Texte intégral
Monsieur le Ministre, cher Jean-Jacques,
Madame la Sous-Préfète,
Madame la Députée européenne, chère Mylène,
Messieurs les Maires, Mesdames et Messieurs,
Chers Amis, cher Michel, nos familles se connaissent depuis trois générations, merci d'être là parmi nous,
Merci de votre accueil, cher Jean-Jacques, et merci de votre accueil à vous aussi, Madame la Sous-Préfète, que j'ai eu le plaisir d'accueillir au Quai d'Orsay, il y a un peu moins d'un an, avec un certain nombre de nos maires, dans la perspective du 9 mai, Journée de l'Europe comme nul ne l'ignore plus désormais.
Je suis très heureuse d'être là évidemment. Je suis là en tant que Ministre mais aussi en tant que Lochoise. Je suis née tout près d'ici à Saint-Symphorien, et j'étais élevée à Dolus-le-Sec, j'ai été à l'école primaire là-bas, j'ai été au lycée à Loches ici, et j'ai même pêché l'écrevisse dans la Garonne - cette précision est uniquement pour les initiés qui connaissent bien Loches. J'ai ensuite poursuivi mes études à Tours, avant d'aller à Paris. Mon père vit ici et je viens aussi souvent que je peux, le week-end. Cela me fait extrêmement plaisir d'être là à ce titre.
Je suis aussi là en tant que ministre. Pourquoi est-ce que j'ai voulu venir ici en tant que ministre chargée des Affaires européennes ? C'est tout simplement parce que je veux montrer par cette visite, chez moi - si vous m'autorisez, Monsieur le Maire- chez nous, que l'Europe est près de nous, proche de chez nous.
Je me déplace beaucoup en France, dans toutes nos régions. Cela fait partie bien sûr de mes responsabilités que d'essayer de mieux faire comprendre l'Europe à nos compatriotes, qui parfois ne la comprennent pas toujours. Il est vrai que l'Europe a d'immenses qualités mais aussi quelques défauts. Je dois aider à ce qu'on la comprenne mieux. Et, en me déplaçant, je vois qu'il y a encore beaucoup de méconnaissance ou quelques incompréhensions, et donc je m'attache à montrer par l'exemple, de façon concrète, que l'Europe est près de chez nous. Je ne veux pas que l'on dise que l'Europe est quelque chose de théorique, d'abstrait. Il faut - la député européenne qui est là le sait bien - des lois européennes, des règlements, des directives. Il faut bien des traités, de même que dans un conseil municipal, ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, il faut des délibérations et des décisions, pour pouvoir agir ; mais ce qui compte c'est l'action que l'on mène après avoir pris un certain nombre de délibérations. C'est la même chose pour l'Europe. Et donc l'Europe, après avoir pris des décisions, par exemple, sur le budget - croyez-moi ce sont des négociations difficiles - et je suis en-dessous de la vérité quand je vous dis cela - l'Europe nous aide, et nous ne le savons pas assez. Elle aide en particulier au développement économique et social de toutes nos régions, de nos départements, de nos villes et même de nos zones rurales.
Aujourd'hui, dans cette visite, j'ai mis l'accent sur quelques exemples, mais on pourrait les multiplier car ils sont très nombreux.
Ce matin, nous étions à Saint-Flovier pour montrer que l'Europe aide nos zones rurales, aide à l'emploi. Chacun ici sait très bien que les équipements que nous avons visités n'auraient pas été réalisés sans l'aide de l'Europe, c'est 50 % de fonds européens sur le projet de l'abattoir de volailles. Tout à l'heure, nous sommes passés par la place de la gare, ce qui nous a permis d'avoir une magnifique vue de la belle ville de Loches. La place de la gare a été réaménagée en partie avec des fonds européens.
Nous avons aussi vu les nouveaux équipements de l'ancien Moulin des Cordeliers, puis nous allons déjeuner au restaurant inter-entreprises, eh bien ce restaurant a été financé en partie par des fonds européens.
Sur la zone industrielle de Tauxigny, nous allons visiter deux entreprises spécialisées dans les hautes technologies.
Tous ces exemples nous montrent que l'Europe est au coeur de nos vies et aide le développement économique et social de nos régions, en particulier, pour l'une des priorités de l'action du gouvernement, l'une des nécessités pour le pays : l'emploi, aussi bien dans le domaine des hautes technologies que dans nos zones rurales et agricoles.
