Texte intégral
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Comme moi aussi je viens au Salon de l'agriculture depuis 20 ans, année électorale ou pas, faites- moi l'amitié de penser que je suis ici, bien plus que par sympathie, empathie, ou même au nom d'un simple combat politique.
Non ! Je suis ici non pour des raisons politiques, même si au demeurant dans mon cas elles sont nobles, mais pour des raisons génétiques. Chez les Le Pen en effet, de générations en générations, et des deux côtés, à l'exception de mon père, patron pêcheur, mais c'était aussi un laboureur..., de la mer il est vrai, on est paysan de père en fils.
Moi, je n'ai donc pas appris l'agriculture en trayant les quartiers généraux des multinationales à Neuilly, ou en faisant des photos de petits cochons roses rue Solférino, mais en regardant ma mère faire vivre une famille, par un labeur de toutes les saisons, sur un lopin de terre à la Trinité.
C'est donc en "homme de Terre" et non en "homme de vent", des marchés financiers planétaires que je suis ici. Enfant de paysans chez les paysans. Homme aux racines, chez les femmes et les hommes enracinés.
Sur 20 ans de Parlement européen, j'ai d'ailleurs tellement fait, avec mes amis députés, pour la défense des paysans de France, mais aussi d'Europe et du monde, face aux idéologues du libre-échange planétaire qui sèment la jachère en Beauce, l'arrachage des vignes en Languedoc-Roussillon ou l'élimination des éleveurs de l'Allier, tout en éliminant aussi les Campesinos du Mexique, des producteurs de riz du Sénégal ou les petits céréaliers du Rio Grande do Sul, que j'ai quelque légitimité à m'adresser à nos 540 000 exploitants, au 1,1 million d'actifs permanents et surtout aux 2,3 millions de nos retraités agricoles à qui l'on ose verser, pour seul paiement de leur vie au service de l'alimentation des Français, que 350 euros de retraite par mois, et même encore moins pour la veuve du paysan. Parce que chez nous, en France, à 10 euros par jour le prix de la fourrière, on ne peut même pas mettre la veuve d'un agriculteur à la fourrière.
À lui tout seul ce chiffre dirait déjà la tragédie.
Mais une tragédie, ce n'est pas de mourir. C'est de mourir le 11 novembre 1918. Et c'est ce qui arrive à nos paysans. On est en train de les faire sciemment disparaître en les faisant s'écraser sur 5 murs, juste au moment où de New Delhi à Pékin un grand avenir arrive pour eux.
Mesdames et Messieurs, je suis ici pour annoncer cette bonne nouvelle : le matin des paysans arrive.
Voilà pourquoi :
* et je condamne dans la colère du juste, la politique agricole suicidaire que mène la Commission de Bruxelles depuis les années 90, avec la complicité des dirigeants français.
* et je propose les 5 mesures clés qui pour permettre à nos paysans de passer le cap des quelques années qui les séparent du grand marché planétaire agricole en train de se constituer.
1ère PARTIE
JE DÉNONCE ET CONDAMNE D'ABORD LA NON POLITIQUE AGRICOLE DE BRUXELLES QUI A FIXÉ à 2013 LA FIN DE L'AGRICULTURE EXPORTATRICE EUROPÉENNE.
Pour le 1er janvier 2014, en effet au plus tard, la Commission de Bruxelles a sciemment, volontairement et cyniquement préparé l'écrasement de nos agriculteurs sur 5 murs :
1°) Le mur budgétaire
Le budget européen a été programmé pour 7 ans de 2007 à 2013. Au-delà de cette date, il n'y a plus de perspectives financières pour les agriculteurs.
Certes, le Parlement européen élu en 2009 sera chargé d'adopter des crédits pour la période 2014 à 2021.
Mais comme il existe au Parlement européen une ultra majorité anti paysanne de l'Europe du Nord, nos crédits pour l'agriculture seront réduits à un simple financement pour des paysagistes, sous le nom de développement rural.
2°) Le mur douanier
En juillet 2006, à Genève, dans les négociations commerciales planétaires, Peter Mandelson, commissaire européen britannique au commerce extérieur, a accepté d'abaisser ce qui reste de nos protections douanières européennes, de 51 %.
Concrètement, cela veut dire 800 000 tonnes supplémentaires de bovins d'Amérique Latine qui arriveront sur notre marché. Détruisant un peu plus nos éleveurs du Massif Central.
