Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Madame la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé,
Madame la Vice-Présidente de la Banque mondiale,
Mesdames et Messieurs les Présidents, Directeurs et Représentants d'institutions et d'organisations non-gouvernementales,
Mesdames, Messieurs,
C'est un honneur pour moi d'ouvrir cette seconde journée de travaux consacrés à la réflexion sur la "couverture du risque maladie dans les pays en développement", et de vous souhaiter la bienvenue au nom du président de la République, M. Jacques Chirac, qui nous rejoindra ce soir pour la clôture de nos travaux.
C'est lui, vous le savez, qui a souhaité organiser cette conférence à Paris, conformément à l'engagement qu'il avait pris en ce sens lors du sommet du G8 qui s'est tenu l'an dernier à Saint-Petersbourg. Je vous remercie donc très chaleureusement d'avoir répondu favorablement à son invitation, et de prêter votre expertise à cette rencontre.
Au cours des dernières années, les bailleurs internationaux se sont très fortement mobilisés pour apporter des financements supplémentaires au secteur de la santé. Cet effort était nécessaire : non seulement il est conforme à l'engagement que nous avons pris sur l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, mais il est également cohérent avec la volonté de préserver les biens publics mondiaux. Ce sont donc ces objectifs qui soudent désormais la communauté internationale autour de la lutte contre les pandémies les plus meurtrières, et contre les formes les plus incompréhensibles de la mortalité maternelle et infantile.
Pour ce faire, les fonds multilatéraux ont été un vecteur essentiel de ces nouveaux financements. A titre d'exemple, la France a quasiment multiplié par 30 ses contributions multilatérales dans le secteur de la santé, les portant de 50 millions d'euros en 2000-2002 à 1,4 millions d'euros en 2006-2008. Plusieurs autres pays ont fait de même.
Pour autant, la question se pose de la pérennité de tels efforts budgétaires. Et c'est donc pour y répondre que la France a proposé, avec d'autres, que soient dégagées des sources innovantes de financement, qui permettent des transferts stables et durables en faveur des plus pauvres. La mise en place depuis près d'un an d'une contribution de solidarité sur les billets d'avions en est l'exemple le plus significatif.
Mais au-delà de ces politiques de transferts Nord-Sud, nous devons également veiller à ne pas perdre de vue l'objectif premier de toute aide, qui est de permettre aux pays partenaires de construire leur propre modèle de développement, et de devenir à terme autonomes par rapport aux concours des bailleurs.
A cet égard, nous continuons de nous heurter à des obstacles incontournables, qui tiennent à la faiblesse des systèmes de santé des pays partenaires. Je pense en particulier à la capacité effective des plus pauvres à accéder aux soins dans ces pays : faute de dispositifs de couverture du risque maladie, l'essentiel de la dépense de santé y est à la charge des ménages, ce qui pénalise évidemment les foyers les plus fragiles : chaque année, on estime ainsi à 40 millions le nombre de personnes dans le monde qui passent en dessous du seuil de pauvreté, du fait d'un problème de santé auquel l'un des membres du ménage est confronté, sans pourvoir y faire face financièrement.
Tel est donc bien le sens de notre rencontre d'aujourd'hui : comment éviter, dans le monde en développement, que les plus défavorisés ne soient exclus de l'accès à la santé, par le seul fait qu'ils sont pauvres ? Comment parvenir à briser le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté ?
Nous en sommes tous ici convaincus : c'est bien par la mise en place de dispositifs efficaces de couverture du risque maladie, qu'il sera possible d'apporter des réponses à la fois satisfaisantes et durables.
Et c'est précisément pour réfléchir aux systèmes qui puissent être les mieux adaptés à la diversité des situations des pays en développement, que nous sommes réunis aujourd'hui.
Il existe en effet de nombreux mécanismes possibles de couverture du risque maladie : l'assurance sociale, le système de santé publique financé par l'impôt, l'assurance maladie privée, l'assistance sociale, la micro-assurance privée, ou encore le système mutualiste, en sont quelques modalités, parmi d'autres. La plupart d'entre elles peuvent d'ailleurs se combiner.
