Texte intégral
Q- Il y a cinq ans, le candidat de votre parti J. Saint-Josse avait fait plus de 4 % de voix à la présidentielle, il avait obtenu plus de 900 signatures et vous, on a l'impression que ça patine. Les sondages vous donnent à peu près 1 %, les signatures, vous avez du mal à les obtenir. Comment vous expliquez que la mayonnaise ne prenne pas ?
R- Si la mayonnaise prend, on sent bien sur le terrain qu'il y a quelque chose qui se passe. Vous parliez des sondages, vous savez, les sondages se trompent toujours donc on verra ce qui se passera, c'est aux Français de décider le 22 avril.
Q- C'est quand même mieux quand ils sont bons que quand ils sont mauvais.
R- Mais moi je ne m'occupe pas des sondages, vous savez, il y en a qui s'y sont vus grâce aux sondages, et ils sont à la retraite maintenant sur l'île de Ré. Donc non moi...
Q- Vous pensez à L. Jospin ?
R- Par exemple. Non, au niveau des signatures, c'est vrai que c'est plus difficile, mais je suis raisonnablement optimiste. Il y a des pressions exercées par l'UMP, par le PS sur les maires des petites communes justement pour ne pas qu'ils donnent leur parrainage aux autres.
Q- Alors quel genre de pressions ?
R- Les pressions s'exercent à la fois sur les subventions, sur le montage de dossier, l'ingénierie technique auprès des petites communes qui ont besoin justement...
Q- Sinon concrètement, qu'est-ce qu'on dit aux maires des petites communes, on leur dit, si vous donnez votre signature à quelqu'un d'autre, on ne vous aidera plus.
R- Plus de subvention, on ne vous aidera plus à monter vos dossiers, vous vous débrouillerez pour tout ça et puis attention aux prochaines municipales. Alors il y a une trouille qui s'est installée chez les maires des petites communes, mais moi je suis un candidat libre, j'appelle tous les maires libres de ce pays à nous soutenir, à nous donner leur parrainage.
Q- Si jamais vous n'aviez pas ces parrainages, qu'est-ce que vous feriez ?
R- Vous savez aux élections législatives, il n'y a pas besoin de parrainage pour être candidat, donc on sera candidat partout et puis moi, je n'imagine pas que les 1 300 000 électeurs qui avaient voté J. Saint-Josse et CPNT en 2002 ne puissent pas avoir de représentants. Il est évident qu'il y aurait une réaction et elle s'exercerait notamment aux législatives.
Q- Mais s'il n'y avait pas les signatures, vous appelleriez à voter pour qui dès le premier tour ?
R- Non, mais vous savez, moi les voix ne m'appartiennent pas, de toute façon, mais je pense que chacun réagira comme il le sent.
Q- Alors ce que vous n'aimez pas, c'est qu'on dise que vous êtes le candidat des chasseurs, pourquoi ?
R- Non, ce n'est pas que je n'aime pas ça, c'est que je demande simplement à ce qu'on ne me réduise pas à cette image là, je suis chasseur, la chasse fait partie de mon programme. Je le revendique, je l'assume et j'en suis fier, mais en même temps je suis aussi le porte parole de la ruralité. Moi, j'ai des tas de choses à dire en matière d'aménagement du territoire, en matière d'écologie, en matière de développement économique. Donc ne me réduisons pas à cette image là. Et vous savez N. Sarkozy fait trois joggings par semaine, est-ce qu'on l'appelle le candidat des joggeurs ? Non, donc moi je demande un peu de respect aussi.
Q- Non mais dans le mot UMP, il n'y a pas jogging alors que chez vous
il y a chasse.
R- Oui mais vous savez la chasse, c'est 23 000 emplois, c'est 14 milliards d'euros par an dépensés par les chasseurs dans le circuit économique, ce sont deux milliards d'euros par an payés en taxe à l'Etat. Donc c'est quand même important, il ne faut pas l'oublier.
Q- Est-ce que le risque quand on défend les campagnes, ce n'est pas d'opposer les villes et les campagnes ?
