Texte intégral
Bonsoir Montpellier !
Merci à Dany, qui a déjà enflammé cette salle, à tous les élus de la région ici présents. Merci à vous tous.
Je sens comme un souffle se lever, qui doit nous permettre d'accomplir, le 6 mai, notre devoir de victoire !
L'élection présidentielle, c'est d'abord un élan populaire, l'élan du peuple français, qui a profondément envie que ça change. Et ce soir, à Montpellier, je sens cet élan, je sens ce souffle.
Je me bats pour la victoire, vous m'en donnez le courage, vous m'en donnez l'énergie, et je sais qu'avec vous, nous irons jusqu'au bout !
Et d'abord, la participation massive des Français et des Françaises au premier tour de l'élection présidentielle est une bonne nouvelle, est une excellente nouvelle. Je suis la seule candidate qui ait demandé aux Français de venir massivement voter et de ne pas s'abstenir, je suis la seule candidate qui ai conduit une campagne participative, car j'ai compris la fracture démocratique, j'ai senti que des millions de Français pensaient que la politique ne comptait plus pour rien, et même ne comptait pour rien.
Alors, je veux devant vous rendre hommage à cet élan civique, à cette participation, qui prouve que les Français s'intéressent à la politique lorsque la politique s'intéresse à eux, et en particulier, j'observe que la montée de la participation a été la plus forte chez les jeunes et dans les quartiers populaires, ceux pour lesquels, finalement, il y avait, au cours de ces dernières années, les doutes les plus profonds, les souffrances les plus lourdes, les insécurités, les précarités, et ce fossé grandissant entre les responsables politiques et les citoyens au service desquels nous sommes. Et c'est pourquoi, parce que les Français ont changé, parce qu'ils sont devenus plus exigeants, parce que le monde a changé, parce que la France a changé, alors la politique doit changer, et avec moi, elle ne sera plus jamais la même.
Oui, il faut comprendre cette soif profonde de rénovation de la vie politique, cette exigence de loyauté et de morale publique. Demain, la politique que je conduirais, la France présidente, que je présiderais peut-être si les Français me font confiance, la France présidente ne fera rien sans les Français, mais tout avec eux. Et cette parole que je leur ai donnée dans cette campagne, je leur demande de la garder et de ne plus jamais la lâcher.
Et l'élection présidentielle, c'est vous qui allez la faire, vous, citoyens et citoyennes. Ce ne sont pas des additions arithmétiques, ne vous laissez pas faire par les additions arithmétiques, car la politique, c'est une multiplication de mouvements, de talents, d'énergie, de démocratie vivante qui ne demandent qu'à s'exprimer, et c'est à cela que je vais m'employer pendant ces quelques jours, cette dernière ligne droite, et c'est vous qui m'avez portée pour être ce que je suis ici devant vous.
C'est vous qui m'avez portée jusque-là, déjouant tous les pronostics, me permettant de surmonter tous les obstacles, de me relever après les chutes. C'est vous qui m'avez donné cette énergie intérieure, cette force sereine dont, demain, la France aura besoin, et c'est avec vous que je vais continuer ce combat, je vous demande de me porter avec la même force tranquille et énergique jusqu'au 6 mai. Car c'est avec vous et pour vous que je compte bien transformer l'avenir de la France. C'est sur vous que je compte pour cela. C'est pourquoi, pour éviter à la France de s'enfoncer dans le déclin, dans les précarités, dans les injustices, nous avons, oui, ce devoir de victoire. C'est pourquoi j'appelle, ce soir, à Montpellier, le plus grand nombre de Françaises, de Français à se rassembler autour des idées et des actions du pacte présidentiel, avec cette magnifique confiance que vous m'avez accordée dès le premier tour pour porter le changement.
Je mesure l'honneur qui m'est fait par ce résultat. Je mesure aussi les attentes qui se cachent derrière ces votes. J'ai conscience aussi des interrogations qui restent à lever.
Je sais que des millions de citoyens souffrent de la situation actuelle et se demandent ce qui va changer pour eux. C'est pourquoi je veux faire de ce pacte présidentiel le pacte du redressement de la France. Je veux rendre la France fière de son choix, de son audace, de ce dépassement, car c'est comme cela qu'elle retrouvera confiance en son avenir, et que chacun saisira qu'il a un rôle à jouer pour bâtir cet avenir.
J'appelle, ce soir, à Montpellier, une majorité de citoyens à refuser un pays fragmenté en ghettos de riches et en ghettos de pauvres. Je sais qu'une majorité de Français, et je m'adresse à eux, ne veut pas qu'une partie du pays soit constamment dressée l'un contre l'autre. Je sais aussi que les Français refusent le mépris social et la brutalité qui l'accompagne. La France ne veut pas d'un pouvoir politique, économique et médiatique confisqué entre les mêmes mains.
Et ceux qui portent ces projets ou ceux qui flattent toutes les peurs et toutes les inquiétudes récolteront le désordre et le malheur pour notre pays. Et cela, vous ne le voulez pas, et moi non plus, je ne le veux pas !
Et d'abord, la France présidente, c'est la République du respect, et le respect, ça consiste d'abord, oui, à défendre la valeur travail, mais pas en donnant quelques heures supplémentaires à ceux qui en ont la possibilité, mais bien en donnant un emploi à chacun et à chacune. Notre combat, c'est celui de la France du plein emploi.
