Texte intégral
Jean-Pierre ELKABBACH : Alors, deux-trois questions très rapides sur l'étranger. Les Nations unies viennent d'accorder un sursis d'un an au président GBAGBO et des pouvoirs accrus à son Premier ministre. Marc MESSIER, notre envoyé spécial, en parlait. Que feraient les Nations unies si le président ivoirien ne tenait pas compte de ces décisions ?
Michèle Alliot-Marie : Vous avez raison de revenir sur les problèmes internationaux parce que je pense que ceux-ci doit être au coeur de la prochaine campagne présidentielle. La France ne vit pas dans une bulle. Nous sommes très dépendants aussi de ce qui va se passer dans le monde et nous devons donc y peser. Aux Nations unies, il y a eu une nouvelle résolution qui vient d'être adoptée, et la France a d'ailleurs joué un grand rôle. Les Nations unies devront désormais montrer qu'elles savent se faire respecter. C'est un problème d'équilibre pour la communauté internationale toute entière.
Jean-Pierre ELKABBACH : Ca, c'est le principe, mais la réalité, la réalisation ?
Michèle Alliot-Marie : La réalité, c'est que les Nations unies ont un certain nombre de moyens pour sanctionner ceux qui ne respectent pas la résolution. C'est aux Nations unies de décider de leur mise en oeuvre et j'ai cru comprendre que la communauté internationale était cette fois-ci bien décidée à faire respecter ces décisions.
Jean-Pierre ELKABBACH : L'Iran est en manoeuvre militaire dans le Golfe Persique. Elle est en train d'expérimenter pour la première fois des missiles balistiques qui s'appellent Shahab-3 d'une portée de 2 000 km. Comment réagissez-vous? Comment l'Europe réagit et comment demander aux Nations unies de sanctionner l'Iran alors que l'on connaît son influence en Syrie, au Liban, et que nous y avons des Casques bleus français ?
Michèle Alliot-Marie : Alors, je ne sais pas comment l'Europe réagit dans la mesure où je ne crois pas qu'il y ait déjà eu une réunion des instances européennes depuis cette annonce. Ce que je peux dire, c'est que ceci est extrêmement préoccupant parce que d'un point de vue militaire, vous le savez, un armement, y compris un armement nucléaire, n'est efficace qu'en fonction du vecteur qui peut le transporter et de la portée de ce vecteur. Il est évident que ce qui se passe en ce moment est très préoccupant. En ce qui concerne les Nations unies, nous avons dit que ce que nous souhaitions, c'est que l'Iran qui est un grand pays à de nombreux points de vue puisse jouer un rôle normal dans le cadre de la communauté internationale, ce qui veut aussi dire pour lui respecter ses engagements sur les conventions.
Jean-Pierre ELKABBACH : Ce qu'il ne fait pas ?
Michèle Alliot-Marie : Ce qu'il ne fait pas. C'est donc la raison pour laquelle il y a aujourd'hui une procédure en cours aux Nations unies dont nous avons dit qu'elle pouvait s'arrêter si l'Iran montrait sa volonté, effectivement, de revenir dans le jeu.
Jean-Pierre ELKABBACH : Je vous pose une dernière question. Dans quatre jours, le 7, Dominique STRAUSS-KAHN, Laurent FABIUS et Ségolène ROYAL vont débattre de l'Europe, du Proche Orient, de l'Afrique, de l'Iran et de la défense. Au-delà de la polémique électorale, est-ce que vous regrettez ou vous redoutez, Michèle Alliot-Marie, que la gauche, si elle gagne, réduise les crédits militaires ?
Michèle Alliot-Marie : Je mets tous les candidats à la candidature socialiste en garde contre la démagogie qui serait de l'irresponsabilité. Nous voyons aujourd'hui ce que sont les risques pour les Français, qu'ils soient en France ou qu'ils soient à l'extérieur, risques qui viennent du terrorisme, de la prolifération des armes de destruction massive, des crises multiples dans le monde. Face à un monde qui devient de plus en plus dangereux, de plus en plus instable, réduire l'effort de défense, c'est de l'irresponsabilité pas simplement à court mais également moyen terme. Je suis très inquiète de ce que j'ai lu dans le programme socialiste qui veut une fois de plus faire du budget de la Défense une variable d'ajustement pour d'autres opérations. Je rappelle que lorsque je suis arrivée en 2002, cette situation avait conduit la France à avoir la moitié de son potentiel d'avions, de bateaux et de véhicules terrestres dans l'incapacité d'être utilisé parce qu'il n'y avait pas l'argent pour payer les pièces détaches et les réparer.
Jean-Pierre ELKABBACH : Donc, vous êtes inquiète pour le deuxième porte-avions, les sous-marins nucléaires d'attaque, les Barracudas, etc. et peut-être même les Rafale qui coûtent très cher.
Michèle Alliot-Marie : Ce n'est pas de l'et cætera. Ce n'est pas une accumulation de choses qui seraient simplement du luxe. C'est aujourd'hui une nécessité, simplement pour que la France assume sa première responsabilité qui est celle de protéger nos concitoyens, nos intérêts dans le monde et également de remplir nos obligations à l'international.