C'est pourquoi nous sommes appelés à faire le point aujourd'hui, dans le cadre de nos travaux, sur les succès et les échecs des différentes expériences déjà entreprises en la matière, un peu partout dans le monde, en Afrique, en Asie, ou encore en Amérique latine. En somme, il s'agit pour nous de faire le bilan de tous ces dispositifs, et de dégager des pistes d'action concrètes, susceptibles d'aider les pays en développement à mettre en place leur propre système de couverture du risque maladie, de manière à éviter aux plus pauvres de devenir encore plus pauvres du seul fait de la maladie.
Mesdames et Messieurs,
Chacun doit s'en convaincre : il est aujourd'hui de notre responsabilité collective d'assister les pays qui le souhaitent à concevoir et implanter des dispositifs de couverture du risque maladie, et de les encourager dans cette voie. Car il s'agit bien d'un volet essentiel de notre combat, plus global, en faveur du développement.
En organisant aujourd'hui cette conférence à Paris, la France souhaite donc y apporter sa contribution, et répondre à l'objectif voulu par les chefs d'Etat du G8 d'une "accélération des discussions au niveau international sur les approches pratiques permettant de développer la couverture des assurances-maladie publiques, privées ou à base communautaire, dans les pays en développement".
Je tiens à cet égard à saluer l'engagement résolu des grandes institutions multilatérales, comme en témoigne la présence à mes côtés du Dr Chan, directrice générale de l'OMS, et de la nouvelle vice-présidente du développement humain de la Banque mondiale, Mme Phumaphi.
En les remerciant de leur contribution, mais aussi en vous remerciant toutes et tous pour l'engagement qui vous réunit à Paris, je souhaite à notre conférence tout le succès que mérite l'enjeu de la santé pour tous, partout dans le monde.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mars 2007
Madame la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé,
Madame la Vice-Présidente de la Banque mondiale,
Mesdames et Messieurs les Présidents, Directeurs et Représentants d'institutions et d'organisations non-gouvernementales,
Mesdames, Messieurs,
C'est un honneur pour moi d'ouvrir cette seconde journée de travaux consacrés à la réflexion sur la "couverture du risque maladie dans les pays en développement", et de vous souhaiter la bienvenue au nom du président de la République, M. Jacques Chirac, qui nous rejoindra ce soir pour la clôture de nos travaux.
C'est lui, vous le savez, qui a souhaité organiser cette conférence à Paris, conformément à l'engagement qu'il avait pris en ce sens lors du sommet du G8 qui s'est tenu l'an dernier à Saint-Petersbourg. Je vous remercie donc très chaleureusement d'avoir répondu favorablement à son invitation, et de prêter votre expertise à cette rencontre.
Au cours des dernières années, les bailleurs internationaux se sont très fortement mobilisés pour apporter des financements supplémentaires au secteur de la santé. Cet effort était nécessaire : non seulement il est conforme à l'engagement que nous avons pris sur l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement, mais il est également cohérent avec la volonté de préserver les biens publics mondiaux. Ce sont donc ces objectifs qui soudent désormais la communauté internationale autour de la lutte contre les pandémies les plus meurtrières, et contre les formes les plus incompréhensibles de la mortalité maternelle et infantile.
Pour ce faire, les fonds multilatéraux ont été un vecteur essentiel de ces nouveaux financements. A titre d'exemple, la France a quasiment multiplié par 30 ses contributions multilatérales dans le secteur de la santé, les portant de 50 millions d'euros en 2000-2002 à 1,4 millions d'euros en 2006-2008. Plusieurs autres pays ont fait de même.
