Texte intégral
C. Barbier J. Chirac convoqué rapidement par les juges, cette éventualité vous choque telle ?
R.- En tous les cas, je ne sais rien de tout cela. Ce que je souhaite c'est que le président de la République puisse continuer sa carrière dans la sérénité, il l'a mérité et j'espère que ce ne sont que des rumeurs.
Q.- Le Gouvernement précédent avait supprimé des décharges horaires dont les enseignants bénéficiaient de longue date et qui ne semblaient plus justifiées. Vous rétablissez ce privilège, pourquoi ?
R.- N. Sarkozy a dit pendant la campagne que ce qu'il souhaitait c'est que les fonctionnaires puissent travailler plus, ou selon des modalités plus libres, de sorte d'ailleurs qu'ils puissent aussi gagner plus. Or, le dispositif que le président de la République vient d'abroger faisait exactement l'inverse. C'est-à-dire qu'on disait aux professeurs qu'ils allaient faire la même chose et pour faire la même chose, ils allaient être payés moins. Et donc le président de la République a considéré que ce n'était pas conforme à l'idée qu'il se faisait de la fonction publique.
Q.- Alors là, il y aura des heures supplémentaires à financer, combien cela va-t-il nous coûter ?
R.- Nous allons régler cela à l'intérieur de notre dispositif d'heures supplémentaires. Cela représentait un peu plus de 3 000 postes que nous convertissons en heures supplémentaires, vous savez 3 000 postes sur un ministère qui en gère un peu plus d'un million, ce sont des choses qui peuvent d'arranger.
Q.- Vous maintenez l'objectif de ne pas remplacer un enseignant sur deux partant à la retraite, est-ce que ça veut dire qu'il y aura des classes de trente élèves et plus ?
R.- Le président de la République a dit que tout ceci se ferait dans la durée, évidemment, qu'il fallait que la fonction publique de l'Education accepte la fonction publique tout court, c'est-à-dire, qu'elle soit dans la même situation qu'elle et qu'elle aille vers une décélération de l'emploi public. Mais tout cela va se faire progressivement d'une part, et d'autre part, cela va se faire dans le cadre d'une réflexion plus globale sur ce que c'est qu'enseigner, sur les contenus, sur les programmes, sur l'offre éducative...
Q.- Ce sont vos tables rondes, c'est le fameux livre Vert, on est parti pour quoi ? Pour deux, trois ans de réflexion ?
R.- Non, il faut que l'an prochain nous ayons débouché. Nous nous sommes donné comme ligne d'horizon le printemps 2008, donc nous irons rapidement à l'essentiel. Ce que je veux dire c'est qu'on ne peut pas traiter de l'emploi public, y compris à l'éducation nationale, indépendamment évidemment des fonctions et des missions, sinon, cela n'a pas de sens.
Q.- Dans ces missions, il y avait la bivalence, c'est-à-dire la capacité pour un professeur d'enseigner deux matières, ce qui permettait aussi de régler le problème parfois des absences des profs. Vous renoncez aussi à la bivalence ?
R.- Pas du tout, j'ai dit aux syndicats que j'ai reçus que je trouvais que le projet en soi, ne devait pas être rejeté. Pourquoi voulez vous qu'un professeur qui passe aujourd'hui son concours et qui choisit d'avoir une mention complémentaire, par exemple un professeur d'histoire qui veut avoir une mention complémentaire "histoire de l'art" et qui l'obtiendrait - car c'est un concours, c'est un examen, donc on dirait : vous êtes tout à fait capable de le faire, pourquoi l'empêcherait-on de le faire ? Il aurait une carrière plus variée, il rendra plus de services, il sera utile lorsqu'il y a des flottements dans les emplois du temps. Donc je trouve que la bivalence ne doit pas être rejetée, il faut que nous continuions à explorer cette piste.
