Interview de Mme Ségolène Royal, députée PS et candidate à l'élection présidentielle de 2007, dans l'émission "La Matinale de Canal Plus", le 26 mars 2007, sur un bilan de la délinquance et les symboles de l'unité nationale.

Prononcé le

Média : Canal Plus

Texte intégral

Bruce Toussaint
Notre invitée ce matin, c'est Ségolène Royal.
Caroline Roux
Ségolène Royal et à un mois tout juste du premier tour, la candidate Socialiste a repris sa liberté. Elle ne s'interdit rien, bouscule les tabous. Elle évoque la Nation, fait chanter la Marseillaise à la fin de ses meetings, un nouveau slogan « La France Présidente » et un livre « Maintenant » qui sort demain. Bonjour.
Ségolène Royal
Bonjour.
Bruce Toussaint
Merci d'être avec nous ce matin. Tient, eh bien on montre le livre tout de suite ? Il sort demain, donc, ce n'est pas la peine d'y aller aujourd'hui mais c'est chez HACHETTE Littérature et c'est un livre de conversations avec Marie-Françoise COLOMBANI. Nicolas SARKOZY s'en va. Il quitte le ministère de l'Intérieur dans quelques heures, est-ce que ça change quelque chose pour vous, ce départ, dans votre campagne ?
Ségolène Royal
C'est surtout le moment de faire un bilan puisque si l'on conçoit la politique comme quelque chose qui est aussi est un moment de rendre des comptes, c'est, pour un homme politique, l'occasion de faire, de rendre des compte sur ce qu'il a fait dans ses responsabilités publiques. Or les Français voient bien que la sécurité ne s'est pas améliorée, elle s'est même dégradée. Et je crois que de ce point de vue-là, aujourd'hui, il ne peut pas incarner ce qu'il appelle la rupture. Il est à la fois comptable du bilan du Gouvernement auquel il a appartenu, pas seulement d'ailleurs sur la question de la sécurité mais aussi sur la question globale du bilan de ce Gouvernement, c'est-à-dire, en terme d'endettement et de chômage et de précarité du logement, c'est-à-dire les trois principaux sujets qui aujourd'hui préoccupent les Français.
Caroline Roux
Comment est-ce que vous qualifieriez... Précisément, comment est-ce que vous qualifieriez son bilan au ministère de l'Intérieur ? Mauvais, mitigé comme on l'entend ?
Ségolène Royal
Je crois que c'est un échec. C'est un échec puisqu'on a vu monter la délinquance de masse, au sens où les atteintes sur les personnes ont augmenté de plus de 80 %. On observe aussi que la question sur les banlieues n'est pas résolue, c'est-à-dire que les émeutes dans les banlieues qui ont eu lieu il y a maintenant, un peu plus d'une année, n'ont fait l'objet d'aucune mesure en profondeur. Donc aujourd'hui, la colère gronde encore dans les quartiers. Les problèmes ne sont pas réglés. Les services publics n'ont pas été rétablis, la police de proximité a été supprimée. Quelques subventions aux associations ont été rétablies, mais le reste, rien n'a été réglé. Le chômage n'a pas reculé dans ces quartiers, l'école, les écoles sont toujours aussi désemparées. Donc ça sera pour le prochain ou la prochaine Présidente de la République, un problème majeur à régler dans l'urgence.
Bruce Toussaint
Mais est-ce qu'on parler d'échec quand la délinquance générale a baissé de 9,4 % depuis 2002 ?
Ségolène Royal
Ce qui est important, ce sont les atteintes aux personnes. Il y a les atteintes aux biens, les attentes aux personnes et dans ce bilan global que fait le ministère de l'Intérieur, ce qui est dissimulé dans ce chiffre, c'est l'augmentation des agressions sur les... - je ne m'en réjouis pas d'ailleurs - personne ne peut se réjouir de l'augmentation de la délinquance. Mais en même temps, le ministre de l'Intérieur est quand même comptable de ce bilan et la responsabilité politique, c'est avoir la capacité de rendre des comptes, en tout cas, c'est comme cela que je la conçois et cela, à tous les niveaux. Dans la réforme, d'ailleurs, des institutions que je propose, le Président de la République, lui-même, sera conduit à rendre des comptes et si je suis élue, tous les ans je rendrais des comptes aux Français par rapport aux engagements que j'ai pris devant eux devant la campagne électorale.
