Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Journalistes, et, pour certains, Chers Amis, venir au Liban, c'est toujours trop court, c'est parfois trop tard. Ce n'est jamais suffisant pour voir tous ses amis. Et, en réalité, c'est à chaque fois nouveau. Chaque crise est différente avec des éléments, hélas, de ressemblance. Et, chaque fois, nous sommes en présence d'une alchimie ou d'une situation nouvelle, des situations politiques que nous connaissions et qui ont un peu changé.
Nous sommes dans la difficulté. C'est difficile peut-être d'être optimiste et de parler d'avenir. Je vous le dis, n'ayez pas la mémoire courte, il y a eu 16 ans de guerre horribles, des occupations militaires de toutes sortes et, en particulier, l'occupation syrienne très prolongée et je vous signale que c'est seulement à partir de 2005 que les choses ont changé.
N'oublions jamais cela, quand nous observons la situation libanaise. Les Libanais ont repris la main, les Libanais ont repris leur destin dans leurs mains. Cela n'est pas parfait, ils ne s'entendent pas peut-être suffisamment. Les communautés sont à la fois présentes mais pas assez respectées. Et puis, un jour, on dépassera les communautés. Moi, je crois beaucoup dans l'avenir du Liban. Je crois beaucoup à ce laboratoire pour la région, en bien et en mal, bien sûr, avec de bonnes et de mauvaises choses, mais dessinant une part de l'avenir de la région et du monde arabe, de la coexistence des communautés, coexistence malaisée, ici, parfois brutale, parfois fracassante, dont naîtra quelque chose, je le sens, qui sera un modèle.
J'ai rencontré beaucoup de monde, grâce aux services de cette ambassade, qui, je vous le rappelle, est parmi les dix plus importantes ambassades de France du monde, en terme de personnel et sûrement encore mieux classée en termes de talent et de dévouement. Je voudrais saluer le dévouement et l'efficacité de Bernard Emié, notre ambassadeur, qui connaît très bien les gens du pays.
Dans ce pays, si on ne connaît pas les gens, si on ne les embrasse pas, si on n'est pas avec eux, on n'a rien compris. Donc merci à tous.
Nous avons donc rencontré le Premier ministre, les ministres. Nous avons rencontré la communauté chiite, nous avons rencontré le vice-président du Conseil chiite. Nous avons rencontré le Grand Mufti. Nous avons rencontré le Patriarche Sfeir, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, nous avons déjeuné avec lui, nous en sortons. Et puis nous avons rencontré ce que j'appelle et qu'il faut appeler la société civile, à plusieurs reprises, les associations que certains d'entre nous connaissent particulièrement, qui sont le sel de ce pays. Il y a longtemps que ces associations ont dépassé les approches communautaires. Pas une d'entre elles ne souligne que son travail est inter-communautaire.
Nous les avons rencontrés, nous avons défini avec eux un programme de travail commun avec le ministère français des Affaires étrangères, et avec l'Europe, pour que se tienne, en septembre, dans les meilleures conditions, cet événement important que sera l'élection présidentielle. Il est essentiel de s'entendre là-dessus et de ne pas se déchirer.
Maintenant, je vais répondre à vos questions.
Je n'ai pas pu aller dans le Sud, aujourd'hui, parce qu'en deux jours, pour un ministre des Affaires étrangères qui, à Paris, a des activités qui relèvent directement de son ministère et qu'il fallait affronter à partir d'ici, ce n'était pas possible. Je reviendrai pour voir le Sud. Je viens de le dire au général de la FINUL. Nous avons la présence de nos soldats qui nous importe - deuxième contingent en nombre au sein de la FINUL. Je viens de dire aux soldats français, qui sont ici représentés par certains officiers, que j'ai salués, que j'irai dans le Sud pour voir les Chiites, bien sûr, mais également pour voir la population du Sud, ainsi que la FINUL, dans quelques temps, dès que je le pourrai.
Je vais répondre à vos questions mais je voudrais anticiper sur l'une d'entre-elles.
Qu'est ce que la France fait au Liban en dehors de son appui, de son soutien, de la fraternité affichée, pour la souveraineté de ce Liban ? Que le territoire soit protégé, que toutes les communautés soient confortées, que la démocratie, les institutions soient respectées et que le système politique fonctionne. Ce qui n'est pas exactement le cas.
Parallèlement la France s'honore d'avoir participé au dépôt de la résolution concernant le tribunal international pour juger les criminels coupables de l'attentat et du meurtre de M. Rafic Hariri en 2005. C'est en train de se faire, la France n'a pas varié et ne variera pas.
Il faudra, évidemment, poser la question de la Syrie. C'est assez simple, si la Syrie - dont nous connaissons l'influence dans la région, qui a participé à bien des périodes noires de la région et du Liban en particulier -, manifeste sa bonne volonté, si elle accepte d'être partie - au niveau où elle le souhaitera -, d'un processus de paix, nous sommes bien sûr ouverts.
