Texte intégral
Messieurs les Ministres, cher Gilles, cher Gérard, cher François, Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs,
Le 25 avril dernier, nous étions réunis ici, à la Sorbonne, pour lancer le grand débat national sur l'Université et l'emploi. Je me réjouis de vous retrouver aujourd'hui pour en tirer avec vous les conclusions.
Je sais combien le débat a été riche sur l'ensemble du territoire : en six mois, il a donné lieu à plus de 120 réunions dans les académies et mobilisé près de 20 000 personnes. Il a suscité des échanges approfondis et constructifs entre les différents acteurs concernés : étudiants et lycéens, familles, enseignants, mais aussi salariés et employeurs. Je tiens à remercier le recteur HETZEL, l'ensemble des membres de la Commission, les recteurs dans les académies et tous ceux qui ont participé à ce travail remarquable. C'est par le dialogue qu'on peut avancer sur les sujets les plus difficiles. C'est par le dialogue qu'on peut proposer des solutions inventives et fortes aux problèmes les plus importants de notre société.
Votre débat s'est appuyé sur un constat partagé. Aujourd'hui, la situation de nos universités n'est pas satisfaisante : des taux d'échecs particulièrement élevés dans certaines filières, des effectifs souvent trop importants par rapport aux débouchés, des formations qui ne sont pas toujours adaptées aux besoins du marché de l'emploi. Toutes ces difficultés, vous les avez abordées avec lucidité et avec courage. Ensemble, vous avez posé des questions fondamentales : comment aider les étudiants à bien s'orienter et à réussir leur parcours ? Comment leur permettre de trouver un emploi à la mesure de leurs aspirations, de leurs talents, de leurs diplômes ?
Ces questions, il est d'autant plus urgent d'y répondre que l'Université est au coeur de notre société. Elle est au coeur de défis essentiels pour l'avenir de notre pays :
L'innovation et la croissance, d'abord. Nous le savons, pour être aux avant-postes dans ce domaine, il faut être capable de former et d'attirer les meilleurs chercheurs, les meilleurs professeurs et les étudiants les plus brillants. Il faut avoir une Université d'excellence.
L'égalité des chances, ensuite. Aujourd'hui, nos universités sont en première ligne dans ce combat. Elles accueillent 1 million et demi d'étudiants, 2 fois plus qu'il y a dix ans. A chacun d'entre eux, elles doivent pouvoir donner la possibilité de réussir dans la voie qui lui convient et de trouver sa place dans notre société.
Pour relever ces défis, la Commission du débat national a su élaborer des propositions concrètes et innovantes. Elle a su présenter des mesures fortes pour renforcer le lien entre l'Université et l'emploi. Sur la base du travail accompli, nous voulons aujourd'hui avancer sur deux chantiers majeurs.
1. Le premier chantier, c'est l'orientation des élèves.
Chaque année, environ 10 % des bacheliers généraux, 30 % des bacheliers technologiques et 60 % des bacheliers professionnels quittent l'enseignement supérieur sans aucun diplôme. Chaque année, plus de 80 000 jeunes sont en échec à l'Université, soit 1 étudiant sur 5. A l'origine de cet échec, bien souvent, il y a un mauvais choix, il y a une erreur d'orientation. Si nous voulons permettre aux élèves de réussir leurs études, nous devons les aider à prendre en toute connaissance de cause les décisions qui engagent leur avenir.
Au collège et au lycée, d'abord, parce que c'est dans le secondaire que l'orientation commence à se jouer. La Commission HETZEL propose trois mesures fortes.
Première mesure : un entretien d'orientation sera rendu obligatoire en 3e, ainsi qu'en 1ère ou à la fin du premier trimestre de terminale. Il n'aura évidement qu'un caractère d'information. Il permettra à chaque élève de mieux connaître ses capacités, ses talents et la voie la plus appropriée pour lui.
Deuxième mesure : chaque élève de terminale exprimera désormais ses différents voeux d'orientation dans un dossier unique d'accès à l'enseignement supérieur. Lors du conseil de classe du second trimestre, les enseignants examineront ce dossier et donneront un avis sur les voeux formulés. En plus de cet avis, les élèves disposeront d'une information complète sur les taux de réussite dans les filières dans lesquelles ils envisagent de s'engager. Ils auront donc tous les éléments nécessaires pour effectuer leur choix définitif.
Enfin, troisième mesure : comme l'a proposé François GOULARD, un système de pré-inscription universitaire sera mis en place dans les établissements volontaires. Là encore, il ne s'agit pas de contraindre, mais seulement d'informer et d'inciter : les étudiants conserveront le choix de leur inscription définitive.