Ce combat-là, nous le gagnerons, parce que je ferai tout pour favoriser la croissance des entreprises créatrices de richesses et d'emplois, mais rien ne sera concédé sur le respect dû aux salariés, à commencer ceux qui sont aux plus bas salaires, l'emploi des jeunes, la Sécurité sociale professionnelle tout au long de la vie. Oui, je serai celle qui va réconcilier l'efficacité économique, la justice sociale, le progrès social, la sécurité au travail, la hausse des bas et des moyens salaires, et en même temps la responsabilité individuelle. Voilà le nouveau pacte social que je vais nouer avec les entreprises pour réussir une nouvelle croissance durable.
Je veux faire aussi...
« Ségolène, Présidente ! »
La France présidente sera aussi celle de l'excellence écologique, et nous allons relever ce défi et rattraper notre retard, parce que, à l'échelle de l'Europe, nous ne sommes pas fiers de voir comment, à chaque fois qu'il y a des enjeux écologiques, à chaque fois qu'il faut affronter le lobby de l'argent ou des gros lobbies industriels, à chaque fois qu'il faut affronter les pesanteurs, eh bien la France n'est pas au rendez-vous. Demain, avec moi, la France sera au rendez-vous du combat écologique, du défi à relever pour notre planète. Et aucune justification, aucun lobby économique ne sera fondé à nous expliquer qu'il est impossible d'agir.
La première décision sera celle concernant le moratoire des OGM en plein champ, parce que les Français ont droit à un débat écologique transparent, ils ont droit à accéder aux données scientifiques, c'est cela la démocratie participative, et ils ont droit de comprendre les enjeux énergétiques, et le débat public sur les énergies sera également immédiatement ouvert pour que ces choix soient décidés par les Français et par eux seuls.
D'ailleurs, chaque fois, dans le domaine environnemental, que le pouvoir a été confisqué aux citoyens, chaque fois, il y a eu du mensonge et des catastrophes écologiques : le mensonge sur l'amiante, sur le mensonge sur le nuage de Tchernobyl, le mensonge aujourd'hui sur les OGM. Demain, la République sera une République de transparence, de vérité, de confrontation des points de vue avant les décisions, car l'autorité de l'État est d'autant plus juste et ferme qu'elle s'appuie sur des délibérations populaires. Et c'est tout le sens de la République nouvelle que j'appelle de mes voeux, c'est tout le sens de la démocratie participative qui fera son entrée dans la Constitution avec le référendum d'initiative populaire, avec les jurys citoyens, avec l'interdiction du cumul des mandats, avec la suppression du 49.3.
Puis nous allons construire une France qui rassemble toute son histoire, ses trajectoires diverses, une France colorée, une France métissée dans laquelle plus aucune discrimination ne sera tolérée.
Je vous propose aussi de construire une France généreuse pour une jeunesse libre et responsable, et pour cela, l'éducation sera notre première tâche et notre première priorité.
Je vous propose une France solidaire de ses anciens, car là aussi, l'hypocrisie des mots n'est plus supportable. Nous assurerons sans faiblesse la sécurité des personnes, mais nous garantirons en même temps, sans faillir, les libertés publiques.
Je vous propose de mettre en place de nouvelles règles du jeu pour refonder le pacte républicain. C'est d'abord cela cette histoire que nous écrivons : quel pacte républicain allons-nous refonder ensemble ?
Je vous propose de mettre le peuple souverain au coeur de l'action publique, notamment aux fins d'assurer sa représentation équitable dans sa diversité au Parlement. La démocratie doit devenir notre vie politique au quotidien. Et je veux une France qui revienne à la table de l'Europe, avec une Europe qui se relève, une Europe sociale, une Europe qui se protège, une Europe dont l'objectif est de tenir sa place dans toutes les actions de paix à l'échelle de la planète, et dont l'une des premières priorités sera aussi de redéfinir, de réformer les actions de co-développement pour réduire les écarts entre l'Europe et le continent africain. Voilà notre objectif !
Ces valeurs de paix civile et d'harmonie sociale sont communes, j'en suis sûre, à une majorité de Français et de Françaises. Alors j'appelle toutes celles et tous ceux qui partagent ces valeurs, quelle que soit la diversité de leurs sensibilités à converger pour les soutenir et pour se rassembler majoritairement autour du pacte présidentiel.
Vous l'aurez compris, c'est cette convergence qui fera la dynamique électorale et qui va créer les conditions de la victoire, c'est cette convergence qui va construire la nouvelle majorité présidentielle de la France présidente, le 6 mai 2007.
Ensemble, donnons de la force à cet élan, donnons à la France l'énergie dont elle a besoin. J'ai besoin de vous parce que la France a besoin de vous.
« On va gagner ! »
Je remercie du fond du coeur tous les candidats de la gauche et des écologistes qui, sans tarder, ont appelé à se rassembler sur mon nom, avec une pensée particulière, si vous le permettez, pour Arlette Laguiller qui, pour la première fois, a franchi le pas. Mais je remercie, bien évidemment, aussi tous les autres : Marie-George Buffet, José Bové, Dominique Voynet, Olivier Besancenot, et je leur dis que leurs idées et que leur idéal ne seront pas oubliés dans le pacte présidentiel.
