Texte intégral
Chers amis,
Vous me permettrez à cet instant d'avoir une pensée pour Liliane Dayot.
Liliane - avec Daniel - m'a patiemment relancée pendant deux ans pour
que je rejoigne les Verts à Villeneuve St Georges. Sans elle, sans eux
deux, je ne serais pas là aujourd'hui. En partant l'été dernier, elle
nous a laissé un mot disant qu'elle vivait encore avec nous, elle avait
raison. Je ne sais pas bien ce qu'elle penserait de moi, ici, aujourd'
hui, mais je pense très fort à elle. Ma conviction que je tiens de la
sienne, c'est que notre rôle à tous c'est de transmettre la volonté de
construire l'écologie. A tous ces militantes et ces militants qui dans
les groupes locaux font ce travail chaque jour avec d'autres Cécile, je
voudrais dire merci.
Remercier aussi en votre nom Yann Wehrling, qui a contribué à
stabiliser notre mouvement dans une période de fortes turbulences
politiques, et qui continuera à porter notre parole collective dans les
prochains mois.
Je voudrais saluer également les Secrétaires nationaux qui l'avaient
précédé, Jean-Luc, Dominique et Gilles, qui ont chacun imprimé leur
marque et leur style à notre façon de vivre la politique.
On ne peut poursuivre le travail de construction des Verts sans prendre
la mesure de notre patrimoine politique commun, sans redire tout ce
qu'on doit aux militants qui l'ont accumulé, et sans en mobiliser
toutes les facettes et toutes les ressources.
C'est l'honneur de celles et ceux qui nous ont précédés, et c'est l'
honneur des Verts français, que d'avoir, plus que toute autre
formation, entamé le processus de partage des responsabilités
politiques avec une génération venue à l'action militante bien après la
fondation de leur mouvement.
Je mesure donc à cette heure la responsabilité qui est la mienne.
Nous vivons dans une société marquée par des crispations, des peurs,
des risques forts d'instabilité, de violence et de conflits, et dans
laquelle s'épuise la démocratie.
Sur ces angoisses, poussent les extrêmes, les populismes, les replis.
Mais nous vivons aussi dans une société qui bouge et qui s'organise
pour résister, pour inventer, pour penser les défis immenses qui s'
ouvrent devant nous :
La prise de conscience du changement climatique, de la fin du pétrole
pas cher, de la nécessité de préserver la biodiversité, des
bouleversements économiques et technologiques en cours, la
transformation du travail, la mondialisation qui s'opère dans les pires
conditions, la permanence d'abcès de tensions internationaux qui
peuvent à tout moment dégénérer.
Tout cela place nos sociétés devant des choix fondamentaux.
Soit elles pratiquent la fuite en avant consumériste, l'égoïsme des
âges, l'individualisme, la fermeture au monde, la négation de la crise
écologique, et en effet elles courent à toutes sortes de catastrophes.
Soit elles offrent à toutes les générations et notamment à la jeunesse,
l'opportunité d'inventer ensemble un autre projet de civilisation, plus
économe de la ressource, plus solidaire, plus juste, plus pacifique.
Inlassablement, comme ils l'ont fait depuis plus de 20 ans, les Verts
vont continuer à alerter sur les menaces, mais nous allons devoir
maintenant surtout élaborer, proposer et incarner les solutions pour
définir cet autre projet de « vivre ensemble »
Nous savons que nous devons mener, au risque de périls plus graves
encore, une transformation en profondeur, rapide et radicale, de nos
sociétés. Le modèle basé sur la croissance a trouvé ses limites. Ce
changement, dont dépend l'avenir de notre planète et de tous ses
habitants ne pourra se faire seulement par une addition de
comportements individuels, c'est collectivement, démocratiquement, mais
vite que nous devons changer de cap, que nous devons maintenant mettre
en oeuvre les propositions de solutions que nous connaissons. C'est le
troisième temps de l'écologie politique, celui qui porte l'espoir,
celui qui a le devoir d'agir.