Quelques chiffres, vous me pardonnerez de le faire, je ne veux pas vous assommer avec des chiffres, mais je veux vous parler concrètement. Saint-Flovier : 115 000 euros d'aides européennes, 50 % du total du projet ; l'esplanade de la gare : 35 000 euros, soit 25 % du coût total ; la réhabilitation du Moulin des Cordeliers, un million trois d'euros, presque 50 % du coût total du projet ; la chancellerie, où nous avons ces magnifiques Caravage, a eu aussi un petit coup du pouce de l'UE, 30 % du coût total du projet. L'Union européenne a investi plus d'un million d'euros dans la zone industrielle de Tauxigny, que nous verrons plus tard, et dans le restaurant inter-entreprises où nous déjeunerons, plus de 30 % du coût total du projet. Le laboratoire des applications numériques a bénéficié de 474 000 euros et la dernière entreprise que l'on visitera, Laser Contact, 175 000 euros, soit 12 % du coût total du projet. Cela a un effet de levier parce que, grâce à cela, il y a de l'emploi ! 368 salariés aujourd'hui dans cette entreprise.
Ce sont quelques exemples, il y en aurait beaucoup d'autres, parce qu'il y a en réalité dans chacune de nos régions des centaines et des centaines de projets qui sont aidés. Dans la France entière, tous les ans, ce sont des milliers de projets, qui touchent à la rénovation urbaine, au patrimoine, à l'activité économique avec des pépinières d'entreprise, des zones industrielles. Nous ne le savons pas assez. Je le dis souvent, je veux le redire ici, malheureusement trop souvent - pas à Loches - nos compatriotes ne savent pas ce que l'Union européenne a fait pour eux concrètement.
L'Etat a eu le grand tort de ne pas suffisamment s'inquiéter de faire savoir ce que l'Europe faisait. Et vous savez, je visite souvent nos régions et je vois trop souvent avec regret que dans une pépinière d'entreprises, même le chef d'entreprise, parfois, ne sait pas que l'Europe est présente. Alors l'Europe n'est pas présente toute seule, parce qu'elle est pas là pour cela. Elle est là pour nous aider, pour nous donner un coup de pouce. Mais 12, 15, 30 % jusqu'à 50 % qui est le maximum d'un projet, même quand ce n'est que 15 %, cela fait la différence. Quand on s'achète, par exemple, de l'électroménager ou une voiture, 15 % moins cher, cela fait toute la différence. Et comment cela marche-t-il ? Eh bien, cela marche quand tout le monde se tient la main - comme vous le disiez monsieur le Ministre - quand chacun fait son travail et quand tout mis bout à bout on arrive à monter un projet.
Et c'est là que je voudrais rendre hommage au dynamisme de Loches et rendre hommage à son maire, parce qu'il ne suffit pas d'avoir des fonds disponibles. Le gouvernement les négocie avec ses partenaires et, ensuite a des enveloppes qui sont réparties par région ; et c'est de la responsabilité et la sagesse du préfet de région - avec l'aide des préfets, des sous-préfets et des élus - que de regarder comment utiliser maintenant la nouvelle génération de fonds structurels européens 2007-2013 parce que les budgets européens sont faits sur plusieurs années pour permettre d'avoir de la visibilité, pour permettre de programmer les investissements. Donc, c'est sous l'autorité des préfets de régions que les fonds européens vont être répartis. Repartis comment ? Il faut des projets, et de bons projets. Il suffit pas d'avoir une enveloppe disponible : il faut monter un projet, le défendre. Nous sommes en concurrence là aussi et les meilleurs projets l'emporteront. Et nous mettons l'accent plus que jamais, dans cette nouvelle génération des fonds structurels, sur des projets qui comme ici permettent d'aider le développement économique et social d'une ville, d'une zone ou d'une région. Il n'y a plus de zonage, comme le disait le maire. Le zonage avait, comme toute chose, des avantages et des inconvénients. Il visait à répartir les fonds là où c'était le plus utile, pour assurer la solidarité des territoires et il le fallait. On avait découpé le territoire en zones, il y avait une logique ; mais il y avait un immense inconvénient c'est que si vous étiez d'un côté d'une route ou bien de l'autre on pouvait aider ou on ne pouvait pas aider. Alors maintenant pour la nouvelle génération des fonds structurels, il n'y a plus de zonage.
