Texte intégral
Monsieur le Président Perrin, Monsieur le Président Martin, Monsieur le Président de l'Assemblée permanente des chambres de métiers,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Directeurs,
Mesdames et Messieurs,
Pierre Perrin,
Permettez-moi pour commencer de saluer vos trois Vice-Présidents dont j'ai pu apprécier la disponibilité, le franc parler et l'engagement fidèle pour l'artisanat.
Monsieur le Président, si nous sommes tous là aujourd'hui, le conseiller social du Premier Ministre, ma collaboratrice et moi même, c'est d'abord pour vous dire notre considération et pour vous remercier de nous avoir associés à ce moment important de la vie de l'UPA. Le passage de relais à la présidence de votre organisation ressemble à une réunion de famille exceptionnelle et je suis heureux d'être à vos côtés pour ce moment.
Pour donner suite à votre référence à l'histoire, j'ai en tête des vers d'Aragon disant sans ponctuation : « avenir souvenir nuance si légère au feu de ce qui fut brûle ce qui sera ». J'y retrouve l'état d'esprit de l'UPA, la continuité de son action. Je connais aussi le caractère trinitaire de l'UPA avec ses trois confédérations unies en une seule institution, ce qui rappelle des vertus évangéliques et qui me permet dans cette semaine oecuménique, d'affirmer que l'UPA a réussi sa synthèse.
Vous parlez de votre épouse que je salue avec déférence. Je dois vous avouez que la mienne a eu à peu près les mêmes mots ; j'avais à choisir entre l'art vétérinaire, la politique ou la famille.
Elle s'est d'ailleurs présentée un jour auprès d'un journal local comme « veuve municipale ». L'occasion m'est ainsi donné de rendre hommage aux conjoints de ce qui s'engagent dans la vie politique, la vie syndicale ou la vie associative.
Je souhaite rendre un hommage sincère à Pierre Perrin et à l'action qu'il a mené durant son mandat de président. Je tiens à vous redire, devant vos pairs, toute ma reconnaissance, à chaque moment de l'action gouvernementale, lors des rencontres bilatérales, des rendez vous parlementaires, des instants de réflexion, combien vous, Pierre Perrin, avez été précieux et constant dans vos positions et celles de l'UPA et attentif aux avis et sentiments des autres.
Il est vrai que l'UPA et notre pôle travail emploi entretiennent des relations continues, des relations de confiance depuis plusieurs années. Nous n'avons pas encore pu aboutir sur tous les dossiers bien sûr mais que de chemin parcouru !
Je n'évoquerai pas la réforme de l'assurance maladie ni le FAF, même si nous avons beaucoup agi en coulisses. Dans le sillage du Premier ministre qui a souligné lors de votre dernier congrès les multiples apports de l'artisanat à la nation toute entière, je voudrais remercier l'UPA, ses trois Confédérations membres et l'ensemble des organisations professionnelles qui relèvent d'elles, pour leur engagement dans la bataille pour l'emploi et la cohésion sociale.
Par sa volonté de dialogue social, l'UPA a contribué avec les autres partenaires sociaux à rationnaliser et dynamiser les dispositifs de formation professionnelle et d'accès à l'emploi, à travers notamment l'instauration du contrat de professionnalisation et du Plan d'aide au retour à l'emploi -PARE-.
Je me félicite de votre engagement, Monsieur le Président, en faveur des politiques de l'emploi et de cohésion sociale. Il en est ainsi du Contrat Nouvelles Embauches. En effet, ce contrat a été créé pour répondre aux besoins spécifiques des très petites entreprises qui ont une faible visibilité sur leur avenir. Il s'agit d'un outil adapté pour les encourager à embaucher. Le CNE est un juste équilibre entre souplesse pour l'entreprise et nouveaux droits pour le salarié.
Il faut croire que la mesure était opportune puisque les entreprises se sont largement saisies de ce nouveau dispositif. Faut-il rappeler que le CNE a d'ores et déjà permis depuis août 2005 l'embauche de 775 000 personnes dans les entreprises artisanales et de moins de 20 salariés (probablement autour de 100 000 emplois nets crées).
Merci, cher Président Perrin, de vos propos très clairs sur ce contrat. Nous continuons avec le Premier Ministre a y travailler pour sécuriser le dispositif.