Jean-Pierre ELKABBACH : Eh bien, les trois sont prévenus. Ils vous répondront sans doute mardi soir. Bonne journée, merci d'être venue. Source http://www.defense.gouv.fr, le 6 novembre 2006
Michèle Alliot-Marie : Vous avez raison de revenir sur les problèmes internationaux parce que je pense que ceux-ci doit être au coeur de la prochaine campagne présidentielle. La France ne vit pas dans une bulle. Nous sommes très dépendants aussi de ce qui va se passer dans le monde et nous devons donc y peser. Aux Nations unies, il y a eu une nouvelle résolution qui vient d'être adoptée, et la France a d'ailleurs joué un grand rôle. Les Nations unies devront désormais montrer qu'elles savent se faire respecter. C'est un problème d'équilibre pour la communauté internationale toute entière.
Jean-Pierre ELKABBACH : Ca, c'est le principe, mais la réalité, la réalisation ?
Michèle Alliot-Marie : La réalité, c'est que les Nations unies ont un certain nombre de moyens pour sanctionner ceux qui ne respectent pas la résolution. C'est aux Nations unies de décider de leur mise en oeuvre et j'ai cru comprendre que la communauté internationale était cette fois-ci bien décidée à faire respecter ces décisions.
Jean-Pierre ELKABBACH : L'Iran est en manoeuvre militaire dans le Golfe Persique. Elle est en train d'expérimenter pour la première fois des missiles balistiques qui s'appellent Shahab-3 d'une portée de 2 000 km. Comment réagissez-vous? Comment l'Europe réagit et comment demander aux Nations unies de sanctionner l'Iran alors que l'on connaît son influence en Syrie, au Liban, et que nous y avons des Casques bleus français ?
Michèle Alliot-Marie : Alors, je ne sais pas comment l'Europe réagit dans la mesure où je ne crois pas qu'il y ait déjà eu une réunion des instances européennes depuis cette annonce. Ce que je peux dire, c'est que ceci est extrêmement préoccupant parce que d'un point de vue militaire, vous le savez, un armement, y compris un armement nucléaire, n'est efficace qu'en fonction du vecteur qui peut le transporter et de la portée de ce vecteur. Il est évident que ce qui se passe en ce moment est très préoccupant. En ce qui concerne les Nations unies, nous avons dit que ce que nous souhaitions, c'est que l'Iran qui est un grand pays à de nombreux points de vue puisse jouer un rôle normal dans le cadre de la communauté internationale, ce qui veut aussi dire pour lui respecter ses engagements sur les conventions.
Jean-Pierre ELKABBACH : Ce qu'il ne fait pas ?
Michèle Alliot-Marie : Ce qu'il ne fait pas. C'est donc la raison pour laquelle il y a aujourd'hui une procédure en cours aux Nations unies dont nous avons dit qu'elle pouvait s'arrêter si l'Iran montrait sa volonté, effectivement, de revenir dans le jeu.
Jean-Pierre ELKABBACH : Je vous pose une dernière question. Dans quatre jours, le 7, Dominique STRAUSS-KAHN, Laurent FABIUS et Ségolène ROYAL vont débattre de l'Europe, du Proche Orient, de l'Afrique, de l'Iran et de la défense. Au-delà de la polémique électorale, est-ce que vous regrettez ou vous redoutez, Michèle Alliot-Marie, que la gauche, si elle gagne, réduise les crédits militaires ?
Michèle Alliot-Marie : Je mets tous les candidats à la candidature socialiste en garde contre la démagogie qui serait de l'irresponsabilité. Nous voyons aujourd'hui ce que sont les risques pour les Français, qu'ils soient en France ou qu'ils soient à l'extérieur, risques qui viennent du terrorisme, de la prolifération des armes de destruction massive, des crises multiples dans le monde. Face à un monde qui devient de plus en plus dangereux, de plus en plus instable, réduire l'effort de défense, c'est de l'irresponsabilité pas simplement à court mais également moyen terme. Je suis très inquiète de ce que j'ai lu dans le programme socialiste qui veut une fois de plus faire du budget de la Défense une variable d'ajustement pour d'autres opérations. Je rappelle que lorsque je suis arrivée en 2002, cette situation avait conduit la France à avoir la moitié de son potentiel d'avions, de bateaux et de véhicules terrestres dans l'incapacité d'être utilisé parce qu'il n'y avait pas l'argent pour payer les pièces détaches et les réparer.
Jean-Pierre ELKABBACH : Donc, vous êtes inquiète pour le deuxième porte-avions, les sous-marins nucléaires d'attaque, les Barracudas, etc. et peut-être même les Rafale qui coûtent très cher.
Michèle Alliot-Marie : Ce n'est pas de l'et cætera. Ce n'est pas une accumulation de choses qui seraient simplement du luxe. C'est aujourd'hui une nécessité, simplement pour que la France assume sa première responsabilité qui est celle de protéger nos concitoyens, nos intérêts dans le monde et également de remplir nos obligations à l'international.
Jean-Pierre ELKABBACH : Eh bien, les trois sont prévenus. Ils vous répondront sans doute mardi soir. Bonne journée, merci d'être venue. Source http://www.defense.gouv.fr, le 6 novembre 2006