La Syrie reçoit des visites et, à travers les 27 pays de l'Union européenne, c'est M. Solana qui se rend à Damas. Nous sommes, évidemment, partisans de ses visites. Notre ami, Massimo d'Alema, se rendra à Damas début juin. Nous ne refusons rien dès lors que des gestes positifs sont acceptés, imaginés, proposés. Il y a une ligne de conduite très simple pour la Syrie avec la résolution 1559 et la résolution 1701. La Syrie est membre du système des Nations unies. Qu'elle applique ces résolutions et nous serons les premiers à venir les en féliciter.
Q - Et le Hezbollah ?
R - Nous avons des moyens de contacts et nous ne refusons pas de voir les élus de cette région et du Hezbollah - et c'est toujours du Sud dont je parle et je retournerai les voir. L'ambassadeur a des contacts réguliers avec eux. Nous avons rencontré pendant trois heures mon ami Nabih Berry. Cela n'a pas été une discussion très simple. Cet homme, président du Parlement, représente le Sud et nous lui avons dit comment la France entendait participer à ce processus de paix et, je le répète, favoriser au mieux l'élection présidentielle qui s'annonce en septembre.
Nous n'avons pas rencontré, ni parmi les chefs religieux, ni parmi les politiques, de gens qui refusaient le tribunal international. C'est difficile d'ailleurs de refuser une démarche internationale qui va simplement essayer de poursuivre des criminels, des assassins qui pensent que la politique c'est de faire sauter des gens, soit au hasard, soit de façon ciblée. Non, nous n'en avons pas rencontrés. Au contraire, ceux qui apparaissent le plus hostile disent : "c'est moi qui l'ai proposé le premier". D'ailleurs, si cela s'était passé comme je le souhaitais, le tribunal international serait déjà là et nous serions dans une meilleure disposition de légalité et de gouvernement.
Tout cela peut se discuter et, d'ailleurs, se discute pendant des heures. Je vous signale que j'ai remis au Premier ministre, M. Fouad Siniora, le message du président de la République qu'il a qualifié d'extrêmement chaleureux et positif. Et puis d'autres messages, à travers le ministre des Affaires étrangères que je suis.
Je note que le Conseil de sécurité est allé très vite sur cette résolution pour le Tribunal international. Je note que le président du Conseil de sécurité a été très ferme. Je note que la Ligue arabe a été particulièrement ferme. Enfin, je fais confiance à l'armée libanaise pour assurer la sécurité, face aux situations critiques qui menacent aussi les populations civiles dans ce camp du Nord, et pour capturer ceux qui ont commencé par attaquer une banque et qui, étant poursuivis, ont permis de découvrir - le moins que l'on puisse dire - des comploteurs qui se réfugient parmi la population civile et mettent en péril l'ensemble de ce camp.
Q - Il y a certaines parties qui imputent l'actuel conflit - qui se passe actuellement dans le Nord -, au laxisme du gouvernement qui a permis justement à ces terroristes d'infiltrer la frontière et d'accéder au territoire libanais. Je voudrais connaître votre avis là-dessus.
R - Il y a toujours des gens qui ont des solutions simples. J'ai rencontré M. Murr, le ministre de la Défense. Il nous a raconté très précisément comme cela s'était passé. Il nous a indiqué que les services de l'armée connaissaient depuis longtemps l'existence de ces caches, de cette préparation, et qu'il avait attiré l'attention sur la dangerosité de la situation. C'est, dit-on, à la faveur de cette attaque de banque et de la poursuite des malfaiteurs que se sont manifestés certains éléments du groupe, rejoints par d'autres. La poche de résistance était à l'intérieur mais qui avait été préparé à cela ? Est-ce la faute du gouvernement ? Certainement pas.
Vous savez, les frontières de ce pays sont, le moins que l'on puisse dire, partout assez poreuses - pas seulement au Nord, au Sud aussi. Je ne vois pas pourquoi il y aurait à accuser le gouvernement de laxisme. A chaque épisode de chaque conflit, on a dit, ici, que le gouvernement était responsable. Je me souviens qu'à partir de 1975, on a dit que si l'armée avait pu réagir toute suite, cela aurait été autre chose. Je crois que ce raisonnement, enfin en tout cas cette part du raisonnement, est toujours présente dans les décisions des officiers de l'armée, de l'Etat-major, du ministre de la Défense et du gouvernement.
Bien sûr ce groupe s'est infiltré. A-t-il été poussé par le pays voisin ? Certains le disent. Sera-t-il bien accueilli si par hasard certains éléments s'enfuient ? Je ne le crois pas.
Q - Est-ce que la France est prête à couvrir le gouvernement libanais politiquement dans le cas où la seule façon de sécuriser le camp de Nahr El-Bared serait une attaque de l'armée en bonne et due forme à l'intérieur du camp ?
