Texte intégral
Q- On va évidemment parler de la campagne électorale et notamment des baisses d'impôts que promet N. Sarkozy, on verra ce que vous, ministre du Budget, vous en pensez. Mais d'abord une question au porte-parole du Gouvernement, la grippe aviaire est arrivée en Angleterre, l'Irlande a annoncé deux mesures, est-ce que la France à son tour va réagir ?
R- De toute façon dans ce domaine là, la vigilance s'impose et d'ailleurs vous le savez le Gouvernement a déjà réagi puisque D. Bussereau, ministre de l'Agriculture, a saisi l'AFSSA, l'agence de sécurité alimentaire, Agence Sanitaire de Sécurité Alimentaire pour justement lui donner dès à présent son premier diagnostic sur les risques éventuels de contamination et donc voilà on attend ses conclusions dans la journée.
Q- Cela veut dire qu'on pourrait éventuellement, si les indications le précisent relever la garde ?
R- Ecoutez, attendons ce rapport, on verra bien, mais de toute façon, vous le savez, la France est mobilisée depuis plusieurs années maintenant, il y a tout un plan qui a été mis en oeuvre dans ce domaine, en terme notamment d'équipement.
Q- Alors sur la campagne électorale, N. Sarkozy a donc promis des baisses d'impôts, 68 milliards en moins sur dix ans, comment vous ministre du Budget, vous conciliez ça avec la baisse des déficits que vous avez annoncé ?
R- D'abord il est inimaginable que l'on puisse baisser les impôts, sans baisser le déficit, et la dette.
Q- Cela paraît contradictoire.
R- Non, justement je me permets de vous dire que nous avons fait la démonstration depuis 5 ans, qu'on était capables de le faire, puisque depuis 5 ans nous avons à la fois baissé les impôts, baissé le déficit. Pour vous donner un ordre de grandeur, lorsque monsieur Jospin a quitté le Gouvernement en 2002, c'était à 49 milliards de déficit, on vient de terminer l'année 2006, à 36 milliards, donc en réalité, pour ça, si on veut y arriver, il n'y a pas 36 manières, il y en a une, c'est de tenir la dépense, il ne faut pas gaspiller, et donc c'est pour ça que j'ai lancé des audits qui montrent que dans de nombreux domaines on peut diminuer la dépense tout en améliorant le service public, en utilisant plus Internet, en faisant des gains de productivité, et donc ça maintenant c'est lancé, et les audits d'ailleurs, N. Sarkozy a dit qu'il allait les poursuivre. Et puis deuxièmement il ne faut pas oublier que quand vous faites des baisses d'impôts ciblées, par exemple sur le travail et l'emploi, eh bien comme par hasard, ça ramène plus de consommation, donc plus de TVA, plus de contribuables parce qu'il y a moins de chômeurs, donc plus d'impôts sur le revenu, et donc quand vous baissez les impôts, eh bien vous avez de nouvelles recettes fiscales et de nouvelles activités.
Q- Oui mais en 2002, J. Chirac avait dit qu'il allait baisser les impôts et puis on s'aperçoit que de 2002 à 2007, les prélèvements obligatoires n'ont pas baissé.
R- Non, ça c'est deux, malheureusement deux sujets différents parce que
vous avez les impôts de l'Etat, ça, ça relève du Gouvernement...
Q- C'est toujours la poche des Français.
R- Oui, mais enfin ce ne sont pas les mêmes décideurs. Donc je voudrais quand même rappeler cela, c'est que vous avez les impôts de l'Etat, et les impôts de l'Etat ont baissé, et ça j'en ai fait la démonstration tout au long de la discussion budgétaire, les impôts d'Etat ont baissé puisque J. Chirac a tenu ses engagements. Alors on a un peu moins baissé qu'on ne le souhaitait, mais on a eu un peu moins de croissance.
Q- Il avait dit 30 %.