Caroline Roux
Restons sur les quartiers. Est-ce que, comme François BAYROU, vous mettez au défi Nicolas SARKOZY de retourner dans les quartiers, par exemple à Argenteuil ?
Ségolène Royal
Ah je crois qu'il est important qu'un candidat à l'élection présidentielle puisse se rendre partout sur le territoire national. S'il ne peut pas aller sur certains endroits du territoire national, c'est un problème puisque le Chef de l'Etat doit incarner l'unité nationale.
Caroline Roux
Alors une précision sur un sujet que vous avez abordé, hier soir, chez nos confrères de RTL, à propos des sans-papiers, vous avez dit en gros, que les enfants doivent pouvoir suivre leur scolarité et que les parents doivent pouvoir rester sur le territoire. Vous avez dit « la régularisation doit suivre la scolarisation ». Est-ce que ça veut dire que tous les parents d'enfants scolarisés doivent être régularisés sans condition ?
Ségolène Royal
D'abord, la France a ratifié la Convention de New York qui prévoit la protection des enfants, et en particulier, la scolarisation. Et donc, en effet, des enfants scolarisés doivent pouvoir poursuivre leur scolarisation dans les écoles. Ensuite, sur la question de la régularisation des parents, le principe est là. On ne va pas séparer les enfants des parents. Mais le dispositif juridique actuel prévoit du cas par cas et en général cela conduit, en effet, au cas par cas, c'est-à-dire, après l'examen de la situation de la famille, à régulariser la famille. C'est ce qui a été fait en général d'ailleurs par les Préfets et moi-même qui ai suivi personnellement l'ensemble des problèmes des enfants scolarisés de familles sans-papiers, dans ma région, le Préfet a procédé, avec humanité, clarté et...
Caroline Roux
Là vous êtes sur la ligne SARKOZY alors ? C'est-à-dire qu'il y a eu 30 000 demandes de régularisation et 6 000 dossiers acceptés.
Ségolène Royal
Non, je ne suis pas sur la ligne SARKOZY, ça ne vous a pas....
Caroline Roux
Donc quelle est la différence avec l'approche que vous proposez aujourd'hui ?
Ségolène Royal
Ca ne vous a pas échappé que j'ai très vivement condamné ce qui s'est passé devant l'école dans le XIXe arrondissement où Monsieur SARKOZY a envoyé les forces de l'ordre ?
Caroline Roux
Oui mais sur la régularisation au cas par cas, justement. 30 000 demandes de régularisation, c'était au mois d'août, 6 000 dossiers acceptés et traités au cas par cas. Quelle est la différence dans la version Ségolène Royal ?
Ségolène Royal
La différence, c'est qu'il n'y a pas, qu'on ne pourchasse pas les parents des enfants sans-papiers, à la fois dans les lieux de..., dans les Restaurants du Coeur, comme ça s'est passé récemment ou à la porte des écoles, pour traquer les parents ou les grands-parents sans-papiers qui viennent chercher leurs enfants. Voilà la différence. Il y a une question de respect, il y a une question d'humanité... Voilà.
Léon Mercadet
Bah il me semble que Nicolas SARKOZY, lui-même, a donné comme directive hier, semble-t-il de ne plus aller arrêter des grands-parents devant les maternelles, donc même lui ça le choque. Il n'est pas... Il a du coeur ce garçon quand même.
