Texte intégral
Q- A partir de demain, 1er février, les 15 millions de Français qui fument ne pourront plus griller leurs cigarettes dans les lieux publics...
R- On respirera mieux !
Q- Une amende de 68 euros est prévue pour les récalcitrants. Il y aura des amendes dès demain, à votre avis ?
R- Il peut y avoir des sanctions dès demain s'il y a effectivement des récalcitrants.
Q- Vous avez les moyens de contrôler ? Vous avez suffisamment de personnel pour le faire ?
R- Nous avons les moyens, mais je suis résolument optimiste. Je suis très confiant parce qu'on s'aperçoit que le décret marque une date, une date importante, mais que la société a beaucoup évolué. Et on s'aperçoit qu'aujourd'hui les choses se passent naturellement, et que beaucoup d'établissements, beaucoup d'entreprises n'ont pas attendu cette date du 1er février, qu'il y a à la fois une vraie compréhension des fumeurs. Il y a une mobilisation des non fumeurs ; mais il y a surtout cette évolution de la société qui est marquante. Demain, c'est la France qui arrête de fumer et on voit aussi qu'après demain, c'est l'Europe qui va arrêter de fumer parce qu'il y a une mobilisation internationale.
Q- Vous pensez qu'il y aura peu de conflits, peu de difficultés ?
R- J'en suis persuadé, j'en suis persuadé. Comme on s'aperçoit aussi aujourd'hui qu'avant même la date du 1er janvier 2008, il y a nombre d'établissements comme des restaurants qui ont déjà décidé de passer "non fumeur". Je vais vous livrer une anecdote qui est importante. Il y a quelques semaines, vous savez, une brasserie à Albi avait décidé de passer "non fumeur". J'ai pris contact justement avec ses gérants pour savoir comment ça se passait. Ah, ils n'ont pas perdu de clientèle. Ils en gagnent, notamment des familles et ils doivent investir, aujourd'hui, dans des chaises bébé parce qu'il y a des familles qui reviennent au premier service parce que l'atmosphère est beaucoup plus respirable.
Q- Tout le monde est heureux. On poursuivra ce dialogue sur la cigarette avec les auditeurs à partir de 8h30. Vous n'avez pas mis de cravate, ce matin, X. Bertrand, c'est une façon de signifier que vous êtes aussi en campagne, porte-parole de N. Sarkozy ?
R- Vous vous souvenez que la dernière fois quand je suis venu, je n'avais pas non plus de cravate.
Q- Eh bien, j'avais oublié.
R- C'est vrai qu'on est à la radio et pas à la télé. Vous pouvez confirmer que j'en avais pas de cravate les fois précédentes.
Q- Le Canard Enchaîné affirme, ce matin, que les Renseignements généraux, qui le démentent, auraient enquêté en novembre 2006 sur le patrimoine de S. Royal et F. Hollande. Si l'information était vérifiée, vous seriez choqué ?
R- Et vous avez dit justement que les Renseignements généraux ont démenti.
Q- Et je ne sais pas pourquoi on a du mal à croire les démentis des Renseignements généraux. Ils avaient aussi démenti avoir fait des fiches sur B. Rebelle...
R- Et pourquoi on aurait tendance à croire davantage justement... Mais pourquoi B. Rebelle ? Il faut savoir quand même que depuis des années, des années, notamment avant même l'affaire du Rainbow Warrior, il y a toujours eu, il y a toujours eu des fiches qui ont été faites sur certaines associations. Et là...
Q- Et peut-être aussi sur le patrimoine des candidats ?
R- Vous savez que sur le patrimoine des candidats, moi-même j'ai été élu parlementaire, vous savez sur le patrimoine des candidats, on est tenu de faire des déclarations. Alors, ces déclarations ne sont pas forcément publiques mais ce sont des choses qui sont indiquées à nombre d'acteurs. Donc, je pense qu'en la matière, le démenti était très clair, très ferme...
Q- Vous y croyez au démenti ?
R- Oui, bien évidemment.
Q- Et si jamais il s'avérait faux, vous seriez choqué ?