R- On a baissé de 20 %. Ecoutez 20 % de moins, ça a permis de stimuler la consommation. Par contre c'est vrai les impôts locaux et notamment les impôts des régions socialistes ont augmenté, c'est un débat qu'on a eu, on n'est plus là pour polémiquer là dessus, mais on l'a beaucoup rappelé, c'est vrai que...
Q- Ce n'est pas du aux transferts de compétences ?
R- Non, parce qu'il y en n'a pas eu dans les régions, pour l'essentiel ils ont eu lieu dans les départements.
Q- Ce n'est pas ce que disent les patrons de régions, enfin on ne va pas revenir là dessus.
R- Oui, bien sûr mais enfin moi je l'ai démontré 1 000 fois, les transferts de compétences n'ont quasiment pas concerné les budgets régionaux, par contre alors ils ont augmenté les impôts, y compris d'ailleurs en Poitou Charente, de 16 % je crois, en Poitou Charente, il y a deux ans. 25 % en Ile de France, sans compter Languedoc Roussillon avec monsieur Frêche qui était jusqu'à 70 %, c'est de la folie.
Q- Alors quand N. Sarkozy parle de baisser les impôts, il parle notamment de quasiment supprimer les droits de succession et de permettre d'enlever 50 000 euros de l'impôts sur la fortune si on le
réinvestit, est-ce que ce ne sont pas comme le dit la gauche, ces cadeaux faits aux plus riches ?
R- Non, mais c'est un débat qui me paraît dépassé, enfin on le connaît bien ce débat qui consiste à opposer les gens les uns aux autres. Je trouve que pour ce qui concerne l'ISF, l'idée de dire qu'on défiscalise dès lors qu'on investit dans le capital des entreprises et notamment des PME, c'est rappeler qu'aujourd'hui il y a un problème majeur de financement des PME et il vaut mieux dans ces cas là plutôt que l'argent aille à l'Etat, que l'argent aille dans le capital des entreprises, qui vont créer de l'emploi et sinon qui n'arrivent pas à se financer parce qu'elles ne trouvent pas toujours de banque pour le faire. Et si ça permet de créer de l'emploi, et on est sûr que ça se fera parce que dans tous les pays du monde où on l'a encouragé, comme par hasard les PME se sont développées. Comme on a là encore la possibilité de s'appuyer sur ce qu'on a fait depuis 5 ans, c'est ça tout l'intérêt, qui a créé les conditions pour passer la vitesse supérieure dans de nombreux domaines, c'est ça l'intérêt, on a un record absolu de créations d'entreprises, un million de créées en 5 ans, donc ces entreprises maintenant il faut qu'elles se développent. Et pour qu'elles se développent, il faut qu'elles aient de quoi se financer. Les banques, ça ne suffit pas toujours, tous les patrons
de PME le savent, donc l'idée de réinjecter de l'épargne dans le capital des entreprises, c'est très moderne.
Q- On le disait quand même tout à l'heure à chaque campagne électorale, on promet souvent des baisses d'impôts, mais les Français, eux, ils n'ont pas vraiment l'impression que ça baisse. Comment vous allez convaincre les Français que cette fois-ci c'est vrai ?
R- Attendez d'abord il ne faut pas dire ça, je connais les poncifs dans ce domaine, mais enfin ce n'est pas tout à fait exact, depuis le 1er janvier, vous le savez, les Français ont constaté sur leur tiers provisionnel ou sur le paiement qu'ils font tous les mois lorsqu'ils sont mensualisés, une baisse effective de l'impôt sur le revenu, elle a été votée, décidée, annoncée et ils le voient concrètement. Après on peut toujours dire, c'est trop, ce n'est pas assez, mais enfin ces baisses, elles existent et elles font la différence avec ce qui a pu se passer avant.
Q- Mais comment convaincre les Français que la très grosse baisse des prélèvements qu'annonce N. Sarkozy, 68 milliards, c'est quand même énorme, comment faire comprendre aux Français que c'est vraiment possible ?