La Région Centre aura globalement la même enveloppe disponible en 2007-2013 que l'enveloppe précédente 2000-2006, ce qui est d'ailleurs plutôt une exception, parce s'il faut assurer la solidarité, je l'ai dit, des territoires, il faut aussi assurer la solidarité en Europe. Nous avons des nouveaux partenaires - et c'est notre intérêt, je voudrais vraiment vous le dire, de les aider à nous rejoindre, sur tous les plans. Leur niveau de vie monte, ils se développent. Même si cela n'est pas suffisamment connu, nos exportations vers les nouveaux pays européens ont été multipliées par quatre en dix ans. Ce sont des milliards d'euros en plus. Chaque année, ce sont des dizaines de milliers d'emplois. Donc, il faut être solidaire, c'est comme cela que cela marche. Comme nous sommes solidaires avec les nouveaux membres, la France a eu un peu moins de fonds européens, mais la Région Centre s'est bien débrouillée et c'est tant mieux ! Alors, maintenant, il faut continuer à faire ce que vous avez fait. Monter des projets, montrer que cela sert l'activité, l'emploi, mais aussi la solidarité entre les zones rurales et entre les villes et les villages.
Nous n'avons pas suffisamment expliqué ce que fait l'Europe et trop souvent les gens ne savent pas que l'Europe est chez eux, qu'elle les aide, y compris dans leur vie, dans leur emploi.
Alors, nous avons décidé de changer les choses, instruits par l'expérience peut-être, et avec le ministre de l'Intérieur et le ministre de l'Aménagement du Territoire, à la demande du président de la République et du Premier ministre, nous venons d'adopter un nouveau dispositif que j'ai fait valider hier en Conseil des ministres. Je suis particulièrement heureuse d'être aujourd'hui à Loches, dans ma région, pour pouvoir vous annoncer cette nouvelle.
A partir de maintenant, tous les projets aidés par l'Europe, cofinancés par les fonds européens, seront signalés. Tout simplement, il faudra qu'il y ait un panneau. Bravo, c'est fait ici ! Mais bien souvent, je peux vous dire qu'il n'y a pas de panneaux. Ce n'est pas bien ! Donc, il ne faut pas demander aux gens après ce qu'ils pensent de l'Europe si on leur a pas dit ce qu'elle faisait. Il y aura maintenant un panneau. Cela sera obligatoire et je dis même que cela sera contrôlé, vérifié, et que si les choses se passent pas comme elles devraient se passer, nous en tirerons un certain nombre de conséquences.
Deuxièmement, il y aura par préfecture de région un site Internet spécial. De plus en plus de monde va sur Internet et c'est tant mieux pour la démocratie car c'est un formidable moyen d'information. Chaque préfecture de région consacrera une partie de son site à l'Europe et on pourra voir quels sont les projets aidés par l'Europe. Parce que même ici, à Loches, je suis pas sûre que tout le monde sache que le Moulin des Cordeliers ou la place de la gare ont bénéficié de fonds européens...
Troisièmement, j'ai créé avec la Commission européenne un site Internet simple, à la fois bien fait - ce n'est pas à moi de le dire, mais vous verrez il est bien ! - qui s'appelle touteleurope.fr. On trouve beaucoup d'informations sur l'Europe. Souvent, il est très compliqué de trouver des informations et nous y passons beaucoup trop de temps. Nous avons ainsi voulu faire quelque chose de compréhensible, de simple, d'accessible, où vous pouvez entrer directement sur le sujet qui vous intéresse. Que fait l'Europe sur l'environnement ? On entre le mot ''environnement'' et on obtient un résumé et il y a un système de mots clés qui permet d'en savoir plus...
Tout cela va, petit à petit, mieux faire connaître l'Europe à nos compatriotes, et je souhaite que l'on poursuive et même qu'on amplifie ce mouvement, parce que je vous le disais tout à l'heure, l'Europe c'est nous. L'Europe n'est pas un objet extérieur, un corps céleste étranger, une planète qui nous arrive dessus. C'est le fruit d'une volonté collective, c'est une oeuvre collective qui est extraordinaire à l'échelle historique. C'est la plus belle chose faite au XXème siècle et j'espère que le XXIème siècle va nous permettre de la poursuivre et de la consolider. C'est une entreprise de paix, de solidarité. C'est ce qui nous permet d'assurer notre avenir. Qui peut imaginer aujourd'hui dans un monde qui bouge, qui change, qui va vite et qui nous attend pas, qu'on s'en sortirait mieux tout seul dans notre coin ? Et il faut avoir le courage de l'assumer et de le dire, de remercier tous ceux qui ont fait l'Europe, parce qu'il vaut mieux cela que ce que nos parents et grands-parents ont connu, et puis maintenant de s'en servir pour relever les défis d'avenir.