R - Ce n'est pas à la France de prendre des décisions de défense du territoire libanais. Nous soutenons le gouvernement et l'armée. Nous soutenons tous nos amis libanais. Il s'agit là d'une décision qui regarde, bien sûr, l'armée, la police et le gouvernement ; qu'ils prennent leurs décisions. J'espère, s'ils prennent la décision que vous évoquez - c'est-à-dire l'attaque du camp -, que cela se passera après l'évacuation de plus de civils possible, ce que j'estime tout à fait nécessaire. Mais c'est en train de se mettre en place. Et c'est à eux de prendre leurs responsabilités. La décision leur appartient. Qu'ils la prennent me semble juste mais les conséquences sont toujours très difficiles à calculer.
Q - Vos interlocuteurs, en particulier le ministre de la Défense et le Premier ministre, aujourd'hui, ont demandé une assistance particulière dans la situation actuelle. Pouvez-vous nous donner les détails ?
R - Nous leur avons fourni ce qu'ils nous demandaient. Ce ne sont pas des choses extraordinaires, c'est du matériel de routine de l'armée. Nous avons des contacts avec l'armée et, depuis longtemps, nous en sommes fournisseurs. Tout n'est pas arrivé, c'est en train d'arriver, enfin ce n'est pas mystérieux.
Q - Et vous avez dit que vous avez rencontré les ministres qui sont toujours en fonction. Pourquoi n'avez-vous pas rencontré certains de ceux qui ont démissionné ?
R - D'abord parce qu'ils ne se sont pas présentés. Deuxièmement, parce qu'une visite est toujours trop rapide pour aller dans un camp, dans un autre.
Je les rencontrerai, pourquoi pas ? L'ambassadeur les rencontre, bien entendu. Et d'ailleurs, j'ai appris avec curiosité que certains ministres poursuivent une activité tout en étant démissionnaires, ce qui est quand même relativement curieux. Ils continuent à aller dans leur bureau, à signer des papiers pour certains d'entre eux. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Eh bien je ne vais pas me mêler très précisément de la légalité ou de l'illégalité d'un gouvernement qui, d'après ce que je sais, même avec cinq ministres en moins, demeure un gouvernement légal.
Il ne m'a pas été donné le bonheur de rencontrer ces ministres, mais j'ai vu le président du Parlement qui m'en a beaucoup parlé. Le temps que j'ai passé avec Nabih Berry doit compenser le temps que je n'ai pas eu l'occasion de passer avec eux. Je vous l'ai dit, j'irai dans le Sud. S'ils me font l'amitié de demander à me rencontrer, je le ferai volontiers.
Q - Vous invitez d'une part la Syrie à prendre part au processus de paix et, de l'autre, vous réitérez votre position, votre support au tribunal international. Est-ce que le tribunal peut aller jusqu'au bout ou est que ce n'est qu'une carte de pression sur les négociations régionales ?
R - Pourquoi mettez-vous la Syrie en opposition avec ce tribunal. Que savez-vous de précis puisque le rapport de M. Brammertz n'est pas encore rendu public ?
Q - Il y a plusieurs rapports - celui de M. Mehlis, les rapports qui ont été publiés, il en est déjà fait allusion - comme quoi la Syrie est plus ou moins impliquée dans l'assassinat de M. Hariri ?
R - Alors, qu'est-ce que vous me conseillez ? D'arrêter qui ou de faire quoi ?
Q - Est-ce que le tribunal peut aller jusqu'au bout ou ce n'est qu'un moyen de pression, une carte pour les négociations ?
R - C'est évidemment un moyen de pression sur ceux qui sont suspects. Sont-ils coupables ? Je n'en sais rien, j'aimerai bien le savoir. La communauté internationale - pas seulement la France - s'est saisie et vous verrez que la majorité au Conseil de sécurité sera plus importante qu'on ne l'avait imaginé. Surtout en cette période.
Nous, nous poursuivons une démarche diplomatique, entamée depuis de longs mois, vers la communauté internationale. Il se trouve que cela arrive maintenant et que, comme par hasard, des éléments viennent troubler encore une fois ce pays que l'on voulait pacifique, au moment où le dépôt de la résolution sur le tribunal international va avoir lieu, j'imagine aujourd'hui, et que, sans doute, à partir de mardi, aura lieu la discussion au Conseil de sécurité. On verra bien quels sont les rapports entre ces deux évènements.
En tout cas, pour le reste, nous attendons le rapport de M. Brammertz - c'est pour la fin du mois théoriquement, en tout cas début de juin -, et on verra bien ce qu'il y a dedans. Ensuite la justice internationale - pas la France - se saisira de cela et fera son travail.