R- Alors on peut en faire la démonstration à travers ce que nous avons fait depuis 5 ans, encore une fois, je le répète, on a baissé les impôts et en même temps on a baissé le déficit. Je vous le redis, on était à 49 milliards en 2002, on est aujourd'hui à 36 milliards, c'est encore beaucoup mais ça montre qu'on sait le faire en luttant contre les dépenses publiques improductives et en même temps en ayant en tête que quand on baisse certains impôts ça ramène de l'activité, donc des recettes fiscales.
Q- Mais il ne faudra pas couper dans des dépenses importantes comme l'éducation par exemple ?
R- Mais certainement pas, ce serait une folie. En revanche, on est capable de couper dans les gaspillages. Je vous donne un exemple, l'Etat achète pour 15 milliards d'euros par an d'achats en tout genre, on s'est rendu compte en lançant un audit qu'on peut faire 10 % d'économies, un milliard et demi. Un milliard et demi, c'est la moitié de la baisse qu'on a pu réaliser cette année et donc vous voyez que dans de très très nombreux domaines, on peut faire des économies importantes.
Q- Sur la campagne électorale, on a l'impression qu'elle n'a pas vraiment commencé, on parle plus des renseignements généraux que des programmes, comment vous expliquez ça ?
R- Vous savez, je crois qu'on voit bien aujourd'hui où se situe le problème, et c'est pour cela d'ailleurs que cette semaine sera décisive. Vous avez d'un côté N. Sarkozy dont on peut contester les idées d'ailleurs, enfin c'est normal, c'est la démocratie. Enfin au moins, lui a rassemblé son camp, il a une dynamique, il a un projet, il y a une émission de télévision ce soir où il rencontre des jeunes. Dimanche prochain on va avoir j'espère, du côté de S. Royal après deux mois d'esquives et de silences...
Q- Deux mois d'écoute, elle, elle parle d'écoute, elle ne parle pas d'esquive.
R- Oui, d'accord mais je veux dire, ok pour l'écoute, tout le monde écoute, il faut arrêter de se la jouer là dessus, enfin on est tous des élus, moi à Meaux je passe beaucoup de temps à écouter, à faire des réunions publiques, mais il y a un moment aussi où il faut décider. Et donc j'espère et c'est ça que je veux vous dire, j'espère que S. Royal va sortir de la drôle de guerre, et qu'elle va enfin le 11 février nous dire ce qu'elle promet pour la France, parce que moi ce que je veux dire sur le sujet, c'est que d'une certaine manière, j'en attends beaucoup. Est-ce que S. Royal va le, 11 février prochain dire, désormais je colle mon projet à celui du PS et donc une gauche dure, un peu archéo, à l'inverse de tout ce que font les partis socialistes européens. Je rappelle que monsieur Prodi socialiste italien baisse les impôts, idem pour monsieur Zapatero, espagnol, que monsieur Schroder a fait des réformes de structures, le PS français ne préconise pas du tout ça, ils veulent renationaliser EDF, généraliser les 35 heures. Donc est-ce que madame Royal est sur une logique à gauche toute, je colle au projet du PS ou est-ce qu'elle amorce une sociale démocratie ? Et le 11 février, de ce point vue, son discours est très attendu pour ça parce qu'enfin on va être projet contre projet. Enfin.
Q- Celui qui monte en ce moment dans les sondages, c'est F. Bayrou, est-ce que ça vous inquiète ?
R- Non, je crois que le problème ne se pose pas en ces termes, je pense qu'en réalité, il se nourrit au creux de tout ça. En vérité le vrai débat aujourd'hui comme toujours dans ces cas là, il est entre la gauche et la droite, il est entre N. Sarkozy et madame Royal.
Q- Vous ne croyez pas du tout à l'hypothèse du troisième homme vous ?