Ségolène Royal
Eh bien, il était temps... Mais enfin la police obéit au ministère de l'Intérieur, jusqu'à nouvel ordre, si j'ose dire. Enfin donc, puisqu'il quitte le ministère de l'Intérieur, les policiers n'auront plus ce type d'instruction et c'est tant mieux.
Bruce Toussaint
Alors maintenant le débat sur la patrie, sur le drapeau, sur la Marseillaise que vous avez déclenché il y a quelques jours, ça fait encore ce matin la une de LIBE, du FIGARO. D'ailleurs, est-ce que vous avez un drapeau bleu, blanc, rouge chez vous ?
Ségolène Royal
Je l'ai sous la forme d'écharpe tricolore.
Bruce Toussaint
Ah oui ? Ca compte ça ? Ca c'est heu... Ca compte quand même ?
Ségolène Royal
Ca compte, oui, ça compte.
Bruce Toussaint
Et vous connaissez combien de couplets de la Marseillaise ?
Ségolène Royal
Oh je connais le premier sans doute mais pas la totalité.
Bruce Toussaint
Ah oui... Parce que vous savez...
Léon Mercadet
Il y en a combien d'ailleurs ? 12, 17... très peu de gens les connaissent...
Ségolène Royal
Douze.... Sept ou huit ? Oui même plus, oui...
Bruce Toussaint
Douze, douze couplets de la Marseillaise.
Ségolène Royal
En général, autrefois, dans les écoles primaires, on apprenait les trois premiers.
Bruce Toussaint
Oui, oui, absolument. Bon.
Caroline Roux
Alors qu'est-ce que vous dites au fond aux Français, en leur disant, réappropriez-vous les symboles de la nation ? Est-ce que vous leur dites « La France aimez-là » et à qui vous vous adressez vraiment au fond ?
Ségolène Royal
Je crois que le fait que ce débat ait surgi dans l'élection présidentielle est une bonne chose puisque l'élection présidentielle est le moment où le pays refonde le pacte social avec celui ou celle qui sera chargée d'incarner la nation. Et quand j'entends certains candidats à l'élection présidentielle mépriser ce débat ou le tourner en dérision, je pense qu'ils n'ont..., qu'ils ont tort.
Caroline Roux
A qui vous pensez là ?
Ségolène Royal
Ils ont tort et d'ailleurs. Je pense que quand François BAYROU estime que c'est un sujet subalterne, c'est quand même étrange pour un candidat l'élection présidentielle.
Bruce Toussaint
Enfin, à l'extrême, à l'extrême gauche aussi a vivement réagi à vos propositions ?
Ségolène Royal
Oui parce que je pense que l'extrême gauche, sans doute, fait une confusion des valeurs, c'est-à-dire, on peut être attaché à son pays, être fier de sa nation et en même temps, être internationaliste...
Caroline Roux
Etre patriote, c'est ça le fond ?
Ségolène Royal
Et en même temps, être internationaliste quand on est à Gauche. On peut aimer sa patrie, bien sûr, la France est notre patrie et l'Europe est notre avenir, disait François MITTERRAND. Mais il ne faut pas confondre la nation et le nationalisme. C'est d'ailleurs JAURES qui a réconcilié ces concepts, entre la France, la nation, la République et l'internationalisme. D'ailleurs, il en est mort, Jean JAURES, puisqu'il a été assassiné par un nationaliste. Donc il ne faut pas oublier le sens de l'histoire et je crois que c'est important au moment de l'élection présidentielle, que les Français réfléchissent à leur histoire. D'ailleurs, cette histoire les passionne et vous savez, dans les enquêtes d'opinion qui ont été faites au moment du référendum sur l'Europe, est-ce qu'avec la mondialisation, la France allait disparaître. Et donc, il est très important de refonder ces concepts. Et la façon dont je les refonde n'a rien à voir avec la façon dont la Droite le fait. La nation appartient à tous, bien évidemment. La République aussi. Mais en revanche, elle ne signifie pas repli sur soi ou au refus des autres.