Ce troisième temps de l'Ecologie politique, c'est celui dans lequel on
va réconcilier les combats traditionnels pour l'émancipation sociale et
celui pour la sauvegarde de la planète, la défense des idéaux
républicains avec la construction d'une Europe des régions et des
peuples solidaires, l'universalité des valeurs démocratiques avec la
prise en compte des singularités.
C'est celui dans lequel le changement s'organise en combinant la
résistance, les transformations concrètes des modes de vie jour après
jour, la responsabilité des individus et la responsabilité collective,
la transformation des politiques publiques.
Et les premiers travaux pratiques pour faire vivre ce troisième temps,
nous le savons tous, c'est pour tout de suite !
Nous sommes entrés dans une séquence politique délicate.
Pas seulement pour les Verts, mais pour tous ceux qui entendent
redonner du contenu et du sens à la démocratie.
Candidatures fabriquées à coups de sondages, réduction de la politique
à une mise en scène people à gros budgets, second tour plié avant que
le premier n'ait lieu, guerre des petites phrases
Après le 21 avril, après le résultat du vote sur le TCE, après la
révolte des banlieues, après la mobilisation des jeunes contre le CPE,
alors que la crise écologique est là et que le climat international
menace, nos concitoyens aspirent pourtant à un véritable débat
politique qui confronte les propositions.
Nouvelles politiques de solidarité avec le Sud, nouvel élan européen,
conversion écologique de l'économie, mesures radicales contre la grande
pauvreté, sixième république, réformes de l'école, de la police, de la
justice et de la santé, voilà ce qu'ils attendent de la période qui s'
ouvre..
La gauche ne réussira pas, et même, elle ne gagnera pas, si elle ne
mène pas ces débats de fond.
Les Verts souhaitent sans aucune ambiguïté que la gauche et les
écologistes battent le candidat ministre de l'intérieur. Assoiffé de
modèles libéraux, autoritaires et conservateurs importés des Etats-
Unis, du Japon ou d'ailleurs, Nicolas Sarkozy ne sert les intérêts que
de quelque uns. Depuis cinq ans, il criminalise des couches entières de
la société en les opposant aux autres. Mais battre Sarkozy et son
projet, ne se fera pas seulement dans les urnes en 2007, mais parce que
nous démontrerons qu'une autre politique est possible. Pour éviter le
retour d'une droite plus dure et plus forte dans cinq ans, nous ne
pourrons nous contenter d'un ravalement de façade ou de style, d'une
simple politique d'accompagnement. Voilà pourquoi nous avons affirmé à
Bordeaux notre disponibilité pour travailler à un bon accord dans le
cadre des législatives, et même à envisager de participer au
gouvernement si les conditions, qui nous permettront d'être entendus et
d'inverser la tendance sont réunies.
Les conditions de cet accord, qui sera au final validé par les
militants, ont étés fixés à Bordeaux. Nous avons écrit notamment qu'il
était nécessaire d'avoir des engagements fermes sur l'effet de serre et
la rupture programmée avec le nucléaire.
Pour nous, les textes votés dans un congrès ne sont pas des chiffons de
papier, ils constituent notre feuille de route.
Le Collège exécutif que vous venez d'élire prendra donc contact dans
les jours qui viennent avec nos partenaires, afin de poursuivre avec
eux les discussions sur le contenu d'un tel accord, dans lequel le
programme ne peut être séparé d'une pondération démocratiquement
équitable des responsabilités.
Le PRG et le MRC ont conclu avec le parti Socialiste une entente. Elle
a sans doute l' avantage d'éloigner l'épouvantail d'un second 21 avril.
Mais j'attire l'attention de tous sur le fait qu'on ne recommencera pas
le petit jeu de bascule cher au gouvernement de la gauche plurielle et
qui a consisté trop souvent à jouer les partenaires les uns contre les
autres.
On ne dira pas avec les uns que le nucléaire est bon contre l'effet de
serre et avec nous qu'il faut programmer la rupture avec cette forme
archaïque d'énergie.