R- Non, non, enfin je ne crois pas que ce soit le sujet, je crois qu'aujourd'hui le vrai sujet, c'est de savoir comment S. Royal sort de sa drôle de guerre, remplit la case sur laquelle aujourd'hui elle est en esquive et en attente, sans doute, et sauf que maintenant on se rapproche quand même des échéances.
R- De toute façon dans ce domaine là, la vigilance s'impose et d'ailleurs vous le savez le Gouvernement a déjà réagi puisque D. Bussereau, ministre de l'Agriculture, a saisi l'AFSSA, l'agence de sécurité alimentaire, Agence Sanitaire de Sécurité Alimentaire pour justement lui donner dès à présent son premier diagnostic sur les risques éventuels de contamination et donc voilà on attend ses conclusions dans la journée.
Q- Cela veut dire qu'on pourrait éventuellement, si les indications le précisent relever la garde ?
R- Ecoutez, attendons ce rapport, on verra bien, mais de toute façon, vous le savez, la France est mobilisée depuis plusieurs années maintenant, il y a tout un plan qui a été mis en oeuvre dans ce domaine, en terme notamment d'équipement.
Q- Alors sur la campagne électorale, N. Sarkozy a donc promis des baisses d'impôts, 68 milliards en moins sur dix ans, comment vous ministre du Budget, vous conciliez ça avec la baisse des déficits que vous avez annoncé ?
R- D'abord il est inimaginable que l'on puisse baisser les impôts, sans baisser le déficit, et la dette.
Q- Cela paraît contradictoire.
R- Non, justement je me permets de vous dire que nous avons fait la démonstration depuis 5 ans, qu'on était capables de le faire, puisque depuis 5 ans nous avons à la fois baissé les impôts, baissé le déficit. Pour vous donner un ordre de grandeur, lorsque monsieur Jospin a quitté le Gouvernement en 2002, c'était à 49 milliards de déficit, on vient de terminer l'année 2006, à 36 milliards, donc en réalité, pour ça, si on veut y arriver, il n'y a pas 36 manières, il y en a une, c'est de tenir la dépense, il ne faut pas gaspiller, et donc c'est pour ça que j'ai lancé des audits qui montrent que dans de nombreux domaines on peut diminuer la dépense tout en améliorant le service public, en utilisant plus Internet, en faisant des gains de productivité, et donc ça maintenant c'est lancé, et les audits d'ailleurs, N. Sarkozy a dit qu'il allait les poursuivre. Et puis deuxièmement il ne faut pas oublier que quand vous faites des baisses d'impôts ciblées, par exemple sur le travail et l'emploi, eh bien comme par hasard, ça ramène plus de consommation, donc plus de TVA, plus de contribuables parce qu'il y a moins de chômeurs, donc plus d'impôts sur le revenu, et donc quand vous baissez les impôts, eh bien vous avez de nouvelles recettes fiscales et de nouvelles activités.
Q- Oui mais en 2002, J. Chirac avait dit qu'il allait baisser les impôts et puis on s'aperçoit que de 2002 à 2007, les prélèvements obligatoires n'ont pas baissé.
R- Non, ça c'est deux, malheureusement deux sujets différents parce que
vous avez les impôts de l'Etat, ça, ça relève du Gouvernement...
Q- C'est toujours la poche des Français.
R- Oui, mais enfin ce ne sont pas les mêmes décideurs. Donc je voudrais quand même rappeler cela, c'est que vous avez les impôts de l'Etat, et les impôts de l'Etat ont baissé, et ça j'en ai fait la démonstration tout au long de la discussion budgétaire, les impôts d'Etat ont baissé puisque J. Chirac a tenu ses engagements. Alors on a un peu moins baissé qu'on ne le souhaitait, mais on a eu un peu moins de croissance.
Q- Il avait dit 30 %.
R- On a baissé de 20 %. Ecoutez 20 % de moins, ça a permis de stimuler la consommation. Par contre c'est vrai les impôts locaux et notamment les impôts des régions socialistes ont augmenté, c'est un débat qu'on a eu, on n'est plus là pour polémiquer là dessus, mais on l'a beaucoup rappelé, c'est vrai que...
