Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je suis d'autant plus sensible à votre invitation que c'est la première fois qu'un Ministre de la santé a l'occasion de rencontrer l'ensemble des représentants des entreprises de l'alimentaire. Je remercie Jean-René Buisson d'avoir organisé cette journée d'échanges.
Pour un pays fier de sa gastronomie comme le nôtre, l'alimentation est synonyme de goût et de convivialité. Et je voudrais vous dire que ces notions de plaisir, cet attachement à la culture alimentaire française, nous les revendiquons, d'autant qu'elles sont tout à fait compatibles avec nos objectifs de santé publique. Mais les Français attendent également d'un repas qu'il soit sain et équilibré, c'est ce que le sondage dont vous avez présenté ce matin les résultats montre clairement.
Nous savons aussi les effets des excès, de la sédentarité et de l'affaiblissement des repères alimentaires qui ont laissé place dans notre pays à une montée continue de l'obésité et des pathologies liées à la mauvaise nutrition, comme le diabète « gras » qui touche 2 millions de Français, les maladies cardio-vasculaires qui représentent la première cause de mortalité dans notre pays et de bien nombreux cancers.
Aujourd'hui 1 enfant sur 6 est en surpoids contre 1 sur 20 en 1980. Mais c'est à un problème plus difficile encore que nous devons faire face : la mauvaise nutrition touche avant tout les populations défavorisées et déjà 1 enfant sur 4 est confronté à un problème de surpoids dans ces populations.
Nous sommes non seulement confrontés à une question de santé publique sans précédent mais aussi à un enjeu de société. Ensemble -Etat, collectivités, industrie, société civile- nous sommes les gardiens d'un modèle alimentaire français qui se trouve aujourd'hui en faiblesse dans de trop nombreux foyers. Ce modèle, nous devons le pérenniser et le faire vivre.
Mais si l'éducation est essentielle en la matière -elle forme le goût et transmet nos repères de consommation alimentaire- nous devons aussi prêter une attention beaucoup plus forte aux éléments d'environnement alimentaire. Je pense à la qualité nutritionnelle des produits, à la publicité -spécialement pour les enfants--, à la distribution alimentaire. Je suis un ministre exigeant parce que ce défi de santé publique nous pouvons le relever ensemble. J'attends de l'industrie alimentaire qu'elle se mobilise encore davantage sur ce terrain à nos côtés.
Il n'est plus de place aujourd'hui pour de mauvais procès à l'industrie alimentaire dans lesquels certains voulaient la désigner seule responsable des addictions alimentaires et des lacunes nutritionnelles de notre pays. Et je sais que ni vous ni moi ne voulons de « supersize me » à la française, de mauvaises habitudes alimentaires qui peu à peu viendraient saper le modèle culinaire français et mettraient en danger la santé de nos concitoyens.
En revanche, il y a la place et toute la place pour un partenariat entre l'industrie et les pouvoirs publics pour endiguer les effets d'une mauvaise nutrition et promouvoir davantage notre modèle alimentaire. C'est ce que je veux proposer cet après midi. Pour moi en effet, la première place que l'industrie alimentaire occupe dans notre économie lui confère un rôle de premier plan dans la diffusion de notre modèle culinaire français. C'est ce partenariat que nous voulons construire avec vous.
Avec ce « PNNS 2 » que j'ai présenté le 6 septembre dernier, nous vous demandons à vous industriels de l'alimentaire, de mieux élaborer vos produits. Nous demandons aussi à la restauration de mieux préparer ses menus pour permettre aux Français de mieux manger et de mieux s'informer, au système de santé de mieux dépister et de mieux soigner.
1. Le PNNS 2 a une ambition : que chacun puisse, quel que soit son âge ou son niveau de vie, plus facilement mettre en oeuvre, dans sa vie quotidienne, les recommandations nutritionnelles lui permettant de rester en bonne santé.
Cette ambition je sais que vous la partagez. Face à ces enjeux collectifs de santé publique, il ne peut y avoir de monopole de l'action publique. La nutrition et l'alimentation sont par nature l'affaire de tous.
* J'appelle les acteurs économiques à prendre des engagements, collectifs comme individuels, en faveur des objectifs que nous nous sommes assignés avec la loi de santé Publique du 9 août 2004.