Alors, est-ce que c'est un moyen de pression ? Evidemment, si certains de ces éléments que l'on poursuivra se sentent coupables. Mais je ne les connais pas, même si je les imagine. N'anticipons pas, on verra bien. Je connais bien le fonctionnement des cours internationales et cela prend du temps.
Je vais vous parler très sincèrement : tous ceux qui, ici, se prétendent en accord avec la poursuite des criminels assassins de Rafic Hariri devraient saisir - qu'ils soient à l'intérieur du pays, qu'ils soient ailleurs - cette occasion, le dépôt ou l'acceptation de cette résolution - cela n'est pas fait, le vote n'est pas accompli -, de ce tribunal international, pour positiver leur attitude, pour faire que, grâce au soutien de la communauté internationale, le Liban connaisse une espérance avec des élections selon les règles en vigueur dans ce pays et peut-être même le début, peut-être, d'une réconciliation ou d'une conciliation.
C'est le moment, c'est ce que j'ai dit à mon ami, Nabih Berry : "tu voulais le tribunal, tu n'aimes pas la façon dont cela s'est passé ; dis-le maintenant. Allons de l'avant tous ensemble et ne fracturons pas un peu plus en mini communautés ce qui a été déjà difficile. Je suis sûr que, dans ce pays, il y a une très grande majorité de Libanais qui croient que l'on peut aller de l'avant, que ce pays doit être respecté, qu'il existe et qu'il sera un modèle. C'est cela mon espoir. Les choses vont mieux qu'on ne le pense. Quand on est au milieu d'une crise, qu'on a le nez dessus, on se dit que c'est le début des autres crises.
Regardez, c'est une pitié que de voir le centre de la ville, parce qu'on s'imaginait que le tourisme allait cette année faire monter la croissance qui est à zéro dans ce pays. On s'imaginait que tous les investissements qui ont été faits allaient devenir productifs, et puis il n'y a plus personne, et puis tout est fermé. Il faut recommencer.
Q - Deux questions : la première, pourquoi n'avez-vous pas rencontré le général Aoun ?
R - Cela fait deux fois que je le vois et j'ai rendez-vous avec lui à Paris lundi.
Q - Deuxième question : puisqu'on parle de porosité, le problème de la sécurisation des frontières est plus que jamais posé. Au Sud effectivement on peut imaginer que l'étanchéité est assurée par la FINUL, et pourquoi ne pas imaginer une transposition de ce dispositif sur la frontière libano-syrienne ?
R - Je vous ai dit que je rencontrais Michel Aoun lundi. Je ne vois pas le Liban comme un pays enclavé par des cordons de troupes internationales partout. J'ai plus confiance que cela dans le Liban. La FINUL sécurise la frontière avec Israël mais, un peu plus vers la Syrie, cela ne me paraît pas très sécurisé. Il semblerait que des armes puissent passer assez facilement et d'autres sortes de marchandises. Il y a une autre demande de sécurisation qui est un peu plus au sud de Gaza, vers le Sinaï, qui s'appellerait la ligne Philadelphie. Je ne pense pas que l'on puisse en permanence demander des opérations de maintien de la paix ou de contrôle. Si la question se posait très précisément, vous parlez du Nord, pourquoi pas.
Q - Elle est censée être poreuse. On dit que les attentats, que les armes proviennent de ce pays...
R - D'accord, pourquoi pas ? Demandons aux Nations unies. Il se trouve que, justement, une mission des Nations unies vient la semaine prochaine dans le cadre de l'application de cette résolution 1701. Nous verrons bien ce qu'ils en pensent. Mais, vous savez, c'est facile de dire qu'on va le faire quand on ne trouve pas les troupes et que c'est toujours les mêmes qui le font.
Q - Je crois que je me suis mal fait comprendre, j'ai parlé du président de la République, le président Lahoud, mais pas le général Aoun ?
R - Je ne l'ai pas rencontré et je ne suis pas le seul. Aucun pays européen, pour une raison très précise, ne le rencontre. C'est une décision collective des 27 pays et je pense que je dois me conformer à cette décision. Donc, je n'ai pas rencontré le général Lahoud.
Q - Votre position vis-à-vis du Hezbollah est-elle une position personnelle ou est-ce la position de votre gouvernement ?
R - Ma position personnelle, personne ne m'a questionné là-dessus. Je ne suis peut être pas d'accord du tout. C'est une position du gouvernement. Nous avons rencontré le Hezbollah à plusieurs occasions, il y a des contacts avec le Hezbollah, ce n'est pas mystérieux, tout le monde le sait, ce n'est pas nouveau. Dans le processus de paix, d'intégrité territoriale, de démocratie libanaise que nous souhaitons, nous rencontrons toutes les communautés. Est-ce que le Hezbollah fait partie de la communauté libanaise, même si les influences extérieures sont pesantes ? Oui, il en fait partie.