Par ailleurs, depuis 2002, dans la droite ligne de la volonté du Président de la République, nous avons encouragé la création et la reprise d'entreprises. Ce sont plus d'un million d'entreprises qui ont été créées depuis mai 2002.
Mais j'ai bien conscience qu'à l'horizon des années 2010, la priorité va être la transmission et que de nombreux artisans qui arrivent à la retraite craignent ne pas pouvoir réussir à transmettre leur entreprise. Cette transmission est importante pour eux-mêmes mais aussi pour ce que représentent leurs entreprises en matière de vitalité économique et d'aménagement du territoire.
L'artisanat est une des clés de l'avenir de nos territoires, qu'ils soient ruraux ou urbains. Il est de notre devoir commun, pouvoirs publics, organisations professionnelles, organismes consulaires, de mobiliser toutes nos énergies pour inverser cette tendance.
Je voudrais saluer l'engagement de votre organisation pour améliorer l'image de l'artisanat et pour mettre en avant son offre d'avenir professionnel. Je suis heureux quand on me dit que nous manquons de places dans les CFA, ça veut dire qu'en partenariat avec les régions nous devons créer de nouvelles places ; cela montre que le regard qui est porté sur l'artisanat est en train de changer dans le bon sens. Nous avons amélioré l'accompagnement des créateurs et des repreneurs d'entreprise. Il faudra poursuivre nos efforts et intensifier nos actions.
Parallèlement, une évolution importante a été engagée en faveur de l'apprentissage. Les entreprises artisanales accueillent depuis toujours de nombreux apprentis. Votre engagement pour la formation des jeunes est essentiel et substantiel ; il est 8 fois supérieur à celui des grandes entreprises.
Je vous rappelle également la création du crédit d'impôt de 1 600 euros au bénéfice de toutes les entreprises qui accueillent chez elles un apprenti, y compris les entreprises artisanales qui ne sont pas assujetties à la taxe d'apprentissage.
Je connais votre attachement à une autre priorité, mentionnée dans votre livre blanc : les allègements de cotisations sociales patronales. Monsieur le Président, il est exact que la réflexion doit être ouverte sur le poids des charges, qui depuis soixante ans, repose essentiellement sur le travail et les salaires. Nous sommes dans une situation délicate : le travail qui contribue pour une part de plus en plus réduite à la production, supporte un niveau de contributions de plus en plus élevé.
Il n'est pas possible d'évoquer tous les sujets sur lesquels Jean-Louis Borloo et moi travaillons régulièrement avec l'UPA. Néanmoins je me dois de conclure sur la question du dialogue social. Hier le Sénat en débattant et en votant a achevé l'adoption de la loi sur la modernisation du dialogue social.
La démarche de l'UPA dans cette réflexion sur la place des partenaires sociaux s'est révélée particulièrement constructive.
Vos demandes pour obtenir l'application complète de l'accord pour le développement du dialogue social dans l'artisanat n'ont pas encore été suivies d'effet. Vous connaissez mon sentiment, je ne désespère pas. Je crois qu'on pourrait trouver une voie. Je pense qu'il faudra financer le dialogue social en différenciant ce qui relève des branches professionnelles et ce qui relève de l'interprofessionnel.
Merci à vous, cher Pierre Perrin. Je suppose que vous ne serez pas mécontent de pouvoir consacrer un peu plus de temps ?? votre activité à Lyon une ville que je connais bien pour avoir fait mes études vétérinaires. Et peut être, à votre passion pour le cyclisme.
Bienvenue au Président Pierre Martin, votre successeur. Un coiffeur succède à un boucher, c'est une belle illustration de la richesse de l'artisanat et de la cohésion dont vous faites preuve. Au regard de votre engagement de la première heure en faveur du syndicalisme artisanal, et avec l'appui de tous les membres de votre Conseil national, je ne doute pas que vous prendrez rapidement la mesure de votre nouvelle fonction. Vous serez le bienvenu au pôle social du gouvernement. Je salue l'équipe de l'UPA et son Secrétaire Général dont chacun connaît le talent, la finesse et la fidélité aux valeurs de l'UPA.
Le pôle social du gouvernement croit profondément au rôle et à la responsabilité de l'Artisanat.
Je vous remercie.Source http://www.upa.fr, le 27 février 2007