R- Si tout à fait, c'est vrai qu'on a toujours cette impression là parce qu'on nous réduit à cette image là. Mais vous savez moi mon combat dans cette campagne, c'est un combat d'équilibre, c'est de revendiquer un nouvel aménagement du territoire beaucoup plus respectueux de la ruralité. Ce ne sont pas les jacqueries, ce ne sont pas les campagnes qui montent à l'assaut des villes, c'est simplement une volonté de rééquilibrage.
Q- Vous dites quand même qu'on en fait trop pour les banlieues, pas assez pour les campagnes ?
R- Ce n'est pas forcément trop pour les banlieues, ce n'est pas assez pour les campagnes. La galère, elle existe aussi dans les zones rurales. Moi je demande simplement à ce qu'on rééquilibre tout ça. Mais vous savez la ruralité c'est 20 % des Français, c'est 15 millions de Français, eux aussi ont droit à leur part de progrès de développement. On en a marre d'être des laissés pour compte des grandes politiques publiques françaises.
Q- Comment est-ce que vous vous situez par rapport aux candidats écologistes ?
R- Moi je me situe simplement comme un vrai écologiste, un écologiste qui agit, pas un contemplatif qui fonctionne à grands coups d'anathèmes ou de grandes leçons.
Q- Qui sont les contemplatifs d'après vous ?
R- Vous savez ce sont les Verts...
Q- Des noms ?
R- C'est N. Hulot, voilà, vous en avez quelques-uns mais il y en a quelques autres aussi. Si vous voulez...
Q- Justement à propos de N. Hulot, vous avez refusé de signer le pacte écologique, pourquoi ?
R- J'ai refusé parce que ce sont les vieilles recettes, on nous sort...Tout ça pour ça ! Je veux dire c'est une grande déception malgré tout. On nous sort les mêmes recettes utilisées depuis 25 ans. Or si l'environnement va plus mal aujourd'hui qu'il y a 25 ans, c'est qu'elles ne marchent pas. Donc on passe à autre chose. Sa première grande idée, c'était de créer un ministère, la carrière avant la planète, ça suffit un petit peu tout ça. Moi, ce que je demande c'est une écologie d'équilibre qui va respecter l'homme et ses activités en milieu rural notamment, mais qui va aussi être une politique incitative, pas une politique qui fonctionne à coup de taxes, à coup d'impôts, à coup de sanctions. Une écologie...
Q- Incitation à quoi alors ?
R- Incitation à se comporter propre, à utiliser des matériaux propres, et pour ça encore faudrait-il qu'on donne les moyens aux gens. Moi aujourd'hui vous savez j'utilise une voiture, qui roule au diesel, je suis montré du doigt à cause de ça, mais j'habite en montagne, il n'y a pas de transport public, il n'y a pas de train, il n'y a pas de bus, je n'ai que la voiture. Alors moi je veux bien rouler propre, mais une voiture propre, elle coûte 20 % plus cher qu'une voiture normale, du biocarburant on n'en trouve nulle part, alors qu'on agisse plutôt là dessus. Mais moi je propose par exemple une chose, c'est que tous les gouvernants, ces grands messieurs de l'écologie qui donnent des leçons à tout le monde, qu'ils l'appliquent à eux mêmes. Et moi je demande par exemple à ce que l'Etat dote le parc automobile, de l'Etat justement, en voitures propres, en voitures électriques au lieu de rouler en grande limousine, ce serait plus intéressant.
Q- Hier il y avait une manifestation dans la fonction publique, vous, vous êtes pour plus de services publics dans les campagnes, autrement dit vous êtes contre la suppression du nombre de postes de fonctionnaires ?
