Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, sur le renouvellement de l'approche française des affaires européennes afin de faire mieux connaître l'Europe aux Français, de retrouver la dimension politique de l'Europe et de lui donner un moteur, Paris le 13 février 2007.

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Circonstance : Ouverture du cycle des hautes études européennes à Paris le 13 février 2007

Texte intégral

Madame la présidente, chère Simone Veil,
Monsieur le ministre des Affaires étrangères, cher Philippe,
Monsieur le ministre de la Fonction publique, cher Christian,
Madame la ministre, chère Catherine,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs les ambassadeurs
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de me trouver parmi vous aujourd'hui à l'occasion de l'ouverture du cycle des hautes études européennes. Ce projet avait été lancé en décembre 2005. Je me réjouis qu'il ait été mis en place aussi vite - cela n'était pas écrit - et je souhaite remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué à cette réussite.
Je pense d'abord à Simone Veil, qui a accepté d'appuyer cette initiative de son prestige et de la force de ses convictions européennes ;
Je pense à Christian Jacob, ministre de la Fonction publique, qui a fait de la formation aux enjeux européens une priorité de la politique de formation des fonctionnaires ;
Merci également à Philippe Douste-Blazy et à Catherine Colonna, qui ont mobilisé notre réseau diplomatique pour faire connaître ce cycle en Europe ;
Merci enfin à Antoine Durrleman, directeur de l'Ena, et à Jean-Pierre Jouyet, chef de l'Inspection générale des finances, qui ont été les maîtres d'oeuvre de ce projet, deux camarades de promotion. Comme quoi, les fidélités et l'amitié restent au rendez-vous de tous les âges de la vie.
1. Ce nouveau cycle d'études s'inscrit dans notre volonté de renouveler notre approche des affaires européennes.
Nous l'avons vu lors du référendum : les Français ont le sentiment que l'Union s'est éloignée quelque peu de leurs préoccupations quotidiennes. Ils ne perçoivent plus suffisamment ce que leur apporte cette Europe dans leur vie de tous les jours. Surtout, ils se demandent quel est le sens du projet européen, quels en sont les valeurs, quels en sont les objectifs, et face à cette situation, dès mon arrivée au gouvernement, j'ai souhaité prendre des initiatives.
D'abord, j'ai voulu que nous relancions l'Europe autour de projets concrets, que chacun puisse toucher du doigt la réalité de cette Europe.
La France a toujours joué un rôle moteur dans ce domaine. Je pense à l'Europe de l'innovation, avec des projets comme Galiléo ou encore Iter. Je pense aussi à l'Europe de la sécurité ou à celle de la défense.
Qu'il s'agisse de la politique européenne de l'énergie ou de la mise en place d'un fonds européen pour accompagner les salariés victimes des restructurations, la France veut continuer à être à la pointe de cette Europe des projets.
Nous avons également réformé la méthode de travail sur les questions européennes. L'objectif, c'était de garantir aux Français que les positions que nous allions défendre à Bruxelles soient placées sous le contrôle de leurs représentants politiques. C'était indispensable dans la mesure où les décisions européennes ont des conséquences très directes sur la vie quotidienne de nos concitoyens.
D'abord, nous avons instauré des comités interministériels sur l'Europe que je préside chaque mois. J'ai même souhaité que l'un d'entre eux soit retransmis en direct à la télévision. Il était important que chacun puisse voir, en toute transparence, comment se prennent nos décisions sur des sujets aussi sensibles, aussi complexes que la directive sur le temps de travail, par exemple.
Par ailleurs, un débat est désormais organisé au Parlement avant chaque Conseil européen. Pour les parlementaires, c'est une occasion privilégiée de se saisir des grandes orientations de l'Union européenne.
Enfin, nous avons souhaité que les décisions gouvernementales sur les questions européennes fassent l'objet d'une concertation la plus large possible. J'ai demandé aux ministres de consulter les partenaires sociaux, les représentants des collectivités territoriales et l'ensemble des responsables de la société civile, sur les projets de législation européenne afin que leur avis puisse être pris en compte en amont des négociations.