Q.- Votre but est-il de redonner dans les collèges, dans les lycées, le pouvoir aux enseignants notamment face aux parents qui avaient pris l'ascendant ces dernières années ?
R.- Il ne faut pas opposer les uns et les autres, nous avons besoin de nous parler, l'enfant est une continuité, l'enfant n'est pas différent lorsqu'il est dans sa famille et lorsqu'il est à l'école, c'est une seule personne. Mais en revanche, il faut bien comprendre que c'est aux professeurs de définir ce que doit être l'acte éducatif, ce qui se passe dans des classes et c'est grâce aux professeurs que l'école réussit ou échoue. Vous avez peut-être oublié qui était le ministre de l'Education nationale lorsque vous étiez élève ? En revanche, vous avez certainement gardé le souvenir d'un professeur qui vous a marqué, qui vous a appris quelque chose. Et donc ce sont des professeurs qui font la réussite de l'école, c'est pour cela qu'il faut être d'abord derrière eux, et avec eux.
Q.- C'était R. Haby, moi le ministre quand j'étais au collège.
R.- Ah, vous vous en souvenez quand même !
Q.- Expérimentation, dites-vous, quand on parle de la suppression de la carte scolaire. Quand est-ce qu'en France on pourra choisir librement l'établissement où l'on inscrit ses enfants ?
R.- Les choses vont se faire progressivement, nous aurons desserré très largement la carte scolaire dès la rentrée prochaine et d'ailleurs j'observe qu'un certain nombre de personnes m'avaient dit que tout cela est folie, ça va être la pagaille, c'est injuste socialement, etc. Toutes sortes de prophéties de malheur qui ne se produisent pas. C'est assez compliqué à mettre en place, mais il n'y a pas de désordre. Pourquoi ? D'abord parce que l'immense majorité des parents mettent leurs enfants dans l'école de proximité et ça va très bien comme ça, il faut qu'ils continuent, il n'y a aucune raison d'aller plus loin. Et en revanche, il y avait des parents qui souhaitaient que leurs enfants puissent aller vers des établissements différents, selon des critères très précis que nous avons fixés, alors qu'avant, on était dans l'opacité, dans la connivence, dans le secret le plus total, on a donc fixé des critères très précis et donc cela a desserré l'étau, c'est une liberté nouvelle que nous avons donnée aux familles et les choses se mettent en place assez sereinement.
Q.- Imposerez-vous le vouvoiement entre les élèves et les profs ? Demanderez vous aux élèves de se lever quand un enseignant rentre en classe, enfin bref est-ce qu'il y aura un retour un peu de cette discipline ancienne ?
R.- Ce que je crois en tous les cas, c'est qu'il faut que les professeurs soient respectés. Et que tout ce qui marque le respect doit être soutenu. L'une des difficultés que connaissent aujourd'hui les enseignants, c'est qu'on s'adresse à eux parfois avec un peu de négligence. Vous voyez, ce sont des gens qui passent un concours comparable, au même niveau par exemple, que celui que passent des magistrats, quelqu'un qui rentre à l'Ecole nationale de la magistrature, qui est magistrat, il passe un concours qui est du même niveau qu'un agrégé. Est-ce qu'il vous viendrait à l'idée de vous poser la question de savoir si on a le droit de tutoyer des magistrats ? Je dis simplement qu'il faut rappeler que les fonctionnaires de l'Education nationale, sont des fonctionnaires d'autorité qui transmettent le savoir, qu'ils incarnent la République et que tout manque de respect vis-à-vis d'eux, c'est un manque de respect vis-à-vis du savoir mais vis-à-vis de la République aussi.
Q.- Trois mois fermes requis contre le lycéen, majeur, qui avait filmé une agression d'un enseignant, c'est trop léger comme réquisition ?
R.- Cela me paraît bien être le minimum. Les agressions à l'égard des enseignants, les agressions physiques sont inacceptables...
Q.- C'est plus grave qu'une agression normale quand c'est un enseignant ?