R- Non, la question, elle ne se situe pas là. La question se situe sur le fait que je revendique qu'il y ait la présence des services publics dans toutes les zones rurales de France parce que c'est un élément structurant de notre société, de notre pays, et de notre territoire. Donc je ne demande pas plus de fonctionnaires, ou moins de fonctionnaires, je demande qu'on les utilise mieux et qu'on en assure la présence partout. Au lieu de gonfler les ministères et les grandes administrations de personnels à outrance, eh bien qu'on déplace dans les zones rurales. Par exemple que l'on mette les énarques dans les petits bureaux de poste ou dans les petites gares, dans les zones rurales, ce sera plus intelligent.
Q- Franchement, est-ce que c'est là qu'ils seraient le mieux employés compte tenu de ce qu'ils savent faire ?
R- Ecoutez au moins ils apprendraient la vraie vie, donc ce serait déjà pas mal. Ils se rendraient compte un petit peu du quotidien.
Q- Votre programme, est-ce que vous l'avez chiffré ? Combien ça va coûter ?
R- Non, mais vous savez la question, elle ne se situe pas là, elle se situe sur une question de choix politique, est-ce qu'on se donne les moyens de faire ce choix politique ?
Q- Il faut quand même savoir qui va payer et combien, non ?
R- Ecoutez, je laisse le soin au ministère des Finances d'analyser cette question là. mais est-ce que dans toutes les promesses que font Sarkozy, Royal et les autres, est-ce que tout est chiffré ? Je ne pense pas. C'est une question de conviction, une question de choix politique.
Q- Sur le fond quand même, continuons à parler un petit peu d'argent, est-ce que compte tenu de ce que vous proposez, vous dites, qu'il faudra augmenter les impôts ?
R- Non. Non, c'est simplement une meilleure utilisation des impôts. Vous savez les impôts servent à payer les équipements publics aussi, beaucoup de gens râlent parce qu'on paie des impôts, qu'on en paie trop, pas assez, sur toutes ces questions là. La vraie question c'est de savoir à quoi sont-ils utilisés ? Alors il serait temps d'arrêter de les utiliser n'importe comment et de les concentrer sur les zones urbaines uniquement. Il serait temps d'assurer une distribution juste sur tout le territoire.
Q- Mais vous ne réclamez pas de baisse d'impôt ?
R- Si elles peuvent permettre justement d'assurer un meilleur service, oui.
Q- Sur des problèmes qui ne concernent pas directement la campagne, est-ce que vous avez là aussi des positions, par exemple sur le problème des sans abri, qu'est-ce que vous proposez ?
R- Je crois qu'il faudrait une meilleure approche sociale, une meilleure approche d'équipement, on revient toujours à une question d'aménagement aussi de nos territoires ou de nos zones urbaines. Il faudrait développer une nouvelle politique de logement, de construction de logement. Tout le monde le réclame, tout le monde vient faire des grandes promesses parce qu'il y a eu la question de Don Quichotte ici en ce moment, mais dès que c'est en discussion à l'Assemblée nationale tout le monde est d'accord pour des logements sociaux, mais chez les autres, pas chez soi. Alors qu'on arrive un petit peu à développer tout
ça.
Q- Et sur la question des sans papiers ? Qu'est-ce que vous proposez ?
R- Sur la question des sans papiers vous savez, on est régulier ou irrégulier, on est en situation légale ou illégale. Si on est en situation illégale, on ne reste pas.
Q- Admettons que vous ayez les signatures, ce qui est possible évidemment...
R- C'est ce qui va arriver de toute façon, ça rentre tous les jours, donc je suis raisonnablement optimiste.
Q- Alors si vous êtes au premier tour, pour qui est-ce que vous
appellerez à voter pour le second tour ?
R- Déjà pour moi si j'y suis, donc ce sera...
Q- Admettons que vous n'y soyez pas, pour qui est-ce que vous appelez à voter ?