Je veux dire, pour élargir ce rassemblement, et pour lui donner toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, je veux dire à toutes celles et tous ceux qui ont souligné, pendant cette campagne, les dangers que représenterait pour la France une droite dure, une droite dure pour les modestes, mais généreuse pour les plus aisés et pour les plus riches, à tous ceux-là, je veux leur dire, à tous ceux qui pensent que les valeurs humaines doivent toujours l'emporter sur les valeurs boursières, à toutes celles et ceux qui pensent que, pour que la France avance, elle a besoin d'un Etat impartial et garant des libertés publiques, à toutes celles et tous ceux qui ont la conviction que l'on ne doit pas se laisser s'installer les violences et les fractures dans nos quartiers, à tous ceux qui pensent que la réforme se fait d'abord par le respect, à tous ceux qui pensent que l'on peut réformer en profondeur notre pays sans le brutaliser, à tous ceux-là, je dis que le 6 mai, le choix est clair.
Il y a désormais deux voies possibles, et ce débat démocratique, il est aujourd'hui porté à son plus haut niveau : il y a la voie de la division et celle de la réconciliation, que je veux incarner.
Il y a, d'un côté, la voie de la brutalité, et de l'autre celle du dialogue et de la concertation que je vous propose. Il y a, d'un côté, la voie du chacun pour soi, de la concurrence et de l'expérimentation sauvage, ou celle de la solidarité et de la réforme dans le calme.
Nous aurons le choix, en clair, entre reconduire la majorité sortante, son candidat, ses méthodes, son incitation brouillonne, ses échecs répétés sur tous les fronts : de l'emploi, de l'éducation, de la santé, de la sécurité et de l'ordre public, et j'en passe, ou bien essayer autre chose et changer de politique, et c'est à cela que je vous invite.
Bref, il y a le choix, d'un côté, entre le candidat soutenu par Berlusconi, et de l'autre, la candidate soutenue par Zapatero.
Et de mes années de travail et d'expérience, de mes sept années de travail et d'expérience dans mes responsabilités ministérielles, où pendant s'il te plaît années, auprès de François Mitterrand, j'ai appris qu'on ne réformait jamais en force, ni contre le gré des Français, et la bataille contre le CPE en a été la démonstration.
Et puis, de mon expérience d'élue locale et régionale au plus près des préoccupations, des craintes, des aspirations, des souffrances et des espoirs, j'ai acquis la conviction que les Français, contrairement à ce que nous racontent certains experts, ont conscience de la nécessité de réformer et de la gravité actuelle de la situation de la France. Mais ils veulent des réformes, et nous les voulons avec eux pas à n'importe quel prix ni n'importe comment.
Comme les Français, que j'ai longtemps écoutés, je veux une France qui avance, mais pas au détriment des plus pauvres, des sans grades ou des laissés-pour-compte, je veux, comme les Français, une France qui fasse confiance à sa jeunesse, à son intelligence, à ses talents ignorés ou empêchés, mais aussi qui veille au sort de ses anciens, de ses exclus et de ses handicapés.
Comme eux, je veux une France présidente de la démocratisation d'accès à la culture et à l'éducation, et à la beauté.
Je veux une France qui, à nouveau, fasse confiance à ses chercheurs et à sa matière grise, alors que ceux-ci quittent notre territoire.
Oui, je veux conduire une France qui s'appuiera sur tous ses atouts, et ils sont nombreux, sur tous ses talents, sur tous ses territoires dans leurs diversités. Et c'est parce que cette France sera au clair sur ses valeurs fondamentales qu'elle pourra alors se tourner vers les autres, vers l'Europe, vers le monde, vers la compétition internationale, mais s'engager aussi avec confiance pour batailler afin qu'un ordre international plus juste s'établisse à l'échelle de la planète, car, on le sait bien, nous ne nous sauverons pas tout seuls, mais aussi en entraînant les autres vers le haut. C'est à cela que je vous invite !
Je vous propose aussi d'être celle qui fera souffler un vent nouveau sur des institutions dépassées et vulnérables, et on l'a si souvent vu, qui se prêtent à toutes les dérives monarchiques et à toutes les tentations claniques. Et ça, ce n'est pas ma façon de voir la politique, bien au contraire.
Je suis une femme libre, et j'entends le rester. Je ne dépends d'aucune puissance d'argent, je ne dépends d'aucun lobby économique, je sais m'affranchir de certains dogmes, je n'ai personne à placer, c'est vous qui m'avez faite, et c'est à vous seuls que j'aurai à rendre des comptes.
Je rassemblerai une équipe d'hommes et de femmes choisis sur le seul critère de leurs compétences, de leur dévouement et de leur sens de la morale publique. Et avec eux, car l'engagement politique, c'est ceci : nous sommes là pour servir et non pas pour se servir.
Je n'ai pas, comme l'a dit le candidat de l'UMP, une dernière marche à monter, puisque son projet, c'est lui, c'est sa dernière marche, et moi, mon projet, c'est vous. Ce n'est pas pour moi que je veux grimper je ne sais quelle dernière marche, c'est la France que je veux relever, c'est avec votre parole que je veux lui donner sa fierté. C'est la France dont je veux qu'elle cesse d'être tirée désespérément vers le bas, c'est elle qui doit monter, la France, la Nation et la République, et donc c'est l'ensemble du peuple français qui doit gravir la montagne. Ce n'est pas une dernière marche que j'ai à escalader comme l'autre candidat, c'est toute une montagne que je vous invite à gravir.
