Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, vous venez de présider la Commission nationale de coopération décentralisée. Peut-on dire que la coopération décentralisée est à la mode actuellement en terme de relations entre la France et les pays du tiers-monde ?
R - En tout cas, j'observe qu'elle se développe, qu'un nombre très important d'élus ont compris l'intérêt que représentait pour eux-mêmes, mais surtout pour leurs associations, pour leurs populations, pour leur hôpital, pour leur lycée, leur collège, cette ouverture vers le monde que représente la coopération décentralisée. Elle a été longtemps presque clandestine, elle est maintenant reconnue puisque la loi de 1992 reconnaît clairement aux collectivités, qu'elles soient régions, départements ou communes le droit d'avoir une action internationale. Nous sommes en train actuellement de parfaire la réglementation pour y apporter les souplesses nécessaires. Notre ambition n'est pas, en tant qu'Etat, de dire aux communes ce qu'elles doivent faire car l'intérêt de la coopération décentralisée, c'est cette spontanéité d'une relation entre une mairie de France et une mairie d'ailleurs. Cette coopération peut se développer dans toutes les directions au sud, beaucoup, en Afrique et nous les encourageons car il y a un besoin d'une relation forte. Mais il est vrai aussi que, tout en laissant les communes libres, nous souhaitons bien sûr que leur action soit le plus possible en cohérence avec la nôtre, celle de l'Etat. C'est-à-dire, s'il est possible, avoir un peu les mêmes priorités géographiques, s'intéresser un peu aux mêmes régions, avoir les mêmes préoccupations au niveau des thèmes, la lutte contre la pauvreté, l'école, la santé, l'écologie urbaine, l'environnement. Mais je le répète, l'intérêt de cette coopération, c'est qu'elle donne à notre relation une chair, une relation affective qui naît nécessairement des relations directes qui s'instaurent entre élus, entre associations, entre jeunes ou moins jeunes. J'en ai fait l'une des priorités de mon ministère, ayant découvert moi-même la coopération décentralisée avant de découvrir le ministère de la Coopération puisqu'en tant que président de Conseil général, pendant 21 ans, j'avais eu l'occasion d'engager très largement cette coopération décentralisée avec différentes parties du monde. Je suis content de voir que nous avons pu désormais en faire une axe prioritaire de la politique de l'Etat, que nos ambassadeurs, aujourd'hui bien informés, sont également acteurs de cette coopération décentralisée car ils renseignent les communes, les départements, ils signalent les opportunités, les fiancées qui cherchent un fiancé, c'est un peu cela tout de même.
Q - Quels sont les échos que vous avez en retour des pays qui bénéficient de cette coopération décentralisée ?
R - Il n'est pratiquement pas un seul chef d'Etat africain qui ne me demande, lorsque je vais le visiter ou visiter son pays si je ne pourrais pas trouver quelques communes supplémentaires car il souhaiterait que dans certaines régions, il y ait une coopération décentralisée nouvelle. C'est dire qu'il y a une adhésion complète de la part de nos partenaires africains en particulier car ils voient bien eux-mêmes l'intérêt que ceci peut représenter. J'ajoute, et ceci n'est pas inintéressant, que la démocratie locale a permis ces collectivités locales et que leur présence dans des pays qui essaient d'apprivoiser la démocratie - et c'est parfois difficile - peut aussi avoir valeur d'exemple. Une délégation venant d'une commune française est constituée d'élus de sensibilités politiques différentes qui voyagent ensemble. A cause de cette différence-là, ceci peut avoir valeur d'exemple dans certains pays.
Q - Alors c'est une fierté pour vous, Monsieur le Ministre, parce que vous étiez parmi les promoteurs de cette coopération décentralisée, avant d'arriver au ministère ?