Q - Je m'en voudrais d'insister, mais vous avez dit que vous n'allez pas rencontrer le président Lahoud pour une raison bien précise, j'aimerais savoir laquelle ?
R - Je l'ai dit, Madame, et je répète ma position. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 mai 2007
Nous sommes dans la difficulté. C'est difficile peut-être d'être optimiste et de parler d'avenir. Je vous le dis, n'ayez pas la mémoire courte, il y a eu 16 ans de guerre horribles, des occupations militaires de toutes sortes et, en particulier, l'occupation syrienne très prolongée et je vous signale que c'est seulement à partir de 2005 que les choses ont changé.
N'oublions jamais cela, quand nous observons la situation libanaise. Les Libanais ont repris la main, les Libanais ont repris leur destin dans leurs mains. Cela n'est pas parfait, ils ne s'entendent pas peut-être suffisamment. Les communautés sont à la fois présentes mais pas assez respectées. Et puis, un jour, on dépassera les communautés. Moi, je crois beaucoup dans l'avenir du Liban. Je crois beaucoup à ce laboratoire pour la région, en bien et en mal, bien sûr, avec de bonnes et de mauvaises choses, mais dessinant une part de l'avenir de la région et du monde arabe, de la coexistence des communautés, coexistence malaisée, ici, parfois brutale, parfois fracassante, dont naîtra quelque chose, je le sens, qui sera un modèle.
J'ai rencontré beaucoup de monde, grâce aux services de cette ambassade, qui, je vous le rappelle, est parmi les dix plus importantes ambassades de France du monde, en terme de personnel et sûrement encore mieux classée en termes de talent et de dévouement. Je voudrais saluer le dévouement et l'efficacité de Bernard Emié, notre ambassadeur, qui connaît très bien les gens du pays.
Dans ce pays, si on ne connaît pas les gens, si on ne les embrasse pas, si on n'est pas avec eux, on n'a rien compris. Donc merci à tous.
Nous avons donc rencontré le Premier ministre, les ministres. Nous avons rencontré la communauté chiite, nous avons rencontré le vice-président du Conseil chiite. Nous avons rencontré le Grand Mufti. Nous avons rencontré le Patriarche Sfeir, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, nous avons déjeuné avec lui, nous en sortons. Et puis nous avons rencontré ce que j'appelle et qu'il faut appeler la société civile, à plusieurs reprises, les associations que certains d'entre nous connaissent particulièrement, qui sont le sel de ce pays. Il y a longtemps que ces associations ont dépassé les approches communautaires. Pas une d'entre elles ne souligne que son travail est inter-communautaire.
Nous les avons rencontrés, nous avons défini avec eux un programme de travail commun avec le ministère français des Affaires étrangères, et avec l'Europe, pour que se tienne, en septembre, dans les meilleures conditions, cet événement important que sera l'élection présidentielle. Il est essentiel de s'entendre là-dessus et de ne pas se déchirer.
Maintenant, je vais répondre à vos questions.
Je n'ai pas pu aller dans le Sud, aujourd'hui, parce qu'en deux jours, pour un ministre des Affaires étrangères qui, à Paris, a des activités qui relèvent directement de son ministère et qu'il fallait affronter à partir d'ici, ce n'était pas possible. Je reviendrai pour voir le Sud. Je viens de le dire au général de la FINUL. Nous avons la présence de nos soldats qui nous importe - deuxième contingent en nombre au sein de la FINUL. Je viens de dire aux soldats français, qui sont ici représentés par certains officiers, que j'ai salués, que j'irai dans le Sud pour voir les Chiites, bien sûr, mais également pour voir la population du Sud, ainsi que la FINUL, dans quelques temps, dès que je le pourrai.
Je vais répondre à vos questions mais je voudrais anticiper sur l'une d'entre-elles.
Qu'est ce que la France fait au Liban en dehors de son appui, de son soutien, de la fraternité affichée, pour la souveraineté de ce Liban ? Que le territoire soit protégé, que toutes les communautés soient confortées, que la démocratie, les institutions soient respectées et que le système politique fonctionne. Ce qui n'est pas exactement le cas.
Parallèlement la France s'honore d'avoir participé au dépôt de la résolution concernant le tribunal international pour juger les criminels coupables de l'attentat et du meurtre de M. Rafic Hariri en 2005. C'est en train de se faire, la France n'a pas varié et ne variera pas.
Il faudra, évidemment, poser la question de la Syrie. C'est assez simple, si la Syrie - dont nous connaissons l'influence dans la région, qui a participé à bien des périodes noires de la région et du Liban en particulier -, manifeste sa bonne volonté, si elle accepte d'être partie - au niveau où elle le souhaitera -, d'un processus de paix, nous sommes bien sûr ouverts.