. Concrètement, cela passe par l'amélioration de la qualité nutritionnelle de ces produits. Le sondage que vous avez présenté ce matin est clair : les Français attendent que vous vous engagiez davantage dans la lutte contre l'obésité et que vous placiez un étiquetage compréhensible et fiable sur la valeur nutritionnelle du produit. J'invite tous les acteurs du secteur de l'agroalimentaire et de la distribution alimentaire à signer avec nous des engagements avant la fin de l'année, portant sur la composition nutritionnelle des aliments, leur présentation et leur promotion. Je souhaite que ces chartes puissent aller dans le détail, avec des engagements précis sur la composition des produits et sur les objectifs de réduction en sel, en sucre et en gras par exemple mais aussi celui d'intégration désormais obligatoire du critère nutrition dans la définition de tout nouveau produit. Elles porteront également sur d'autres critères très importants pour la nutrition comme les tailles de portion, la promotion des produits, et les limitations de la publicité en direction des enfants. Enfin elles prévoiront des engagements en faveur de la nutrition des employés de vos entreprises ou de la promotion de l'activité physique. Si je dis cela, c'est parce que je sais qu'un certain nombre d'entreprises n'ont pas attendu aujourd'hui pour le faire.
Ces critères seront simples et facilement évaluables. Les engagements pourront être pris à titre collectif, par une filière, ou individuel.
Un comité d'experts, composé de quatre collèges représentatifs des scientifiques, des experts des aspects technologiques, de la société civile et des institutionnels préparera un cahier des charges d'ici la fin de l'année qui décrira précisément la teneur des chartes. J'en confierai la présidence dans les jours qui viennent, avec les ministres chargés de l'agriculture et de la consommation, à une personnalité indépendante.
. Les entreprises de restauration collective sont invitées à signer des chartes similaires, sur un modèle de charte type, à partir du 1er janvier prochain. La qualité nutritionnelle des repas pris à l'école, à l'hôpital, dans les entreprises ou dans les maisons de retraites constitue une priorité pour moi et pour toutes et tous.
* Ces engagements publics devront être évalués. Plus globalement, nous voulons analyser en continu la qualité nutritionnelle de l'offre alimentaire. Un Observatoire de la qualité alimentaire des produits sera ainsi créé au premier semestre 2007, et reposera sur l'expertise scientifique de l'AFSSA et de l'INRA. Il publiera, sur la base d'indicateurs spécifiques, un rapport annuel sur l'état nutritionnel de l'offre alimentaire. Il suivra particulièrement les questions de prix des fruits et légumes. Cet observatoire sera mis en place par les ministères de l'agriculture, de la consommation et de la santé, en lien avec l'industrie agroalimentaire et particulièrement avec l'ANIA. C'est une nécessité pou nous de travailler ensemble, de regrouper nos données et de tout dire sur la qualité nutritionnelle des produits et les progrès réalisés.
* L'étiquetage des aliments sera aussi modifié au niveau européen d'ici un an grâce à une nouvelle directive, mise en chantier à la demande de la France, afin de donner plus de lisibilité à la composition nutritionnelle des produits.
Indépendamment de l'étiquetage nutritionnel, l'Etat lancera avant la fin 2006 une étude sur l'intérêt et la faisabilité de l'apposition volontaire sur certains aliments d'un signal rappelant les repères de consommation du PNNS.
* La forte prévalence des troubles liés à la nutrition chez les plus défavorisés de nos concitoyens nous a conduit à prendre des mesures spécifiques.
Je l'ai dit, ces populations sont de plus en plus nettement touchées par l'obésité. Seul un travail de terrain dans la durée peut être à la hauteur de l'enjeu. C'est pourquoi le gouvernement a décider d'impliquer l'ensemble des services sociaux. Le gouvernement a également souhaité soutenir les actions locales innovantes, des communes, des associations mais aussi des entreprises. A cet effet, les moyens des DRASS et des URCAM seront doublés et portés à 8 millions d'euros dès 2007.
* L'industrie alimentaire a une véritable place à prendre dans l'action en faveur des populations défavorisées, en apportant son concours et son soutien financier à des actions locales de terrain. Vous pourrez vous associer par exemple à des communes actives en matière de nutrition qui décident de mettre l'accent sur la bonne alimentation dans les cantines scolaires, mais aussi et surtout sur l'activité physique, en encourageant des activités sportives pour les enfants le mercredi ou en incitant à la marche en ville. Je sais pouvoir compter sur votre créativité.