Je veux rendre à la France la fierté de son histoire et de son action collective, je veux rendre à la France sa place, toute sa place au sein et au coeur de l'Europe, d'une Europe sociale qui luttera contre les délocalisations et qui se battra pour le progrès humain de tous ses habitants.
Je veux construire avec vous, c'est mon désir le plus cher, une France que l'on entende mieux et davantage face aux extrémismes, aux fanatismes qui prennent en otage des régions entières de la planète. Je veux une France qui, s'écartant de la tentation de repli, renoue avec l'idéal de la République, l'idéal des Lumières, l'idéal des droits de l'homme et de la femme, l'idéal de la citoyenneté et qui en fait sa force et sa beauté. Voilà à quoi je vous invite !
Venez, hommes et femmes de France, nous avons un grand destin à faire accomplir à notre beau pays. Venez, jeunes de France et forces vives d'une des plus belles nations du monde, rassemblons-nous, rassemblez-vous. Venez, serrons-nous les coudes ensemble, nous allons rendre le sourire à ce pays, ensemble, nous allons conjurer les mauvais démons de la mélancolie et du déclin, ensemble, nous allons reprendre confiance dans notre avenir, mais pas l'avenir pour quelques-uns, l'avenir au service du plus grand nombre.
Avec nous, ceux qui trébuchent vont pouvoir se relever, avec nous, ceux qui doutent vont pouvoir reprendre confiance, et notre responsabilité sera surtout de ne pas les décevoir, avec nous, tous ceux qui ont des projets pourront les réaliser, avec nous, aucun talent ne sera gaspillé, avec nous, la France sera forte et fière de toutes ses diversités, avec ces Français de toutes origines, avec tous ses quartiers, avec toutes ses régions, avec toutes les générations que j'appelle aujourd'hui à bâtir un devenir commun.
Construisons ensemble la maison France, forte de ses valeurs, appuyée sur ses certitudes, celles qui nous font progresser, celles qui rendent cohérente l'action politique au quotidien entre des familles accueillantes à tous les enfants qui ont les moyens de les éduquer, une école qui assure la garantie républicaine de l'égalité, de la réussite scolaire, un travail donné à tous, et en particulier à ceux qui souffrent des discriminations, et en particulier le combat sur l'égalité entre les hommes et les femmes sera dans la République, parce que, lorsque l'égalité progresse, lorsque la justice avance, cela ne se fait pas pour les uns aux dépens des autres, mais c'est tout le monde qui grandit ensemble. C'est cela le sens du message que je veux vous délivrer ce soir.
Il nous reste quelques jours pour faire enfler le mouvement que je vois ce soir, pour que la vague continue à monter, pour que le peuple de France continue à se mettre en mouvement. J'ai besoin de vous, je vous le répète, parce que le pays a besoin d'un changement profond, et parce qu'il doit échapper à tout ce qui lui est promis par ailleurs comme une sorte de cauchemar. Non, ce cauchemar n'est pas une fatalité. Je vous invite là, chacun où vous êtes, à votre place, à donner le meilleur de lui-même. J'invite tous les Français à cesser de se méfier les uns des autres.
Je lisais récemment une enquête où l'on disait, et cela n'est pas acceptable, ce n'est pas une fatalité, que les sentiments de méfiance entre les Français n'avaient cessé de monter, les sentiments de jalousie les uns envers les autres n'avaient cessé de s'accentuer, le sentiment aussi de reproche, il faut toujours trouver un responsable à ce qui ne va pas. Moi, je vous propose de faire en sorte que ceci recule et que les réconciliations avancent. Je vous propose que les Français retrouvent confiance les uns envers les autres. Je vous propose que chacun et chacune puissent se dire : voilà maintenant, nous avons un État qui fonctionne bien et qui va nous permettre à chacun et à chacune de nous demander, non pas ce que le voisin peut faire pour moi, mais ce que moi, je peux faire pour mon pays. Voilà à quoi je vous appelle !
Oui, j'appelle les Français à s'aimer davantage les uns les autres, parce qu'ils s'aimeront dans une France réconciliée et forte sur ces valeurs fondamentales. C'est cela l'enjeu de l'élection présidentielle.
Et à vous voir si joyeux, si heureux, si chaleureux, je sais que le mouvement, là, est inarrêtable, je sais qu'il va nous entraîner jusqu'au 6 mai, je sais que vous allez démultiplier mon courage, mon énergie, mes convictions, ma capacité de convaincre toutes celles et ceux qui hésitent encore et que j'invite à nous rejoindre. C'est l'appel que je lance ce soir, je compte sur vous !
Tournez-vous vers les Français pour que nous soyons nombreux, très nombreux, le 6 mai, à être fiers de notre audace et de notre choix.
Et puis, pourquoi aussi bouder son plaisir ? Et pourquoi ne pas admettre, comme on peut le lire dans toute la presse internationale ? Oui, si les Français font le choix de l'audace, de porter une femme à la présidence de la République, alors, comme cela est écrit dans toute la presse internationale, alors oui, ce sera un événement planétaire, et nous ne le regretterons pas !