On ne dira pas avec les uns qu'il faut de l'ordre partout voire des
militaires, et avec nous qu'il faut réformer la police, la justice, les
prisons et régulariser les sans-papiers
On ne dira pas avec les uns qu'il faut moins d'Europe et avec nous qu'
il en faut davantage.
Ce qui ressortira au bout du compte de ces négociations est étroitement
lié à la capacité des Verts à produire des propositions originales et à
se faire mieux entendre.
Dans quelques semaines, nous allons engager à Nantes, autour de
Dominique Voynet, la deuxième phase de notre campagne présidentielle.
La révolution écologique qu'elle a évoquée à Bordeaux, le contrat
écologique qu'elle va proposer, s'appuient sur des mesures solides,
argumentées, réalisables ici et maintenant. Nous les connaissons, nous
avons travaillé ces deux dernières années sur notre projet.
Ces propositions ne tombent pas du ciel : elles sont le produit de l'
expertise civique, sociale et écologique accumulée depuis des années
dans notre pays comme ailleurs et que les technocraties traditionnelles
ne veulent pas prendre en compte.
On entend dire maintenant que les discours des Verts seraient désormais
tellement récupérés qu'ils n'auraient plus au fond aucune utilité.
On entend dire partout que l'écologie ne devrait pas choisir son camp
politique et qu'elle devrait être indifférente à l'issue des prochaines
échéances électorales.
Eh bien, je crois à l'inverse que le cap que nous sommes fixés depuis
longtemps doit être maintenu. Et ce cap, c'est celui d'une écologie qui
n'est pas réductible à la social démocratie ou à une fraction de l'
extrême gauche :
Mais c'est celui d'une écologie héritière du combat pour la justice
sociale et les libertés de la gauche, qui sait choisir quand elle le
doit et qui ne fait pas l'impasse sur la réalité des faits. Une
écologie qui sait que la droite ne pourra jamais remettre en cause le
modèle du capitalisme libéral qui sert les intérêts des puissants, ne
pense qu'au court terme et refuse de partager les richesses.
Dans la dernière période, il est bon que Nicolas Hulot ait mis la
pression et contribué à placer le sujet de la crise climatique au coeur
du débat électoral.
Mais une société ne se change pas à coups de manifeste et de
propositions générales, même « grand public.. »
Elle ne change pas parce que tel ou tel candidat a signé une
déclaration qui n'aura demain pas plus de valeur que toutes les
proclamations qu'il a déjà faites, de préférence dans un sommet
international de l'autre côté de l'hémisphère.
Elle ne change pas non plus parce qu'on attribue à un ministre sans
moyen ni administration une place protocolaire plus importante.
Elle se transforme parce que des citoyens se mobilisent parce qu'ils
imposent des solutions aux puissants groupes d'intérêt, à ceux là même
qui prospèrent sur la dégradation des sols, de l'eau, de l'air, sur l'
explosion des tonnes de déchets, sur la pollution automobile, sur la
mutilation de nos campagnes par des balafres autoroutières, sur le
trafic mondial d'armement.
Elle se transforme parce que du haut en bas, du gouvernement aux
communes, des élus travaillent avec les citoyens à la cohérence des
politiques mises en place.
Elle se transforme enfin parce que ceux qui sont dans l'urgence et qui
ont du mal à joindre les deux bouts, peuvent s'y engager.
La mutation écologique, ne s'imposera jamais dans un monde marqué par
l'aggravation de la fracture Nord/Sud, et pas davantage dans un pays
rongé par la pauvreté de 7 millions de personnes, par la précarité, par
le chômage dans les quartiers, par le temps partiel imposé aux femmes,
par la crise du logement.
Voilà pourquoi, les Verts et leur candidate vont montrer dans cette
campagne et ce sera leur marque de fabrique, que les urgences
écologiques ne peuvent se traiter sans les urgences sociales et que les
urgences sociales ne peuvent pas trouver de solutions autres que des
solutions écologiques.