R.- Mais bien entendu.
Q.- Il faut des peines plus sévères ?
R.- Mais bien entendu.
Q.- Il y aura ça dans les lois proposées par R. Dati ?
R.- En tous les cas, je veux parler avec R. Dati de ce problème, je trouve que les agressions physiques contre les professeurs dans l'exercice de leurs fonctions ou dans le périmètre immédiat des établissements scolaires doivent être sanctionnées avec une extrême sévérité.
Q.- Mettrez-vous en place des études surveillées obligatoires après 16h00 pour les enfants qui ne peuvent pas rentrer chez eux car leurs parents travaillent et combien cela va-t-il coûter ?
R.- Bien entendu, c'est une promesse du président de la République qu'il faut accomplir, de quoi s'agit-il ? Il s'agit de ces jeunes qui à 16h00 peuvent rentrer chez eux alors que les parents sont encore au travail, ou qui rentrent chez eux sans que les parents puissent toujours s'occuper d'eux scolairement. Ce n'est pas juste, c'est une injustice ; il y aurait d'un côté les enfants dont les parents peuvent les aider et puis ceux dont les parents ne sont pas là, ou n'ont pas les moyens de le faire. Et les enfants seront soit dans la rue, soit livrés à eux-mêmes, soit incapables de faire leurs devoirs. C'est donc une obligation que nous nous imposons...
Q.- Cela va coûter cher ?
R.- Cela va coûter cher, nous allons voir, tout ceci peut se faire dans un contexte communal ou dans l'environnement de l'établissement ; on peut travailler avec des associations, on peut utiliser des assistants d'éducation, on peut donner des heures supplémentaires aux professeurs qui souhaitent le faire, c'est une chose faisable. Il en tous les cas, que nous accomplissions cette promesse parce que le président de la République l'a dit et parce que c'est juste.
Q.- L'année scolaire va s'achever pour les enfants scolarisés de sans-papiers. Seront-ils expulsés avec leurs familles ?
R.- Ce que nous disons sans cesse, c'est que les enfants à l'école sont tous accueillis, c'est la loi de la République, quand vous êtes en âge d'être scolarisés, vous êtes accueilli.
Q.- Et pendant les vacances, on les expulse ?
R.- Mais pour autant, il n'est pas question que nous recréions une filière d'immigration clandestine à partir de la scolarisation des enfants. Lorsque S. Royal avait dit qu'il fallait régulariser les parents et les grands parents, c'est évidemment une folie, cela serait créer une filière clandestine, si je puis dire officielle. Donc nous ne voulons pas cela.
Q.- Donnerez-vous des consignes d'indulgence aux correcteurs du bac, notamment sur l'orthographe ?
R.- Pas du tout, je ne donne aucune indication aux correcteurs du baccalauréat, ce sont les professeurs et les jurys qui doivent décider par eux-mêmes, en toute souveraineté, ce qu'ils comptent faire pour juger les copies.
Q.- Vous êtes le ministre anti mai 68 ?
R.- Ce que je sais en tous les cas, c'est que mai 68 a compté beaucoup dans l'histoire de l'école mais qu'aujourd'hui, nous avons plutôt tendance à pense que la liberté n'est pas un point de départ, mais un point d'arrivée et que pour être libre, il faut d'abord beaucoup travailler et beaucoup apprendre.
Q.- Vous avez été le directeur de cabinet de F. Bayrou, un dialogue est-il encore possible entre UMP et MoDem ?
R.- Ecoutez, nous parlons. J'observe d'ailleurs que l'UMP a retiré le candidat qui devait affronter F. Bayrou. Ce n'est pas parce que les autres sont désagréables qu'on est obligés de soi-même mal se conduire. Pour le reste, c'est aux électeurs de juger. Ce que je constate, c'est qu'aujourd'hui le Modem va faire quelque chose comme 7 %, ce sont les électeurs qui l'ont voulu. J'allais dire : tout ça pour ça ?
