Déclaration de M. Philippe Bas, ministre de la santé et des solidarités, sur les missions de l'Observatoire national sur la formation, la recherche et l'innovation sur le handicap, à Paris le 17 avril 2007.

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Circonstance : Installation de l'Observatoire national sur la formation, la recherche et l'innovation sur le handicap, à Paris le 17 avril 2007

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui pour installer le nouvel Observatoire national sur la formation, la recherche et l'innovation sur le handicap.
Vous le savez, cet Observatoire était prévu par la loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. C'est désormais un autre engagement de la cette grande loi de la République qui est tenu. C'est ainsi que nous créons de l'irréversible, pour changer le regard de la société sur le handicap, pour améliorer la vie quotidienne des personnes handicapées. C'est une grande ambition. L'installation de cet Observatoire en est une nouvelle preuve.
La priorité donnée par le Président de la République à cette action s'est traduite dans les faits. Aujourd'hui, la quasi totalité des textes d'application de la loi de février 2005 ont été pris.
* Les Maisons départementales des personnes handicapées sont installées ; les commissions d'accès aux droits et à l'autonomie délivrent la prestation de compensation du handicap.
* A l'école, entre la rentrée de 2002 et celle de 2006, le nombre d'enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire a progressé de 80%.
* Pour l'emploi des personnes handicapées, j'ai lancé avec Gérard LARCHER un grand plan d'action : chaque personne handicapée peut désormais bénéficier d'un accompagnement personnalisé pour trouver un emploi, le conserver et donner de l'ampleur à sa carrière professionnelle.
* Les ressources des personnes handicapées ont été améliorées, notamment avec la garantie de ressources pour les bénéficiaires de l'Allocation des adultes handicapées qui leur assure 80% du SMIC, ou encore avec le complément de ressources pour les titulaires du minimum invalidité.
Créer un Observatoire, c'était un autre engagement de la loi. Nous l'avons tenu. J'en suis heureux.
Pourquoi créer un Observatoire national sur la formation, la recherche et l'innovation sur le handicap ?
Notre pays souffre aujourd'hui d'un déficit d'information sur toutes les questions touchant au handicap.
Nous avons ainsi fourni un effort important dans le domaine de l'autisme et des troubles envahissants du développement. J'ai installé la semaine dernière le Comité de réflexion et de propositions sur l'autisme et les troubles envahissants du développement. Il contribuera, dans ce domaine où beaucoup reste à découvrir, à améliorer notre connaissance de ce handicap.
La Direction de la recherche, des études et des statistiques permet bien sûr de recenser des informations utiles, d'établir des diagnostics circonstanciés sur différents domaines. Mais il faut aller plus loin.
Les données sur la recherche, les innovations, quelles qu'elles soient, thérapeutiques, techniques, psycho-motrices, les aides animalières, toutes les initiatives des associations qui mériteraient d'être connues et étendues pour que tous puissent y avoir accès : ce sont autant d'informations essentielles qu'il nous faut mieux centraliser, faire partager et utiliser. Trop souvent, en effet, telle ou telle association mène des projets prometteurs dont beaucoup pourraient bénéficier. Trop souvent, c'est la méconnaissance qui les laisse dans l'ombre.
Le rôle de ce comité est donc essentiel. Vous allez devoir réaliser un état des lieux précis de la situation existante et formuler des propositions, pour rendre accessibles à tous les expériences exemplaires et les bonnes pratiques développées sur le terrain.
Vous êtes des acteurs majeurs du monde du handicap. Vous allez unir vos efforts, vos connaissances, vos expériences pour travailler ensemble sur le long terme. C'est un lieu d'échanges et de dialogue qui se crée aujourd'hui : il répond, je le crois, à vos aspirations.
Le nouvel Observatoire va avoir des missions importantes à remplir.
Trois missions principales lui sont assignées. C'est le conseil d'orientation dont l'Observatoire est doté qui devra les mener, grâce à trois groupes de travail.
Je les cite :
* Tout d'abord, le groupe sur la recherche et l'innovation.
Vous aurez pour mission d'apprécier la prise en compte du handicap dans les différents programmes de recherche ; de promouvoir la recherche sur le handicap et de recenser tous les programmes qui existent déjà dans ce domaine. En tenant compte des résultats que vous aurez obtenus, vous pourrez émettre des propositions afin de répondre aux besoins exprimés par les acteurs professionnels et sociaux.
* Le deuxième groupe se penchera sur la prévention.
C'est essentiel. Car nous le savons, bien des déficiences visuelles ou auditives, par exemple, peuvent être limitées ou évitées quand le handicap est détecté plus tôt chez le jeune enfant, et compensé plus tôt.
* Le troisième groupe sera en charge de la formation.
Il devra recenser et analyser les formations déjà existantes dans le champ du handicap, qui permettent aux professionnels d'acquérir des compétences. Bien sûr, il étudiera également les autres formations qui contiennent des modules de sensibilisation au handicap. Il devra ainsi proposer des pistes d'actions concrètes pour sensibiliser davantage à la question du handicap.
Sur tous ces domaines, l'Observatoire remettra chaque année un rapport au Gouvernement, ainsi qu'à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie et au Conseil national consultatif des personnes handicapées. Je sais l'importance de ces recommandations pour une action gouvernementale encore plus efficace.
J'ai souhaité confier la Présidence de l'Observatoire à Mr Jean-Louis FAURE, inspecteur général de l'INSEE. Je sais que ses compétences reconnues de tous, sa connaissance approfondie des questions liées au handicap et ses grandes capacités d'écoute permettront d'animer et de coordonner avec efficacité et talent ce groupe.
Je veux aussi remercier Mr Patrick GOHET, Délégué interministériel aux personnes handicapées, qui va assurer le secrétariat de l'Observatoire. Je sais qu'il assumera cette nouvelle fonction avec l'énergie et l'engagement que nous lui connaissons tous.
Mesdames, Messieurs,
Vous le savez, la participation des personnes handicapées à la vie de la cité, leur intégration, le changement de regard porté sur elles, dépendent de la volonté politique, de l'engagement constant des bénévoles et des professionnels et au quotidien mais aussi de chacune et chacun d'entre nous. Il nous faut voir avant tout les capacités et les talents plutôt que le handicap. Et il faut aussi mieux partager et coordonner l'information, encourager la recherche et l'innovation, valoriser les initiatives exemplaires sur le terrain.
L'Observatoire va y contribuer fortement et je l'en remercie. C'est tous ensemble que nous faisons avancer la société.
Source http://www.handicap.gouv.fr, le 20 avril 2007