* Votre motivation à agir en faveur des populations défavorisées, l'accompagnement et le soutien financier que l'ANIA apporte de manière particulièrement efficace à l'alimentation des personnes recourrant à l'aide alimentaire, dans le cadre du plan « Alimentation et Insertion », le montre aisément.
2. Nous continuerons à sensibiliser les Français aux enjeux de la nutrition
. Comme la loi de Santé publique le prévoyait, les messages sanitaires deviendront obligatoires sur les publicités alimentaires. Ils commenceront à être diffusés au 1er février 2007, à la télévision, la radio, dans la presse, sur les affiches publicitaires mais aussi dans les brochures de la distribution. Ces messages reprendront les recommandations du PNNS 1. Les messages généraux sont :
- « Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour »,
- « Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière »,
- « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé »,
- « Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas ».
Les industriels pourront choisir d'apposer ces messages sur les produits ou de payer une taxe de 1,5 % du prix de la publicité. Notre objectif est bien entendu que vous vous engagiez en faveur de l'éducation nutritionnelle en apposant les messages. Je préfère que chacun joue le jeu de ces messages sanitaires.
. Avec le PNNS 2, ce sont 10 millions d'euros par an que l'INPES consacrera pour financer des campagnes de communication spécifiquement orientées en direction de quatre cibles : enfants, personnes âgées, professionnels de santé, et professionnel médico-social.
. Il y aura ainsi au minimum une grande campagne de communication par an sur les 9 repères de consommation alimentaire du PNNS. En 2007, l'accent sera mis sur l'activité physique.
. C'est dès le plus jeune âge que l'on prend de bonnes habitudes. C'est pourquoi nous travaillons, conjointement avec le Ministère de l'Education nationale, pour faire entrer la nutrition à l'école. Vous le savez, les distributeurs de sucreries ont déjà été retirés des écoles, en application de la loi de santé publique. Nous voulons aujourd'hui faire porter nos efforts sur les cantines. Des normes nutritionnelles communes à l'ensemble de la restauration scolaire seront enfin définies par voie réglementaire d'ici le 1er mars prochain. Cette question, ainsi que celle de l'installation d'une fontaine d'eau dans les écoles, constituent pour Gilles de Robien et moi-même des questions prioritaires.
3. Enfin, avec le PNNS 2 nous voulons entrer de plain pied dans la problématique de la représentation du corps dans les affections liées à l'alimentation
. Plusieurs troubles très graves de l'alimentation sont directement liés à l'image que l'on se fait de son propre corps, une image qui est aussi construite, à travers des représentations collectives. Un groupe de travail sur l'impact de la publicité sur l'image du corps et les comportements nutritionnels est en train de se constituer, en association avec les professionnels, annonceurs, publicistes, le bureau de vérification de la publicité, les représentants des associations d'obèses et du corps médical. Ce travail nous permettra de mieux comprendre les mécanismes d'influence, et de travailler avec les professionnels de la publicité et des média, afin qu'ils intègrent au mieux nos préoccupations de prévention, de santé publique, mais aussi de lutte contre les discriminations.
. Des actions seront aussi plus directement conduites contre la stigmatisation des obèses, et nous saisirons à cet effet la Haute autorité de lutte contre les discriminations.
C'est pourquoi j'ai décidé de créer une mission qui prenne en compte les aspects médicaux, mais aussi sociétaux. Le Pr. Basdevant a accepté de prendre en charge la partie médicale et le sociologue Jean-Pierre Poulain les aspects de société et je les en remercie. J'installerai cette mission dans les semaines qui viennent.
Allons-nous faire sans vous? NON ! Allons-nous agir contre vous ? Certainement pas !
C'est maintenant qu'il nous faut agir et je souhaite que nous puissions le faire avec vous. Votre mobilisation est essentielle pour la réussite de ces défis.
Vous prenez part et je vous demande de prendre encore davantage part à un chantier d'une importance capitale tant pour la santé des français que pour notre société dans son ensemble : la sauvegarde d'une alimentation saine et de qualité pour le bien de tous, la pérennité d'un modèle culinaire français qui est bien plus qu'un simple modèle alimentaire, celui d'une culture de la convivialité et du partage.