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 13 juin 2007
R.- En tous les cas, je ne sais rien de tout cela. Ce que je souhaite c'est que le président de la République puisse continuer sa carrière dans la sérénité, il l'a mérité et j'espère que ce ne sont que des rumeurs.
Q.- Le Gouvernement précédent avait supprimé des décharges horaires dont les enseignants bénéficiaient de longue date et qui ne semblaient plus justifiées. Vous rétablissez ce privilège, pourquoi ?
R.- N. Sarkozy a dit pendant la campagne que ce qu'il souhaitait c'est que les fonctionnaires puissent travailler plus, ou selon des modalités plus libres, de sorte d'ailleurs qu'ils puissent aussi gagner plus. Or, le dispositif que le président de la République vient d'abroger faisait exactement l'inverse. C'est-à-dire qu'on disait aux professeurs qu'ils allaient faire la même chose et pour faire la même chose, ils allaient être payés moins. Et donc le président de la République a considéré que ce n'était pas conforme à l'idée qu'il se faisait de la fonction publique.
Q.- Alors là, il y aura des heures supplémentaires à financer, combien cela va-t-il nous coûter ?
R.- Nous allons régler cela à l'intérieur de notre dispositif d'heures supplémentaires. Cela représentait un peu plus de 3 000 postes que nous convertissons en heures supplémentaires, vous savez 3 000 postes sur un ministère qui en gère un peu plus d'un million, ce sont des choses qui peuvent d'arranger.
Q.- Vous maintenez l'objectif de ne pas remplacer un enseignant sur deux partant à la retraite, est-ce que ça veut dire qu'il y aura des classes de trente élèves et plus ?
R.- Le président de la République a dit que tout ceci se ferait dans la durée, évidemment, qu'il fallait que la fonction publique de l'Education accepte la fonction publique tout court, c'est-à-dire, qu'elle soit dans la même situation qu'elle et qu'elle aille vers une décélération de l'emploi public. Mais tout cela va se faire progressivement d'une part, et d'autre part, cela va se faire dans le cadre d'une réflexion plus globale sur ce que c'est qu'enseigner, sur les contenus, sur les programmes, sur l'offre éducative...
Q.- Ce sont vos tables rondes, c'est le fameux livre Vert, on est parti pour quoi ? Pour deux, trois ans de réflexion ?
R.- Non, il faut que l'an prochain nous ayons débouché. Nous nous sommes donné comme ligne d'horizon le printemps 2008, donc nous irons rapidement à l'essentiel. Ce que je veux dire c'est qu'on ne peut pas traiter de l'emploi public, y compris à l'éducation nationale, indépendamment évidemment des fonctions et des missions, sinon, cela n'a pas de sens.
Q.- Dans ces missions, il y avait la bivalence, c'est-à-dire la capacité pour un professeur d'enseigner deux matières, ce qui permettait aussi de régler le problème parfois des absences des profs. Vous renoncez aussi à la bivalence ?
R.- Pas du tout, j'ai dit aux syndicats que j'ai reçus que je trouvais que le projet en soi, ne devait pas être rejeté. Pourquoi voulez vous qu'un professeur qui passe aujourd'hui son concours et qui choisit d'avoir une mention complémentaire, par exemple un professeur d'histoire qui veut avoir une mention complémentaire "histoire de l'art" et qui l'obtiendrait - car c'est un concours, c'est un examen, donc on dirait : vous êtes tout à fait capable de le faire, pourquoi l'empêcherait-on de le faire ? Il aurait une carrière plus variée, il rendra plus de services, il sera utile lorsqu'il y a des flottements dans les emplois du temps. Donc je trouve que la bivalence ne doit pas être rejetée, il faut que nous continuions à explorer cette piste.
Q.- Votre but est-il de redonner dans les collèges, dans les lycées, le pouvoir aux enseignants notamment face aux parents qui avaient pris l'ascendant ces dernières années ?