Chers amis, en avant, vive la République, vive la France !
Merci à Dany, qui a déjà enflammé cette salle, à tous les élus de la région ici présents. Merci à vous tous.
Je sens comme un souffle se lever, qui doit nous permettre d'accomplir, le 6 mai, notre devoir de victoire !
L'élection présidentielle, c'est d'abord un élan populaire, l'élan du peuple français, qui a profondément envie que ça change. Et ce soir, à Montpellier, je sens cet élan, je sens ce souffle.
Je me bats pour la victoire, vous m'en donnez le courage, vous m'en donnez l'énergie, et je sais qu'avec vous, nous irons jusqu'au bout !
Et d'abord, la participation massive des Français et des Françaises au premier tour de l'élection présidentielle est une bonne nouvelle, est une excellente nouvelle. Je suis la seule candidate qui ait demandé aux Français de venir massivement voter et de ne pas s'abstenir, je suis la seule candidate qui ai conduit une campagne participative, car j'ai compris la fracture démocratique, j'ai senti que des millions de Français pensaient que la politique ne comptait plus pour rien, et même ne comptait pour rien.
Alors, je veux devant vous rendre hommage à cet élan civique, à cette participation, qui prouve que les Français s'intéressent à la politique lorsque la politique s'intéresse à eux, et en particulier, j'observe que la montée de la participation a été la plus forte chez les jeunes et dans les quartiers populaires, ceux pour lesquels, finalement, il y avait, au cours de ces dernières années, les doutes les plus profonds, les souffrances les plus lourdes, les insécurités, les précarités, et ce fossé grandissant entre les responsables politiques et les citoyens au service desquels nous sommes. Et c'est pourquoi, parce que les Français ont changé, parce qu'ils sont devenus plus exigeants, parce que le monde a changé, parce que la France a changé, alors la politique doit changer, et avec moi, elle ne sera plus jamais la même.
Oui, il faut comprendre cette soif profonde de rénovation de la vie politique, cette exigence de loyauté et de morale publique. Demain, la politique que je conduirais, la France présidente, que je présiderais peut-être si les Français me font confiance, la France présidente ne fera rien sans les Français, mais tout avec eux. Et cette parole que je leur ai donnée dans cette campagne, je leur demande de la garder et de ne plus jamais la lâcher.
Et l'élection présidentielle, c'est vous qui allez la faire, vous, citoyens et citoyennes. Ce ne sont pas des additions arithmétiques, ne vous laissez pas faire par les additions arithmétiques, car la politique, c'est une multiplication de mouvements, de talents, d'énergie, de démocratie vivante qui ne demandent qu'à s'exprimer, et c'est à cela que je vais m'employer pendant ces quelques jours, cette dernière ligne droite, et c'est vous qui m'avez portée pour être ce que je suis ici devant vous.
C'est vous qui m'avez portée jusque-là, déjouant tous les pronostics, me permettant de surmonter tous les obstacles, de me relever après les chutes. C'est vous qui m'avez donné cette énergie intérieure, cette force sereine dont, demain, la France aura besoin, et c'est avec vous que je vais continuer ce combat, je vous demande de me porter avec la même force tranquille et énergique jusqu'au 6 mai. Car c'est avec vous et pour vous que je compte bien transformer l'avenir de la France. C'est sur vous que je compte pour cela. C'est pourquoi, pour éviter à la France de s'enfoncer dans le déclin, dans les précarités, dans les injustices, nous avons, oui, ce devoir de victoire. C'est pourquoi j'appelle, ce soir, à Montpellier, le plus grand nombre de Françaises, de Français à se rassembler autour des idées et des actions du pacte présidentiel, avec cette magnifique confiance que vous m'avez accordée dès le premier tour pour porter le changement.
Je mesure l'honneur qui m'est fait par ce résultat. Je mesure aussi les attentes qui se cachent derrière ces votes. J'ai conscience aussi des interrogations qui restent à lever.
Je sais que des millions de citoyens souffrent de la situation actuelle et se demandent ce qui va changer pour eux. C'est pourquoi je veux faire de ce pacte présidentiel le pacte du redressement de la France. Je veux rendre la France fière de son choix, de son audace, de ce dépassement, car c'est comme cela qu'elle retrouvera confiance en son avenir, et que chacun saisira qu'il a un rôle à jouer pour bâtir cet avenir.
J'appelle, ce soir, à Montpellier, une majorité de citoyens à refuser un pays fragmenté en ghettos de riches et en ghettos de pauvres. Je sais qu'une majorité de Français, et je m'adresse à eux, ne veut pas qu'une partie du pays soit constamment dressée l'un contre l'autre. Je sais aussi que les Français refusent le mépris social et la brutalité qui l'accompagne. La France ne veut pas d'un pouvoir politique, économique et médiatique confisqué entre les mêmes mains.
Et ceux qui portent ces projets ou ceux qui flattent toutes les peurs et toutes les inquiétudes récolteront le désordre et le malheur pour notre pays. Et cela, vous ne le voulez pas, et moi non plus, je ne le veux pas !
Et d'abord, la France présidente, c'est la République du respect, et le respect, ça consiste d'abord, oui, à défendre la valeur travail, mais pas en donnant quelques heures supplémentaires à ceux qui en ont la possibilité, mais bien en donnant un emploi à chacun et à chacune. Notre combat, c'est celui de la France du plein emploi.