Source http://www.ania-assises.fr, le 9 novembre 2006
Mesdames et Messieurs,
Je suis d'autant plus sensible à votre invitation que c'est la première fois qu'un Ministre de la santé a l'occasion de rencontrer l'ensemble des représentants des entreprises de l'alimentaire. Je remercie Jean-René Buisson d'avoir organisé cette journée d'échanges.
Pour un pays fier de sa gastronomie comme le nôtre, l'alimentation est synonyme de goût et de convivialité. Et je voudrais vous dire que ces notions de plaisir, cet attachement à la culture alimentaire française, nous les revendiquons, d'autant qu'elles sont tout à fait compatibles avec nos objectifs de santé publique. Mais les Français attendent également d'un repas qu'il soit sain et équilibré, c'est ce que le sondage dont vous avez présenté ce matin les résultats montre clairement.
Nous savons aussi les effets des excès, de la sédentarité et de l'affaiblissement des repères alimentaires qui ont laissé place dans notre pays à une montée continue de l'obésité et des pathologies liées à la mauvaise nutrition, comme le diabète « gras » qui touche 2 millions de Français, les maladies cardio-vasculaires qui représentent la première cause de mortalité dans notre pays et de bien nombreux cancers.
Aujourd'hui 1 enfant sur 6 est en surpoids contre 1 sur 20 en 1980. Mais c'est à un problème plus difficile encore que nous devons faire face : la mauvaise nutrition touche avant tout les populations défavorisées et déjà 1 enfant sur 4 est confronté à un problème de surpoids dans ces populations.
Nous sommes non seulement confrontés à une question de santé publique sans précédent mais aussi à un enjeu de société. Ensemble -Etat, collectivités, industrie, société civile- nous sommes les gardiens d'un modèle alimentaire français qui se trouve aujourd'hui en faiblesse dans de trop nombreux foyers. Ce modèle, nous devons le pérenniser et le faire vivre.
Mais si l'éducation est essentielle en la matière -elle forme le goût et transmet nos repères de consommation alimentaire- nous devons aussi prêter une attention beaucoup plus forte aux éléments d'environnement alimentaire. Je pense à la qualité nutritionnelle des produits, à la publicité -spécialement pour les enfants--, à la distribution alimentaire. Je suis un ministre exigeant parce que ce défi de santé publique nous pouvons le relever ensemble. J'attends de l'industrie alimentaire qu'elle se mobilise encore davantage sur ce terrain à nos côtés.
Il n'est plus de place aujourd'hui pour de mauvais procès à l'industrie alimentaire dans lesquels certains voulaient la désigner seule responsable des addictions alimentaires et des lacunes nutritionnelles de notre pays. Et je sais que ni vous ni moi ne voulons de « supersize me » à la française, de mauvaises habitudes alimentaires qui peu à peu viendraient saper le modèle culinaire français et mettraient en danger la santé de nos concitoyens.
En revanche, il y a la place et toute la place pour un partenariat entre l'industrie et les pouvoirs publics pour endiguer les effets d'une mauvaise nutrition et promouvoir davantage notre modèle alimentaire. C'est ce que je veux proposer cet après midi. Pour moi en effet, la première place que l'industrie alimentaire occupe dans notre économie lui confère un rôle de premier plan dans la diffusion de notre modèle culinaire français. C'est ce partenariat que nous voulons construire avec vous.
Avec ce « PNNS 2 » que j'ai présenté le 6 septembre dernier, nous vous demandons à vous industriels de l'alimentaire, de mieux élaborer vos produits. Nous demandons aussi à la restauration de mieux préparer ses menus pour permettre aux Français de mieux manger et de mieux s'informer, au système de santé de mieux dépister et de mieux soigner.
1. Le PNNS 2 a une ambition : que chacun puisse, quel que soit son âge ou son niveau de vie, plus facilement mettre en oeuvre, dans sa vie quotidienne, les recommandations nutritionnelles lui permettant de rester en bonne santé.
Cette ambition je sais que vous la partagez. Face à ces enjeux collectifs de santé publique, il ne peut y avoir de monopole de l'action publique. La nutrition et l'alimentation sont par nature l'affaire de tous.
* J'appelle les acteurs économiques à prendre des engagements, collectifs comme individuels, en faveur des objectifs que nous nous sommes assignés avec la loi de santé Publique du 9 août 2004.
