Afrique du Sud apparaît aujourd'hui comme un partenaire recherché, qui concourt à la stabilité de toute l'Afrique.
Nos échanges économiques ont accompagné cette remarquable évolution du contexte politique : en dix ans, notre commerce bilatéral a progressé de plus de 120 % et l'Afrique du Sud est aujourd'hui notre premier partenaire commercial en Afrique sub-saharienne.
Nous aurions d'ailleurs encore d'importantes marges de progression dans bien des domaines, pour peu que les entreprises soient plus attentives à ce marché qu'au fond, elles connaissent souvent assez mal.
Dans l'ensemble, le contexte actuel leur est favorable. L'Afrique du Sud propose en effet un cadre d'activité ouvert et performant, une économie globalement très compétitive, et un marché prometteur dans bien des domaines.
On pense, en premier lieu, aux besoins sud-africains en infrastructures de toutes sortes, dans des secteurs où l'expertise française n'est plus à vanter, y compris celle des PME : l'eau et l'assainissement, par exemple, le BTP, la santé, etc...
Mais si l'Afrique du Sud est en pointe dans bien des domaines, elle accuse aussi de gros retards dans plusieurs secteurs, en particulier au plan local.
La structure même de son appareil productif reste encore marquée par l'ancien système, très inégalitaire.
Le pays entend résorber aussi vite que possible les séquelles et les handicaps d'une économie qui, trop longtemps, a fonctionné à deux vitesses, pour ne pas dire à deux couleurs. D'où un arsenal de mesures courageuses et originales mais qui, pour les opérateurs étrangers, peuvent sembler déroutantes, voire trop contraignantes.
Je pense notamment à ce fameux « Black Economic Empowerment », conçu pour couper court aux funestes habitudes d'un passé heureusement révolu.
Tout cela confère au marché des affaires sud-africain une physionomie singulière, voire expérimentale. Notre chef de mission économique a raison de considérer l'Afrique du Sud comme un « véritable laboratoire de démocratie économique » où les entreprises françaises, pour progresser, ont à se familiariser avec de nouveaux concepts et de nouvelles exigences de dialogue social.
A l'échéance de 2010, l'Afrique du Sud leur a fixé un rendez-vous majeur : la Coupe du monde de football.
En obtenant l'organisation de cet événement sportif à l'échelle planétaire, l'Afrique du Sud n'a pas seulement remporté une immense victoire diplomatique : elle a aussi ouvert un vaste chantier mobilisant d'énormes capitaux, des investissements lourds en équipements collectifs et la création de nombreux emplois.
Les responsables économiques français ont tout intérêt à suivre avec attention ce dossier, dont beaucoup de contrats font déjà l'objet de négociations et d'appels d'offres.
Ils peuvent compter, dans l'approche du marché sud-africain, sur plusieurs organismes auxquels je tiens à rendre hommage. Je pense bien sûr à Ubifrance et à notre mission économique, mais aussi à la Chambre de commerce et d'industrie franco - sud-africaine fondée en 1972 à Johannesburg et qui représente un dynamique réseau de plus de 200 entreprises.
Je pense aussi au concours précieux de nos Conseillers du commerce extérieur de la France, dont le sénateur André FERRAND assure une des deux vice-présidences...
En d'autres termes, le décor est bien planté pour que les entreprises françaises répondent à l'appel !
Je vous souhaite à tous, chers amis, d'excellents travaux, en espérant que vous garderez de votre passage au Sénat un très bon souvenir et que vous y reviendrez.Source http://www.senat.fr, le 16 octobre 2006