Nous n'avons pas de monopole, et nous ne revendiquons l'antériorité d'
aucune lutte, d'aucune action et tout le monde est le bienvenu pour
cette cause qui est une cause commune. C'est pourquoi nous sommes aux
côtés de José Bové et de tous les faucheurs volontaires, nous sommes
aux côtés du maire d'Arbas et de tous les pyrénéens qui défendent la
réintroduction de l'ours, nous sommes aux côtés de Wangari Mathai. Nous
sommes avec les intermittents du spectacle, les chômeurs et celles et
ceux qui élaborent au quotidien et patiemment des solutions pour
recoudre une société déchirée
Mais prétendre faire de l'écologie sans les Verts voir contre les
Verts, c'est renforcer ceux qui s'opposent à l'écologie, c'est signer
un chèque en blanc à ceux qui annoncent qu'ils vont en faire désormais
et qui n'en feront pas plus qu'hier.
Le tramway à Paris et le ticket 1h30 en Ile-de-France, qui l'a dit et
qui l'a fait ?
L'isolation thermique et phonique en Picardie, dans le Nord Pas de
calais,
Le refus du pôle nucléaire en bourgogne,
L'agence pour l'Economie Sociale et Solidaire en haute Normandie,
L'éco-citoyenneté dans la formation professionnelle en Basse Normandie,
qui l'a dit et qui l'a fait ?
Nous sommes confrontés à de nouveaux défis, à de nouvelles
concurrences, tant mieux ! Forts de notre expérience et de notre
capacité militante, nous allons relever ces défis là aussi.
L'enjeu des semaines et des mois qui viennent, c'est donc d'entrer en
campagne autour de notre candidate, de montrer que nous ne sommes plus
tournés sur nous-mêmes mais prêts au dialogue avec nos concitoyens.
Nous savons que nous pouvons compter sur l'expérience, la solidité et
la détermination de Dominique
Qu'elle sache ici qu'elle peut compter sur la nouvelle équipe et sur
vous tous pour porter cette campagne et pour donner aux Verts la place
que leurs idées méritent !
Chers amis,
L'équipe que vous venez d'élire à la direction des Verts va se mettre
au travail.
Elle entend donner à notre Conseil National Interrégional une place
encore plus importante à travers des réunions encore mieux préparées,
mieux tournées vers les enjeux de fond.
Elle entend poursuivre la réforme interne, non pour aligner notre
mouvement sur celui des forces politiques conventionnelles, mais pour
l'ouvrir, à des militants de tous les horizons, être plus efficaces et
plus audibles.
Elle entend faire connaître mieux les positions et les réalisations de
notre mouvement, avec des moyens encore plus efficaces, diffusés plus
largement.
Elle entend animer de manière solidaire et offensive, toute la séquence
électorale ouverte par la présidentielle et qui se terminera par les
municipales, pour lesquelles nous préparerons nos listes vertes et
ouvertes.
Après la phase du débat entre nous, vient le temps du débat avec les
citoyens.
Je voudrais m'adresser aujourd'hui à tout ceux qui n'y croient pas, ou
plus. A tous les militants et militantes qui ont renoncé à lutter. A
tous les abstentionnistes qui se désespèrent d'une société qui ne
change pas. A tous ceux qui continuent d'agir dans les associations
environnementales, dans les quartiers, pour les droits de l'homme en
pensant que la politique ça ne change rien. A tout ceux-la, je voudrais
dire nous avons besoin de vous.
Nous avons besoin de vous, parce que c'est ici et maintenant que
peuvent s'élaborer les bases d'une alternative, écologiste et
solidaire. Nous avons besoin de vous parce que plus que jamais, c'est
la politique qui peut changer les choses, qui peut changer ce monde.
A l'heure où l'on dit que l'écologie serait l'affaire de tous les
partis, voire d'aucun, Il est temps pour nous de reprendre le flambeau.
Pas par amour du drapeau vert, mais parce que il n'y a pas d'autres
outils pour porter nos idées.
Le troisième temps de l'écologie politique, il est maintenant. C'est
celui de l'espérance et de l'action.