R.- Il ne faut pas opposer les uns et les autres, nous avons besoin de nous parler, l'enfant est une continuité, l'enfant n'est pas différent lorsqu'il est dans sa famille et lorsqu'il est à l'école, c'est une seule personne. Mais en revanche, il faut bien comprendre que c'est aux professeurs de définir ce que doit être l'acte éducatif, ce qui se passe dans des classes et c'est grâce aux professeurs que l'école réussit ou échoue. Vous avez peut-être oublié qui était le ministre de l'Education nationale lorsque vous étiez élève ? En revanche, vous avez certainement gardé le souvenir d'un professeur qui vous a marqué, qui vous a appris quelque chose. Et donc ce sont des professeurs qui font la réussite de l'école, c'est pour cela qu'il faut être d'abord derrière eux, et avec eux.
Q.- C'était R. Haby, moi le ministre quand j'étais au collège.
R.- Ah, vous vous en souvenez quand même !
Q.- Expérimentation, dites-vous, quand on parle de la suppression de la carte scolaire. Quand est-ce qu'en France on pourra choisir librement l'établissement où l'on inscrit ses enfants ?
R.- Les choses vont se faire progressivement, nous aurons desserré très largement la carte scolaire dès la rentrée prochaine et d'ailleurs j'observe qu'un certain nombre de personnes m'avaient dit que tout cela est folie, ça va être la pagaille, c'est injuste socialement, etc. Toutes sortes de prophéties de malheur qui ne se produisent pas. C'est assez compliqué à mettre en place, mais il n'y a pas de désordre. Pourquoi ? D'abord parce que l'immense majorité des parents mettent leurs enfants dans l'école de proximité et ça va très bien comme ça, il faut qu'ils continuent, il n'y a aucune raison d'aller plus loin. Et en revanche, il y avait des parents qui souhaitaient que leurs enfants puissent aller vers des établissements différents, selon des critères très précis que nous avons fixés, alors qu'avant, on était dans l'opacité, dans la connivence, dans le secret le plus total, on a donc fixé des critères très précis et donc cela a desserré l'étau, c'est une liberté nouvelle que nous avons donnée aux familles et les choses se mettent en place assez sereinement.
Q.- Imposerez-vous le vouvoiement entre les élèves et les profs ? Demanderez vous aux élèves de se lever quand un enseignant rentre en classe, enfin bref est-ce qu'il y aura un retour un peu de cette discipline ancienne ?
R.- Ce que je crois en tous les cas, c'est qu'il faut que les professeurs soient respectés. Et que tout ce qui marque le respect doit être soutenu. L'une des difficultés que connaissent aujourd'hui les enseignants, c'est qu'on s'adresse à eux parfois avec un peu de négligence. Vous voyez, ce sont des gens qui passent un concours comparable, au même niveau par exemple, que celui que passent des magistrats, quelqu'un qui rentre à l'Ecole nationale de la magistrature, qui est magistrat, il passe un concours qui est du même niveau qu'un agrégé. Est-ce qu'il vous viendrait à l'idée de vous poser la question de savoir si on a le droit de tutoyer des magistrats ? Je dis simplement qu'il faut rappeler que les fonctionnaires de l'Education nationale, sont des fonctionnaires d'autorité qui transmettent le savoir, qu'ils incarnent la République et que tout manque de respect vis-à-vis d'eux, c'est un manque de respect vis-à-vis du savoir mais vis-à-vis de la République aussi.
Q.- Trois mois fermes requis contre le lycéen, majeur, qui avait filmé une agression d'un enseignant, c'est trop léger comme réquisition ?
R.- Cela me paraît bien être le minimum. Les agressions à l'égard des enseignants, les agressions physiques sont inacceptables...
Q.- C'est plus grave qu'une agression normale quand c'est un enseignant ?
R.- Mais bien entendu.
Q.- Il faut des peines plus sévères ?