2. Avec ce nouveau cycle, nous disposons désormais d'un atout supplémentaire pour mieux faire connaître l'Europe à l'ensemble de nos concitoyens.
Au cours des prochains mois, vous allez acquérir une connaissance approfondie de l'Union européenne.
Vous allez vous initier aux rouages et aux mécanismes de l'Union, à Bruxelles, bien sûr, mais aussi à Strasbourg.
Surtout, vous allez toucher du doigt la réalité de l'Europe. A travers les nombreux déplacements que vous serez amenés à faire, vous allez prendre conscience de la richesse mais aussi de la diversité des 27 Etats membres.
Cette expérience que vous allez acquérir, elle doit vous permettre de devenir de véritables relais d'opinion auprès de nos concitoyens. En tant qu'élus, en tant que hauts fonctionnaires, en tant que journalistes ou encore cadres dirigeants d'entreprise, vous êtes les mieux placés pour sensibiliser les Français à l'Europe. Vous avez un rôle majeur pour expliquer à ces différents représentants de l'Union les enjeux de la politique européenne.
Cette expérience, elle doit aussi vous permettre, dès cette année, de devenir des forces de proposition au service de l'Europe. Vous aurez notamment l'occasion de réfléchir sur le thème retenu pour la session 2007, " quelles stratégies nouvelles pour le marché intérieur ? ". Question tout à fait romantique, vous en conviendrez.
Cette question, elle est bien au coeur des défis auxquels l'Union est confrontée. Si nous avons fait le choix de construire un marché intérieur qui rassemble près de 500 millions d'habitants, ce n'est pas pour mettre en place une simple zone de libre-échange. Pas besoin de se donner autant de mal. C'est bien pour bâtir un véritable projet politique, une Europe capable d'unir ses forces pour mieux protéger ses citoyens.
Aujourd'hui, c'est cette dimension politique de l'Europe que nous devons retrouver. Comment faire pour nous donner ensemble les moyens d'être à la pointe de la recherche et de l'innovation ? Comment construire une Union dans laquelle croissance économique et progrès social puissent aller de pair ?
Nous sommes, ici en France, à quelques mois d'échéances électorales majeures. Le débat actuel porte pour l'essentiel sur des questions nationales, ce qui est naturel. En matière de chômage, de croissance, de pouvoir d'achat, les Français attendent de notre part des réponses concrètes, précises. A nous, bien sûr, de leur proposer une vision, pour permettre à chacun s de vivre mieux dans notre pays.
Mais nous n'oublions pas que le destin de la France se joue nécessairement en Europe. La réussite de notre pays se joue, nous en sommes tous conscients, à l'échelle du continent.
Il ne faut pas simplement mieux faire fonctionner l'Union. Il ne faut pas simplement lui donner les instruments pour décider plus vite et plus efficacement.
Il faut aussi mieux faire vivre cette Europe, lui donner un sens et une mission dans un monde qui est toujours plus ouvert et toujours plus mobile. L'Europe doit valoriser nos intérêts économiques respectifs. L'Europe doit protéger toujours mieux ses consommateurs. L'Europe doit porter une vision de paix et de justice dans le monde et se doter des moyens politiques, diplomatiques, militaires nécessaires.
Je souhaite que l'Europe, qui accompagne aujourd'hui chacune des grandes décisions nationales, ne soit pas la grande absente du débat politique français. Je souhaite qu'elle en soit au contraire l'un des moteurs et l'une des sources de réflexion et d'inspiration.
Vous me permettrez de terminer par trois convictions, puisque, dans un cycle consacré à l'Union européenne, je crois que l'essentiel, dans le fond, ce qui nous rassemble, c'est nos motivations.
La première conviction, c'est que l'Europe est fondée sur un sentiment, celui de l'insatisfaction créatrice.