Q- Ce n'est pas du aux transferts de compétences ?
R- Non, parce qu'il y en n'a pas eu dans les régions, pour l'essentiel ils ont eu lieu dans les départements.
Q- Ce n'est pas ce que disent les patrons de régions, enfin on ne va pas revenir là dessus.
R- Oui, bien sûr mais enfin moi je l'ai démontré 1 000 fois, les transferts de compétences n'ont quasiment pas concerné les budgets régionaux, par contre alors ils ont augmenté les impôts, y compris d'ailleurs en Poitou Charente, de 16 % je crois, en Poitou Charente, il y a deux ans. 25 % en Ile de France, sans compter Languedoc Roussillon avec monsieur Frêche qui était jusqu'à 70 %, c'est de la folie.
Q- Alors quand N. Sarkozy parle de baisser les impôts, il parle notamment de quasiment supprimer les droits de succession et de permettre d'enlever 50 000 euros de l'impôts sur la fortune si on le
réinvestit, est-ce que ce ne sont pas comme le dit la gauche, ces cadeaux faits aux plus riches ?
R- Non, mais c'est un débat qui me paraît dépassé, enfin on le connaît bien ce débat qui consiste à opposer les gens les uns aux autres. Je trouve que pour ce qui concerne l'ISF, l'idée de dire qu'on défiscalise dès lors qu'on investit dans le capital des entreprises et notamment des PME, c'est rappeler qu'aujourd'hui il y a un problème majeur de financement des PME et il vaut mieux dans ces cas là plutôt que l'argent aille à l'Etat, que l'argent aille dans le capital des entreprises, qui vont créer de l'emploi et sinon qui n'arrivent pas à se financer parce qu'elles ne trouvent pas toujours de banque pour le faire. Et si ça permet de créer de l'emploi, et on est sûr que ça se fera parce que dans tous les pays du monde où on l'a encouragé, comme par hasard les PME se sont développées. Comme on a là encore la possibilité de s'appuyer sur ce qu'on a fait depuis 5 ans, c'est ça tout l'intérêt, qui a créé les conditions pour passer la vitesse supérieure dans de nombreux domaines, c'est ça l'intérêt, on a un record absolu de créations d'entreprises, un million de créées en 5 ans, donc ces entreprises maintenant il faut qu'elles se développent. Et pour qu'elles se développent, il faut qu'elles aient de quoi se financer. Les banques, ça ne suffit pas toujours, tous les patrons
de PME le savent, donc l'idée de réinjecter de l'épargne dans le capital des entreprises, c'est très moderne.
Q- On le disait quand même tout à l'heure à chaque campagne électorale, on promet souvent des baisses d'impôts, mais les Français, eux, ils n'ont pas vraiment l'impression que ça baisse. Comment vous allez convaincre les Français que cette fois-ci c'est vrai ?
R- Attendez d'abord il ne faut pas dire ça, je connais les poncifs dans ce domaine, mais enfin ce n'est pas tout à fait exact, depuis le 1er janvier, vous le savez, les Français ont constaté sur leur tiers provisionnel ou sur le paiement qu'ils font tous les mois lorsqu'ils sont mensualisés, une baisse effective de l'impôt sur le revenu, elle a été votée, décidée, annoncée et ils le voient concrètement. Après on peut toujours dire, c'est trop, ce n'est pas assez, mais enfin ces baisses, elles existent et elles font la différence avec ce qui a pu se passer avant.
Q- Mais comment convaincre les Français que la très grosse baisse des prélèvements qu'annonce N. Sarkozy, 68 milliards, c'est quand même énorme, comment faire comprendre aux Français que c'est vraiment possible ?