Je vous dirai pour conclure la même chose. Qui pourrait imaginer que, pour rester compétitif dans la mondialisation, pour traiter le problème du changement climatique, ou pour les problèmes de sécurité dans l'espace européen, sur les migrations, ou sur un certain nombre de grandes menaces comme le terrorisme ou d'autres problèmes, nous puissions le faire seuls ? Nous avons besoin de l'Europe pour agir. Un pays seul, aussi puissant soit-il, ne pourrait pas régler tous les problèmes.
Donc, je voudrais qu'on se tourne aussi vers l'avenir et comme nous sommes dans un période importante pour notre pays - des élections, c'est un moment fort de notre vie politique et démocratique, avec l'élection présidentielle et les élections législatives - je voudrais vous dire une dernière chose : je souhaite que nous parlions d'Europe dans cette campagne, dans le respect des opinions de chacun, mais je le souhaite puisque c'est l'une des clés pour répondre à nos préoccupations. Vous savez, il faut aussi que l'on sache ce que nos candidats proposent, les uns et les autres, pour faire face à tout ce qui nous attend. Quelle est leur vision de l'Europe ? Quels sont leurs projets ? Quelles sont leurs priorités ? Comment vont-ils nous aider à lutter contre un certain nombre de trafics ? Comment investir davantage dans l'éducation et dans la recherche ? Donc, je le dis, je le demande, mais je vous en prie, aidez-moi parce que les citoyens de l'Europe c'est vous ! Et demandez à chacun des candidats, quel que soit le niveau des élections, de vous dire quel est son projet européen, de vous dire quelles sont ses propositions précises. Je souhaite que les Françaises et les Français puissent exprimer leurs choix démocratiques en connaissance de cause. Et qu'on ne me dise pas que l'Europe n'est pas un élément de ce choix ! C'est un élément essentiel de ce choix. Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 janvier 2007
Madame la Sous-Préfète,
Madame la Députée européenne, chère Mylène,
Messieurs les Maires, Mesdames et Messieurs,
Chers Amis, cher Michel, nos familles se connaissent depuis trois générations, merci d'être là parmi nous,
Merci de votre accueil, cher Jean-Jacques, et merci de votre accueil à vous aussi, Madame la Sous-Préfète, que j'ai eu le plaisir d'accueillir au Quai d'Orsay, il y a un peu moins d'un an, avec un certain nombre de nos maires, dans la perspective du 9 mai, Journée de l'Europe comme nul ne l'ignore plus désormais.
Je suis très heureuse d'être là évidemment. Je suis là en tant que Ministre mais aussi en tant que Lochoise. Je suis née tout près d'ici à Saint-Symphorien, et j'étais élevée à Dolus-le-Sec, j'ai été à l'école primaire là-bas, j'ai été au lycée à Loches ici, et j'ai même pêché l'écrevisse dans la Garonne - cette précision est uniquement pour les initiés qui connaissent bien Loches. J'ai ensuite poursuivi mes études à Tours, avant d'aller à Paris. Mon père vit ici et je viens aussi souvent que je peux, le week-end. Cela me fait extrêmement plaisir d'être là à ce titre.
Je suis aussi là en tant que ministre. Pourquoi est-ce que j'ai voulu venir ici en tant que ministre chargée des Affaires européennes ? C'est tout simplement parce que je veux montrer par cette visite, chez moi - si vous m'autorisez, Monsieur le Maire- chez nous, que l'Europe est près de nous, proche de chez nous.