Ce sentiment aujourd'hui, nous pose un peu problème. Ce qui explique la force de l'Europe à travers le monde, c'est que l'Europe n'a jamais été, tout au long de son histoire, satisfaite d'elle-même. Elle a toujours eu le sentiment qu'elle pouvait faire mieux, qu'elle pouvait aller plus loin, qu'elle avait quelque chose à inventer, qui n'était pas suffisamment fort dans l'histoire de notre continent. Longtemps, nous nous sommes heurtés à ce grand défi, cette muraille de Chine, qu'est la guerre et nous avons réussi, ensemble, à inventer le chemin de la paix. Aujourd'hui, c'est comment mieux partager nos richesses, comment inventer non seulement un espace de paix mais de prospérité, et comment faire partager les valeurs qui sont les nôtres, très au-delà de l'Europe.
Malheureusement, nous gardons l'insatisfaction mais nous avons un peu perdu l'aspect créateur. Nous sommes dans l'insatisfaction mais nous n'avons pas le moteur de la création. La création, c'est, somme toute, d'être capable de rassembler des énergies, des enthousiasmes, des imaginations et c'est bien ce qui nous fait défaut aujourd'hui, tant l'Europe semble trop souvent engluée dans des procédures, dans des techniques, dans des institutions qui se regardent elles-mêmes, et qui ont du mal à retrouver le souffle indispensable. Donc, aujourd'hui, ce moteur qui est l'insatisfaction créatrice, doit se donner un nouvel élan, une nouvelle raison de regarder plus loin.
Deuxième conviction, l'Europe est une nécessité.
L'Europe c'est une chance pour chacun de nos Etats, et je crois qu'il est très important pour nous, Européens, de faire cet effort indispensable de regarder au-delà de nous pour comprendre ce que nous sommes, et les devoirs que nous avons vis-à-vis de la planète. Trop souvent, nous avons tendance à nous enfermer sur nos problèmes, nous avons tendance à passer notre temps à regarder sous le capot du moteur et à voir ce qui ne fonctionne pas. On défait le moteur, on refait le moteur, on imagine qu'on pourrait le monter différemment, pour faire en sorte que notre voiture aille plus vite... Mais la vérité, c'est que si nous nous éloignons un instant de nos propres problèmes pour regarder l'Europe avec les yeux du monde, avec l'oeil d'un citoyen chinois, l'oeil d'un citoyen sud-américain, l'oeil d'un citoyen africain, nous nous rendons compte que l'aventure que nous sommes en train de vivre ensemble est une aventure unique. Jamais, nulle part, dans l'histoire du monde, aucun continent, aucune région ne s'est donnée pour objectif de bâtir une union d'Etats et de peuples comme nous le faisons aujourd'hui. Et nous voyons toute l'actualité, toute la modernité de ce projet, puisqu'il s'agit, au-delà des Etats, de voir ce que nous pouvons faire ensemble, et de voir ce que nous ne pouvons pas aujourd'hui faire sans inventer une nouvelle façon de faire de la politique. Chacun d'entre nous a des réponses à apporter à ses concitoyens mais nous voyons bien qu'entre les uns et les autres, il y a des problèmes que nous ne pouvons pas traiter.
Personne, en Europe, n'imagine qu'un Etat seul ait la clef, la réponse au problème de l'immigration. Nous savons que c'est à l'échelle de l'Europe qu'il faut trouver une réponse aux questions de l'immigration. Aucun Etat seul ne peut apporter une réponse aux grandes questions de sécurité, de terrorisme, de prolifération. Aucun Etat seul ne peut apporter une réponse satisfaisante aux problèmes de justice internationale, aucun Etat seul ne peut apporter de réponse aux questions pourtant brûlantes comme celle de la paix, comme celle de la faim, comme celle du développement. Donc c'est bien la somme de nos Etats et de nos peuples qui peut nous donner l'énergie nécessaire pour forcer, en quelque sorte, les choses, et apporter des réponses à ces questions essentielles. L'Europe peut faire basculer le monde et nous voyons bien que le silence, trop souvent, de l'Europe, l'absence, trop souvent, de l'Europe, c'est véritablement aujourd'hui le grand défi des relations internationales.