R- Si je n'y suis pas, vous savez la loi impose uniquement deux finalistes au deuxième tour de la présidentielle, il n'y a pas de triangulaire, il n'y a pas de troisième homme. Le troisième homme vaut autant que le 17ème parce qu'on entend parler beaucoup de troisième homme en ce moment, moi simplement mes revendications prioritaires seront connues par les deux finalistes, à eux de se positionner par rapport à nos revendications, nos instances décideront alors s'il y a lieu de donner
une consigne ou de ne pas en donner. Mais le jeu est ouvert, la discussion est ouverte, avec tout le monde et on verra ce qui arrivera.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 février 2007
R- Si la mayonnaise prend, on sent bien sur le terrain qu'il y a quelque chose qui se passe. Vous parliez des sondages, vous savez, les sondages se trompent toujours donc on verra ce qui se passera, c'est aux Français de décider le 22 avril.
Q- C'est quand même mieux quand ils sont bons que quand ils sont mauvais.
R- Mais moi je ne m'occupe pas des sondages, vous savez, il y en a qui s'y sont vus grâce aux sondages, et ils sont à la retraite maintenant sur l'île de Ré. Donc non moi...
Q- Vous pensez à L. Jospin ?
R- Par exemple. Non, au niveau des signatures, c'est vrai que c'est plus difficile, mais je suis raisonnablement optimiste. Il y a des pressions exercées par l'UMP, par le PS sur les maires des petites communes justement pour ne pas qu'ils donnent leur parrainage aux autres.
Q- Alors quel genre de pressions ?
R- Les pressions s'exercent à la fois sur les subventions, sur le montage de dossier, l'ingénierie technique auprès des petites communes qui ont besoin justement...
Q- Sinon concrètement, qu'est-ce qu'on dit aux maires des petites communes, on leur dit, si vous donnez votre signature à quelqu'un d'autre, on ne vous aidera plus.
R- Plus de subvention, on ne vous aidera plus à monter vos dossiers, vous vous débrouillerez pour tout ça et puis attention aux prochaines municipales. Alors il y a une trouille qui s'est installée chez les maires des petites communes, mais moi je suis un candidat libre, j'appelle tous les maires libres de ce pays à nous soutenir, à nous donner leur parrainage.
Q- Si jamais vous n'aviez pas ces parrainages, qu'est-ce que vous feriez ?
R- Vous savez aux élections législatives, il n'y a pas besoin de parrainage pour être candidat, donc on sera candidat partout et puis moi, je n'imagine pas que les 1 300 000 électeurs qui avaient voté J. Saint-Josse et CPNT en 2002 ne puissent pas avoir de représentants. Il est évident qu'il y aurait une réaction et elle s'exercerait notamment aux législatives.
Q- Mais s'il n'y avait pas les signatures, vous appelleriez à voter pour qui dès le premier tour ?
R- Non, mais vous savez, moi les voix ne m'appartiennent pas, de toute façon, mais je pense que chacun réagira comme il le sent.
Q- Alors ce que vous n'aimez pas, c'est qu'on dise que vous êtes le candidat des chasseurs, pourquoi ?
R- Non, ce n'est pas que je n'aime pas ça, c'est que je demande simplement à ce qu'on ne me réduise pas à cette image là, je suis chasseur, la chasse fait partie de mon programme. Je le revendique, je l'assume et j'en suis fier, mais en même temps je suis aussi le porte parole de la ruralité. Moi, j'ai des tas de choses à dire en matière d'aménagement du territoire, en matière d'écologie, en matière de développement économique. Donc ne me réduisons pas à cette image là. Et vous savez N. Sarkozy fait trois joggings par semaine, est-ce qu'on l'appelle le candidat des joggeurs ? Non, donc moi je demande un peu de respect aussi.
Q- Non mais dans le mot UMP, il n'y a pas jogging alors que chez vous
il y a chasse.
R- Oui mais vous savez la chasse, c'est 23 000 emplois, c'est 14 milliards d'euros par an dépensés par les chasseurs dans le circuit économique, ce sont deux milliards d'euros par an payés en taxe à l'Etat. Donc c'est quand même important, il ne faut pas l'oublier.
Q- Est-ce que le risque quand on défend les campagnes, ce n'est pas d'opposer les villes et les campagnes ?
