Interview de M. Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, dans "Le Télégramme de Brest" le 16 décembre 2006, sur le dynamisme économique de la Vendée et ses positions "antisocialistes", notamment sur l'immigration et les 35 heures, en vue de l'élection présidentielle de 2007.

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Média : Le Télégramme de Brest - Télégramme de Brest

Texte intégral

Q - Où en êtes-vous de la collecte des parrainages de maires ?
R - J'en ai assez pour être serein, pas assez pour être tranquille. La plupart des maires, qui savent ce que j'ai réalisé en Vendée, me réservent un très bon accueil. J'ai fait de mon département un laboratoire pour mes idées. Je les ai confrontées à la vie quotidienne de mes compatriotes. Les résultats sont là : la Vendée, qui a un taux de chômage très inférieur à la moyenne nationale, a été saluée récemment comme le premier département en terme de dynamisme économique et de créations d'emplois. Songez qu'il y a en Vendée une entreprise pour 14 habitants contre une pour 30 au niveau national. Je ne doute donc pas de disposer, le 20 mars prochain, des 500 parrainages nécessaires à ma candidature.
Q - Pour l'heure, les sondages n'indiquent pas de frémissement en faveur de votre candidature. À quoi tient cette difficulté à décoller ?
R - Cette difficulté est temporaire. La pré-campagne a été kidnappée par le tandem Royal-Sarkozy. Mais les sondages actuels n'ont rien d'inquiétant, parce qu'ils traduisent seulement la visibilité des candidats, et, en aucune manière, les intentions de vote. À la même époque, il y a cinq ans, Chirac et Jospin étaient crédités, à eux deux, de 70 % - c'est exactement ce qu'obtiennent aujourd'hui Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Ils ont fini à 36 %. Je suis convaincu qu'il se passera la même chose dans quatre mois. Le chassé-croisé se produira dans la dernière ligne droite.
Q - Votre difficulté à vous faire entendre ne tient-elle pas au fait que vous êtes coincé entre Le Pen et Sarkozy ?
R - Je ne suis coincé entre personne. Mon espace politique, c'est la France et les Français pour lesquels la vie quotidienne devient de plus en plus difficile. Ma candidature est différente car je suis, à la différence des autres, porteur d'un vrai projet pour la France, projet qui s'inscrit dans mon expérience de président de conseil général d'un des départements les plus dynamiques de France. La France est en train de perdre petit à petit sa vitalité économique. Nous ne pouvons pas continuer à regarder le travail partir dans les pays du Sud. Entre une économie ouverte à tous les vents d'une mondialisation et une économie repliée sur elle-même, il existe une troisième voie, moderne, qui consiste à allier efficacité et protection. Je propose de libérer le travail à l'intérieur en faisant sauter le verrou des 35 heures, celui de l'âge de la retraite, des charges qui asphyxient nos PME, etc, et de le protéger à l'extérieur en mettant notamment en place des tarifs douaniers protecteurs à nos frontières. Je suis le seul candidat à proposer une grande politique familiale contre le mariage homosexuel, qui conduira inévitablement à l'adoption d'enfants. Pour conclure, je suis le seul candidat 100 % antisocialiste. Nicolas Sarkozy, lui, se soumet à la pensée unique de la gauche. Il est partisan du mariage homosexuel, du financement public des mosquées et du droit de vote des étrangers.
Q - Approuvez-vous la proposition de Nicolas Sarkozy de créer un ministère de l'immigration ?
R - En France, quand on ne sait pas quoi faire, on crée un ministère supplémentaire. L'immigration, comme l'environnement, est une question grave et urgente. Cette mesure est une annonce de communication dont le ministre de l'Intérieur a fait sa spécialité. Cela lui permet de masquer son bilan. 317.000 personnes entrent tous les ans sur le territoire français. Nicolas Sarkozy est actuellement au pouvoir, pourquoi n'a-t-il pas encore pris les mesures adaptées ?Sur la question de l'immigration, je propose une politique originale : de la générosité dans des politiques de co-développement avec les pays d'Afrique, à l'image de ce que nous avons réalisé au conseil général de Vendée avec le Bénin, et de la fermeté à l'intérieur avec la fin du regroupement familial, l'arrêt des avantages des sans-papiers, le rétablissement des frontières et la modification du droit de la nationalité, afin que son acquisition ne soit plus automatique.
Q - En axant toute votre campagne sur l'immigration, ne risquez-vous pas de ne pas être entendu par les Français qui sont aujourd'hui davantage préoccupés par d'autres questions, comme, par exemple, celle du pouvoir d'achat ?
R - Mais je suis, aujourd'hui, le seul candidat qui se préoccupe réellement du pouvoir d'achat des Français. Je suis le seul à proposer de supprimer les 35 heures tout en baissant massivement les charges des PME. Ces deux mesures permettront d'augmenter de 300 euros un salaire moyen de 1.500 euros.
Q - Votre candidature ne risque-t-elle pas de provoquer en 2007 un 21 avril à l'envers qui verrait la droite éliminée du second tour de l'élection présidentielle ?
R - Au contraire ! Ma candidature, la seule qui soit 100 % antisocialiste, rassemblera de très nombreux Français qui, ayant voté « non » le 25 mai 2005 et n'acceptant pas l'abaissement du pays, l'entrée de la Turquie en Europe et le laxisme généralisé, voteraient pour les extrêmes, si je n'étais pas candidat. Source http://www.pourlafrance.fr, le 28 décembre 2006