Nous devons également améliorer l'orientation des étudiants à l'Université. L'orientation, ce n'est pas une décision que l'on prend une fois pour toutes. C'est un choix que l'on affine. Ce sont des objectifs et une ambition qui se précisent au fur et à mesure du parcours scolaire et universitaire, au gré des découvertes et des rencontres. Pour permettre aux étudiants d'effectuer ce cheminement dans les meilleures conditions possibles, la Commission HETZEL suggère d'avancer dans trois directions.
La première, c'est de proposer à chaque étudiant un contrat avec l'université qu'il a choisie afin de mener à bien son projet de formation et d'insertion. A l'issue du premier semestre, un bilan sera établi. En cas de besoin, l'étudiant pourra bénéficier d'un accompagnement individualisé. Il pourra également être réorienté sans attendre la fin de l'année scolaire, notamment vers les sections de technicien supérieur et les IUT.
La deuxième direction, c'est de mettre en place dans chaque université un service des emplois, des stages et des carrières. Je sais que ce service existe déjà dans certains établissements. Nous les généraliserons à l'ensemble des universités françaises.
Enfin, la troisième direction, c'est la création dans chaque université d'un observatoire des parcours des étudiants et de leur insertion professionnelle, sur le modèle du dispositif mis en place à l'université de Marne-la-Vallée. L'objectif, c'est de permettre à chaque étudiant de bénéficier des statistiques les plus précises et les plus fiables possibles concernant les filières, qu'il s'agisse des taux de passage dans l'année supérieure, des taux de réussite à l'issue des cursus ou des taux d'insertion dans l'emploi.
Enfin, au-delà de ces mesures, nous devons mieux coordonner les différents dispositifs d'orientation. C'est la mission qui a été confiée en juin au Professeur Pierre LUNEL lors de sa nomination en tant que délégué interministériel à l'orientation. Conformément aux recommandations du rapport d'étape de la Commission du débat national, il est chargé de mettre en cohérence l'ensemble de ces dispositifs au sein d'un schéma national afin de leur donner toute leur efficacité. Je me rendrai avec lui à Cergy-Pontoise jeudi pour vérifier la bonne mise en place de ce service public.
2. Le deuxième chantier sur lequel nous devons avancer, c'est l'insertion professionnelle des étudiants. Nous devons mieux les aider à se préparer au monde du travail.
Cela suppose d'abord d'encourager la professionnalisation des études. Depuis quelques années, les universités ont fait des efforts considérables dans ce domaine. Elles ont notamment mis en place des licences professionnelles qui sont aujourd'hui plébiscitées par les étudiants et qui sont un véritable atout pour trouver un emploi. Je souhaite bien sûr que de telles filières se développent et que les initiatives continuent de se multiplier. Mais au-delà, l'enjeu, aujourd'hui, c'est de faire en sorte que tous les étudiants soient les mieux préparés possible au marché de l'emploi. C'est vrai quelle que soit leur discipline, en philosophie comme en comptabilité, en histoire comme en gestion. Pour cela, la Commission Université-emploi a présenté un certain nombre de propositions.
D'abord, rendre obligatoire dans toutes les licences l'acquisition des compétences indispensables pour trouver un emploi : maîtriser une langue étrangère, savoir utiliser l'outil informatique, rédiger un CV ou encore savoir conduire un entretien d'embauche.
Ensuite, proposer un parcours professionnalisé en 3e année de licence à tous les étudiants qui le souhaitent. Ce parcours pourra prendre la forme de stages, d'alternance ou d'enseignements en lien direct avec l'emploi.
Enfin, mettre en place un semestre ou une année de césure entre la licence et le master. Cela permettrait aux étudiants de partir à l'étranger, d'effectuer un stage en entreprises ou de s'engager dans un projet associatif. Cette expérience occuperait une place à part entière au sein du cursus universitaire et pourrait ainsi être valorisée auprès des employeurs.
Nous devons également rapprocher l'Université et le monde du travail. C'est une idée qui n'allait pas de soi il y a quelques années. Mais aujourd'hui, nous le voyons, les mentalités ont évolué. Les étudiants sont les premiers à souhaiter que les entreprises s'investissent davantage dans la vie universitaire. Ils veulent que leur formation soit mieux adaptée aux besoins du marché de l'emploi. Grâce aux débats qui se sont déroulés dans les académies, grâce à l'engagement des recteurs, des liens ont commencé à se tisser entre la communauté universitaire et les milieux socio-économiques. Ces relations, nous devons les renforcer.