3°) Le mur financier
À Hong-Kong, le 18 décembre 2005, le même Peter Mandelson a accepté de supprimer définitivement les aides européennes aux exportations agricoles.
Certes, ce n'est que 4 milliards d'euros environ par an. Mais dans un secteur comme celui de la viande bovine, et avec un euro surévalué, c'est le dernier moyen de résister au dumping des pays du Pacifique sud qui disparaît.
4°) Le mur des quotas laitiers
En 2014, c'est la fin des quotas laitiers. Pour nos élevages, surtout de montagnes, c'est une sorte de RMI agricole qui va disparaître.
Ce jeudi, au Sénat, tous les candidats viendront verser des larmes de crocodile sur l'économie laitière mais ce sont eux, eux tous, des Verts à l'UMP, en passant par les roses qui ont soutenu la politique européenne de Bruxelles responsable de cette élimination.
5°) Enfin le mur démographique
La génération actuelle d'agriculteurs termine sa vie professionnelle vers 2013.
Pour assurer son renouvellement, il faudrait, chez nous, l'installation de 15 000 jeunes agriculteurs par an. Il ne s'en installe plus que 6 000.
Que veut-on de plus, pour dire l'élimination programmée.
Et c'est là qu'est la tragédie.
Parce que juste au moment où, des éleveurs aux betteraviers, des producteurs de bananes ou de rhum d'Outre-mer, aux maraîchers et aux vignerons, tout a été mis en place pour éliminer nos paysans, la Chine et l'Inde vont lancer un appel d'offre alimentaire planétaire.
Or, nos paysans risquent de ne plus être là pour y répondre.
2ème PARTIE
TOUT SE MET EN PLACE SUR LA PLANETE, POUR FAIRE à NOUVEAU DE LA NOURRITURE UN DES GRANDS PROBLEMES DU XXIe SIECLE
D'ici 2050, la terre aura près de 9 milliards d'habitants. Les 13 milliards d'hectares de terres cultivées ne vont plus suffire.
Chaque habitant du monde n'aura plus pour se nourrir que 0,25 hectare contre 0,43 hectare il y a 40 ans.
A - L'Inde, par exemple, arrive à la fin de sa révolution verte ayant épuisé ses nappes phréatiques et ses sols.
Avec 600 millions d'habitants de plus qui lui arrivent, ce pays va massivement importer.
C'est pareil avec la Chine. Avec 550 villes de plus d'un million d'habitant d'ici une décennie, la Chine mange ses terres agricoles.
B - La Chine mange aussi ses paysans, engloutis dans les chantiers urbains de Shangaï, Pékin, Guanzou. 300 millions d'entre eux vont être éliminés des campagnes.
Mais en même temps, sur sa côte, la Chine a déjà créé plus de 150 millions d'ultras millionnaires qui consomment vins, fruits, légumes et produits alimentaires de qualité.
Autrement dit ces 3 milliards d'habitants, de ces deux seuls pays, vont lancer l'appel d'offre alimentaire planétaire que je ne cesse d'annoncer. Sans parler de l'Afrique du Nord dont le réchauffement climatique va éliminer l'agriculture.
Qui alors va répondre à cet appel d'offre ?
Le Brésil est prêt à nourrir la planète avec ses 27 millions d'hectares en réserve en Amazonie. Soit toute la France agricole en réserve.
Mais la France aussi peut répondre à cet appel d'offre. Si précisément Bruxelles, soutenus par les candidats du OUI, n'éliminait pas nos paysans.
Parce que paysan va redevenir le grand métier d'avenir, et pas simplement pour être paysagiste ou pompiste de bio-éthanol et de diester, les éliminer juste à ce moment est une tragédie.
Voilà pourquoi je propose un budget et un plan, pour le matin des paysans.
3ème PARTIE
MON PLAN POUR LE MATIN DES PAYSANS TIENT EN DES MESURES À PRENDRE À PARIS, BRUXELLES ET GENEVE
A - A Paris,
Je prendrai cinq mesures :
1°) d'abord une caisse de compensation de la dette agricole, comme on a crée un caisse de cantonnement de la dette du crédit lyonnais.
2°) la création d'un Fond d'intervention pour les campagnes
comme il existe un fonds d'intervention pour la ville.
C'est bien d'avoir des aides pour le 93 et pour les jeunes rappeurs, à condition de ne pas avoir de discrimination pour le 33 et les jeunes sur leur tracteur
3°) Une dotation rurale d'équité sociale (DRES).
