Texte intégral
évoquer ce qui se passe dans le football italien après la décision du gouvernement, à Rome, d'interdire le public dans les stades de foot qui ne respectent pas les mesures de sécurité et ça veut dire que c'est beaucoup de stades... [Une correspondance à Rome]. J.-F. Lamour, vous venez de l'entendre, beaucoup de matchs pourraient se dérouler à huis clos. A votre avis, c'est tenable cette décision ?
R- En tout cas, le gouvernement italien prend ses responsabilités, face, on le voit, vous l'avez entendu d'ailleurs, vous avez entendu monsieur Matarrese, avec cette expression, ce " football business ", qui n'a pas pris les mesures nécessaires, en particulier d'organisation interne au sein du stade, pour séparer les groupes de supporters, ce qui est fait en France, vous savez, avec ces grands filets qui séparent un groupe de supporters d'un autre. Je crois que c'était des mesures qu'il fallait
prendre. Il faut maintenant travailler en dehors des stades, avec des interdits de stade qui vont Q- Vous êtes ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Vie associative. On va parler du dopage, en marge de la Conférence internationale qui se déroule en ce moment à Paris... On va également pointer au commissariat, comme nous le faisons maintenant en France. Ce sont les lois qui ont été votées par notre gouvernement, par le ministre de l'Intérieur N. Sarkozy, auquel j'ai apporté mon soutien dans cette démarche d'éradication d'un certain nombre de pseudo supporters, car ce ne sont pas des supporters, ce sont des gens qui viennent ici, non pas pour accompagner leur équipe mais pour simplement en découdre avec d'autres pseudo supporters.
Q- Tous les stades, en France, sont conformes à cette norme de sécurité ?
R- Oui, bien évidemment, tous les stades bénéficient de places assises, premièrement, et deuxièmement, d'espaces qui sont protégés du reste du stade pour accueillir des supporters des équipes adverses. Mais enfin, vous imaginez, quand on dit ça et quand on compare un match de football avec un match de rugby, où, pour le match de rugby vous avez des supporters mêlés, qui se serrent la main...
Q- Oui, c'est la fête.
R- ... à la fin du match. Je crois que le football a vraiment un problème et je pense que les supporters, et j'espère que M. Platini, j'en suis même convaincu...
Q- ...Le nouveau président de l'UEFA...
R- ... A la tête de l'UEFA, va se poser les bonnes questions et va faire en sorte de retrouver cette sérénité. On ne peut pas continuer comme ça. Là, bien sûr, ces mesures vont être fortes, comme elles le sont en France, comme elles l'ont été en Angleterre. Je crois qu'il faut retrouver un esprit sportif.
[Intermède : page infos pratiques]
Q- Avec nous, le ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Vie associative, J.-F. Lamour. On a l'impression qu'en matière de dopage, il y a d'un côté les beaux discours officiels et puis, de l'autre, la réalité. Qu'est-ce que la Convention de l'Unesco, discutée en ce moment à Paris, change, concrètement, dans la lutte contre le dopage ?
R- Vous avez raison, si on se limitait simplement à deux jours de discussions entre pays qui ont ratifié la convention... Convention, il faut préciser les choses, qui permet d'appliquer le code mondial antidopage, pour nous les Etats et les Gouvernements. Les Fédérations internationales, le Comité international olympique, l'ont fait de leur côté depuis 2003, ils appliquent déjà le code. Le code, c'est une sorte de texte de référence qui permet d'appliquer les mêmes sanctions, pour les mêmes produits, pour les mêmes sports, et cela, partout dans le monde, c'est-à-dire qu'un sportif, où qu'il soit dans le monde, il va être soumis exactement aux mêmes procédures de contrôle et aux mêmes sanctions, avec un peu d'adaptabilité en fonction des cas, mais c'est un peu la norme. Les fédérations pouvaient le faire, les Etats ne pouvaient pas le faire car le code n'a pas de statut juridique particulier, nous le faisons maintenant au travers de cette fameuse convention internationale. Et là, les pays qui ont ratifié, dont la France, on est maintenant plus de 40 pays, se rencontrent pour voir comment ils vont suivre cette application du code et surtout faire en sorte que tous les pays l'appliquent, parce que, aujourd'hui nous ne sommes que 40 mais il va falloir que tous les pays l'appliquent.