Ce combat-là, nous le gagnerons, parce que je ferai tout pour favoriser la croissance des entreprises créatrices de richesses et d'emplois, mais rien ne sera concédé sur le respect dû aux salariés, à commencer ceux qui sont aux plus bas salaires, l'emploi des jeunes, la Sécurité sociale professionnelle tout au long de la vie. Oui, je serai celle qui va réconcilier l'efficacité économique, la justice sociale, le progrès social, la sécurité au travail, la hausse des bas et des moyens salaires, et en même temps la responsabilité individuelle. Voilà le nouveau pacte social que je vais nouer avec les entreprises pour réussir une nouvelle croissance durable.
Je veux faire aussi...
« Ségolène, Présidente ! »
La France présidente sera aussi celle de l'excellence écologique, et nous allons relever ce défi et rattraper notre retard, parce que, à l'échelle de l'Europe, nous ne sommes pas fiers de voir comment, à chaque fois qu'il y a des enjeux écologiques, à chaque fois qu'il faut affronter le lobby de l'argent ou des gros lobbies industriels, à chaque fois qu'il faut affronter les pesanteurs, eh bien la France n'est pas au rendez-vous. Demain, avec moi, la France sera au rendez-vous du combat écologique, du défi à relever pour notre planète. Et aucune justification, aucun lobby économique ne sera fondé à nous expliquer qu'il est impossible d'agir.
La première décision sera celle concernant le moratoire des OGM en plein champ, parce que les Français ont droit à un débat écologique transparent, ils ont droit à accéder aux données scientifiques, c'est cela la démocratie participative, et ils ont droit de comprendre les enjeux énergétiques, et le débat public sur les énergies sera également immédiatement ouvert pour que ces choix soient décidés par les Français et par eux seuls.
D'ailleurs, chaque fois, dans le domaine environnemental, que le pouvoir a été confisqué aux citoyens, chaque fois, il y a eu du mensonge et des catastrophes écologiques : le mensonge sur l'amiante, sur le mensonge sur le nuage de Tchernobyl, le mensonge aujourd'hui sur les OGM. Demain, la République sera une République de transparence, de vérité, de confrontation des points de vue avant les décisions, car l'autorité de l'État est d'autant plus juste et ferme qu'elle s'appuie sur des délibérations populaires. Et c'est tout le sens de la République nouvelle que j'appelle de mes voeux, c'est tout le sens de la démocratie participative qui fera son entrée dans la Constitution avec le référendum d'initiative populaire, avec les jurys citoyens, avec l'interdiction du cumul des mandats, avec la suppression du 49.3.
Puis nous allons construire une France qui rassemble toute son histoire, ses trajectoires diverses, une France colorée, une France métissée dans laquelle plus aucune discrimination ne sera tolérée.
Je vous propose aussi de construire une France généreuse pour une jeunesse libre et responsable, et pour cela, l'éducation sera notre première tâche et notre première priorité.
Je vous propose une France solidaire de ses anciens, car là aussi, l'hypocrisie des mots n'est plus supportable. Nous assurerons sans faiblesse la sécurité des personnes, mais nous garantirons en même temps, sans faillir, les libertés publiques.
Je vous propose de mettre en place de nouvelles règles du jeu pour refonder le pacte républicain. C'est d'abord cela cette histoire que nous écrivons : quel pacte républicain allons-nous refonder ensemble ?
Je vous propose de mettre le peuple souverain au coeur de l'action publique, notamment aux fins d'assurer sa représentation équitable dans sa diversité au Parlement. La démocratie doit devenir notre vie politique au quotidien. Et je veux une France qui revienne à la table de l'Europe, avec une Europe qui se relève, une Europe sociale, une Europe qui se protège, une Europe dont l'objectif est de tenir sa place dans toutes les actions de paix à l'échelle de la planète, et dont l'une des premières priorités sera aussi de redéfinir, de réformer les actions de co-développement pour réduire les écarts entre l'Europe et le continent africain. Voilà notre objectif !
Ces valeurs de paix civile et d'harmonie sociale sont communes, j'en suis sûre, à une majorité de Français et de Françaises. Alors j'appelle toutes celles et tous ceux qui partagent ces valeurs, quelle que soit la diversité de leurs sensibilités à converger pour les soutenir et pour se rassembler majoritairement autour du pacte présidentiel.
Vous l'aurez compris, c'est cette convergence qui fera la dynamique électorale et qui va créer les conditions de la victoire, c'est cette convergence qui va construire la nouvelle majorité présidentielle de la France présidente, le 6 mai 2007.
Ensemble, donnons de la force à cet élan, donnons à la France l'énergie dont elle a besoin. J'ai besoin de vous parce que la France a besoin de vous.
« On va gagner ! »
Je remercie du fond du coeur tous les candidats de la gauche et des écologistes qui, sans tarder, ont appelé à se rassembler sur mon nom, avec une pensée particulière, si vous le permettez, pour Arlette Laguiller qui, pour la première fois, a franchi le pas. Mais je remercie, bien évidemment, aussi tous les autres : Marie-George Buffet, José Bové, Dominique Voynet, Olivier Besancenot, et je leur dis que leurs idées et que leur idéal ne seront pas oubliés dans le pacte présidentiel.