Elle aura pour objet de mettre à égalité de condition de service public, les mères de famille, les jeunes et les retraités des campagnes, avec les conditions offertes aux urbains.
4°) Un prélèvement de péréquation territoriale
Les Européens du Nord, en venant acheter nos fermes et nos terres, font une plus-value d'aubaine.
En effet, entre le prix du foncier chez eux et chez nous, la différence est énorme.
Cette différence servira d'assiette à un prélèvement, payé par l'acheteur d'Europe du Nord. C'est le prélèvement de péréquation territoriale qui alimentera en partie un conservatoire du vignoble et le fonds d'intervention pour les campagnes.
Car il faut préparer notre pays au supplément de dépenses sanitaires que va entraîner bientôt l'installation des retraités de l'Europe du nord chez nous.
5°) Un Conservatoire du vignoble
Sur le modèle du Conservatoire du littoral et avec les mêmes 30 millions d'euros annuels, il aura pour objet :
- l'installation des jeunes vignerons
- une forte politique de mise en marché.
B - À Bruxelles
Je négocierai deux mesures :
1°) Un chèque pour rupture du contrat de préférence agricole communautaire
Il compensera le dommage créé à nos paysans par les importations européennes qui violent la préférence communautaire des traités.
2°) L'institution de droits de douane de nouvelle génération
- modulables
- remboursables
- négociables
- bonifiables
Ils vont permettre de concilier les nécessités du commerce international, mais la toute aussi nécessaire protection de nos agriculteurs et de nos économies nationales
C - À l'OMC de Genève
Là, j'exigerai de Bruxelles dans les négociations commerciales que la Commission impose deux mesures justes :
1°) La création d'un registre multilatéral des indications géographiques agricoles
Cela pour protéger notre propriété intellectuelle agricole
2°) La répartition planétaire équitable des sacrifices viticoles
Parce que le Chili ou l'Argentine ou l'Australie ne peuvent pas planter quand nos vignerons sont obligés d'arracher.
Avec ces neuf mesures, je vais faire la preuve par neuf, que l'on peut permettre à nos paysans de France, et d'Europe d'ailleurs aussi, de passer le cap qui nous sépare de la nuit agricole européenne actuelle, du matin des paysans qui arrive.
Mesdames, Messieurs,
Comme moi aussi je viens au Salon de l'agriculture depuis 20 ans, année électorale ou pas, faites- moi l'amitié de penser que je suis ici, bien plus que par sympathie, empathie, ou même au nom d'un simple combat politique.
Non ! Je suis ici non pour des raisons politiques, même si au demeurant dans mon cas elles sont nobles, mais pour des raisons génétiques. Chez les Le Pen en effet, de générations en générations, et des deux côtés, à l'exception de mon père, patron pêcheur, mais c'était aussi un laboureur..., de la mer il est vrai, on est paysan de père en fils.
Moi, je n'ai donc pas appris l'agriculture en trayant les quartiers généraux des multinationales à Neuilly, ou en faisant des photos de petits cochons roses rue Solférino, mais en regardant ma mère faire vivre une famille, par un labeur de toutes les saisons, sur un lopin de terre à la Trinité.
C'est donc en "homme de Terre" et non en "homme de vent", des marchés financiers planétaires que je suis ici. Enfant de paysans chez les paysans. Homme aux racines, chez les femmes et les hommes enracinés.
Sur 20 ans de Parlement européen, j'ai d'ailleurs tellement fait, avec mes amis députés, pour la défense des paysans de France, mais aussi d'Europe et du monde, face aux idéologues du libre-échange planétaire qui sèment la jachère en Beauce, l'arrachage des vignes en Languedoc-Roussillon ou l'élimination des éleveurs de l'Allier, tout en éliminant aussi les Campesinos du Mexique, des producteurs de riz du Sénégal ou les petits céréaliers du Rio Grande do Sul, que j'ai quelque légitimité à m'adresser à nos 540 000 exploitants, au 1,1 million d'actifs permanents et surtout aux 2,3 millions de nos retraités agricoles à qui l'on ose verser, pour seul paiement de leur vie au service de l'alimentation des Français, que 350 euros de retraite par mois, et même encore moins pour la veuve du paysan. Parce que chez nous, en France, à 10 euros par jour le prix de la fourrière, on ne peut même pas mettre la veuve d'un agriculteur à la fourrière.
À lui tout seul ce chiffre dirait déjà la tragédie.
