Déclaration de M. André Rossinot, coprésident du Parti radical et maire de Nancy, sur les valeurs du "contrat républicain" et les thèmes de campagne en vue de l'élection présidentielle de 2007, Paris le 16 décembre 2006.

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Circonstance : 107ème Congrès du Parti Radical, à Paris le 16 décembre 2006

Texte intégral

Oui, chers amis, le Parti Radical vit aujourd'hui un grand moment d'espérance.
Cette journée, la qualité de nos débats, la modernité de nos idées, votre enthousiasme, nos nombreux amis de la majorité présents parmi nous, tout cela montre que l'heure du Parti Radical est arrivée.
Nous allons en effet nous engager tous ensemble dans une campagne électorale longue, disputée et qui donnera lieu à la confrontation des opinions et des projets.
Or nous, Radicaux, à l'évidence, nous avons quelque chose à dire !
Compte tenu de notre enracinement dans la conscience politique du pays, de la légitimité de nos idées et maintenant de ta personnalité Jean-Louis, nous avons naturellement vocation à jouer un rôle majeur au cours des prochaines semaines.
Les trois grands défis que nous venons d'identifier :
- celui de la place de l'écologie dans le développement économique de nos sociétés,
- celui du lien entre générations,
- celui de notre communauté de destin,
Ces défis seront au coeur des débats.
Aussi, il est plus qu'urgent, aujourd'hui de proposer à la France et aux Français de marcher vers une reconquête républicaine, ce qui suppose, affirmons-le, une véritable révolution civique.
Mais comment envisager une reconquête républicaine si un parti comme le nôtre, le plus vieux parti de France, ne rappelle pas d'abord avec force que la République est, et doit rester l'idéal politique de notre pays.
Que seule la République porte ces valeurs d'émancipation que sont la liberté, l'égalité, la fraternité.
Que la république exige l'unité et la concorde nationale.
Unité et concorde, voilà ce qui doit être à la base de la révolution civique, du sursaut civique que nous proposons aux Français.
En effet, sans réappropriation de la conscience civique, comment marcher ensemble unis afin de construire une communauté de destin pour demain (montrer l'affiche).
Nous le savons bien, cette conscience civique est aujourd'hui endormie, et singulièrement, chez ceux qui devraient en être les plus ardents défenseurs.
Il est temps que les Républicains se réveillent. Ce réveil est urgent, pour faire barrage à la xénophobie et à la montée des communautarismes.
Oui, il est temps que les Républicains se réveillent.
Et je le dis très solennellement, non Madame Royal, même en imaginant -selon vos propres mots- être une grande « facilitatrice », diplomatie et naïveté ne font pas bon ménage. On ne parle pas avec tout le monde, et certainement pas avec les représentants du Hezbollah.
Il est temps que les Républicains se réveillent.
Je n'irai pas plus loin sans évoquer l'Iran et l'inacceptable, honteuse, scandaleuse pseudo-conférence sur l'Holocauste organisée par son Président niant la shoah, les millions de vies brisées anéanties dans la nuit des camps. Une tribune à laquelle participaient des révisionnistes condamnés dans notre Pays.
Avec Elie Wiesel, je pense que la France aurait dû symboliquement rappeler son Ambassadeur pour montrer que cette fois, l'intolérable était atteint.
Or, nous n'avons même pas fait cela, alors que là bas, des étudiants iraniens ont osé braver le Président Ahmadinejad en perturbant, à coup de slogans hostiles, sa visite à l'université.
Je voudrais saluer leur courage, leur dire combien nous sommes tous à leurs côtés.
Voilà, à l'international, un bel exemple de révolution civique qu'ils nous donnent.
La révolution civique, c'est une volonté politique exceptionnelle qui mobilise dans une situation qui l'exige chaque citoyen, chaque élu, chaque institution.
C'est une vraie mobilisation aujourd'hui, pour réconcilier les Français avec la politique.
La force civique de la fonction publique (à développer).
Je préfère que l'on débatte, Madame Royal, de la mission civique des enseignants plutôt que de leur temps de travail.
Et on débouche tout naturellement sur la laïcité avec la charte dans les services publics, et l'inscription de l'enseignement du fait religieux que j'ai souhaité dans les programmes scolaires.
Téléthon : quelle ne fut pas ma surprise de voir l'intrusion de la religion face à la loi.
Face à cela, l'apport des dons supérieur aux années passées représente un exemple concret du succès de cette révolution civique.
Naturellement, la révolution civique, à travers ses pratiques politiques, doit impulser une modernisation de notre démocratie.
J'évoquerai trois points :
- il faut une dose significative de proportionnelle à l'Assemblée Nationale. J'ai toujours dénoncé le fait que les élections présidentielles devenaient dans ce pays une sorte de proportionnelle. Ce n'est pas leur rôle. Si le Front National siégeait à l'assemblée, nous n'aurions pas comme c'est le cas aujourd'hui, la perspective d'une crise politique au cas où Jean-Marie Le Pen n'obtiendrait pas ses signatures pour se présenter.
- le pouvoir régional. Nous qui l'avons initié avec JJ Servan Schreiber (saluer Sabine) ne devons laisser à personne d'autre le devoir de le défendre. Il est temps de promouvoir une nouvelle organisation territoriale intégrant la région et les départements.
- L'Europe. La révolution civique, c'est la vérité sur les dossiers européens, en temps réel. Le réferendum perdu l'a tellement démontré, il est temps de ne plus considérer l'Europe comme le bouc émissaire de nos fragilités françaises et d'en faire la deuxième patrie de chaque Française et de chaque Français.
Enfin, il y a la cohésion sociale, tu en as fait, Jean Louis une magnifique démonstration dans l'exercice de ton ministère. Le Parti Radical doit être le moteur social de la majorité.
Avec toi la révolution civique que le Pays attend, doit constituer l'existence fondatrice du contrat républicain, dont tu nous as si souvent parlé et que nous devons maintenant négocier avec l'UMP, notre partenaire.
Du Printemps des Idées à notre 107ème congrès aujourd'hui, à toi, Jean-Louis, maintenant de relever le défi, de porter haut et fort notre espérance radicale.Source http://www.partiradical.net, le 27 décembre 2006