. Concrètement, cela passe par l'amélioration de la qualité nutritionnelle de ces produits. Le sondage que vous avez présenté ce matin est clair : les Français attendent que vous vous engagiez davantage dans la lutte contre l'obésité et que vous placiez un étiquetage compréhensible et fiable sur la valeur nutritionnelle du produit. J'invite tous les acteurs du secteur de l'agroalimentaire et de la distribution alimentaire à signer avec nous des engagements avant la fin de l'année, portant sur la composition nutritionnelle des aliments, leur présentation et leur promotion. Je souhaite que ces chartes puissent aller dans le détail, avec des engagements précis sur la composition des produits et sur les objectifs de réduction en sel, en sucre et en gras par exemple mais aussi celui d'intégration désormais obligatoire du critère nutrition dans la définition de tout nouveau produit. Elles porteront également sur d'autres critères très importants pour la nutrition comme les tailles de portion, la promotion des produits, et les limitations de la publicité en direction des enfants. Enfin elles prévoiront des engagements en faveur de la nutrition des employés de vos entreprises ou de la promotion de l'activité physique. Si je dis cela, c'est parce que je sais qu'un certain nombre d'entreprises n'ont pas attendu aujourd'hui pour le faire.
Ces critères seront simples et facilement évaluables. Les engagements pourront être pris à titre collectif, par une filière, ou individuel.
Un comité d'experts, composé de quatre collèges représentatifs des scientifiques, des experts des aspects technologiques, de la société civile et des institutionnels préparera un cahier des charges d'ici la fin de l'année qui décrira précisément la teneur des chartes. J'en confierai la présidence dans les jours qui viennent, avec les ministres chargés de l'agriculture et de la consommation, à une personnalité indépendante.
. Les entreprises de restauration collective sont invitées à signer des chartes similaires, sur un modèle de charte type, à partir du 1er janvier prochain. La qualité nutritionnelle des repas pris à l'école, à l'hôpital, dans les entreprises ou dans les maisons de retraites constitue une priorité pour moi et pour toutes et tous.
* Ces engagements publics devront être évalués. Plus globalement, nous voulons analyser en continu la qualité nutritionnelle de l'offre alimentaire. Un Observatoire de la qualité alimentaire des produits sera ainsi créé au premier semestre 2007, et reposera sur l'expertise scientifique de l'AFSSA et de l'INRA. Il publiera, sur la base d'indicateurs spécifiques, un rapport annuel sur l'état nutritionnel de l'offre alimentaire. Il suivra particulièrement les questions de prix des fruits et légumes. Cet observatoire sera mis en place par les ministères de l'agriculture, de la consommation et de la santé, en lien avec l'industrie agroalimentaire et particulièrement avec l'ANIA. C'est une nécessité pou nous de travailler ensemble, de regrouper nos données et de tout dire sur la qualité nutritionnelle des produits et les progrès réalisés.
* L'étiquetage des aliments sera aussi modifié au niveau européen d'ici un an grâce à une nouvelle directive, mise en chantier à la demande de la France, afin de donner plus de lisibilité à la composition nutritionnelle des produits.
Indépendamment de l'étiquetage nutritionnel, l'Etat lancera avant la fin 2006 une étude sur l'intérêt et la faisabilité de l'apposition volontaire sur certains aliments d'un signal rappelant les repères de consommation du PNNS.
* La forte prévalence des troubles liés à la nutrition chez les plus défavorisés de nos concitoyens nous a conduit à prendre des mesures spécifiques.
Je l'ai dit, ces populations sont de plus en plus nettement touchées par l'obésité. Seul un travail de terrain dans la durée peut être à la hauteur de l'enjeu. C'est pourquoi le gouvernement a décider d'impliquer l'ensemble des services sociaux. Le gouvernement a également souhaité soutenir les actions locales innovantes, des communes, des associations mais aussi des entreprises. A cet effet, les moyens des DRASS et des URCAM seront doublés et portés à 8 millions d'euros dès 2007.
* L'industrie alimentaire a une véritable place à prendre dans l'action en faveur des populations défavorisées, en apportant son concours et son soutien financier à des actions locales de terrain. Vous pourrez vous associer par exemple à des communes actives en matière de nutrition qui décident de mettre l'accent sur la bonne alimentation dans les cantines scolaires, mais aussi et surtout sur l'activité physique, en encourageant des activités sportives pour les enfants le mercredi ou en incitant à la marche en ville. Je sais pouvoir compter sur votre créativité.