Mais une tragédie, ce n'est pas de mourir. C'est de mourir le 11 novembre 1918. Et c'est ce qui arrive à nos paysans. On est en train de les faire sciemment disparaître en les faisant s'écraser sur 5 murs, juste au moment où de New Delhi à Pékin un grand avenir arrive pour eux.
Mesdames et Messieurs, je suis ici pour annoncer cette bonne nouvelle : le matin des paysans arrive.
Voilà pourquoi :
* et je condamne dans la colère du juste, la politique agricole suicidaire que mène la Commission de Bruxelles depuis les années 90, avec la complicité des dirigeants français.
* et je propose les 5 mesures clés qui pour permettre à nos paysans de passer le cap des quelques années qui les séparent du grand marché planétaire agricole en train de se constituer.
1ère PARTIE
JE DÉNONCE ET CONDAMNE D'ABORD LA NON POLITIQUE AGRICOLE DE BRUXELLES QUI A FIXÉ à 2013 LA FIN DE L'AGRICULTURE EXPORTATRICE EUROPÉENNE.
Pour le 1er janvier 2014, en effet au plus tard, la Commission de Bruxelles a sciemment, volontairement et cyniquement préparé l'écrasement de nos agriculteurs sur 5 murs :
1°) Le mur budgétaire
Le budget européen a été programmé pour 7 ans de 2007 à 2013. Au-delà de cette date, il n'y a plus de perspectives financières pour les agriculteurs.
Certes, le Parlement européen élu en 2009 sera chargé d'adopter des crédits pour la période 2014 à 2021.
Mais comme il existe au Parlement européen une ultra majorité anti paysanne de l'Europe du Nord, nos crédits pour l'agriculture seront réduits à un simple financement pour des paysagistes, sous le nom de développement rural.
2°) Le mur douanier
En juillet 2006, à Genève, dans les négociations commerciales planétaires, Peter Mandelson, commissaire européen britannique au commerce extérieur, a accepté d'abaisser ce qui reste de nos protections douanières européennes, de 51 %.
Concrètement, cela veut dire 800 000 tonnes supplémentaires de bovins d'Amérique Latine qui arriveront sur notre marché. Détruisant un peu plus nos éleveurs du Massif Central.
3°) Le mur financier
À Hong-Kong, le 18 décembre 2005, le même Peter Mandelson a accepté de supprimer définitivement les aides européennes aux exportations agricoles.
Certes, ce n'est que 4 milliards d'euros environ par an. Mais dans un secteur comme celui de la viande bovine, et avec un euro surévalué, c'est le dernier moyen de résister au dumping des pays du Pacifique sud qui disparaît.
4°) Le mur des quotas laitiers
En 2014, c'est la fin des quotas laitiers. Pour nos élevages, surtout de montagnes, c'est une sorte de RMI agricole qui va disparaître.
Ce jeudi, au Sénat, tous les candidats viendront verser des larmes de crocodile sur l'économie laitière mais ce sont eux, eux tous, des Verts à l'UMP, en passant par les roses qui ont soutenu la politique européenne de Bruxelles responsable de cette élimination.
5°) Enfin le mur démographique
La génération actuelle d'agriculteurs termine sa vie professionnelle vers 2013.
Pour assurer son renouvellement, il faudrait, chez nous, l'installation de 15 000 jeunes agriculteurs par an. Il ne s'en installe plus que 6 000.
Que veut-on de plus, pour dire l'élimination programmée.
Et c'est là qu'est la tragédie.
Parce que juste au moment où, des éleveurs aux betteraviers, des producteurs de bananes ou de rhum d'Outre-mer, aux maraîchers et aux vignerons, tout a été mis en place pour éliminer nos paysans, la Chine et l'Inde vont lancer un appel d'offre alimentaire planétaire.
Or, nos paysans risquent de ne plus être là pour y répondre.
2ème PARTIE
TOUT SE MET EN PLACE SUR LA PLANETE, POUR FAIRE à NOUVEAU DE LA NOURRITURE UN DES GRANDS PROBLEMES DU XXIe SIECLE
D'ici 2050, la terre aura près de 9 milliards d'habitants. Les 13 milliards d'hectares de terres cultivées ne vont plus suffire.
Chaque habitant du monde n'aura plus pour se nourrir que 0,25 hectare contre 0,43 hectare il y a 40 ans.
A - L'Inde, par exemple, arrive à la fin de sa révolution verte ayant épuisé ses nappes phréatiques et ses sols.