Pour autant, la question se pose de la pérennité de tels efforts budgétaires. Et c'est donc pour y répondre que la France a proposé, avec d'autres, que soient dégagées des sources innovantes de financement, qui permettent des transferts stables et durables en faveur des plus pauvres. La mise en place depuis près d'un an d'une contribution de solidarité sur les billets d'avions en est l'exemple le plus significatif.
Mais au-delà de ces politiques de transferts Nord-Sud, nous devons également veiller à ne pas perdre de vue l'objectif premier de toute aide, qui est de permettre aux pays partenaires de construire leur propre modèle de développement, et de devenir à terme autonomes par rapport aux concours des bailleurs.
A cet égard, nous continuons de nous heurter à des obstacles incontournables, qui tiennent à la faiblesse des systèmes de santé des pays partenaires. Je pense en particulier à la capacité effective des plus pauvres à accéder aux soins dans ces pays : faute de dispositifs de couverture du risque maladie, l'essentiel de la dépense de santé y est à la charge des ménages, ce qui pénalise évidemment les foyers les plus fragiles : chaque année, on estime ainsi à 40 millions le nombre de personnes dans le monde qui passent en dessous du seuil de pauvreté, du fait d'un problème de santé auquel l'un des membres du ménage est confronté, sans pourvoir y faire face financièrement.
Tel est donc bien le sens de notre rencontre d'aujourd'hui : comment éviter, dans le monde en développement, que les plus défavorisés ne soient exclus de l'accès à la santé, par le seul fait qu'ils sont pauvres ? Comment parvenir à briser le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté ?
Nous en sommes tous ici convaincus : c'est bien par la mise en place de dispositifs efficaces de couverture du risque maladie, qu'il sera possible d'apporter des réponses à la fois satisfaisantes et durables.
Et c'est précisément pour réfléchir aux systèmes qui puissent être les mieux adaptés à la diversité des situations des pays en développement, que nous sommes réunis aujourd'hui.
Il existe en effet de nombreux mécanismes possibles de couverture du risque maladie : l'assurance sociale, le système de santé publique financé par l'impôt, l'assurance maladie privée, l'assistance sociale, la micro-assurance privée, ou encore le système mutualiste, en sont quelques modalités, parmi d'autres. La plupart d'entre elles peuvent d'ailleurs se combiner.
C'est pourquoi nous sommes appelés à faire le point aujourd'hui, dans le cadre de nos travaux, sur les succès et les échecs des différentes expériences déjà entreprises en la matière, un peu partout dans le monde, en Afrique, en Asie, ou encore en Amérique latine. En somme, il s'agit pour nous de faire le bilan de tous ces dispositifs, et de dégager des pistes d'action concrètes, susceptibles d'aider les pays en développement à mettre en place leur propre système de couverture du risque maladie, de manière à éviter aux plus pauvres de devenir encore plus pauvres du seul fait de la maladie.
Mesdames et Messieurs,
Chacun doit s'en convaincre : il est aujourd'hui de notre responsabilité collective d'assister les pays qui le souhaitent à concevoir et implanter des dispositifs de couverture du risque maladie, et de les encourager dans cette voie. Car il s'agit bien d'un volet essentiel de notre combat, plus global, en faveur du développement.
En organisant aujourd'hui cette conférence à Paris, la France souhaite donc y apporter sa contribution, et répondre à l'objectif voulu par les chefs d'Etat du G8 d'une "accélération des discussions au niveau international sur les approches pratiques permettant de développer la couverture des assurances-maladie publiques, privées ou à base communautaire, dans les pays en développement".
Je tiens à cet égard à saluer l'engagement résolu des grandes institutions multilatérales, comme en témoigne la présence à mes côtés du Dr Chan, directrice générale de l'OMS, et de la nouvelle vice-présidente du développement humain de la Banque mondiale, Mme Phumaphi.
En les remerciant de leur contribution, mais aussi en vous remerciant toutes et tous pour l'engagement qui vous réunit à Paris, je souhaite à notre conférence tout le succès que mérite l'enjeu de la santé pour tous, partout dans le monde.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mars 2007