Je vous remercie.Source http://lesverts.fr, le 27 décembre 2006
Vous me permettrez à cet instant d'avoir une pensée pour Liliane Dayot.
Liliane - avec Daniel - m'a patiemment relancée pendant deux ans pour
que je rejoigne les Verts à Villeneuve St Georges. Sans elle, sans eux
deux, je ne serais pas là aujourd'hui. En partant l'été dernier, elle
nous a laissé un mot disant qu'elle vivait encore avec nous, elle avait
raison. Je ne sais pas bien ce qu'elle penserait de moi, ici, aujourd'
hui, mais je pense très fort à elle. Ma conviction que je tiens de la
sienne, c'est que notre rôle à tous c'est de transmettre la volonté de
construire l'écologie. A tous ces militantes et ces militants qui dans
les groupes locaux font ce travail chaque jour avec d'autres Cécile, je
voudrais dire merci.
Remercier aussi en votre nom Yann Wehrling, qui a contribué à
stabiliser notre mouvement dans une période de fortes turbulences
politiques, et qui continuera à porter notre parole collective dans les
prochains mois.
Je voudrais saluer également les Secrétaires nationaux qui l'avaient
précédé, Jean-Luc, Dominique et Gilles, qui ont chacun imprimé leur
marque et leur style à notre façon de vivre la politique.
On ne peut poursuivre le travail de construction des Verts sans prendre
la mesure de notre patrimoine politique commun, sans redire tout ce
qu'on doit aux militants qui l'ont accumulé, et sans en mobiliser
toutes les facettes et toutes les ressources.
C'est l'honneur de celles et ceux qui nous ont précédés, et c'est l'
honneur des Verts français, que d'avoir, plus que toute autre
formation, entamé le processus de partage des responsabilités
politiques avec une génération venue à l'action militante bien après la
fondation de leur mouvement.
Je mesure donc à cette heure la responsabilité qui est la mienne.
Nous vivons dans une société marquée par des crispations, des peurs,
des risques forts d'instabilité, de violence et de conflits, et dans
laquelle s'épuise la démocratie.
Sur ces angoisses, poussent les extrêmes, les populismes, les replis.
Mais nous vivons aussi dans une société qui bouge et qui s'organise
pour résister, pour inventer, pour penser les défis immenses qui s'
ouvrent devant nous :
La prise de conscience du changement climatique, de la fin du pétrole
pas cher, de la nécessité de préserver la biodiversité, des
bouleversements économiques et technologiques en cours, la
transformation du travail, la mondialisation qui s'opère dans les pires
conditions, la permanence d'abcès de tensions internationaux qui
peuvent à tout moment dégénérer.
Tout cela place nos sociétés devant des choix fondamentaux.
Soit elles pratiquent la fuite en avant consumériste, l'égoïsme des
âges, l'individualisme, la fermeture au monde, la négation de la crise
écologique, et en effet elles courent à toutes sortes de catastrophes.
Soit elles offrent à toutes les générations et notamment à la jeunesse,
l'opportunité d'inventer ensemble un autre projet de civilisation, plus
économe de la ressource, plus solidaire, plus juste, plus pacifique.
Inlassablement, comme ils l'ont fait depuis plus de 20 ans, les Verts
vont continuer à alerter sur les menaces, mais nous allons devoir
maintenant surtout élaborer, proposer et incarner les solutions pour
définir cet autre projet de « vivre ensemble »
Nous savons que nous devons mener, au risque de périls plus graves
encore, une transformation en profondeur, rapide et radicale, de nos
sociétés. Le modèle basé sur la croissance a trouvé ses limites. Ce
changement, dont dépend l'avenir de notre planète et de tous ses
habitants ne pourra se faire seulement par une addition de
comportements individuels, c'est collectivement, démocratiquement, mais
vite que nous devons changer de cap, que nous devons maintenant mettre
en oeuvre les propositions de solutions que nous connaissons. C'est le
troisième temps de l'écologie politique, celui qui porte l'espoir,
celui qui a le devoir d'agir.