Ma conviction, c'est qu'une Europe plus présente, une Europe plus engagée, une Europe plus capable de prendre des décisions, cela peut faire la différence dans tous les grands dossiers du monde d'aujourd'hui. C'est vrai de l'Iran, c'est vrai du Proche-Orient, c'est vrai de l'Afrique, qu'il s'agisse du développement, de sécurité en Afrique, d'immigration, c'est vrai de tous les grands enjeux de la planète, comme celui de l'environnement. Une Europe rassemblée, une Europe capable de peser d'une seule voix, une Europe capable de réunir ses forces pour résoudre des problèmes aussi graves que celui qui a été évoqué tout à l'heure, cinq infirmières bulgares, un médecin palestinien retenu aujourd'hui en Libye, depuis huit ans, huit ans ! Je crois qu'il faut qu'on mesure à l'échelle du temps européen ce que cela représente. Vu de certains pays, huit ans, c'est très court, pour un Européen, pour une infirmière, huit ans, c'est une éternité. Alors, qu'attendons-nous ? Attendons-nous que le désespoir finisse par l'emporter ? Que le sentiment d'abandon finisse par l'emporter ? Nous avons des rendez-vous européens, mettons ces rendez-vous européens au service de ces infirmières bulgares, au service de la volonté de la Bulgarie de retrouver ses citoyennes. Je crois que c'est avec des calendriers, c'est avec de l'unité dans nos approches diplomatiques, nous avons réussi au fil des dernières années à retisser les fils d'une relation avec la Libye. Eh bien mettons chacun nos bonnes volontés, nos savoir-faire, nos relations, mettons la relation que nous avons en matière transatlantique au service de cette ambition et au service d'une imagination pour trouver la juste solution qui est aujourd'hui si nécessaire, dans le respect des uns et des autres, avec la Libye, qui est désireuse, nous le savons, de reprendre sa place sur la scène internationale.
Enfin, dernière conviction, l'Europe, c'est l'évidence, a besoin d'un moteur.
Le moteur traditionnel de l'Europe, c'est le franco-allemand. Je reste persuadé que rien n'a remplacé ce moteur-là, la preuve. Je reste persuadé aussi qu'il faut imaginer un moteur qui puisse permettre d'associer toutes les bonnes volontés. Je crois que, si nous n'y prenons garde, la mondialisation fera lentement dériver les intérêts des Etats européens, et que l'un des grands défis aujourd'hui, c'est de maintenir l'unité de l'ambition européenne, mais aussi l'unité des volontés européennes. La France, l'Allemagne, bien sûr, tous ceux qui le souhaitent, nous avons besoin d'agir davantage ensemble, de façon très pragmatique. D'où l'idée de l'Europe des projets, pour tout simplement avoir des résultats. Je ne connais pas d'ambition humaine qui ne puisse progresser sans avoir des résultats. Vous savez, prenez le meilleur étudiant du monde, si, année après année, il n'obtient pas les résultats qu'il attend, à ses examens, dans ses ambitions de la vie simple, celle de tous les jours, il désespère. Eh bien l'Europe, c'est pareil. L'Europe, c'est une famille, si l'Europe n'obtient pas de résultats, elle désespérera, et croyez-le, et croyez-moi, les citoyens de l'Europe désespéreront.