Je me déplace beaucoup en France, dans toutes nos régions. Cela fait partie bien sûr de mes responsabilités que d'essayer de mieux faire comprendre l'Europe à nos compatriotes, qui parfois ne la comprennent pas toujours. Il est vrai que l'Europe a d'immenses qualités mais aussi quelques défauts. Je dois aider à ce qu'on la comprenne mieux. Et, en me déplaçant, je vois qu'il y a encore beaucoup de méconnaissance ou quelques incompréhensions, et donc je m'attache à montrer par l'exemple, de façon concrète, que l'Europe est près de chez nous. Je ne veux pas que l'on dise que l'Europe est quelque chose de théorique, d'abstrait. Il faut - la député européenne qui est là le sait bien - des lois européennes, des règlements, des directives. Il faut bien des traités, de même que dans un conseil municipal, ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, il faut des délibérations et des décisions, pour pouvoir agir ; mais ce qui compte c'est l'action que l'on mène après avoir pris un certain nombre de délibérations. C'est la même chose pour l'Europe. Et donc l'Europe, après avoir pris des décisions, par exemple, sur le budget - croyez-moi ce sont des négociations difficiles - et je suis en-dessous de la vérité quand je vous dis cela - l'Europe nous aide, et nous ne le savons pas assez. Elle aide en particulier au développement économique et social de toutes nos régions, de nos départements, de nos villes et même de nos zones rurales.
Aujourd'hui, dans cette visite, j'ai mis l'accent sur quelques exemples, mais on pourrait les multiplier car ils sont très nombreux.
Ce matin, nous étions à Saint-Flovier pour montrer que l'Europe aide nos zones rurales, aide à l'emploi. Chacun ici sait très bien que les équipements que nous avons visités n'auraient pas été réalisés sans l'aide de l'Europe, c'est 50 % de fonds européens sur le projet de l'abattoir de volailles. Tout à l'heure, nous sommes passés par la place de la gare, ce qui nous a permis d'avoir une magnifique vue de la belle ville de Loches. La place de la gare a été réaménagée en partie avec des fonds européens.
Nous avons aussi vu les nouveaux équipements de l'ancien Moulin des Cordeliers, puis nous allons déjeuner au restaurant inter-entreprises, eh bien ce restaurant a été financé en partie par des fonds européens.
Sur la zone industrielle de Tauxigny, nous allons visiter deux entreprises spécialisées dans les hautes technologies.
Tous ces exemples nous montrent que l'Europe est au coeur de nos vies et aide le développement économique et social de nos régions, en particulier, pour l'une des priorités de l'action du gouvernement, l'une des nécessités pour le pays : l'emploi, aussi bien dans le domaine des hautes technologies que dans nos zones rurales et agricoles.
Quelques chiffres, vous me pardonnerez de le faire, je ne veux pas vous assommer avec des chiffres, mais je veux vous parler concrètement. Saint-Flovier : 115 000 euros d'aides européennes, 50 % du total du projet ; l'esplanade de la gare : 35 000 euros, soit 25 % du coût total ; la réhabilitation du Moulin des Cordeliers, un million trois d'euros, presque 50 % du coût total du projet ; la chancellerie, où nous avons ces magnifiques Caravage, a eu aussi un petit coup du pouce de l'UE, 30 % du coût total du projet. L'Union européenne a investi plus d'un million d'euros dans la zone industrielle de Tauxigny, que nous verrons plus tard, et dans le restaurant inter-entreprises où nous déjeunerons, plus de 30 % du coût total du projet. Le laboratoire des applications numériques a bénéficié de 474 000 euros et la dernière entreprise que l'on visitera, Laser Contact, 175 000 euros, soit 12 % du coût total du projet. Cela a un effet de levier parce que, grâce à cela, il y a de l'emploi ! 368 salariés aujourd'hui dans cette entreprise.
Ce sont quelques exemples, il y en aurait beaucoup d'autres, parce qu'il y a en réalité dans chacune de nos régions des centaines et des centaines de projets qui sont aidés. Dans la France entière, tous les ans, ce sont des milliers de projets, qui touchent à la rénovation urbaine, au patrimoine, à l'activité économique avec des pépinières d'entreprise, des zones industrielles. Nous ne le savons pas assez. Je le dis souvent, je veux le redire ici, malheureusement trop souvent - pas à Loches - nos compatriotes ne savent pas ce que l'Union européenne a fait pour eux concrètement.
L'Etat a eu le grand tort de ne pas suffisamment s'inquiéter de faire savoir ce que l'Europe faisait. Et vous savez, je visite souvent nos régions et je vois trop souvent avec regret que dans une pépinière d'entreprises, même le chef d'entreprise, parfois, ne sait pas que l'Europe est présente. Alors l'Europe n'est pas présente toute seule, parce qu'elle est pas là pour cela. Elle est là pour nous aider, pour nous donner un coup de pouce. Mais 12, 15, 30 % jusqu'à 50 % qui est le maximum d'un projet, même quand ce n'est que 15 %, cela fait la différence. Quand on s'achète, par exemple, de l'électroménager ou une voiture, 15 % moins cher, cela fait toute la différence. Et comment cela marche-t-il ? Eh bien, cela marche quand tout le monde se tient la main - comme vous le disiez monsieur le Ministre - quand chacun fait son travail et quand tout mis bout à bout on arrive à monter un projet.