Pour cela, nous devons d'abord encourager l'apprentissage et l'alternance, qui offrent aux jeunes qui le souhaitent la possibilité de découvrir un métier et de vivre une première expérience professionnelle. C'est ce que nous faisons avec Jean-Louis BORLOO et Gérard LARCHER, qui font preuve d'un engagement et d'une efficacité remarquables dans ce domaine.
Nous devons également mobiliser le monde du travail autour de l'université.
* Cela suppose d'abord d'associer davantage les différents acteurs socio-économiques au contenu des formations ainsi qu'à la mise en place des systèmes d'orientation et d'insertion professionnelle.
* Cela suppose également de les impliquer dans les programmes de formation continue des Universités.
* Pour avancer dans cette direction, de nombreuses propositions ont été faites. Pourquoi par exemple ne pas consacrer une séance par an du conseil d'administration de chaque université aux relations avec les employeurs ?
Mesdames, Messieurs,
Toutes ces propositions, toutes ces mesures, je souhaite que nous les mettions très rapidement en oeuvre afin qu'elles se traduisent par des améliorations concrètes pour tous les étudiants. Gilles de ROBIEN et François GOULARD ont déjà commencé à travailler en ce sens à partir des conclusions du rapport d'étape de la Commission. Je sais qu'ils feront preuve d'une mobilisation sans faille pour poursuivre cet effort et renforcer les liens entre l'université et l'emploi.
Le rapport HETZEL a souligné l'importance d'une gouvernance plus efficace et plus moderne pour avancer dans cette voie. Si certaines universités estiment nécessaire de changer les règles dans ce domaine, elles en auront la possibilité. C'est une façon d'avancer dans la modernisation de la gouvernance, sans brusquer les universités, sans imposer un modèle unique, sur la base de l'expérimentation. Je proposerai d'évaluer chaque année ces changements pour voir s'ils répondent bien aux attentes des étudiants et aux aspirations des universités.
Vous le voyez, nous sommes déterminés à faire de l'Université française un lieu de réussite pour tous. Un lieu qui associe la transmission des savoirs humanistes et scientifiques et la préparation à l'emploi. Un lieu d'excellence pour chacun.
Je vous remercie.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 27 octobre 2006
Le 25 avril dernier, nous étions réunis ici, à la Sorbonne, pour lancer le grand débat national sur l'Université et l'emploi. Je me réjouis de vous retrouver aujourd'hui pour en tirer avec vous les conclusions.
Je sais combien le débat a été riche sur l'ensemble du territoire : en six mois, il a donné lieu à plus de 120 réunions dans les académies et mobilisé près de 20 000 personnes. Il a suscité des échanges approfondis et constructifs entre les différents acteurs concernés : étudiants et lycéens, familles, enseignants, mais aussi salariés et employeurs. Je tiens à remercier le recteur HETZEL, l'ensemble des membres de la Commission, les recteurs dans les académies et tous ceux qui ont participé à ce travail remarquable. C'est par le dialogue qu'on peut avancer sur les sujets les plus difficiles. C'est par le dialogue qu'on peut proposer des solutions inventives et fortes aux problèmes les plus importants de notre société.
Votre débat s'est appuyé sur un constat partagé. Aujourd'hui, la situation de nos universités n'est pas satisfaisante : des taux d'échecs particulièrement élevés dans certaines filières, des effectifs souvent trop importants par rapport aux débouchés, des formations qui ne sont pas toujours adaptées aux besoins du marché de l'emploi. Toutes ces difficultés, vous les avez abordées avec lucidité et avec courage. Ensemble, vous avez posé des questions fondamentales : comment aider les étudiants à bien s'orienter et à réussir leur parcours ? Comment leur permettre de trouver un emploi à la mesure de leurs aspirations, de leurs talents, de leurs diplômes ?
Ces questions, il est d'autant plus urgent d'y répondre que l'Université est au coeur de notre société. Elle est au coeur de défis essentiels pour l'avenir de notre pays :
L'innovation et la croissance, d'abord. Nous le savons, pour être aux avant-postes dans ce domaine, il faut être capable de former et d'attirer les meilleurs chercheurs, les meilleurs professeurs et les étudiants les plus brillants. Il faut avoir une Université d'excellence.
L'égalité des chances, ensuite. Aujourd'hui, nos universités sont en première ligne dans ce combat. Elles accueillent 1 million et demi d'étudiants, 2 fois plus qu'il y a dix ans. A chacun d'entre eux, elles doivent pouvoir donner la possibilité de réussir dans la voie qui lui convient et de trouver sa place dans notre société.