Q- C'est bien la question : 45 ! Est-ce qu'il y a des pays, aujourd'hui, qui freinent ?
R- Non, qui ne freinent pas particulièrement mais qui prennent leur temps pour ratifier la convention. Alors, je vais vous donner un exemple, puisque vous dites que l'on parle trop, eh bien je vais vous donner un exemple comme quoi on agit : en novembre prochain, lors de la conférence mondiale de lutte antidopage à Madrid, nous allons décider que tous les pays qui n'auront pas ratifié le code ne pourront pas, ni se présenter à une candidature pour organiser un événement mondial - je pense à un championnat du monde, voire les jeux - ni inscrire leurs équipes à ces mêmes compétitions. Donc, vous le voyez, il y a une prise de responsabilité commune, mouvements sportifs d'un côté, gouvernements de l'autre, pour que ce texte de référence, cette procédure de contrôle efficace puisse être appliquée.
Q- Bon, alors, vous me donniez un exemple, moi je vais vous en donner un autre : l'exemple de F. Landis, évidemment, vainqueur du Tour de France 2006, dans les urines duquel on a retrouvé des produits dopants. On est six mois après la course, on ne lui a toujours pas retiré son titre.
R- Non, ce sont les procédures américaines. L'Agence américaine de lutte contre le dopage, l'USADA, a établi une forme de procédure, qui prend du temps, je le reconnais bien volontiers, trop de temps, ce n'est pas de la mauvaise volonté de leur part, mais la judiciarisation de la société américaine fait que l'USADA est très prudente dans la gestion d'un dossier comme celui-là et je pense que l'audition de monsieur Landis aura lieu au mois de mars, d'ailleurs nous serons impliqués puisque le laboratoire français, je vous le rappelle, est celui qui a découvert la testostérone dans les urines de ce coureur. Mais, au travers de cet exemple - très rapidement, ça me paraît important - voilà, je crois, un des modes d'intervention de ceux qui veulent absolument que le dopage soit institutionnalisé dans le sport, qu'il soit en quelque sorte légalisé. Moi, je suis convaincu aujourd'hui qu'il y a une frange de sportifs et leur entourage, qui ont décidé d'imposer le dopage dans le sport. Alors, ils vont utiliser tous les moyens : déstabilisation, défense de faire pour les athlètes qui ont été dopés, donc ils vont utiliser, vraiment, toutes les arguties possibles...
Q- Justement, les moyens sont énormes, les moyens de l'argent, les moyens d'Etats, parfois, quels moyens ?
R- Eh bien nous, nous organisons, c'est l'Agence mondiale antidopage qui
a un budget de 23 millions de dollars, basée à Montréal et à Lausanne...
Q- C'est suffisant ?
R- Et si ce n'est pas suffisant, on rajoutera, ce n'est pas un problème, car nous sommes maintenant décidés à lutter contre ce type de comportement. Par exemple, l'Agence mondiale antidopage va aider l'USADA à préparer cette audition, à faire valoir un certain nombre d'éléments et de paramètres, comme d'ailleurs le sportif a droit, lui, de défendre son cas, c'est tout à fait normal, mais c'est effectivement, là, on le voit bien, défense contre défense.
Q- J.-F. Lamour, un dernier petit mot : on parle souvent du cannabis comme produit dopant. Est-ce que ce n'est pas un autre problème ?