Ce troisième temps de l'Ecologie politique, c'est celui dans lequel on
va réconcilier les combats traditionnels pour l'émancipation sociale et
celui pour la sauvegarde de la planète, la défense des idéaux
républicains avec la construction d'une Europe des régions et des
peuples solidaires, l'universalité des valeurs démocratiques avec la
prise en compte des singularités.
C'est celui dans lequel le changement s'organise en combinant la
résistance, les transformations concrètes des modes de vie jour après
jour, la responsabilité des individus et la responsabilité collective,
la transformation des politiques publiques.
Et les premiers travaux pratiques pour faire vivre ce troisième temps,
nous le savons tous, c'est pour tout de suite !
Nous sommes entrés dans une séquence politique délicate.
Pas seulement pour les Verts, mais pour tous ceux qui entendent
redonner du contenu et du sens à la démocratie.
Candidatures fabriquées à coups de sondages, réduction de la politique
à une mise en scène people à gros budgets, second tour plié avant que
le premier n'ait lieu, guerre des petites phrases
Après le 21 avril, après le résultat du vote sur le TCE, après la
révolte des banlieues, après la mobilisation des jeunes contre le CPE,
alors que la crise écologique est là et que le climat international
menace, nos concitoyens aspirent pourtant à un véritable débat
politique qui confronte les propositions.
Nouvelles politiques de solidarité avec le Sud, nouvel élan européen,
conversion écologique de l'économie, mesures radicales contre la grande
pauvreté, sixième république, réformes de l'école, de la police, de la
justice et de la santé, voilà ce qu'ils attendent de la période qui s'
ouvre..
La gauche ne réussira pas, et même, elle ne gagnera pas, si elle ne
mène pas ces débats de fond.
Les Verts souhaitent sans aucune ambiguïté que la gauche et les
écologistes battent le candidat ministre de l'intérieur. Assoiffé de
modèles libéraux, autoritaires et conservateurs importés des Etats-
Unis, du Japon ou d'ailleurs, Nicolas Sarkozy ne sert les intérêts que
de quelque uns. Depuis cinq ans, il criminalise des couches entières de
la société en les opposant aux autres. Mais battre Sarkozy et son
projet, ne se fera pas seulement dans les urnes en 2007, mais parce que
nous démontrerons qu'une autre politique est possible. Pour éviter le
retour d'une droite plus dure et plus forte dans cinq ans, nous ne
pourrons nous contenter d'un ravalement de façade ou de style, d'une
simple politique d'accompagnement. Voilà pourquoi nous avons affirmé à
Bordeaux notre disponibilité pour travailler à un bon accord dans le
cadre des législatives, et même à envisager de participer au
gouvernement si les conditions, qui nous permettront d'être entendus et
d'inverser la tendance sont réunies.
Les conditions de cet accord, qui sera au final validé par les
militants, ont étés fixés à Bordeaux. Nous avons écrit notamment qu'il
était nécessaire d'avoir des engagements fermes sur l'effet de serre et
la rupture programmée avec le nucléaire.
Pour nous, les textes votés dans un congrès ne sont pas des chiffons de
papier, ils constituent notre feuille de route.
Le Collège exécutif que vous venez d'élire prendra donc contact dans
les jours qui viennent avec nos partenaires, afin de poursuivre avec
eux les discussions sur le contenu d'un tel accord, dans lequel le
programme ne peut être séparé d'une pondération démocratiquement
équitable des responsabilités.
Le PRG et le MRC ont conclu avec le parti Socialiste une entente. Elle
a sans doute l' avantage d'éloigner l'épouvantail d'un second 21 avril.
Mais j'attire l'attention de tous sur le fait qu'on ne recommencera pas
le petit jeu de bascule cher au gouvernement de la gauche plurielle et
qui a consisté trop souvent à jouer les partenaires les uns contre les
autres.
On ne dira pas avec les uns que le nucléaire est bon contre l'effet de
serre et avec nous qu'il faut programmer la rupture avec cette forme
archaïque d'énergie.