R.- Mais bien entendu.
Q.- Il y aura ça dans les lois proposées par R. Dati ?
R.- En tous les cas, je veux parler avec R. Dati de ce problème, je trouve que les agressions physiques contre les professeurs dans l'exercice de leurs fonctions ou dans le périmètre immédiat des établissements scolaires doivent être sanctionnées avec une extrême sévérité.
Q.- Mettrez-vous en place des études surveillées obligatoires après 16h00 pour les enfants qui ne peuvent pas rentrer chez eux car leurs parents travaillent et combien cela va-t-il coûter ?
R.- Bien entendu, c'est une promesse du président de la République qu'il faut accomplir, de quoi s'agit-il ? Il s'agit de ces jeunes qui à 16h00 peuvent rentrer chez eux alors que les parents sont encore au travail, ou qui rentrent chez eux sans que les parents puissent toujours s'occuper d'eux scolairement. Ce n'est pas juste, c'est une injustice ; il y aurait d'un côté les enfants dont les parents peuvent les aider et puis ceux dont les parents ne sont pas là, ou n'ont pas les moyens de le faire. Et les enfants seront soit dans la rue, soit livrés à eux-mêmes, soit incapables de faire leurs devoirs. C'est donc une obligation que nous nous imposons...
Q.- Cela va coûter cher ?
R.- Cela va coûter cher, nous allons voir, tout ceci peut se faire dans un contexte communal ou dans l'environnement de l'établissement ; on peut travailler avec des associations, on peut utiliser des assistants d'éducation, on peut donner des heures supplémentaires aux professeurs qui souhaitent le faire, c'est une chose faisable. Il en tous les cas, que nous accomplissions cette promesse parce que le président de la République l'a dit et parce que c'est juste.
Q.- L'année scolaire va s'achever pour les enfants scolarisés de sans-papiers. Seront-ils expulsés avec leurs familles ?
R.- Ce que nous disons sans cesse, c'est que les enfants à l'école sont tous accueillis, c'est la loi de la République, quand vous êtes en âge d'être scolarisés, vous êtes accueilli.
Q.- Et pendant les vacances, on les expulse ?
R.- Mais pour autant, il n'est pas question que nous recréions une filière d'immigration clandestine à partir de la scolarisation des enfants. Lorsque S. Royal avait dit qu'il fallait régulariser les parents et les grands parents, c'est évidemment une folie, cela serait créer une filière clandestine, si je puis dire officielle. Donc nous ne voulons pas cela.
Q.- Donnerez-vous des consignes d'indulgence aux correcteurs du bac, notamment sur l'orthographe ?
R.- Pas du tout, je ne donne aucune indication aux correcteurs du baccalauréat, ce sont les professeurs et les jurys qui doivent décider par eux-mêmes, en toute souveraineté, ce qu'ils comptent faire pour juger les copies.
Q.- Vous êtes le ministre anti mai 68 ?
R.- Ce que je sais en tous les cas, c'est que mai 68 a compté beaucoup dans l'histoire de l'école mais qu'aujourd'hui, nous avons plutôt tendance à pense que la liberté n'est pas un point de départ, mais un point d'arrivée et que pour être libre, il faut d'abord beaucoup travailler et beaucoup apprendre.
Q.- Vous avez été le directeur de cabinet de F. Bayrou, un dialogue est-il encore possible entre UMP et MoDem ?
R.- Ecoutez, nous parlons. J'observe d'ailleurs que l'UMP a retiré le candidat qui devait affronter F. Bayrou. Ce n'est pas parce que les autres sont désagréables qu'on est obligés de soi-même mal se conduire. Pour le reste, c'est aux électeurs de juger. Ce que je constate, c'est qu'aujourd'hui le Modem va faire quelque chose comme 7 %, ce sont les électeurs qui l'ont voulu. J'allais dire : tout ça pour ça ?
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 13 juin 2007