R- Si tout à fait, c'est vrai qu'on a toujours cette impression là parce qu'on nous réduit à cette image là. Mais vous savez moi mon combat dans cette campagne, c'est un combat d'équilibre, c'est de revendiquer un nouvel aménagement du territoire beaucoup plus respectueux de la ruralité. Ce ne sont pas les jacqueries, ce ne sont pas les campagnes qui montent à l'assaut des villes, c'est simplement une volonté de rééquilibrage.
Q- Vous dites quand même qu'on en fait trop pour les banlieues, pas assez pour les campagnes ?
R- Ce n'est pas forcément trop pour les banlieues, ce n'est pas assez pour les campagnes. La galère, elle existe aussi dans les zones rurales. Moi je demande simplement à ce qu'on rééquilibre tout ça. Mais vous savez la ruralité c'est 20 % des Français, c'est 15 millions de Français, eux aussi ont droit à leur part de progrès de développement. On en a marre d'être des laissés pour compte des grandes politiques publiques françaises.
Q- Comment est-ce que vous vous situez par rapport aux candidats écologistes ?
R- Moi je me situe simplement comme un vrai écologiste, un écologiste qui agit, pas un contemplatif qui fonctionne à grands coups d'anathèmes ou de grandes leçons.
Q- Qui sont les contemplatifs d'après vous ?
R- Vous savez ce sont les Verts...
Q- Des noms ?
R- C'est N. Hulot, voilà, vous en avez quelques-uns mais il y en a quelques autres aussi. Si vous voulez...
Q- Justement à propos de N. Hulot, vous avez refusé de signer le pacte écologique, pourquoi ?
R- J'ai refusé parce que ce sont les vieilles recettes, on nous sort...Tout ça pour ça ! Je veux dire c'est une grande déception malgré tout. On nous sort les mêmes recettes utilisées depuis 25 ans. Or si l'environnement va plus mal aujourd'hui qu'il y a 25 ans, c'est qu'elles ne marchent pas. Donc on passe à autre chose. Sa première grande idée, c'était de créer un ministère, la carrière avant la planète, ça suffit un petit peu tout ça. Moi, ce que je demande c'est une écologie d'équilibre qui va respecter l'homme et ses activités en milieu rural notamment, mais qui va aussi être une politique incitative, pas une politique qui fonctionne à coup de taxes, à coup d'impôts, à coup de sanctions. Une écologie...
Q- Incitation à quoi alors ?
R- Incitation à se comporter propre, à utiliser des matériaux propres, et pour ça encore faudrait-il qu'on donne les moyens aux gens. Moi aujourd'hui vous savez j'utilise une voiture, qui roule au diesel, je suis montré du doigt à cause de ça, mais j'habite en montagne, il n'y a pas de transport public, il n'y a pas de train, il n'y a pas de bus, je n'ai que la voiture. Alors moi je veux bien rouler propre, mais une voiture propre, elle coûte 20 % plus cher qu'une voiture normale, du biocarburant on n'en trouve nulle part, alors qu'on agisse plutôt là dessus. Mais moi je propose par exemple une chose, c'est que tous les gouvernants, ces grands messieurs de l'écologie qui donnent des leçons à tout le monde, qu'ils l'appliquent à eux mêmes. Et moi je demande par exemple à ce que l'Etat dote le parc automobile, de l'Etat justement, en voitures propres, en voitures électriques au lieu de rouler en grande limousine, ce serait plus intéressant.
Q- Hier il y avait une manifestation dans la fonction publique, vous, vous êtes pour plus de services publics dans les campagnes, autrement dit vous êtes contre la suppression du nombre de postes de fonctionnaires ?
R- Non, la question, elle ne se situe pas là. La question se situe sur le fait que je revendique qu'il y ait la présence des services publics dans toutes les zones rurales de France parce que c'est un élément structurant de notre société, de notre pays, et de notre territoire. Donc je ne demande pas plus de fonctionnaires, ou moins de fonctionnaires, je demande qu'on les utilise mieux et qu'on en assure la présence partout. Au lieu de gonfler les ministères et les grandes administrations de personnels à outrance, eh bien qu'on déplace dans les zones rurales. Par exemple que l'on mette les énarques dans les petits bureaux de poste ou dans les petites gares, dans les zones rurales, ce sera plus intelligent.