R- Ça fait partie. Il faut savoir que le cannabis est recherché uniquement sur des tests que l'on appelle "en compétition", pas hors compétition. Vous évoquez une forme de drogue sociale. La lutte contre le dopage, c'est trois principes : préservation de la santé du sportif, amélioration de
sa performance et exemplarité du sportif. Le CIO, l'Agence mondiale antidopage, ont fait valoir, et je suis d'accord avec eux, que le cannabis fait partie de ces éléments qui peuvent mettre à mal l'exemplarité du parcours d'un sportif de haut niveau, donc effectivement, le cannabis, comme d'autres drogues sociales, je pense entre autres à la cocaïne, font partie de la liste des produits interdits, et c'est très bien comme ça.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 8 février 2007
R- En tout cas, le gouvernement italien prend ses responsabilités, face, on le voit, vous l'avez entendu d'ailleurs, vous avez entendu monsieur Matarrese, avec cette expression, ce " football business ", qui n'a pas pris les mesures nécessaires, en particulier d'organisation interne au sein du stade, pour séparer les groupes de supporters, ce qui est fait en France, vous savez, avec ces grands filets qui séparent un groupe de supporters d'un autre. Je crois que c'était des mesures qu'il fallait
prendre. Il faut maintenant travailler en dehors des stades, avec des interdits de stade qui vont Q- Vous êtes ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Vie associative. On va parler du dopage, en marge de la Conférence internationale qui se déroule en ce moment à Paris... On va également pointer au commissariat, comme nous le faisons maintenant en France. Ce sont les lois qui ont été votées par notre gouvernement, par le ministre de l'Intérieur N. Sarkozy, auquel j'ai apporté mon soutien dans cette démarche d'éradication d'un certain nombre de pseudo supporters, car ce ne sont pas des supporters, ce sont des gens qui viennent ici, non pas pour accompagner leur équipe mais pour simplement en découdre avec d'autres pseudo supporters.
Q- Tous les stades, en France, sont conformes à cette norme de sécurité ?
R- Oui, bien évidemment, tous les stades bénéficient de places assises, premièrement, et deuxièmement, d'espaces qui sont protégés du reste du stade pour accueillir des supporters des équipes adverses. Mais enfin, vous imaginez, quand on dit ça et quand on compare un match de football avec un match de rugby, où, pour le match de rugby vous avez des supporters mêlés, qui se serrent la main...
Q- Oui, c'est la fête.
R- ... à la fin du match. Je crois que le football a vraiment un problème et je pense que les supporters, et j'espère que M. Platini, j'en suis même convaincu...
Q- ...Le nouveau président de l'UEFA...
R- ... A la tête de l'UEFA, va se poser les bonnes questions et va faire en sorte de retrouver cette sérénité. On ne peut pas continuer comme ça. Là, bien sûr, ces mesures vont être fortes, comme elles le sont en France, comme elles l'ont été en Angleterre. Je crois qu'il faut retrouver un esprit sportif.
[Intermède : page infos pratiques]
Q- Avec nous, le ministre de la Jeunesse, des Sports, de la Vie associative, J.-F. Lamour. On a l'impression qu'en matière de dopage, il y a d'un côté les beaux discours officiels et puis, de l'autre, la réalité. Qu'est-ce que la Convention de l'Unesco, discutée en ce moment à Paris, change, concrètement, dans la lutte contre le dopage ?
R- Vous avez raison, si on se limitait simplement à deux jours de discussions entre pays qui ont ratifié la convention... Convention, il faut préciser les choses, qui permet d'appliquer le code mondial antidopage, pour nous les Etats et les Gouvernements. Les Fédérations internationales, le Comité international olympique, l'ont fait de leur côté depuis 2003, ils appliquent déjà le code. Le code, c'est une sorte de texte de référence qui permet d'appliquer les mêmes sanctions, pour les mêmes produits, pour les mêmes sports, et cela, partout dans le monde, c'est-à-dire qu'un sportif, où qu'il soit dans le monde, il va être soumis exactement aux mêmes procédures de contrôle et aux mêmes sanctions, avec un peu d'adaptabilité en fonction des cas, mais c'est un peu la norme. Les fédérations pouvaient le faire, les Etats ne pouvaient pas le faire car le code n'a pas de statut juridique particulier, nous le faisons maintenant au travers de cette fameuse convention internationale. Et là, les pays qui ont ratifié, dont la France, on est maintenant plus de 40 pays, se rencontrent pour voir comment ils vont suivre cette application du code et surtout faire en sorte que tous les pays l'appliquent, parce que, aujourd'hui nous ne sommes que 40 mais il va falloir que tous les pays l'appliquent.