Je veux dire, pour élargir ce rassemblement, et pour lui donner toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, je veux dire à toutes celles et tous ceux qui ont souligné, pendant cette campagne, les dangers que représenterait pour la France une droite dure, une droite dure pour les modestes, mais généreuse pour les plus aisés et pour les plus riches, à tous ceux-là, je veux leur dire, à tous ceux qui pensent que les valeurs humaines doivent toujours l'emporter sur les valeurs boursières, à toutes celles et ceux qui pensent que, pour que la France avance, elle a besoin d'un Etat impartial et garant des libertés publiques, à toutes celles et tous ceux qui ont la conviction que l'on ne doit pas se laisser s'installer les violences et les fractures dans nos quartiers, à tous ceux qui pensent que la réforme se fait d'abord par le respect, à tous ceux qui pensent que l'on peut réformer en profondeur notre pays sans le brutaliser, à tous ceux-là, je dis que le 6 mai, le choix est clair.
Il y a désormais deux voies possibles, et ce débat démocratique, il est aujourd'hui porté à son plus haut niveau : il y a la voie de la division et celle de la réconciliation, que je veux incarner.
Il y a, d'un côté, la voie de la brutalité, et de l'autre celle du dialogue et de la concertation que je vous propose. Il y a, d'un côté, la voie du chacun pour soi, de la concurrence et de l'expérimentation sauvage, ou celle de la solidarité et de la réforme dans le calme.
Nous aurons le choix, en clair, entre reconduire la majorité sortante, son candidat, ses méthodes, son incitation brouillonne, ses échecs répétés sur tous les fronts : de l'emploi, de l'éducation, de la santé, de la sécurité et de l'ordre public, et j'en passe, ou bien essayer autre chose et changer de politique, et c'est à cela que je vous invite.
Bref, il y a le choix, d'un côté, entre le candidat soutenu par Berlusconi, et de l'autre, la candidate soutenue par Zapatero.
Et de mes années de travail et d'expérience, de mes sept années de travail et d'expérience dans mes responsabilités ministérielles, où pendant s'il te plaît années, auprès de François Mitterrand, j'ai appris qu'on ne réformait jamais en force, ni contre le gré des Français, et la bataille contre le CPE en a été la démonstration.
Et puis, de mon expérience d'élue locale et régionale au plus près des préoccupations, des craintes, des aspirations, des souffrances et des espoirs, j'ai acquis la conviction que les Français, contrairement à ce que nous racontent certains experts, ont conscience de la nécessité de réformer et de la gravité actuelle de la situation de la France. Mais ils veulent des réformes, et nous les voulons avec eux pas à n'importe quel prix ni n'importe comment.
Comme les Français, que j'ai longtemps écoutés, je veux une France qui avance, mais pas au détriment des plus pauvres, des sans grades ou des laissés-pour-compte, je veux, comme les Français, une France qui fasse confiance à sa jeunesse, à son intelligence, à ses talents ignorés ou empêchés, mais aussi qui veille au sort de ses anciens, de ses exclus et de ses handicapés.
Comme eux, je veux une France présidente de la démocratisation d'accès à la culture et à l'éducation, et à la beauté.
Je veux une France qui, à nouveau, fasse confiance à ses chercheurs et à sa matière grise, alors que ceux-ci quittent notre territoire.
Oui, je veux conduire une France qui s'appuiera sur tous ses atouts, et ils sont nombreux, sur tous ses talents, sur tous ses territoires dans leurs diversités. Et c'est parce que cette France sera au clair sur ses valeurs fondamentales qu'elle pourra alors se tourner vers les autres, vers l'Europe, vers le monde, vers la compétition internationale, mais s'engager aussi avec confiance pour batailler afin qu'un ordre international plus juste s'établisse à l'échelle de la planète, car, on le sait bien, nous ne nous sauverons pas tout seuls, mais aussi en entraînant les autres vers le haut. C'est à cela que je vous invite !
Je vous propose aussi d'être celle qui fera souffler un vent nouveau sur des institutions dépassées et vulnérables, et on l'a si souvent vu, qui se prêtent à toutes les dérives monarchiques et à toutes les tentations claniques. Et ça, ce n'est pas ma façon de voir la politique, bien au contraire.
Je suis une femme libre, et j'entends le rester. Je ne dépends d'aucune puissance d'argent, je ne dépends d'aucun lobby économique, je sais m'affranchir de certains dogmes, je n'ai personne à placer, c'est vous qui m'avez faite, et c'est à vous seuls que j'aurai à rendre des comptes.
Je rassemblerai une équipe d'hommes et de femmes choisis sur le seul critère de leurs compétences, de leur dévouement et de leur sens de la morale publique. Et avec eux, car l'engagement politique, c'est ceci : nous sommes là pour servir et non pas pour se servir.
Je n'ai pas, comme l'a dit le candidat de l'UMP, une dernière marche à monter, puisque son projet, c'est lui, c'est sa dernière marche, et moi, mon projet, c'est vous. Ce n'est pas pour moi que je veux grimper je ne sais quelle dernière marche, c'est la France que je veux relever, c'est avec votre parole que je veux lui donner sa fierté. C'est la France dont je veux qu'elle cesse d'être tirée désespérément vers le bas, c'est elle qui doit monter, la France, la Nation et la République, et donc c'est l'ensemble du peuple français qui doit gravir la montagne. Ce n'est pas une dernière marche que j'ai à escalader comme l'autre candidat, c'est toute une montagne que je vous invite à gravir.
