Texte intégral
Q - Pourquoi avez-vous accepté d'entrer dans ce gouvernement ?
R - La première raison, c'est pour être utile. Et je crois que je peux l'être sur les enjeux européens, qui sont pour moi extrêmement importants. J'ai toujours pensé que l'avenir de la France passait par l'Europe.
Je crois aussi que les enjeux européens dépassent les clivages politiques. Il faut tenir compte bien évidemment du vote qui a été fait par les Français sur le référendum, en analyser les causes. Je pense que le président de la République l'a fait, et qu'un certain nombre de formations politiques seraient bien inspirées d'en analyser également les causes.
Voilà ma motivation très forte.
Et comme vous le savez, j'avais également par le passé travaillé avec le président de la République lorsqu'il occupait les fonctions de ministre de l'Economie et des Finances.
(...)
Q - Vous allez être en charge avec Bernard Kouchner des Affaires européennes. On sait ce que Nicolas Sarkozy propose comme sortie de crise, un traité simplifié, qu'il avait même qualifié au départ de "mini traité". Comment convaincre 18 pays qui ont accepté la totalité d'une Constitution européenne de n'en appliquer qu'une partie ?
R - Il nous faut d'abord travailler pour que l'Europe réponde mieux aux attentes des peuples. Beaucoup ont le sentiment que l'Europe doit se défendre dans la mondialisation et doit protéger les citoyens qui sont fragilisés. Cela concerne toutes les politiques, industrielles et commerciales notamment. Et le président de la République a mis beaucoup l'accent sur ce point.
Pour cela, nous avons besoin d'institutions efficaces. Et c'est en ce sens qu'il faut sortir de la panne institutionnelle. Pour cela, le président de la République propose un traité simplifié. Je crois que, sur cette idée de traité simplifié, beaucoup de partenaires nous rejoignent. En particulier, les derniers entretiens qui ont eu lieu entre le président de la République et Mme Merkel montrent, qu'avec la Présidence allemande, nous souhaitons aller dans le même sens. Nous soutenons les efforts de la Présidence allemande pour avoir un accord de principe sur la base d'un traité simplifié, au prochain Conseil européen, les 20 et 21 juin, puis une conférence intergouvernementale qui permette d'y travailler et d'aboutir.
Q - Mais je vous renvoie à ce que vous écrivez dans votre propre livre : "la relation France-Allemagne se situe au coeur de l'Europe, c'est indéniable, mais elle ne fait plus l'Europe. Ce temps-là est révolu". C'est Jean-Pierre Jouyet qui l'écrit dans "N'enterrez pas la France".
R - Vous avez tout à fait raison. Il est clair que l'entente franco-allemande reste fondamentale. Rien ne se fait - et je l'ai écrit - sans l'entente franco-allemande. Mais il est évident que Français et Allemands doivent, aussi, faire adhérer à cette idée et à cette relance nombre de leurs partenaires.
Je pense qu'aujourd'hui l'état d'esprit de nos partenaires est mûr. Nous allons bien sûr encore y travailler d'arrache-pied, d'ici le Conseil européen, pour faire en sorte que nous sortions de l'impasse institutionnelle dans laquelle nous nous trouvons. Ce qui est important, c'est que l'Europe soit efficace. Ce que les citoyens reprochent, c'est aussi le fait qu'elle ne soit pas assez efficace. L'Europe doit être efficace et politique et, pour cela, il faut effectuer une rénovation assez profonde. Je crois que, sur cette question, il y a un accord entre les Français et les Allemands. Nous croyons savoir aussi que les Britanniques veulent arriver à une solution efficace.
Q - Combien de temps vous donnez-vous pour arriver au bout ?
R - Ce que nous souhaitons, c'est d'arriver à un accord de principe, déjà lors du prochain Conseil européen, puis très vite, dans le cadre d'une conférence intergouvernementale pour pouvoir avoir très rapidement ce traité simplifié, qui sera, comme vous le savez, soumis à ratification parlementaire.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mai 2007
R - La première raison, c'est pour être utile. Et je crois que je peux l'être sur les enjeux européens, qui sont pour moi extrêmement importants. J'ai toujours pensé que l'avenir de la France passait par l'Europe.