Q- C'est bien la question : 45 ! Est-ce qu'il y a des pays, aujourd'hui, qui freinent ?
R- Non, qui ne freinent pas particulièrement mais qui prennent leur temps pour ratifier la convention. Alors, je vais vous donner un exemple, puisque vous dites que l'on parle trop, eh bien je vais vous donner un exemple comme quoi on agit : en novembre prochain, lors de la conférence mondiale de lutte antidopage à Madrid, nous allons décider que tous les pays qui n'auront pas ratifié le code ne pourront pas, ni se présenter à une candidature pour organiser un événement mondial - je pense à un championnat du monde, voire les jeux - ni inscrire leurs équipes à ces mêmes compétitions. Donc, vous le voyez, il y a une prise de responsabilité commune, mouvements sportifs d'un côté, gouvernements de l'autre, pour que ce texte de référence, cette procédure de contrôle efficace puisse être appliquée.
Q- Bon, alors, vous me donniez un exemple, moi je vais vous en donner un autre : l'exemple de F. Landis, évidemment, vainqueur du Tour de France 2006, dans les urines duquel on a retrouvé des produits dopants. On est six mois après la course, on ne lui a toujours pas retiré son titre.
R- Non, ce sont les procédures américaines. L'Agence américaine de lutte contre le dopage, l'USADA, a établi une forme de procédure, qui prend du temps, je le reconnais bien volontiers, trop de temps, ce n'est pas de la mauvaise volonté de leur part, mais la judiciarisation de la société américaine fait que l'USADA est très prudente dans la gestion d'un dossier comme celui-là et je pense que l'audition de monsieur Landis aura lieu au mois de mars, d'ailleurs nous serons impliqués puisque le laboratoire français, je vous le rappelle, est celui qui a découvert la testostérone dans les urines de ce coureur. Mais, au travers de cet exemple - très rapidement, ça me paraît important - voilà, je crois, un des modes d'intervention de ceux qui veulent absolument que le dopage soit institutionnalisé dans le sport, qu'il soit en quelque sorte légalisé. Moi, je suis convaincu aujourd'hui qu'il y a une frange de sportifs et leur entourage, qui ont décidé d'imposer le dopage dans le sport. Alors, ils vont utiliser tous les moyens : déstabilisation, défense de faire pour les athlètes qui ont été dopés, donc ils vont utiliser, vraiment, toutes les arguties possibles...
Q- Justement, les moyens sont énormes, les moyens de l'argent, les moyens d'Etats, parfois, quels moyens ?
R- Eh bien nous, nous organisons, c'est l'Agence mondiale antidopage qui
a un budget de 23 millions de dollars, basée à Montréal et à Lausanne...
Q- C'est suffisant ?
R- Et si ce n'est pas suffisant, on rajoutera, ce n'est pas un problème, car nous sommes maintenant décidés à lutter contre ce type de comportement. Par exemple, l'Agence mondiale antidopage va aider l'USADA à préparer cette audition, à faire valoir un certain nombre d'éléments et de paramètres, comme d'ailleurs le sportif a droit, lui, de défendre son cas, c'est tout à fait normal, mais c'est effectivement, là, on le voit bien, défense contre défense.
Q- J.-F. Lamour, un dernier petit mot : on parle souvent du cannabis comme produit dopant. Est-ce que ce n'est pas un autre problème ?
R- Ça fait partie. Il faut savoir que le cannabis est recherché uniquement sur des tests que l'on appelle "en compétition", pas hors compétition. Vous évoquez une forme de drogue sociale. La lutte contre le dopage, c'est trois principes : préservation de la santé du sportif, amélioration de
sa performance et exemplarité du sportif. Le CIO, l'Agence mondiale antidopage, ont fait valoir, et je suis d'accord avec eux, que le cannabis fait partie de ces éléments qui peuvent mettre à mal l'exemplarité du parcours d'un sportif de haut niveau, donc effectivement, le cannabis, comme d'autres drogues sociales, je pense entre autres à la cocaïne, font partie de la liste des produits interdits, et c'est très bien comme ça.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 8 février 2007