La Syrie reçoit des visites et, à travers les 27 pays de l'Union européenne, c'est M. Solana qui se rend à Damas. Nous sommes, évidemment, partisans de ses visites. Notre ami, Massimo d'Alema, se rendra à Damas début juin. Nous ne refusons rien dès lors que des gestes positifs sont acceptés, imaginés, proposés. Il y a une ligne de conduite très simple pour la Syrie avec la résolution 1559 et la résolution 1701. La Syrie est membre du système des Nations unies. Qu'elle applique ces résolutions et nous serons les premiers à venir les en féliciter.
Q - Et le Hezbollah ?
R - Nous avons des moyens de contacts et nous ne refusons pas de voir les élus de cette région et du Hezbollah - et c'est toujours du Sud dont je parle et je retournerai les voir. L'ambassadeur a des contacts réguliers avec eux. Nous avons rencontré pendant trois heures mon ami Nabih Berry. Cela n'a pas été une discussion très simple. Cet homme, président du Parlement, représente le Sud et nous lui avons dit comment la France entendait participer à ce processus de paix et, je le répète, favoriser au mieux l'élection présidentielle qui s'annonce en septembre.
Nous n'avons pas rencontré, ni parmi les chefs religieux, ni parmi les politiques, de gens qui refusaient le tribunal international. C'est difficile d'ailleurs de refuser une démarche internationale qui va simplement essayer de poursuivre des criminels, des assassins qui pensent que la politique c'est de faire sauter des gens, soit au hasard, soit de façon ciblée. Non, nous n'en avons pas rencontrés. Au contraire, ceux qui apparaissent le plus hostile disent : "c'est moi qui l'ai proposé le premier". D'ailleurs, si cela s'était passé comme je le souhaitais, le tribunal international serait déjà là et nous serions dans une meilleure disposition de légalité et de gouvernement.
Tout cela peut se discuter et, d'ailleurs, se discute pendant des heures. Je vous signale que j'ai remis au Premier ministre, M. Fouad Siniora, le message du président de la République qu'il a qualifié d'extrêmement chaleureux et positif. Et puis d'autres messages, à travers le ministre des Affaires étrangères que je suis.
Je note que le Conseil de sécurité est allé très vite sur cette résolution pour le Tribunal international. Je note que le président du Conseil de sécurité a été très ferme. Je note que la Ligue arabe a été particulièrement ferme. Enfin, je fais confiance à l'armée libanaise pour assurer la sécurité, face aux situations critiques qui menacent aussi les populations civiles dans ce camp du Nord, et pour capturer ceux qui ont commencé par attaquer une banque et qui, étant poursuivis, ont permis de découvrir - le moins que l'on puisse dire - des comploteurs qui se réfugient parmi la population civile et mettent en péril l'ensemble de ce camp.
Q - Il y a certaines parties qui imputent l'actuel conflit - qui se passe actuellement dans le Nord -, au laxisme du gouvernement qui a permis justement à ces terroristes d'infiltrer la frontière et d'accéder au territoire libanais. Je voudrais connaître votre avis là-dessus.
R - Il y a toujours des gens qui ont des solutions simples. J'ai rencontré M. Murr, le ministre de la Défense. Il nous a raconté très précisément comme cela s'était passé. Il nous a indiqué que les services de l'armée connaissaient depuis longtemps l'existence de ces caches, de cette préparation, et qu'il avait attiré l'attention sur la dangerosité de la situation. C'est, dit-on, à la faveur de cette attaque de banque et de la poursuite des malfaiteurs que se sont manifestés certains éléments du groupe, rejoints par d'autres. La poche de résistance était à l'intérieur mais qui avait été préparé à cela ? Est-ce la faute du gouvernement ? Certainement pas.
Vous savez, les frontières de ce pays sont, le moins que l'on puisse dire, partout assez poreuses - pas seulement au Nord, au Sud aussi. Je ne vois pas pourquoi il y aurait à accuser le gouvernement de laxisme. A chaque épisode de chaque conflit, on a dit, ici, que le gouvernement était responsable. Je me souviens qu'à partir de 1975, on a dit que si l'armée avait pu réagir toute suite, cela aurait été autre chose. Je crois que ce raisonnement, enfin en tout cas cette part du raisonnement, est toujours présente dans les décisions des officiers de l'armée, de l'Etat-major, du ministre de la Défense et du gouvernement.
Bien sûr ce groupe s'est infiltré. A-t-il été poussé par le pays voisin ? Certains le disent. Sera-t-il bien accueilli si par hasard certains éléments s'enfuient ? Je ne le crois pas.
Q - Est-ce que la France est prête à couvrir le gouvernement libanais politiquement dans le cas où la seule façon de sécuriser le camp de Nahr El-Bared serait une attaque de l'armée en bonne et due forme à l'intérieur du camp ?