R- Alors on peut en faire la démonstration à travers ce que nous avons fait depuis 5 ans, encore une fois, je le répète, on a baissé les impôts et en même temps on a baissé le déficit. Je vous le redis, on était à 49 milliards en 2002, on est aujourd'hui à 36 milliards, c'est encore beaucoup mais ça montre qu'on sait le faire en luttant contre les dépenses publiques improductives et en même temps en ayant en tête que quand on baisse certains impôts ça ramène de l'activité, donc des recettes fiscales.
Q- Mais il ne faudra pas couper dans des dépenses importantes comme l'éducation par exemple ?
R- Mais certainement pas, ce serait une folie. En revanche, on est capable de couper dans les gaspillages. Je vous donne un exemple, l'Etat achète pour 15 milliards d'euros par an d'achats en tout genre, on s'est rendu compte en lançant un audit qu'on peut faire 10 % d'économies, un milliard et demi. Un milliard et demi, c'est la moitié de la baisse qu'on a pu réaliser cette année et donc vous voyez que dans de très très nombreux domaines, on peut faire des économies importantes.
Q- Sur la campagne électorale, on a l'impression qu'elle n'a pas vraiment commencé, on parle plus des renseignements généraux que des programmes, comment vous expliquez ça ?
R- Vous savez, je crois qu'on voit bien aujourd'hui où se situe le problème, et c'est pour cela d'ailleurs que cette semaine sera décisive. Vous avez d'un côté N. Sarkozy dont on peut contester les idées d'ailleurs, enfin c'est normal, c'est la démocratie. Enfin au moins, lui a rassemblé son camp, il a une dynamique, il a un projet, il y a une émission de télévision ce soir où il rencontre des jeunes. Dimanche prochain on va avoir j'espère, du côté de S. Royal après deux mois d'esquives et de silences...
Q- Deux mois d'écoute, elle, elle parle d'écoute, elle ne parle pas d'esquive.
R- Oui, d'accord mais je veux dire, ok pour l'écoute, tout le monde écoute, il faut arrêter de se la jouer là dessus, enfin on est tous des élus, moi à Meaux je passe beaucoup de temps à écouter, à faire des réunions publiques, mais il y a un moment aussi où il faut décider. Et donc j'espère et c'est ça que je veux vous dire, j'espère que S. Royal va sortir de la drôle de guerre, et qu'elle va enfin le 11 février nous dire ce qu'elle promet pour la France, parce que moi ce que je veux dire sur le sujet, c'est que d'une certaine manière, j'en attends beaucoup. Est-ce que S. Royal va le, 11 février prochain dire, désormais je colle mon projet à celui du PS et donc une gauche dure, un peu archéo, à l'inverse de tout ce que font les partis socialistes européens. Je rappelle que monsieur Prodi socialiste italien baisse les impôts, idem pour monsieur Zapatero, espagnol, que monsieur Schroder a fait des réformes de structures, le PS français ne préconise pas du tout ça, ils veulent renationaliser EDF, généraliser les 35 heures. Donc est-ce que madame Royal est sur une logique à gauche toute, je colle au projet du PS ou est-ce qu'elle amorce une sociale démocratie ? Et le 11 février, de ce point vue, son discours est très attendu pour ça parce qu'enfin on va être projet contre projet. Enfin.
Q- Celui qui monte en ce moment dans les sondages, c'est F. Bayrou, est-ce que ça vous inquiète ?
R- Non, je crois que le problème ne se pose pas en ces termes, je pense qu'en réalité, il se nourrit au creux de tout ça. En vérité le vrai débat aujourd'hui comme toujours dans ces cas là, il est entre la gauche et la droite, il est entre N. Sarkozy et madame Royal.
Q- Vous ne croyez pas du tout à l'hypothèse du troisième homme vous ?
R- Non, non, enfin je ne crois pas que ce soit le sujet, je crois qu'aujourd'hui le vrai sujet, c'est de savoir comment S. Royal sort de sa drôle de guerre, remplit la case sur laquelle aujourd'hui elle est en esquive et en attente, sans doute, et sauf que maintenant on se rapproche quand même des échéances.