On ne dira pas avec les uns qu'il faut de l'ordre partout voire des
militaires, et avec nous qu'il faut réformer la police, la justice, les
prisons et régulariser les sans-papiers
On ne dira pas avec les uns qu'il faut moins d'Europe et avec nous qu'
il en faut davantage.
Ce qui ressortira au bout du compte de ces négociations est étroitement
lié à la capacité des Verts à produire des propositions originales et à
se faire mieux entendre.
Dans quelques semaines, nous allons engager à Nantes, autour de
Dominique Voynet, la deuxième phase de notre campagne présidentielle.
La révolution écologique qu'elle a évoquée à Bordeaux, le contrat
écologique qu'elle va proposer, s'appuient sur des mesures solides,
argumentées, réalisables ici et maintenant. Nous les connaissons, nous
avons travaillé ces deux dernières années sur notre projet.
Ces propositions ne tombent pas du ciel : elles sont le produit de l'
expertise civique, sociale et écologique accumulée depuis des années
dans notre pays comme ailleurs et que les technocraties traditionnelles
ne veulent pas prendre en compte.
On entend dire maintenant que les discours des Verts seraient désormais
tellement récupérés qu'ils n'auraient plus au fond aucune utilité.
On entend dire partout que l'écologie ne devrait pas choisir son camp
politique et qu'elle devrait être indifférente à l'issue des prochaines
échéances électorales.
Eh bien, je crois à l'inverse que le cap que nous sommes fixés depuis
longtemps doit être maintenu. Et ce cap, c'est celui d'une écologie qui
n'est pas réductible à la social démocratie ou à une fraction de l'
extrême gauche :
Mais c'est celui d'une écologie héritière du combat pour la justice
sociale et les libertés de la gauche, qui sait choisir quand elle le
doit et qui ne fait pas l'impasse sur la réalité des faits. Une
écologie qui sait que la droite ne pourra jamais remettre en cause le
modèle du capitalisme libéral qui sert les intérêts des puissants, ne
pense qu'au court terme et refuse de partager les richesses.
Dans la dernière période, il est bon que Nicolas Hulot ait mis la
pression et contribué à placer le sujet de la crise climatique au coeur
du débat électoral.
Mais une société ne se change pas à coups de manifeste et de
propositions générales, même « grand public.. »
Elle ne change pas parce que tel ou tel candidat a signé une
déclaration qui n'aura demain pas plus de valeur que toutes les
proclamations qu'il a déjà faites, de préférence dans un sommet
international de l'autre côté de l'hémisphère.
Elle ne change pas non plus parce qu'on attribue à un ministre sans
moyen ni administration une place protocolaire plus importante.
Elle se transforme parce que des citoyens se mobilisent parce qu'ils
imposent des solutions aux puissants groupes d'intérêt, à ceux là même
qui prospèrent sur la dégradation des sols, de l'eau, de l'air, sur l'
explosion des tonnes de déchets, sur la pollution automobile, sur la
mutilation de nos campagnes par des balafres autoroutières, sur le
trafic mondial d'armement.
Elle se transforme parce que du haut en bas, du gouvernement aux
communes, des élus travaillent avec les citoyens à la cohérence des
politiques mises en place.
Elle se transforme enfin parce que ceux qui sont dans l'urgence et qui
ont du mal à joindre les deux bouts, peuvent s'y engager.
La mutation écologique, ne s'imposera jamais dans un monde marqué par
l'aggravation de la fracture Nord/Sud, et pas davantage dans un pays
rongé par la pauvreté de 7 millions de personnes, par la précarité, par
le chômage dans les quartiers, par le temps partiel imposé aux femmes,
par la crise du logement.
Voilà pourquoi, les Verts et leur candidate vont montrer dans cette
campagne et ce sera leur marque de fabrique, que les urgences
écologiques ne peuvent se traiter sans les urgences sociales et que les
urgences sociales ne peuvent pas trouver de solutions autres que des
solutions écologiques.