Et c'est là que je voudrais rendre hommage au dynamisme de Loches et rendre hommage à son maire, parce qu'il ne suffit pas d'avoir des fonds disponibles. Le gouvernement les négocie avec ses partenaires et, ensuite a des enveloppes qui sont réparties par région ; et c'est de la responsabilité et la sagesse du préfet de région - avec l'aide des préfets, des sous-préfets et des élus - que de regarder comment utiliser maintenant la nouvelle génération de fonds structurels européens 2007-2013 parce que les budgets européens sont faits sur plusieurs années pour permettre d'avoir de la visibilité, pour permettre de programmer les investissements. Donc, c'est sous l'autorité des préfets de régions que les fonds européens vont être répartis. Repartis comment ? Il faut des projets, et de bons projets. Il suffit pas d'avoir une enveloppe disponible : il faut monter un projet, le défendre. Nous sommes en concurrence là aussi et les meilleurs projets l'emporteront. Et nous mettons l'accent plus que jamais, dans cette nouvelle génération des fonds structurels, sur des projets qui comme ici permettent d'aider le développement économique et social d'une ville, d'une zone ou d'une région. Il n'y a plus de zonage, comme le disait le maire. Le zonage avait, comme toute chose, des avantages et des inconvénients. Il visait à répartir les fonds là où c'était le plus utile, pour assurer la solidarité des territoires et il le fallait. On avait découpé le territoire en zones, il y avait une logique ; mais il y avait un immense inconvénient c'est que si vous étiez d'un côté d'une route ou bien de l'autre on pouvait aider ou on ne pouvait pas aider. Alors maintenant pour la nouvelle génération des fonds structurels, il n'y a plus de zonage.
La Région Centre aura globalement la même enveloppe disponible en 2007-2013 que l'enveloppe précédente 2000-2006, ce qui est d'ailleurs plutôt une exception, parce s'il faut assurer la solidarité, je l'ai dit, des territoires, il faut aussi assurer la solidarité en Europe. Nous avons des nouveaux partenaires - et c'est notre intérêt, je voudrais vraiment vous le dire, de les aider à nous rejoindre, sur tous les plans. Leur niveau de vie monte, ils se développent. Même si cela n'est pas suffisamment connu, nos exportations vers les nouveaux pays européens ont été multipliées par quatre en dix ans. Ce sont des milliards d'euros en plus. Chaque année, ce sont des dizaines de milliers d'emplois. Donc, il faut être solidaire, c'est comme cela que cela marche. Comme nous sommes solidaires avec les nouveaux membres, la France a eu un peu moins de fonds européens, mais la Région Centre s'est bien débrouillée et c'est tant mieux ! Alors, maintenant, il faut continuer à faire ce que vous avez fait. Monter des projets, montrer que cela sert l'activité, l'emploi, mais aussi la solidarité entre les zones rurales et entre les villes et les villages.
Nous n'avons pas suffisamment expliqué ce que fait l'Europe et trop souvent les gens ne savent pas que l'Europe est chez eux, qu'elle les aide, y compris dans leur vie, dans leur emploi.
Alors, nous avons décidé de changer les choses, instruits par l'expérience peut-être, et avec le ministre de l'Intérieur et le ministre de l'Aménagement du Territoire, à la demande du président de la République et du Premier ministre, nous venons d'adopter un nouveau dispositif que j'ai fait valider hier en Conseil des ministres. Je suis particulièrement heureuse d'être aujourd'hui à Loches, dans ma région, pour pouvoir vous annoncer cette nouvelle.
A partir de maintenant, tous les projets aidés par l'Europe, cofinancés par les fonds européens, seront signalés. Tout simplement, il faudra qu'il y ait un panneau. Bravo, c'est fait ici ! Mais bien souvent, je peux vous dire qu'il n'y a pas de panneaux. Ce n'est pas bien ! Donc, il ne faut pas demander aux gens après ce qu'ils pensent de l'Europe si on leur a pas dit ce qu'elle faisait. Il y aura maintenant un panneau. Cela sera obligatoire et je dis même que cela sera contrôlé, vérifié, et que si les choses se passent pas comme elles devraient se passer, nous en tirerons un certain nombre de conséquences.