R- Je tiens à vous dire que sur ce sujet, c'est quand même un monde !, quand il y a une information qui est donnée, quand il y a un démenti qui est donné, on n'accorde pas d'importance au démenti, alors que je crois aussi qu'il faut en tenir compte, surtout en plus, je viens de vous l'indiquer, sur un sujet comme celui-ci, le patrimoine des hommes politiques, il y a nombre de déclarations qui sont faites en différents endroits. Et je pense que là on n'est pas véritablement dans les informations les plus secrètes ou qui auraient besoin justement d'être recherchées. C'est très bien cette transparence, d'ailleurs.
Q- Vous avez déclaré, lundi, à La Tribune, en tant que porte-parole du candidat N. Sarkozy que le Contrat "nouvelles embauches" instauré par D. de Villepin, il y a dix-huit mois, avait deux défauts : d'abord, l'absence de motivation lors de la rupture du contrat et ensuite, je vous cite...
R- Pourquoi ? Pourquoi vous n'avez pas lu la phrase d'avant ?
Q- C'est quoi la phrase d'avant ?
R- Parce que dans la phrase d'avant, j'indique justement que le contrat "nouvelles embauches" a justement été un outil important dans la lutte contre le chômage.
Q- Il a des défauts ?
R- Oui.
Q- Vous le confirmez ce matin sur RTL ?
R- Je vous confirme ce que j'ai dit c'est qu'il n'a pas vocation à devenir notre
contrat unique pour les nouvelles embauches.
Q- Il a des défauts ?
R- Je l'ai dit. Vous pouvez chercher justement à ce que je vous redise ce que j'ai dit. Les choses sont claires. Le contrat "nouvelles embauches" a été un outil important. Il est un outil important dans la lutte contre le chômage : 800.000 contrats "nouvelles embauches" qui ont été signés. 240.000 qui ont permis de créer des emplois qui ne l'auraient pas été sans le contrat "nouvelles embauches". Vous voulez que je vous dise les choses comment ? C'est un outil important dans la lutte contre le chômage. Maintenant, l'enjeu n'est pas là...
Q- S'il a des défauts ? S'il a des défauts, allez-vous le supprimer ? C'est ça ma question, voilà.
R- La question n'est pas là... Nous, nous ce que nous voulons mettre en place avec cette campagne électorale qui est une nouvelle étape : c'est un contrat unique pour les nouveaux emplois, qui est un contrat unique à durée indéterminée ; et le CNE ne sera pas ce contrat unique. Voilà justement. Et pourquoi il ne sera pas ce contrat unique ? Parce que nous voulons justement dans ce contrat unique, qu'il y ait davantage de sécurisation et de sécurité pour les salariés, voilà ce qui nous intéresse. La flexi-sécurité, ça fait des années qu'on en parle. Eh bien, nous, nous voulons la mettre en place, ce fameux modèle danois qui marche très bien justement au Danemark que nombre d'observateurs appellent de leurs voeux, eh bien nous, nous voulons le mettre en oeuvre. Voilà ce qui m'intéresse.
Q- Et ma question, c'est si ce contrat a des défauts, allez-vous le supprimer si vous êtes au pouvoir après l'élection présidentielle ?
R- Je viens de vous dire : nous ce que nous voulons mettre en place pour les nouvelles embauches, c'est un contrat unique...
Q- Ma question, c'était : si le CNE a des défauts, allez-vous le supprimer ?
Voilà. Oui ou non, voilà.
R- - Ce que je vous ai dit, mais je vais vous le répéter, je ne suis même pas sûr de pouvoir le répéter d'une autre façon : à l'avenir, ce que nous souhaitons c'est qu'il y ait davantage de simplicité, de lisibilité. Un contrat unique pour les nouvelles embauches qui aura un nom qui n'est pas déterminé et qui remplacera les contrats existants, et pourquoi ?
Q- Il remplacera les contrats existants ?
R- Pour les nouvelles embauches : oui ; mais pour tous les contrats qui sont déjà signés, ceux-là resteront bien évidemment. Est-ce que j'ai été assez clair ?