Pour relever ces défis, la Commission du débat national a su élaborer des propositions concrètes et innovantes. Elle a su présenter des mesures fortes pour renforcer le lien entre l'Université et l'emploi. Sur la base du travail accompli, nous voulons aujourd'hui avancer sur deux chantiers majeurs.
1. Le premier chantier, c'est l'orientation des élèves.
Chaque année, environ 10 % des bacheliers généraux, 30 % des bacheliers technologiques et 60 % des bacheliers professionnels quittent l'enseignement supérieur sans aucun diplôme. Chaque année, plus de 80 000 jeunes sont en échec à l'Université, soit 1 étudiant sur 5. A l'origine de cet échec, bien souvent, il y a un mauvais choix, il y a une erreur d'orientation. Si nous voulons permettre aux élèves de réussir leurs études, nous devons les aider à prendre en toute connaissance de cause les décisions qui engagent leur avenir.
Au collège et au lycée, d'abord, parce que c'est dans le secondaire que l'orientation commence à se jouer. La Commission HETZEL propose trois mesures fortes.
Première mesure : un entretien d'orientation sera rendu obligatoire en 3e, ainsi qu'en 1ère ou à la fin du premier trimestre de terminale. Il n'aura évidement qu'un caractère d'information. Il permettra à chaque élève de mieux connaître ses capacités, ses talents et la voie la plus appropriée pour lui.
Deuxième mesure : chaque élève de terminale exprimera désormais ses différents voeux d'orientation dans un dossier unique d'accès à l'enseignement supérieur. Lors du conseil de classe du second trimestre, les enseignants examineront ce dossier et donneront un avis sur les voeux formulés. En plus de cet avis, les élèves disposeront d'une information complète sur les taux de réussite dans les filières dans lesquelles ils envisagent de s'engager. Ils auront donc tous les éléments nécessaires pour effectuer leur choix définitif.
Enfin, troisième mesure : comme l'a proposé François GOULARD, un système de pré-inscription universitaire sera mis en place dans les établissements volontaires. Là encore, il ne s'agit pas de contraindre, mais seulement d'informer et d'inciter : les étudiants conserveront le choix de leur inscription définitive.
Nous devons également améliorer l'orientation des étudiants à l'Université. L'orientation, ce n'est pas une décision que l'on prend une fois pour toutes. C'est un choix que l'on affine. Ce sont des objectifs et une ambition qui se précisent au fur et à mesure du parcours scolaire et universitaire, au gré des découvertes et des rencontres. Pour permettre aux étudiants d'effectuer ce cheminement dans les meilleures conditions possibles, la Commission HETZEL suggère d'avancer dans trois directions.
La première, c'est de proposer à chaque étudiant un contrat avec l'université qu'il a choisie afin de mener à bien son projet de formation et d'insertion. A l'issue du premier semestre, un bilan sera établi. En cas de besoin, l'étudiant pourra bénéficier d'un accompagnement individualisé. Il pourra également être réorienté sans attendre la fin de l'année scolaire, notamment vers les sections de technicien supérieur et les IUT.
La deuxième direction, c'est de mettre en place dans chaque université un service des emplois, des stages et des carrières. Je sais que ce service existe déjà dans certains établissements. Nous les généraliserons à l'ensemble des universités françaises.
Enfin, la troisième direction, c'est la création dans chaque université d'un observatoire des parcours des étudiants et de leur insertion professionnelle, sur le modèle du dispositif mis en place à l'université de Marne-la-Vallée. L'objectif, c'est de permettre à chaque étudiant de bénéficier des statistiques les plus précises et les plus fiables possibles concernant les filières, qu'il s'agisse des taux de passage dans l'année supérieure, des taux de réussite à l'issue des cursus ou des taux d'insertion dans l'emploi.
Enfin, au-delà de ces mesures, nous devons mieux coordonner les différents dispositifs d'orientation. C'est la mission qui a été confiée en juin au Professeur Pierre LUNEL lors de sa nomination en tant que délégué interministériel à l'orientation. Conformément aux recommandations du rapport d'étape de la Commission du débat national, il est chargé de mettre en cohérence l'ensemble de ces dispositifs au sein d'un schéma national afin de leur donner toute leur efficacité. Je me rendrai avec lui à Cergy-Pontoise jeudi pour vérifier la bonne mise en place de ce service public.