Deuxièmement, il y aura par préfecture de région un site Internet spécial. De plus en plus de monde va sur Internet et c'est tant mieux pour la démocratie car c'est un formidable moyen d'information. Chaque préfecture de région consacrera une partie de son site à l'Europe et on pourra voir quels sont les projets aidés par l'Europe. Parce que même ici, à Loches, je suis pas sûre que tout le monde sache que le Moulin des Cordeliers ou la place de la gare ont bénéficié de fonds européens...
Troisièmement, j'ai créé avec la Commission européenne un site Internet simple, à la fois bien fait - ce n'est pas à moi de le dire, mais vous verrez il est bien ! - qui s'appelle touteleurope.fr. On trouve beaucoup d'informations sur l'Europe. Souvent, il est très compliqué de trouver des informations et nous y passons beaucoup trop de temps. Nous avons ainsi voulu faire quelque chose de compréhensible, de simple, d'accessible, où vous pouvez entrer directement sur le sujet qui vous intéresse. Que fait l'Europe sur l'environnement ? On entre le mot ''environnement'' et on obtient un résumé et il y a un système de mots clés qui permet d'en savoir plus...
Tout cela va, petit à petit, mieux faire connaître l'Europe à nos compatriotes, et je souhaite que l'on poursuive et même qu'on amplifie ce mouvement, parce que je vous le disais tout à l'heure, l'Europe c'est nous. L'Europe n'est pas un objet extérieur, un corps céleste étranger, une planète qui nous arrive dessus. C'est le fruit d'une volonté collective, c'est une oeuvre collective qui est extraordinaire à l'échelle historique. C'est la plus belle chose faite au XXème siècle et j'espère que le XXIème siècle va nous permettre de la poursuivre et de la consolider. C'est une entreprise de paix, de solidarité. C'est ce qui nous permet d'assurer notre avenir. Qui peut imaginer aujourd'hui dans un monde qui bouge, qui change, qui va vite et qui nous attend pas, qu'on s'en sortirait mieux tout seul dans notre coin ? Et il faut avoir le courage de l'assumer et de le dire, de remercier tous ceux qui ont fait l'Europe, parce qu'il vaut mieux cela que ce que nos parents et grands-parents ont connu, et puis maintenant de s'en servir pour relever les défis d'avenir.
Je vous dirai pour conclure la même chose. Qui pourrait imaginer que, pour rester compétitif dans la mondialisation, pour traiter le problème du changement climatique, ou pour les problèmes de sécurité dans l'espace européen, sur les migrations, ou sur un certain nombre de grandes menaces comme le terrorisme ou d'autres problèmes, nous puissions le faire seuls ? Nous avons besoin de l'Europe pour agir. Un pays seul, aussi puissant soit-il, ne pourrait pas régler tous les problèmes.
Donc, je voudrais qu'on se tourne aussi vers l'avenir et comme nous sommes dans un période importante pour notre pays - des élections, c'est un moment fort de notre vie politique et démocratique, avec l'élection présidentielle et les élections législatives - je voudrais vous dire une dernière chose : je souhaite que nous parlions d'Europe dans cette campagne, dans le respect des opinions de chacun, mais je le souhaite puisque c'est l'une des clés pour répondre à nos préoccupations. Vous savez, il faut aussi que l'on sache ce que nos candidats proposent, les uns et les autres, pour faire face à tout ce qui nous attend. Quelle est leur vision de l'Europe ? Quels sont leurs projets ? Quelles sont leurs priorités ? Comment vont-ils nous aider à lutter contre un certain nombre de trafics ? Comment investir davantage dans l'éducation et dans la recherche ? Donc, je le dis, je le demande, mais je vous en prie, aidez-moi parce que les citoyens de l'Europe c'est vous ! Et demandez à chacun des candidats, quel que soit le niveau des élections, de vous dire quel est son projet européen, de vous dire quelles sont ses propositions précises. Je souhaite que les Françaises et les Français puissent exprimer leurs choix démocratiques en connaissance de cause. Et qu'on ne me dise pas que l'Europe n'est pas un élément de ce choix ! C'est un élément essentiel de ce choix. Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 janvier 2007