R - Ce n'est pas à la France de prendre des décisions de défense du territoire libanais. Nous soutenons le gouvernement et l'armée. Nous soutenons tous nos amis libanais. Il s'agit là d'une décision qui regarde, bien sûr, l'armée, la police et le gouvernement ; qu'ils prennent leurs décisions. J'espère, s'ils prennent la décision que vous évoquez - c'est-à-dire l'attaque du camp -, que cela se passera après l'évacuation de plus de civils possible, ce que j'estime tout à fait nécessaire. Mais c'est en train de se mettre en place. Et c'est à eux de prendre leurs responsabilités. La décision leur appartient. Qu'ils la prennent me semble juste mais les conséquences sont toujours très difficiles à calculer.
Q - Vos interlocuteurs, en particulier le ministre de la Défense et le Premier ministre, aujourd'hui, ont demandé une assistance particulière dans la situation actuelle. Pouvez-vous nous donner les détails ?
R - Nous leur avons fourni ce qu'ils nous demandaient. Ce ne sont pas des choses extraordinaires, c'est du matériel de routine de l'armée. Nous avons des contacts avec l'armée et, depuis longtemps, nous en sommes fournisseurs. Tout n'est pas arrivé, c'est en train d'arriver, enfin ce n'est pas mystérieux.
Q - Et vous avez dit que vous avez rencontré les ministres qui sont toujours en fonction. Pourquoi n'avez-vous pas rencontré certains de ceux qui ont démissionné ?
R - D'abord parce qu'ils ne se sont pas présentés. Deuxièmement, parce qu'une visite est toujours trop rapide pour aller dans un camp, dans un autre.
Je les rencontrerai, pourquoi pas ? L'ambassadeur les rencontre, bien entendu. Et d'ailleurs, j'ai appris avec curiosité que certains ministres poursuivent une activité tout en étant démissionnaires, ce qui est quand même relativement curieux. Ils continuent à aller dans leur bureau, à signer des papiers pour certains d'entre eux. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Eh bien je ne vais pas me mêler très précisément de la légalité ou de l'illégalité d'un gouvernement qui, d'après ce que je sais, même avec cinq ministres en moins, demeure un gouvernement légal.
Il ne m'a pas été donné le bonheur de rencontrer ces ministres, mais j'ai vu le président du Parlement qui m'en a beaucoup parlé. Le temps que j'ai passé avec Nabih Berry doit compenser le temps que je n'ai pas eu l'occasion de passer avec eux. Je vous l'ai dit, j'irai dans le Sud. S'ils me font l'amitié de demander à me rencontrer, je le ferai volontiers.
Q - Vous invitez d'une part la Syrie à prendre part au processus de paix et, de l'autre, vous réitérez votre position, votre support au tribunal international. Est-ce que le tribunal peut aller jusqu'au bout ou est que ce n'est qu'une carte de pression sur les négociations régionales ?
R - Pourquoi mettez-vous la Syrie en opposition avec ce tribunal. Que savez-vous de précis puisque le rapport de M. Brammertz n'est pas encore rendu public ?
Q - Il y a plusieurs rapports - celui de M. Mehlis, les rapports qui ont été publiés, il en est déjà fait allusion - comme quoi la Syrie est plus ou moins impliquée dans l'assassinat de M. Hariri ?
R - Alors, qu'est-ce que vous me conseillez ? D'arrêter qui ou de faire quoi ?
Q - Est-ce que le tribunal peut aller jusqu'au bout ou ce n'est qu'un moyen de pression, une carte pour les négociations ?
R - C'est évidemment un moyen de pression sur ceux qui sont suspects. Sont-ils coupables ? Je n'en sais rien, j'aimerai bien le savoir. La communauté internationale - pas seulement la France - s'est saisie et vous verrez que la majorité au Conseil de sécurité sera plus importante qu'on ne l'avait imaginé. Surtout en cette période.
Nous, nous poursuivons une démarche diplomatique, entamée depuis de longs mois, vers la communauté internationale. Il se trouve que cela arrive maintenant et que, comme par hasard, des éléments viennent troubler encore une fois ce pays que l'on voulait pacifique, au moment où le dépôt de la résolution sur le tribunal international va avoir lieu, j'imagine aujourd'hui, et que, sans doute, à partir de mardi, aura lieu la discussion au Conseil de sécurité. On verra bien quels sont les rapports entre ces deux évènements.
En tout cas, pour le reste, nous attendons le rapport de M. Brammertz - c'est pour la fin du mois théoriquement, en tout cas début de juin -, et on verra bien ce qu'il y a dedans. Ensuite la justice internationale - pas la France - se saisira de cela et fera son travail.
Alors, est-ce que c'est un moyen de pression ? Evidemment, si certains de ces éléments que l'on poursuivra se sentent coupables. Mais je ne les connais pas, même si je les imagine. N'anticipons pas, on verra bien. Je connais bien le fonctionnement des cours internationales et cela prend du temps.