Avec 600 millions d'habitants de plus qui lui arrivent, ce pays va massivement importer.
C'est pareil avec la Chine. Avec 550 villes de plus d'un million d'habitant d'ici une décennie, la Chine mange ses terres agricoles.
B - La Chine mange aussi ses paysans, engloutis dans les chantiers urbains de Shangaï, Pékin, Guanzou. 300 millions d'entre eux vont être éliminés des campagnes.
Mais en même temps, sur sa côte, la Chine a déjà créé plus de 150 millions d'ultras millionnaires qui consomment vins, fruits, légumes et produits alimentaires de qualité.
Autrement dit ces 3 milliards d'habitants, de ces deux seuls pays, vont lancer l'appel d'offre alimentaire planétaire que je ne cesse d'annoncer. Sans parler de l'Afrique du Nord dont le réchauffement climatique va éliminer l'agriculture.
Qui alors va répondre à cet appel d'offre ?
Le Brésil est prêt à nourrir la planète avec ses 27 millions d'hectares en réserve en Amazonie. Soit toute la France agricole en réserve.
Mais la France aussi peut répondre à cet appel d'offre. Si précisément Bruxelles, soutenus par les candidats du OUI, n'éliminait pas nos paysans.
Parce que paysan va redevenir le grand métier d'avenir, et pas simplement pour être paysagiste ou pompiste de bio-éthanol et de diester, les éliminer juste à ce moment est une tragédie.
Voilà pourquoi je propose un budget et un plan, pour le matin des paysans.
3ème PARTIE
MON PLAN POUR LE MATIN DES PAYSANS TIENT EN DES MESURES À PRENDRE À PARIS, BRUXELLES ET GENEVE
A - A Paris,
Je prendrai cinq mesures :
1°) d'abord une caisse de compensation de la dette agricole, comme on a crée un caisse de cantonnement de la dette du crédit lyonnais.
2°) la création d'un Fond d'intervention pour les campagnes
comme il existe un fonds d'intervention pour la ville.
C'est bien d'avoir des aides pour le 93 et pour les jeunes rappeurs, à condition de ne pas avoir de discrimination pour le 33 et les jeunes sur leur tracteur
3°) Une dotation rurale d'équité sociale (DRES).
Elle aura pour objet de mettre à égalité de condition de service public, les mères de famille, les jeunes et les retraités des campagnes, avec les conditions offertes aux urbains.
4°) Un prélèvement de péréquation territoriale
Les Européens du Nord, en venant acheter nos fermes et nos terres, font une plus-value d'aubaine.
En effet, entre le prix du foncier chez eux et chez nous, la différence est énorme.
Cette différence servira d'assiette à un prélèvement, payé par l'acheteur d'Europe du Nord. C'est le prélèvement de péréquation territoriale qui alimentera en partie un conservatoire du vignoble et le fonds d'intervention pour les campagnes.
Car il faut préparer notre pays au supplément de dépenses sanitaires que va entraîner bientôt l'installation des retraités de l'Europe du nord chez nous.
5°) Un Conservatoire du vignoble
Sur le modèle du Conservatoire du littoral et avec les mêmes 30 millions d'euros annuels, il aura pour objet :
- l'installation des jeunes vignerons
- une forte politique de mise en marché.
B - À Bruxelles
Je négocierai deux mesures :
1°) Un chèque pour rupture du contrat de préférence agricole communautaire
Il compensera le dommage créé à nos paysans par les importations européennes qui violent la préférence communautaire des traités.
2°) L'institution de droits de douane de nouvelle génération
- modulables
- remboursables
- négociables
- bonifiables
Ils vont permettre de concilier les nécessités du commerce international, mais la toute aussi nécessaire protection de nos agriculteurs et de nos économies nationales
C - À l'OMC de Genève
Là, j'exigerai de Bruxelles dans les négociations commerciales que la Commission impose deux mesures justes :
1°) La création d'un registre multilatéral des indications géographiques agricoles
Cela pour protéger notre propriété intellectuelle agricole
2°) La répartition planétaire équitable des sacrifices viticoles
Parce que le Chili ou l'Argentine ou l'Australie ne peuvent pas planter quand nos vignerons sont obligés d'arracher.
Avec ces neuf mesures, je vais faire la preuve par neuf, que l'on peut permettre à nos paysans de France, et d'Europe d'ailleurs aussi, de passer le cap qui nous sépare de la nuit agricole européenne actuelle, du matin des paysans qui arrive.