Caroline Roux
Quelle est la différence oui, entre votre façon de l'aborder et encore une fois, celle de Nicolas SARKOZY, si on entre un peu dans le fond ?
Ségolène Royal
Si l'on entre... La différence, c'est que moi j'appelle les Français à un dépassement, c'est-à-dire, d'un côté à être fier de leur symbole et lorsque l'on interroge les Français sur, ce qui pour eux, symbolisent le mieux la France, ils font une réponse très intelligente : ils disent à la fois le drapeau, ils ne disent pas les frontières, ils ne parlent pas tout de suite de la langue. Ils disent en premier, le drapeau et la Sécurité Sociale, c'est-à-dire qu'ils ont parfaitement bien compris, qu'appartenir à la nation, à la République Française, c'était à la fois des Sécurités Sociales, le lutte contre les inégalités, les filets de sécurité, la revendication de la lutte contre toutes les formes de précarité et en même temps, la fierté, du drapeau. Donc ils sont fiers, c'est vrai, on le voit sur les grandes compétitions sportives. Et aujourd'hui, en leur disant, en les consolidant sur cette identité nationale, cela me permet aussi de leur dire tournez-vous vers l'extérieur, acceptez la France telle qu'elle est devenue et surtout, soyez-en fiers de cette France colorée, de cette France diversifiée, de la France métissée, la France qui regarde vers le monde.
Caroline Roux
Mais que dites-vous juste à cette France métissée ? Que dites-vous...
Ségolène Royal
Pardon... Alors que les autres disent, avec la nation, repliez-vous sur vous-même et dénoncez l'étranger ou l'immigré et c'est pour ça que je dénonce le rapprochement qu'a fait Nicolas SARKOZY entre l'immigration et l'identité nationale. C'est un rapprochement scandaleux. Alors qu'au contraire, si la nation est forte, elle peut accepter toutes les différences. Elle peut ne pas demander aux gens d'où ils viennent mais où ils veulent aller.
Bruce Toussaint
Mais là, vous venez de reconnaître à l'instant que c'est parce que Nicolas SARKOZY a prononcé ces mots, il a fait cette proposition, que vous avez embrayé sur les vôtres et sur ce débat. Finalement, vous pouvez dire merci à Nicolas SARKOZY d'avoir créé ce débat, c'est lui qui vous donne ensuite l'impulsion, non ?
Ségolène Royal
Mais pas du tout. J'ai abordé la question nationale dès le dépôt de ma candidature aux débats internes au Parti Socialiste. Et ensuite, quand j'ai eu l'investiture des militants Socialistes, j'ai redéfini ce qu'était pour moi la République, la nation, l'Europe et la place de la France dans le monde. Et j'ai dit très clairement...
Bruce Toussaint
Mais d'ailleurs, un drapeau Européen, ça serait pas mal aussi dans les maisons ?
Ségolène Royal
Mais pourquoi pas l'alliance des deux ? Bien sûr.
Caroline Roux
C'est la première fois que ce débat intervient dans une présidentielle. A votre avis, pourquoi ? Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi en 2007 ? Est-ce qu'il y a un problème autour de la nation, de l'identité nationale ?
Ségolène Royal
Je crois qu'il y a une montée des insécurités due à la mondialisation et une angoisse sur ce qui va rester, à la fois en ce qui concerne notre identité et c'est pour ça que je pense qu'il faut faire une alliance, un dépassement entre le local et le global, c'est-à-dire que nous seront également forts dans la compétition mondiale si nous sommes également très attachés à nos identités régionale. Et c'est vrai que je suis la seule candidate qui fait cette synthèse entre, d'un côté, une nouvelle vague de régionalisation, c'est-à-dire un rapprochement et une consolidation des identités régionales, une refondation du creuset national en expliquant que c'est une richesse d'avoir des apports étrangers et une diversité aujourd'hui de la réalité de la nation et en même temps, revendiquant cette fierté nationale et cette fierté d'être Français.
Caroline Roux
Certains ne sont pas fiers d'être Français, Ségolène Royal ?