Or, aujourd'hui, nous avons une chance nouvelle. Cette chance, c'est que l'Europe elle a existé, bien sûr, à travers les pères fondateurs, et ici, nous pouvons le dire devant la haute figure de R. Schuman et de beaucoup d'autres qui se sont levés en Allemagne, en Italie, un peu partout en Europe pour créer un chemin. L'Europe, elle a connu le temps des Etats. Souvent des chefs d'Etat et de gouvernement, qui se sont relayés, pour faire en sorte que cette énergie européenne soit fortifiée, et permette de franchir les obstacles. Moi, ma conviction aujourd'hui, c'est que la seule chose qui peut sauver l'Europe, ce sont les peuples européens. Parce que les peuples européens attendent quelque chose de l'Europe. Les peuples européens ont vraiment au coeur l'envie que cette Europe s'affirme. Ils n'ont pas envie de vivre un monde dominé par la consommation à tout va, dominé par la revanche de certains Etats sur d'autres Etats, dominé par une puissance ou, au contraire, une jungle mondiale. Or nous le voyons, nous sommes à un temps très particulier du monde, nous ne sommes pas dans un monde unipolaire. Nous avons vu qu'une seule puissance ne peut pas organiser la planète, nous ne sommes pas encore tout à fait dans un monde multipolaire, puisque la multipolarité voudrait dire une organisation du monde ; ce monde n'est pas suffisamment organisé pour prétendre aujourd'hui être véritablement multipolaire. Pour le devenir, ce monde a vraiment besoin de l'Europe. Seule l'Europe permettra de bâtir un monde organisé, permettra de bâtir une gouvernance mondiale, permettra de mettre ensemble des forces, permettra d'additionner des volontés de façon à apporter des solutions aux problèmes du monde.
Donc vous le voyez bien, aujourd'hui, l'Europe revient à ce qu'elle était à l'origine sous la férule de quelques grands révolutionnaires, l'Europe reste le plus grand projet révolutionnaire de notre temps. Contrairement à ce que certains ont pu penser, le "non" de la France, non pas à l'Europe mais au projet qui leur était soumis, ce "non" porte en lui l'aspiration à cette révolution. Une Europe qui serait à nouveau proche des citoyens, une Europe qui se fixerait enfin autre chose qu'un simple bricolage institutionnel, une Europe qui ne serait pas la simple addition de compétences techniques et de vouloirs techniques, mais qui porterait en elle ce qui fait le caractère incomparable de l'Europe, son souffle humaniste et universaliste, ce partage de valeurs, et qui doit commencer par la genèse de l'Europe, qui doit commencer par des projets très concrets - nous l'avons, les uns et les autres évoqué à travers la réussite d'Erasmus - et qui doit prendre aujourd'hui des forces beaucoup plus grandes. Chaque Européen, qu'il soit lycéen ou universitaire doit pouvoir partager un temps de son expérience dans un autre pays de l'Europe, l'Europe doit vraiment faire tomber les limites linguistiques, les limites frontalières encore trop présentes dans la vie de tous les jours pour être véritablement cet espace qui crée l'envie, crée l'appétit, crée le désir.
Je me rappelle, jeune enfant débarquant aux Etats-Unis, rien ne me frappait plus que le fait que débarquant à l'aéroport Kennedy, ou à Los Angeles, ce qui était le plus palpable quand on montait dans une voiture, et on avançait sur ces grands high ways, c'était ce sentiment de liberté. On pouvait alors faire non pas un projet mais dix projets et tous paraissaient faciles, tous paraissaient possibles. Ce qui a toujours manqué à l'Europe, et ce qui explique que l'histoire de l'Europe soit jalonnée de guerres fratricides, civiles, religieuses, c'est l'espace. L'aventure révolutionnaire européenne doit régler ce problème de l'espace européen, où un Français doit se sentir chez lui en Lituanie, un Lituanien doit se sentir capable d'entreprendre en France, à Londres, un espace où nous réconcilions Shakespeare, Molière, Dante, Hölderlin. Cela, c'est la grande Europe que nous voulons bâtir. Une Europe qui, dans nos têtes, agrandit notre capacité à rêver, agrandit notre capacité à aimer.
Alors, mélangeons-nous, croissons, inventons, et faisons en sorte que cette Europe, ce soit bien une Europe au service du monde.
Je vous remercie.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 février 2007