Je vais vous parler très sincèrement : tous ceux qui, ici, se prétendent en accord avec la poursuite des criminels assassins de Rafic Hariri devraient saisir - qu'ils soient à l'intérieur du pays, qu'ils soient ailleurs - cette occasion, le dépôt ou l'acceptation de cette résolution - cela n'est pas fait, le vote n'est pas accompli -, de ce tribunal international, pour positiver leur attitude, pour faire que, grâce au soutien de la communauté internationale, le Liban connaisse une espérance avec des élections selon les règles en vigueur dans ce pays et peut-être même le début, peut-être, d'une réconciliation ou d'une conciliation.
C'est le moment, c'est ce que j'ai dit à mon ami, Nabih Berry : "tu voulais le tribunal, tu n'aimes pas la façon dont cela s'est passé ; dis-le maintenant. Allons de l'avant tous ensemble et ne fracturons pas un peu plus en mini communautés ce qui a été déjà difficile. Je suis sûr que, dans ce pays, il y a une très grande majorité de Libanais qui croient que l'on peut aller de l'avant, que ce pays doit être respecté, qu'il existe et qu'il sera un modèle. C'est cela mon espoir. Les choses vont mieux qu'on ne le pense. Quand on est au milieu d'une crise, qu'on a le nez dessus, on se dit que c'est le début des autres crises.
Regardez, c'est une pitié que de voir le centre de la ville, parce qu'on s'imaginait que le tourisme allait cette année faire monter la croissance qui est à zéro dans ce pays. On s'imaginait que tous les investissements qui ont été faits allaient devenir productifs, et puis il n'y a plus personne, et puis tout est fermé. Il faut recommencer.
Q - Deux questions : la première, pourquoi n'avez-vous pas rencontré le général Aoun ?
R - Cela fait deux fois que je le vois et j'ai rendez-vous avec lui à Paris lundi.
Q - Deuxième question : puisqu'on parle de porosité, le problème de la sécurisation des frontières est plus que jamais posé. Au Sud effectivement on peut imaginer que l'étanchéité est assurée par la FINUL, et pourquoi ne pas imaginer une transposition de ce dispositif sur la frontière libano-syrienne ?
R - Je vous ai dit que je rencontrais Michel Aoun lundi. Je ne vois pas le Liban comme un pays enclavé par des cordons de troupes internationales partout. J'ai plus confiance que cela dans le Liban. La FINUL sécurise la frontière avec Israël mais, un peu plus vers la Syrie, cela ne me paraît pas très sécurisé. Il semblerait que des armes puissent passer assez facilement et d'autres sortes de marchandises. Il y a une autre demande de sécurisation qui est un peu plus au sud de Gaza, vers le Sinaï, qui s'appellerait la ligne Philadelphie. Je ne pense pas que l'on puisse en permanence demander des opérations de maintien de la paix ou de contrôle. Si la question se posait très précisément, vous parlez du Nord, pourquoi pas.
Q - Elle est censée être poreuse. On dit que les attentats, que les armes proviennent de ce pays...
R - D'accord, pourquoi pas ? Demandons aux Nations unies. Il se trouve que, justement, une mission des Nations unies vient la semaine prochaine dans le cadre de l'application de cette résolution 1701. Nous verrons bien ce qu'ils en pensent. Mais, vous savez, c'est facile de dire qu'on va le faire quand on ne trouve pas les troupes et que c'est toujours les mêmes qui le font.
Q - Je crois que je me suis mal fait comprendre, j'ai parlé du président de la République, le président Lahoud, mais pas le général Aoun ?
R - Je ne l'ai pas rencontré et je ne suis pas le seul. Aucun pays européen, pour une raison très précise, ne le rencontre. C'est une décision collective des 27 pays et je pense que je dois me conformer à cette décision. Donc, je n'ai pas rencontré le général Lahoud.
Q - Votre position vis-à-vis du Hezbollah est-elle une position personnelle ou est-ce la position de votre gouvernement ?
R - Ma position personnelle, personne ne m'a questionné là-dessus. Je ne suis peut être pas d'accord du tout. C'est une position du gouvernement. Nous avons rencontré le Hezbollah à plusieurs occasions, il y a des contacts avec le Hezbollah, ce n'est pas mystérieux, tout le monde le sait, ce n'est pas nouveau. Dans le processus de paix, d'intégrité territoriale, de démocratie libanaise que nous souhaitons, nous rencontrons toutes les communautés. Est-ce que le Hezbollah fait partie de la communauté libanaise, même si les influences extérieures sont pesantes ? Oui, il en fait partie.
Q - Je m'en voudrais d'insister, mais vous avez dit que vous n'allez pas rencontrer le président Lahoud pour une raison bien précise, j'aimerais savoir laquelle ?
R - Je l'ai dit, Madame, et je répète ma position. Merci.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 mai 2007