Nous n'avons pas de monopole, et nous ne revendiquons l'antériorité d'
aucune lutte, d'aucune action et tout le monde est le bienvenu pour
cette cause qui est une cause commune. C'est pourquoi nous sommes aux
côtés de José Bové et de tous les faucheurs volontaires, nous sommes
aux côtés du maire d'Arbas et de tous les pyrénéens qui défendent la
réintroduction de l'ours, nous sommes aux côtés de Wangari Mathai. Nous
sommes avec les intermittents du spectacle, les chômeurs et celles et
ceux qui élaborent au quotidien et patiemment des solutions pour
recoudre une société déchirée
Mais prétendre faire de l'écologie sans les Verts voir contre les
Verts, c'est renforcer ceux qui s'opposent à l'écologie, c'est signer
un chèque en blanc à ceux qui annoncent qu'ils vont en faire désormais
et qui n'en feront pas plus qu'hier.
Le tramway à Paris et le ticket 1h30 en Ile-de-France, qui l'a dit et
qui l'a fait ?
L'isolation thermique et phonique en Picardie, dans le Nord Pas de
calais,
Le refus du pôle nucléaire en bourgogne,
L'agence pour l'Economie Sociale et Solidaire en haute Normandie,
L'éco-citoyenneté dans la formation professionnelle en Basse Normandie,
qui l'a dit et qui l'a fait ?
Nous sommes confrontés à de nouveaux défis, à de nouvelles
concurrences, tant mieux ! Forts de notre expérience et de notre
capacité militante, nous allons relever ces défis là aussi.
L'enjeu des semaines et des mois qui viennent, c'est donc d'entrer en
campagne autour de notre candidate, de montrer que nous ne sommes plus
tournés sur nous-mêmes mais prêts au dialogue avec nos concitoyens.
Nous savons que nous pouvons compter sur l'expérience, la solidité et
la détermination de Dominique
Qu'elle sache ici qu'elle peut compter sur la nouvelle équipe et sur
vous tous pour porter cette campagne et pour donner aux Verts la place
que leurs idées méritent !
Chers amis,
L'équipe que vous venez d'élire à la direction des Verts va se mettre
au travail.
Elle entend donner à notre Conseil National Interrégional une place
encore plus importante à travers des réunions encore mieux préparées,
mieux tournées vers les enjeux de fond.
Elle entend poursuivre la réforme interne, non pour aligner notre
mouvement sur celui des forces politiques conventionnelles, mais pour
l'ouvrir, à des militants de tous les horizons, être plus efficaces et
plus audibles.
Elle entend faire connaître mieux les positions et les réalisations de
notre mouvement, avec des moyens encore plus efficaces, diffusés plus
largement.
Elle entend animer de manière solidaire et offensive, toute la séquence
électorale ouverte par la présidentielle et qui se terminera par les
municipales, pour lesquelles nous préparerons nos listes vertes et
ouvertes.
Après la phase du débat entre nous, vient le temps du débat avec les
citoyens.
Je voudrais m'adresser aujourd'hui à tout ceux qui n'y croient pas, ou
plus. A tous les militants et militantes qui ont renoncé à lutter. A
tous les abstentionnistes qui se désespèrent d'une société qui ne
change pas. A tous ceux qui continuent d'agir dans les associations
environnementales, dans les quartiers, pour les droits de l'homme en
pensant que la politique ça ne change rien. A tout ceux-la, je voudrais
dire nous avons besoin de vous.
Nous avons besoin de vous, parce que c'est ici et maintenant que
peuvent s'élaborer les bases d'une alternative, écologiste et
solidaire. Nous avons besoin de vous parce que plus que jamais, c'est
la politique qui peut changer les choses, qui peut changer ce monde.
A l'heure où l'on dit que l'écologie serait l'affaire de tous les
partis, voire d'aucun, Il est temps pour nous de reprendre le flambeau.
Pas par amour du drapeau vert, mais parce que il n'y a pas d'autres
outils pour porter nos idées.
Le troisième temps de l'écologie politique, il est maintenant. C'est
celui de l'espérance et de l'action.
Je vous remercie.Source http://lesverts.fr, le 27 décembre 2006