* Votre motivation à agir en faveur des populations défavorisées, l'accompagnement et le soutien financier que l'ANIA apporte de manière particulièrement efficace à l'alimentation des personnes recourrant à l'aide alimentaire, dans le cadre du plan « Alimentation et Insertion », le montre aisément.
2. Nous continuerons à sensibiliser les Français aux enjeux de la nutrition
. Comme la loi de Santé publique le prévoyait, les messages sanitaires deviendront obligatoires sur les publicités alimentaires. Ils commenceront à être diffusés au 1er février 2007, à la télévision, la radio, dans la presse, sur les affiches publicitaires mais aussi dans les brochures de la distribution. Ces messages reprendront les recommandations du PNNS 1. Les messages généraux sont :
- « Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour »,
- « Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière »,
- « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé »,
- « Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas ».
Les industriels pourront choisir d'apposer ces messages sur les produits ou de payer une taxe de 1,5 % du prix de la publicité. Notre objectif est bien entendu que vous vous engagiez en faveur de l'éducation nutritionnelle en apposant les messages. Je préfère que chacun joue le jeu de ces messages sanitaires.
. Avec le PNNS 2, ce sont 10 millions d'euros par an que l'INPES consacrera pour financer des campagnes de communication spécifiquement orientées en direction de quatre cibles : enfants, personnes âgées, professionnels de santé, et professionnel médico-social.
. Il y aura ainsi au minimum une grande campagne de communication par an sur les 9 repères de consommation alimentaire du PNNS. En 2007, l'accent sera mis sur l'activité physique.
. C'est dès le plus jeune âge que l'on prend de bonnes habitudes. C'est pourquoi nous travaillons, conjointement avec le Ministère de l'Education nationale, pour faire entrer la nutrition à l'école. Vous le savez, les distributeurs de sucreries ont déjà été retirés des écoles, en application de la loi de santé publique. Nous voulons aujourd'hui faire porter nos efforts sur les cantines. Des normes nutritionnelles communes à l'ensemble de la restauration scolaire seront enfin définies par voie réglementaire d'ici le 1er mars prochain. Cette question, ainsi que celle de l'installation d'une fontaine d'eau dans les écoles, constituent pour Gilles de Robien et moi-même des questions prioritaires.
3. Enfin, avec le PNNS 2 nous voulons entrer de plain pied dans la problématique de la représentation du corps dans les affections liées à l'alimentation
. Plusieurs troubles très graves de l'alimentation sont directement liés à l'image que l'on se fait de son propre corps, une image qui est aussi construite, à travers des représentations collectives. Un groupe de travail sur l'impact de la publicité sur l'image du corps et les comportements nutritionnels est en train de se constituer, en association avec les professionnels, annonceurs, publicistes, le bureau de vérification de la publicité, les représentants des associations d'obèses et du corps médical. Ce travail nous permettra de mieux comprendre les mécanismes d'influence, et de travailler avec les professionnels de la publicité et des média, afin qu'ils intègrent au mieux nos préoccupations de prévention, de santé publique, mais aussi de lutte contre les discriminations.
. Des actions seront aussi plus directement conduites contre la stigmatisation des obèses, et nous saisirons à cet effet la Haute autorité de lutte contre les discriminations.
C'est pourquoi j'ai décidé de créer une mission qui prenne en compte les aspects médicaux, mais aussi sociétaux. Le Pr. Basdevant a accepté de prendre en charge la partie médicale et le sociologue Jean-Pierre Poulain les aspects de société et je les en remercie. J'installerai cette mission dans les semaines qui viennent.
Allons-nous faire sans vous? NON ! Allons-nous agir contre vous ? Certainement pas !
C'est maintenant qu'il nous faut agir et je souhaite que nous puissions le faire avec vous. Votre mobilisation est essentielle pour la réussite de ces défis.
Vous prenez part et je vous demande de prendre encore davantage part à un chantier d'une importance capitale tant pour la santé des français que pour notre société dans son ensemble : la sauvegarde d'une alimentation saine et de qualité pour le bien de tous, la pérennité d'un modèle culinaire français qui est bien plus qu'un simple modèle alimentaire, celui d'une culture de la convivialité et du partage.
Source http://www.ania-assises.fr, le 9 novembre 2006