Je veux rendre à la France la fierté de son histoire et de son action collective, je veux rendre à la France sa place, toute sa place au sein et au coeur de l'Europe, d'une Europe sociale qui luttera contre les délocalisations et qui se battra pour le progrès humain de tous ses habitants.
Je veux construire avec vous, c'est mon désir le plus cher, une France que l'on entende mieux et davantage face aux extrémismes, aux fanatismes qui prennent en otage des régions entières de la planète. Je veux une France qui, s'écartant de la tentation de repli, renoue avec l'idéal de la République, l'idéal des Lumières, l'idéal des droits de l'homme et de la femme, l'idéal de la citoyenneté et qui en fait sa force et sa beauté. Voilà à quoi je vous invite !
Venez, hommes et femmes de France, nous avons un grand destin à faire accomplir à notre beau pays. Venez, jeunes de France et forces vives d'une des plus belles nations du monde, rassemblons-nous, rassemblez-vous. Venez, serrons-nous les coudes ensemble, nous allons rendre le sourire à ce pays, ensemble, nous allons conjurer les mauvais démons de la mélancolie et du déclin, ensemble, nous allons reprendre confiance dans notre avenir, mais pas l'avenir pour quelques-uns, l'avenir au service du plus grand nombre.
Avec nous, ceux qui trébuchent vont pouvoir se relever, avec nous, ceux qui doutent vont pouvoir reprendre confiance, et notre responsabilité sera surtout de ne pas les décevoir, avec nous, tous ceux qui ont des projets pourront les réaliser, avec nous, aucun talent ne sera gaspillé, avec nous, la France sera forte et fière de toutes ses diversités, avec ces Français de toutes origines, avec tous ses quartiers, avec toutes ses régions, avec toutes les générations que j'appelle aujourd'hui à bâtir un devenir commun.
Construisons ensemble la maison France, forte de ses valeurs, appuyée sur ses certitudes, celles qui nous font progresser, celles qui rendent cohérente l'action politique au quotidien entre des familles accueillantes à tous les enfants qui ont les moyens de les éduquer, une école qui assure la garantie républicaine de l'égalité, de la réussite scolaire, un travail donné à tous, et en particulier à ceux qui souffrent des discriminations, et en particulier le combat sur l'égalité entre les hommes et les femmes sera dans la République, parce que, lorsque l'égalité progresse, lorsque la justice avance, cela ne se fait pas pour les uns aux dépens des autres, mais c'est tout le monde qui grandit ensemble. C'est cela le sens du message que je veux vous délivrer ce soir.
Il nous reste quelques jours pour faire enfler le mouvement que je vois ce soir, pour que la vague continue à monter, pour que le peuple de France continue à se mettre en mouvement. J'ai besoin de vous, je vous le répète, parce que le pays a besoin d'un changement profond, et parce qu'il doit échapper à tout ce qui lui est promis par ailleurs comme une sorte de cauchemar. Non, ce cauchemar n'est pas une fatalité. Je vous invite là, chacun où vous êtes, à votre place, à donner le meilleur de lui-même. J'invite tous les Français à cesser de se méfier les uns des autres.
Je lisais récemment une enquête où l'on disait, et cela n'est pas acceptable, ce n'est pas une fatalité, que les sentiments de méfiance entre les Français n'avaient cessé de monter, les sentiments de jalousie les uns envers les autres n'avaient cessé de s'accentuer, le sentiment aussi de reproche, il faut toujours trouver un responsable à ce qui ne va pas. Moi, je vous propose de faire en sorte que ceci recule et que les réconciliations avancent. Je vous propose que les Français retrouvent confiance les uns envers les autres. Je vous propose que chacun et chacune puissent se dire : voilà maintenant, nous avons un État qui fonctionne bien et qui va nous permettre à chacun et à chacune de nous demander, non pas ce que le voisin peut faire pour moi, mais ce que moi, je peux faire pour mon pays. Voilà à quoi je vous appelle !
Oui, j'appelle les Français à s'aimer davantage les uns les autres, parce qu'ils s'aimeront dans une France réconciliée et forte sur ces valeurs fondamentales. C'est cela l'enjeu de l'élection présidentielle.
Et à vous voir si joyeux, si heureux, si chaleureux, je sais que le mouvement, là, est inarrêtable, je sais qu'il va nous entraîner jusqu'au 6 mai, je sais que vous allez démultiplier mon courage, mon énergie, mes convictions, ma capacité de convaincre toutes celles et ceux qui hésitent encore et que j'invite à nous rejoindre. C'est l'appel que je lance ce soir, je compte sur vous !
Tournez-vous vers les Français pour que nous soyons nombreux, très nombreux, le 6 mai, à être fiers de notre audace et de notre choix.
Et puis, pourquoi aussi bouder son plaisir ? Et pourquoi ne pas admettre, comme on peut le lire dans toute la presse internationale ? Oui, si les Français font le choix de l'audace, de porter une femme à la présidence de la République, alors, comme cela est écrit dans toute la presse internationale, alors oui, ce sera un événement planétaire, et nous ne le regretterons pas !
Chers amis, en avant, vive la République, vive la France !