Je crois aussi que les enjeux européens dépassent les clivages politiques. Il faut tenir compte bien évidemment du vote qui a été fait par les Français sur le référendum, en analyser les causes. Je pense que le président de la République l'a fait, et qu'un certain nombre de formations politiques seraient bien inspirées d'en analyser également les causes.
Voilà ma motivation très forte.
Et comme vous le savez, j'avais également par le passé travaillé avec le président de la République lorsqu'il occupait les fonctions de ministre de l'Economie et des Finances.
(...)
Q - Vous allez être en charge avec Bernard Kouchner des Affaires européennes. On sait ce que Nicolas Sarkozy propose comme sortie de crise, un traité simplifié, qu'il avait même qualifié au départ de "mini traité". Comment convaincre 18 pays qui ont accepté la totalité d'une Constitution européenne de n'en appliquer qu'une partie ?
R - Il nous faut d'abord travailler pour que l'Europe réponde mieux aux attentes des peuples. Beaucoup ont le sentiment que l'Europe doit se défendre dans la mondialisation et doit protéger les citoyens qui sont fragilisés. Cela concerne toutes les politiques, industrielles et commerciales notamment. Et le président de la République a mis beaucoup l'accent sur ce point.
Pour cela, nous avons besoin d'institutions efficaces. Et c'est en ce sens qu'il faut sortir de la panne institutionnelle. Pour cela, le président de la République propose un traité simplifié. Je crois que, sur cette idée de traité simplifié, beaucoup de partenaires nous rejoignent. En particulier, les derniers entretiens qui ont eu lieu entre le président de la République et Mme Merkel montrent, qu'avec la Présidence allemande, nous souhaitons aller dans le même sens. Nous soutenons les efforts de la Présidence allemande pour avoir un accord de principe sur la base d'un traité simplifié, au prochain Conseil européen, les 20 et 21 juin, puis une conférence intergouvernementale qui permette d'y travailler et d'aboutir.
Q - Mais je vous renvoie à ce que vous écrivez dans votre propre livre : "la relation France-Allemagne se situe au coeur de l'Europe, c'est indéniable, mais elle ne fait plus l'Europe. Ce temps-là est révolu". C'est Jean-Pierre Jouyet qui l'écrit dans "N'enterrez pas la France".
R - Vous avez tout à fait raison. Il est clair que l'entente franco-allemande reste fondamentale. Rien ne se fait - et je l'ai écrit - sans l'entente franco-allemande. Mais il est évident que Français et Allemands doivent, aussi, faire adhérer à cette idée et à cette relance nombre de leurs partenaires.
Je pense qu'aujourd'hui l'état d'esprit de nos partenaires est mûr. Nous allons bien sûr encore y travailler d'arrache-pied, d'ici le Conseil européen, pour faire en sorte que nous sortions de l'impasse institutionnelle dans laquelle nous nous trouvons. Ce qui est important, c'est que l'Europe soit efficace. Ce que les citoyens reprochent, c'est aussi le fait qu'elle ne soit pas assez efficace. L'Europe doit être efficace et politique et, pour cela, il faut effectuer une rénovation assez profonde. Je crois que, sur cette question, il y a un accord entre les Français et les Allemands. Nous croyons savoir aussi que les Britanniques veulent arriver à une solution efficace.
Q - Combien de temps vous donnez-vous pour arriver au bout ?
R - Ce que nous souhaitons, c'est d'arriver à un accord de principe, déjà lors du prochain Conseil européen, puis très vite, dans le cadre d'une conférence intergouvernementale pour pouvoir avoir très rapidement ce traité simplifié, qui sera, comme vous le savez, soumis à ratification parlementaire.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 mai 2007