Ségolène Royal
Et la troisième étape, et la troisième étape, c'est que je suis une européenne convaincue et en plus, une..., quelqu'un qui dira demain à la France, tournez-vous vers le monde sans en avoir peur parce que nous allons réussir à protéger l'Europe contre les délocalisations, à investir dans la matière grise pour conquérir des marchés étrangers et pour prendre des risques sur la scène internationale en matière économique.
Caroline Roux
Alors certains ne sont pas fiers d'être Français. Que dites-vous, justement, à ces Français qui préfèrent agiter des drapeaux algériens, marocains, portugais, qui ne se sentent pas Français ? Qu'est-ce que vous leur dite aujourd'hui ?
Ségolène Royal
Eh bien, s'ils ne sont pas Français, ils ont raison d'être fiers de leur pays.
Caroline Roux
Ils sont Français, issus de l'immigration. Ils sont Français, issus de l'immigration ?
Ségolène Royal
Mais, qu'ils soient attachés à leur pays d'origine, c'est une bonne chose. Vous savez, il y a des arrachements culturels qui sont très difficiles à vivre. On peut rester attaché au pays de ses parents ou de ses grands-parents. On est souvent tiraillé entre plusieurs cultures et moi, je veux que tous les jeunes qui sont issus de l'immigration, que la République aussi, leur tende les bras et que les enfants, de toutes origines soient considérés comme les enfants légitimes de la République Française. Et qu'ils puissent sentir que tout est fait pour lutter contre toutes les formes de discrimination.
Léon Mercadet
C'est le cinquantième anniversaire du Traité de Rome, hier, c'était l'occasion de sortir le drapeau Européen, s'il y a une occasion, c'est celle-là ou jamais. On le sort, quand, alors ce drapeau à 27 étoiles, je ne sais même plus combien il y en a ? Combien il y en a d'ailleurs des étoiles sur le drapeau ?
Bruce Toussaint
Il devrait y en avoir 27 normalement ?
Ségolène Royal
Eh bien il y en a bientôt 27, oui.
Léon Mercadet
Il sort quand ce drapeau ? Il sert à quelque chose ?
Ségolène Royal
Vous avez raison de poser cette question. Aujourd'hui la France n'est pas... L'Europe... La France, n'est pas en bon état dans l'Europe et l'Europe n'est pas en très bon état. Mais bon, il y a eu là, un effort important, il y a eu la déclaration de Berlin, c'est-à-dire une déclaration d'intentions pour que l'Europe se relève.
Caroline Roux
Vous l'auriez signée ?
Ségolène Royal
Oui, je crois que même les étapes, même modestes doivent être engrangées. Et puis, je crois que l'Europe sera, à nouveau, aimée des Français, si elle réussit à régler leur problème concret, et en particulier, si nous réussissons à faire l'Europe par la preuve. Si l'Europe se protège contre les délocalisations, ce sera ma priorité. Si l'Europe investit dans la recherche et dans l'innovation, si elle arrive à mettre en place de vraies politiques industrielles, de vraies politiques énergétiques, si elle réussit à préparer l'après pétrole, si elle réussit à nouer un dialogue euro Méditerranée, si elle réforme en profondeur l'aide au développement pour permettre aux pays les plus pauvres, d'accéder aux développements parce que l'immigration de la misère, nous les résoudrons de cette façon-là et certainement pas en mettant des barbelés à nos frontières, parce que ça sera inopérant. Et donc je veux demain, si je suis en responsabilité, régler la question des migrations de la misère, notamment avec l'Italie et avec l'Espagne, en agissant conjointement avec eux et en faisant en sorte, que l'Afrique se développe. Voilà un beau chantier pour l'Europe.
Bruce Toussaint
Nous avons un décompte Ségolène Royal, puisque chaque candidat qui vient dans cette émission a le même temps de parole. Donc, il nous reste tout juste 2 minutes 30. Nous allons passer au « j'aime, j'aime pas ». Le principe est simple, vous pouvez répondre par « j'aime » ou « j'aime pas » aux propositions suivantes.
