Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur les relations franco-bulgares et l'adhésion de la Bulgarie à l'Unio européenne, à Sofia le 30 novembre 2006.

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Circonstance : Déplacement en Bulgarie, les 30 novembre et 1er décembre-rencontre de la communauté française, à Sofia le 30 novembre 2006

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Alors que la Bulgarie va entrer dans l'Union européenne dans quelques semaines, j'ai souhaité venir ici, à la fois, bien sûr, pour rencontrer les autorités bulgares, et marquer l'appui de la France à cette adhésion et pour être parmi vous. Je remercie notre ambassadeur de m'en donner la possibilité. Vous êtes, en effet, des relais privilégiés de la France, vous participez à la vie de la Bulgarie, et vous êtes à ce titre des artisans de la coopération entre la France et la Bulgarie.
Comme vous le savez tous, le chemin vers l'Europe a été parsemé d'embûches ; il l'est encore, et j'ai besoin de votre expertise, de votre expérience, et de votre action pour que la France puisse accompagner efficacement les premiers pas de la Bulgarie dans l'Union. Vous, comme moi, savez bien que la Bulgarie est trop mal connue en France et c'est votre mérite que d'avoir su mesurer les opportunités qu'elle offrait et de vous y installer pour agir concrètement dans le sens du développement de ce pays. Hommes d'affaires ou cadres d'entreprises, vous avez su faire preuve d'esprit pionnier, pour explorer ce vieux pays et qui a soif de retrouver sa place dans la famille des démocraties européennes après 50 ans de dictature communiste imposée par le pouvoir soviétique. Vous avez su placer votre confiance en la Bulgarie. Je vous en félicite et je vous en remercie.
Quant à vous, agents de l'Etat et enseignants, vous accomplissez en ce moment un travail remarquable pour arrimer la Bulgarie à notre maison commune européenne. Ceux d'entre vous qui sont Conseillers résidents de jumelage démontrent brillamment - vous êtes dix, je crois, dans cette salle - que la France y est appréciée et qu'elle est déterminée à offrir son expertise à la Bulgarie pour qu'elle acquière toutes les connaissances administratives qu'exige une intégration complète dans l'Union.
Vous êtes tous au contact quotidien des Bulgares. Votre action de terrain est évidemment indispensable pour construire des relations solides de confiance et de coopération. Je souhaite, d'ailleurs, sur la base des bons résultats obtenus récemment dans nos contrats (militaires, nucléaires, infrastructures) que les échanges et les investissements s'accroissent rapidement.
L'entrée dans l'Union est, pour la Bulgarie, tout à la fois un accomplissement et un commencement. Pour bien des raisons, la France a milité, dès le début, pour que la Bulgarie devienne membre de l'Union européenne. Pour la paix et la stabilité dans cette région tourmentée, pour les contacts de l'Union avec la Russie ou la Turquie et le Proche-Orient, pour étendre encore notre grand marché, pour notre Politique agricole commune, notre politique scientifique ou notre future politique de l'énergie, c'est notre intérêt bien compris. Mais, nous savons bien aussi que le travail, même en vue de l'adhésion, est loin d'être terminé. Nous savons bien qu'en matière d'Etat de droit - corruption, crime organisé, blanchiment -, il y a encore beaucoup à faire. Nous en avons parlé très ouvertement avec les autorités bulgares, comme toujours. En ce qui me concerne, je serai à la fois très ferme, car on ne peut transiger avec ces principes, et très positive, car je tiens la coopération et la solidarité pour les moyens les plus efficaces pour franchir les obstacles et conforter ceux qui veulent les réformes. Je sais pouvoir compter sur vous dans cette démarche et je suis à votre écoute pour mieux comprendre les besoins des Bulgares et proposer les meilleures solutions. Nous avons, je le sais, un capital de confiance en Bulgarie, fondé sur une longue histoire, sur notre dialogue politique, sur la qualité de notre coopération culturelle. Je compte sur vous pour faire fructifier ce capital.
Au-delà de ce qui reste à accomplir, je sais que nous trouverons en Bulgarie un peuple et un gouvernement décidés à apporter leur contribution à la stabilité de l'Europe, à sa défense et à sa sécurité, à sa diversité culturelle aussi, un pays ambitieux pour lui-même et pour l'Union, bref un partenaire fiable et utile avec lequel nous allons travailler ensemble à construire l'avenir.
J'ai parlé de la Bulgarie. Je voudrais vous dire quelques mots de la France. Les citoyens que vous êtes, allez vous retrouver, comme les autres, au grand rendez-vous démocratique de l'an prochain, avec l'élection présidentielle, puis les élections législatives. Quelles que soient vos opinions, je souhaite que vous y participiez nombreux et que vous y apportiez votre expérience de Français de l'étranger : il faut que nous parlions de l'Europe à la place qui doit être la sienne, une place importante, que nous soyons ouverts sur le monde et ses évolutions. Nous ne vivrons pas bien repliés sur nous-mêmes. Ayons confiance. Ouvrons les yeux sur ce qui nous entoure et sur ce que la construction européenne nous a permis d'accomplir sur ce continent longtemps ravagé par les guerres ou divisé en deux et qui se rassemble aujourd'hui dans la fraternité et la solidarité. Ici, à Sofia, à un mois de l'adhésion, comment ne pas le voir comme une évidence ?
Enfin, et bien naturellement, je n'oublie pas que vous êtes des expatriés, avec des besoins propres, en matière d'administration, d'environnement social, de scolarité. Vous êtes une communauté encore réduite, mais unie et solidaire. J'en suis heureuse. Cette rencontre dans la maison de la République doit également être un moment de partage et nous permettre d'évoquer toutes les questions qui vous tiennent à coeur. Je conclurai donc là mon propos pour que puissions commencer nos échanges.
Chers Amis, le 1er janvier sera une date historique pour la Bulgarie. Et l'année 2007 sera une année importante pour la France. Avec un peu d'avance, je vous souhaite donc de bonnes fêtes de Noël et une très bonne et heureuse nouvelle année, pour vous et pour les vôtres. Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2006