Q- Franchement, est-ce que c'est là qu'ils seraient le mieux employés compte tenu de ce qu'ils savent faire ?
R- Ecoutez au moins ils apprendraient la vraie vie, donc ce serait déjà pas mal. Ils se rendraient compte un petit peu du quotidien.
Q- Votre programme, est-ce que vous l'avez chiffré ? Combien ça va coûter ?
R- Non, mais vous savez la question, elle ne se situe pas là, elle se situe sur une question de choix politique, est-ce qu'on se donne les moyens de faire ce choix politique ?
Q- Il faut quand même savoir qui va payer et combien, non ?
R- Ecoutez, je laisse le soin au ministère des Finances d'analyser cette question là. mais est-ce que dans toutes les promesses que font Sarkozy, Royal et les autres, est-ce que tout est chiffré ? Je ne pense pas. C'est une question de conviction, une question de choix politique.
Q- Sur le fond quand même, continuons à parler un petit peu d'argent, est-ce que compte tenu de ce que vous proposez, vous dites, qu'il faudra augmenter les impôts ?
R- Non. Non, c'est simplement une meilleure utilisation des impôts. Vous savez les impôts servent à payer les équipements publics aussi, beaucoup de gens râlent parce qu'on paie des impôts, qu'on en paie trop, pas assez, sur toutes ces questions là. La vraie question c'est de savoir à quoi sont-ils utilisés ? Alors il serait temps d'arrêter de les utiliser n'importe comment et de les concentrer sur les zones urbaines uniquement. Il serait temps d'assurer une distribution juste sur tout le territoire.
Q- Mais vous ne réclamez pas de baisse d'impôt ?
R- Si elles peuvent permettre justement d'assurer un meilleur service, oui.
Q- Sur des problèmes qui ne concernent pas directement la campagne, est-ce que vous avez là aussi des positions, par exemple sur le problème des sans abri, qu'est-ce que vous proposez ?
R- Je crois qu'il faudrait une meilleure approche sociale, une meilleure approche d'équipement, on revient toujours à une question d'aménagement aussi de nos territoires ou de nos zones urbaines. Il faudrait développer une nouvelle politique de logement, de construction de logement. Tout le monde le réclame, tout le monde vient faire des grandes promesses parce qu'il y a eu la question de Don Quichotte ici en ce moment, mais dès que c'est en discussion à l'Assemblée nationale tout le monde est d'accord pour des logements sociaux, mais chez les autres, pas chez soi. Alors qu'on arrive un petit peu à développer tout
ça.
Q- Et sur la question des sans papiers ? Qu'est-ce que vous proposez ?
R- Sur la question des sans papiers vous savez, on est régulier ou irrégulier, on est en situation légale ou illégale. Si on est en situation illégale, on ne reste pas.
Q- Admettons que vous ayez les signatures, ce qui est possible évidemment...
R- C'est ce qui va arriver de toute façon, ça rentre tous les jours, donc je suis raisonnablement optimiste.
Q- Alors si vous êtes au premier tour, pour qui est-ce que vous
appellerez à voter pour le second tour ?
R- Déjà pour moi si j'y suis, donc ce sera...
Q- Admettons que vous n'y soyez pas, pour qui est-ce que vous appelez à voter ?
R- Si je n'y suis pas, vous savez la loi impose uniquement deux finalistes au deuxième tour de la présidentielle, il n'y a pas de triangulaire, il n'y a pas de troisième homme. Le troisième homme vaut autant que le 17ème parce qu'on entend parler beaucoup de troisième homme en ce moment, moi simplement mes revendications prioritaires seront connues par les deux finalistes, à eux de se positionner par rapport à nos revendications, nos instances décideront alors s'il y a lieu de donner
une consigne ou de ne pas en donner. Mais le jeu est ouvert, la discussion est ouverte, avec tout le monde et on verra ce qui arrivera.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 février 2007