Caroline Roux
Alors j'aime, j'aime pas l'idée de débattre avec les autres candidats d'ici au premier tour ?
Ségolène Royal
Mais j'aime, bien sûr. Je crois que les Français...
Bruce Toussaint
Donc vous dites oui ?
Ségolène Royal
Oui, bien sûr.
Bruce Toussaint
J'aime, j'aime pas l'idée de supprimer le Sénat ?
Ségolène Royal
Alors dans la réforme des institutions, moi ça ne m'aurait pas gêné de supprimer le Sénat. Ce que je vais faire, c'est lui supprimer le pouvoir de veto.
Bruce Toussaint
Pourquoi ne pas être allée jusqu'au bout de votre idée parce qu'on le sait, vous nous l'aviez dit dans cette émission, il y a un an ?
Ségolène Royal
Parce que je crois qu'une réforme... Oui, oui, oui bien sûr.
Bruce Toussaint
Pourquoi ne pas être allée au bout de votre idée ?
Ségolène Royal
Parce que vous connaissez ma méthode de gouvernance, j'écoute pour agir juste. J'ai procédé à un certain nombre de consultations et, sans doute si le Sénat est réformé, il peut être utile au sens où, une seconde délibération sur un texte de loi, permet aussi d'apporter un éclairage nouveau. Donc le Sénat sera démocratisé et pouvoir de veto lui sera retiré puisque dans l'état actuel des choses, il n'y a pas d'alternance et dans une démocrati... Et dans une république moderne, il est absurde que dans une chambre parlementaire, il ne puisse pas y avoir d'alternance.
Caroline Roux
J'aime, j'aime pas, des ministres issus de l'immigration ?
Ségolène Royal
Mais je crois qu'il ne faut pas les « communautariser ». Bien sûr, il faut la diversité française, des origines, des talents dans un gouvernement et bien sûr, il faut que ces identités, cette diversité, soient représentées. Il y a encore beaucoup à faire au niveau des discriminations concernant les femmes. Vous savez que la femme...
Bruce Toussaint
Oui.
Ségolène Royal
Vous savez que la femme est au quat..., que la France est au 89ème rang, en ce qui concerne la présence des femmes au Parlement et j'espère qu'aux prochaines législatives, les choses changeront parce que le Parti Socialiste a présenté une femme sur deux dans l'ensemble des circonscriptions.
Bruce Toussaint
30 sec..., 25 secondes, on a un petit quelque chose pour vous pour finir le j'aime, j'aime pas.
Caroline Roux
Un petit cadeau.
Bruce Toussaint
Est-ce que vous connaissez la...
Caroline Roux
Est-ce que vous aimez Golène ?
Ségolène Royal
C'est mignon, oui.
Bruce Toussaint
Oui. Ca fait un carton en ce moment sur Internet, ça cart..., regardez et alors il y a KOZY avec hein ! On peut vous offrir les deux !
Léon Mercadet
Ils sont beaux, Golène et KOZY...
Bruce Toussaint
Voilà.
Ségolène Royal
Merci.
Bruce Toussaint
Ah oui pardon, il perd un peu son ventre et ce n'était pas du tout fait exprès, évidemment. Tenez, voilà ! Vous avez les deux...
Ségolène Royal
Merci, voilà, les deux doudous...
Bruce Toussaint
Pour repartir... Je ne sais pas ce que vous allez faire avec mais enfin bon, ça c'est une autre histoire. Merci en tout cas d'avoir été avec nous ce matin et d'avoir accepté notre invitation.
Caroline Roux
Merci.
Ségolène Royal
Merci à vous.
Bruce Toussaint
Merci Ségolène Royal, bonne journée. Merci Caroline et Léon.
Caroline Roux
A demain.
Source http://www.desirsdavenir.org, le 27 mars 2007