2. Le deuxième chantier sur lequel nous devons avancer, c'est l'insertion professionnelle des étudiants. Nous devons mieux les aider à se préparer au monde du travail.
Cela suppose d'abord d'encourager la professionnalisation des études. Depuis quelques années, les universités ont fait des efforts considérables dans ce domaine. Elles ont notamment mis en place des licences professionnelles qui sont aujourd'hui plébiscitées par les étudiants et qui sont un véritable atout pour trouver un emploi. Je souhaite bien sûr que de telles filières se développent et que les initiatives continuent de se multiplier. Mais au-delà, l'enjeu, aujourd'hui, c'est de faire en sorte que tous les étudiants soient les mieux préparés possible au marché de l'emploi. C'est vrai quelle que soit leur discipline, en philosophie comme en comptabilité, en histoire comme en gestion. Pour cela, la Commission Université-emploi a présenté un certain nombre de propositions.
D'abord, rendre obligatoire dans toutes les licences l'acquisition des compétences indispensables pour trouver un emploi : maîtriser une langue étrangère, savoir utiliser l'outil informatique, rédiger un CV ou encore savoir conduire un entretien d'embauche.
Ensuite, proposer un parcours professionnalisé en 3e année de licence à tous les étudiants qui le souhaitent. Ce parcours pourra prendre la forme de stages, d'alternance ou d'enseignements en lien direct avec l'emploi.
Enfin, mettre en place un semestre ou une année de césure entre la licence et le master. Cela permettrait aux étudiants de partir à l'étranger, d'effectuer un stage en entreprises ou de s'engager dans un projet associatif. Cette expérience occuperait une place à part entière au sein du cursus universitaire et pourrait ainsi être valorisée auprès des employeurs.
Nous devons également rapprocher l'Université et le monde du travail. C'est une idée qui n'allait pas de soi il y a quelques années. Mais aujourd'hui, nous le voyons, les mentalités ont évolué. Les étudiants sont les premiers à souhaiter que les entreprises s'investissent davantage dans la vie universitaire. Ils veulent que leur formation soit mieux adaptée aux besoins du marché de l'emploi. Grâce aux débats qui se sont déroulés dans les académies, grâce à l'engagement des recteurs, des liens ont commencé à se tisser entre la communauté universitaire et les milieux socio-économiques. Ces relations, nous devons les renforcer.
Pour cela, nous devons d'abord encourager l'apprentissage et l'alternance, qui offrent aux jeunes qui le souhaitent la possibilité de découvrir un métier et de vivre une première expérience professionnelle. C'est ce que nous faisons avec Jean-Louis BORLOO et Gérard LARCHER, qui font preuve d'un engagement et d'une efficacité remarquables dans ce domaine.
Nous devons également mobiliser le monde du travail autour de l'université.
* Cela suppose d'abord d'associer davantage les différents acteurs socio-économiques au contenu des formations ainsi qu'à la mise en place des systèmes d'orientation et d'insertion professionnelle.
* Cela suppose également de les impliquer dans les programmes de formation continue des Universités.
* Pour avancer dans cette direction, de nombreuses propositions ont été faites. Pourquoi par exemple ne pas consacrer une séance par an du conseil d'administration de chaque université aux relations avec les employeurs ?
Mesdames, Messieurs,
Toutes ces propositions, toutes ces mesures, je souhaite que nous les mettions très rapidement en oeuvre afin qu'elles se traduisent par des améliorations concrètes pour tous les étudiants. Gilles de ROBIEN et François GOULARD ont déjà commencé à travailler en ce sens à partir des conclusions du rapport d'étape de la Commission. Je sais qu'ils feront preuve d'une mobilisation sans faille pour poursuivre cet effort et renforcer les liens entre l'université et l'emploi.
Le rapport HETZEL a souligné l'importance d'une gouvernance plus efficace et plus moderne pour avancer dans cette voie. Si certaines universités estiment nécessaire de changer les règles dans ce domaine, elles en auront la possibilité. C'est une façon d'avancer dans la modernisation de la gouvernance, sans brusquer les universités, sans imposer un modèle unique, sur la base de l'expérimentation. Je proposerai d'évaluer chaque année ces changements pour voir s'ils répondent bien aux attentes des étudiants et aux aspirations des universités.
Vous le voyez, nous sommes déterminés à faire de l'Université française un lieu de réussite pour tous. Un lieu qui associe la transmission des savoirs humanistes et scientifiques et la préparation à l'emploi. Un lieu d'excellence pour chacun.
Je vous remercie.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 27 octobre 2006