R - Oui, la coopération décentralisée était un peu ma porte d'entrée au ministère de la Coopération et je suis content, je le répète, d'avoir pu faire partager ma passion à d'autres élus et je crois aussi à d'autres ministres. Hubert Védrine est aujourd'hui également sur cette ligne d'une coopération décentralisée qui soit une sorte d'enrichissement en quelque sorte de la coopération d'état.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2001)
R - En tout cas, j'observe qu'elle se développe, qu'un nombre très important d'élus ont compris l'intérêt que représentait pour eux-mêmes, mais surtout pour leurs associations, pour leurs populations, pour leur hôpital, pour leur lycée, leur collège, cette ouverture vers le monde que représente la coopération décentralisée. Elle a été longtemps presque clandestine, elle est maintenant reconnue puisque la loi de 1992 reconnaît clairement aux collectivités, qu'elles soient régions, départements ou communes le droit d'avoir une action internationale. Nous sommes en train actuellement de parfaire la réglementation pour y apporter les souplesses nécessaires. Notre ambition n'est pas, en tant qu'Etat, de dire aux communes ce qu'elles doivent faire car l'intérêt de la coopération décentralisée, c'est cette spontanéité d'une relation entre une mairie de France et une mairie d'ailleurs. Cette coopération peut se développer dans toutes les directions au sud, beaucoup, en Afrique et nous les encourageons car il y a un besoin d'une relation forte. Mais il est vrai aussi que, tout en laissant les communes libres, nous souhaitons bien sûr que leur action soit le plus possible en cohérence avec la nôtre, celle de l'Etat. C'est-à-dire, s'il est possible, avoir un peu les mêmes priorités géographiques, s'intéresser un peu aux mêmes régions, avoir les mêmes préoccupations au niveau des thèmes, la lutte contre la pauvreté, l'école, la santé, l'écologie urbaine, l'environnement. Mais je le répète, l'intérêt de cette coopération, c'est qu'elle donne à notre relation une chair, une relation affective qui naît nécessairement des relations directes qui s'instaurent entre élus, entre associations, entre jeunes ou moins jeunes. J'en ai fait l'une des priorités de mon ministère, ayant découvert moi-même la coopération décentralisée avant de découvrir le ministère de la Coopération puisqu'en tant que président de Conseil général, pendant 21 ans, j'avais eu l'occasion d'engager très largement cette coopération décentralisée avec différentes parties du monde. Je suis content de voir que nous avons pu désormais en faire une axe prioritaire de la politique de l'Etat, que nos ambassadeurs, aujourd'hui bien informés, sont également acteurs de cette coopération décentralisée car ils renseignent les communes, les départements, ils signalent les opportunités, les fiancées qui cherchent un fiancé, c'est un peu cela tout de même.
Q - Quels sont les échos que vous avez en retour des pays qui bénéficient de cette coopération décentralisée ?
R - Il n'est pratiquement pas un seul chef d'Etat africain qui ne me demande, lorsque je vais le visiter ou visiter son pays si je ne pourrais pas trouver quelques communes supplémentaires car il souhaiterait que dans certaines régions, il y ait une coopération décentralisée nouvelle. C'est dire qu'il y a une adhésion complète de la part de nos partenaires africains en particulier car ils voient bien eux-mêmes l'intérêt que ceci peut représenter. J'ajoute, et ceci n'est pas inintéressant, que la démocratie locale a permis ces collectivités locales et que leur présence dans des pays qui essaient d'apprivoiser la démocratie - et c'est parfois difficile - peut aussi avoir valeur d'exemple. Une délégation venant d'une commune française est constituée d'élus de sensibilités politiques différentes qui voyagent ensemble. A cause de cette différence-là, ceci peut avoir valeur d'exemple dans certains pays.
Q - Alors c'est une fierté pour vous, Monsieur le Ministre, parce que vous étiez parmi les promoteurs de cette coopération décentralisée, avant d'arriver au ministère ?
R - Oui, la coopération décentralisée était un peu ma porte d'entrée au ministère de la Coopération et je suis content, je le répète, d'avoir pu faire partager ma passion à d'autres élus et je crois aussi à d'autres ministres. Hubert Védrine est aujourd'hui également sur cette ligne d'une coopération décentralisée qui soit une sorte d'enrichissement en quelque sorte de la coopération d'état.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2001)