Q- Je crois que j'ai eu la réponse à ma question. Il paraît que D. de Villepin vous a reproché vos propos. C'est vrai ?
R- Ecoutez, je n'ai pas ce sentiment. Mais une chose est certaine c'est qu'il a rappelé que sur la bataille contre le chômage, qui est une bataille, en plus, qui est en passe d'être gagnée, chacun des membres du Gouvernement devait s'approprier ce bilan. Tout le monde est d'accord là-dessus, bien évidemment.
Q- C'est difficile d'être ministre d'un Premier ministre, et porte-parole d'un candidat différent ?
R- J'ai pas non plus ce sentiment. J'ai pas non plus ce sentiment. Et puis, vous avez vu aussi cette semaine, que ce soit la lutte contre le tabagisme, que ce soit aussi le plan sommeil que j'ai présenté. Hier, j'ai été auditionné sur le sujet de la grippe aviaire à ma demande par la mission parlementaire, je pense qu'on est avec le ministère de la santé sur un ministère important et j'ai bien conscience, en permanence, d'être en charge de la santé de 63 millions de Français.
Q- Quelle part de votre temps de travail consacrez-vous aujourd'hui au ministère de la Santé ?
R- Ecoutez, il est difficile de dire qu'il y a une répartition qui se fait de telle ou telle façon. Ca dépend aussi bien évidemment de l'actualité ; mais j'ai commencé ce matin mon ministère très tôt. Vous savez, j'ai de la chance. Je ne suis pas aux 35 heures et je n'ai pas l'intention de m'y mettre. Donc, ça permet bien évidemment de remplir ces différentes missions, et je pense sans difficultés.
Q- Vous consacrez, aujourd'hui, quoi ? 70% de votre temps de travail au ministère ?
R- Non. Non parce qu'il ne s'agit pas de ne pas chercher à vous répondre, c'est tout simplement qu'il est très difficile de classifier les choses. Hier, je vous dis entre la grippe aviaire, des déplacements que j'ai pu faire avec G. de Robien... Cet après-midi, je serai avec le Premier ministre dans un hôpital en région parisienne pour justement mettre en avant ce que nous voulons faire avec l'interdiction de fumer dans les lieux publics en rencontrant les professionnels de santé... Vous voyez que je n'oublie pas que je suis ministre de la Santé, bien évidemment.
Q- Le cumul est inquantifiable... Ce qui n'est pas un peu archaïque ?
R- Ecoutez, c'est quand même une question d'une certaine façon très franco-française et très actuelle.
Q- Ah, elle est franco-française, oui ça c'est clair.
R- Vous savez pourquoi ?
Q- Vous êtes ministre du Gouvernement de la République française.
R- On va regarder un petit peu ce qui s'est passé, à chaque fois, chez nos voisins. Non, non. T. Blair, M. Aznar, M. Schroeder quand ils ont été candidats justement aux élections chez eux, on leur a posé la question. Bien sûr que non. Quand M. Jospin justement était aussi dans la logique où il était candidat, est-ce qu'on a entendu ce moindre reproche ? Certainement pas de la part de M. Hollande parce qu'il participait justement aux réunions qui, plus est, à Matignon. Donc, je crois qu'il ne faut pas chercher justement à créer des sujets qui n'en sont pas.
Q- Quand vous allez démissionner de votre poste de ministre de la Santé, avant le premier tour, allez-vous percevoir vos indemnités ministérielles pendant six mois ? Ou serez-vous rémunéré sur les comptes de campagne du candidat Sarkozy ?
R- Ah ça, je vais vous dire une chose. C'est une question que je ne me suis
absolument pas posé ; puis, je ne suis pas sûr dans une campagne comme
celle-ci qui s'ouvre que ce soit le sujet qui intéresse les Français.
Q- C'est citoyen comme question
R- Oui, mais enfin écoutez...
Q- Comme le financement des campagnes publiques, c'était juste une question.
R- ... qui est justement public et qui est transparent en la matière.
Une qui vous était personnelle. Ca n'intéresse peut-être que moi. Mais voilà, je suis content de vous avoir posé la question.
D'accord !Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 31 janvier 2007