Texte intégral
Richard Arzt : Bonjour Jean-Louis Borloo On ne compte plus cet été les régions de France où il n'arrête pas de pleuvoir. Que fait le gouvernement ?
Jean-Louis Borloo : Vous avez raison. Je vais à Toulouse tout à l'heure à Météo France voir les chercheurs, les savants, nos prévisionnistes d'abord pour faire le point, comme l'a fait A. Merkel en Allemagne. Alors ce qui est clair c'est que jamais on a eu autant de pluie dans le Nord, la partie plutôt nord de l'Europe. Et jamais la sécheresse n'a été aussi forte dans la partie sud de l'Europe. Alors je veux qu'on rende les choses objectives. Les chiffres réels. C'est une situation qui est très, très forte à Thonon, Alençon, au Mans, à Caen. Et puis travailler avec les climatologues, enfin ceux qui essaient de comprendre ce qui se passe en France, en Europe et dans le monde. Car il ne vous a pas échappé non plus que jamais la Grande Bretagne a été autant sous l'eau que pendant cet été ; il y a des moussons....
QUESTION : C'est ça, en fait. Le maximum qu'on pouvait faire, c'est des constats en somme ?
Jean-Louis Borloo : Non.
QUESTION : Des constats améliorés ?
Jean-Louis Borloo : Non, d'abord il faut dire aux Français ce qui se passe. Ils ont tous le sentiment, en gros, que l'été a été pourri, pourri parce que trop pluvieux dans certains endroits. Et pourri parce que trop chaud dans d'autres endroits.
QUESTION : Et avec des événements ponctuels et terribles aussi comme le cyclone.
Jean-Louis Borloo : Le cyclone Dean. On voit bien qu'il y a un dérèglement climatique. Encore faut-il le quantifier, puis deuxièmement, vous savez que la France a lancé un énorme débat sur le Grenelle de l'environnement dont un des six thèmes majeurs est le dérèglement climatique....
QUESTION : En quoi le Grenelle de l'environnement va pouvoir être utile par rapport à ce dérèglement considérable ?
Jean-Louis Borloo : Le dérèglement climatique, d'où vient-il ? Il vient de l'activité humaine. Il vient de notre modèle économique. Il vient de votre appartement qui est probablement une passoire à 200 kilowatts/heure le mètre carré ; ce qui est un scandale, de la folie pure...
QUESTION : Je vérifierai.
Jean-Louis Borloo : Vous vérifierez ce gâchis alors qu'on sait faire des systèmes à peu près compacts. Si vous voulez, nous avons depuis, en gros, ce siècle-là, prélevé sur la nature, pour notre développement économique apparent. Un certain nombre de pays se sont engagés, c'est le protocole de Kyoto ; la France vient de prendre une décision majeure : d'abord, mettre sous le même ministère toutes les fonctions apparemment contradictoires : l'industrie, l'énergie, les transports, l'écologie et deuxièmement....
QUESTION : Et c'est payant ça ?
R.-... Attendez. Un grand débat démocratique à la demande des ONG avec les ONG, la CGT, le MEDEF, les collectivités locales et l'État, à la fin du mois de septembre. Sur tous les sujets : biodiversité, santé environnement, climat, etc. Des propositions vont être faites. Elles seront mises sur Internet pour que tous les Français...
QUESTION : Ce sont des propositions qui seront faites par les Français. Ce sont eux qui...
Jean-Louis Borloo : Ces groupes de travail : 300 personnes qui travaillent, qui seront soumis aux Français ; cela a été très étudié avec des scientifiques. On va proposer une vingtaine de plans d'action, notamment thermiques, notamment sur la biodiversité. Vous verrez que votre santé va changer parce que, permettez moi un mot sur le climat. Quand le climat ne va pas bien, c'est la même raison, c'est la même chose que quand vous avez la bronchiolite des enfants.
QUESTION : S'il vous plaît, est-ce que le débat qui va avoir lieu au Grenelle de l'environnement, sur les OGM, servira à préparer une loi ?
Jean-Louis Borloo : Oui.
QUESTION : Directement ? C'est aussi direct que ça ?
Jean-Louis Borloo : On est dans une situation qui est complètement hypocrite en France. On n'a pas osé faire de loi pour transcrire la directive européenne. On a fait un décret. Oui on va faire une loi. Oui clairement ; de toute façon l'Europe va réévaluer sa politique sur les OGM dans un an. Là, il n'y a aucun sujet tabou. La confédération paysanne d'ailleurs est présente au Grenelle. Je pense que d'ici une quinzaine de jours, on aura une position claire, que j'espère consensuelle.
QUESTION : L'ours dans les Pyrénées. Est-ce qu'il faut en amener d'autres ou bien se limiter à ceux qu'on a déjà amenés ? C'est un consensus possible ?
Jean-Louis Borloo : Au-delà de l'ours ; il y a une évaluation qui est en cours. La biodiversité ce n'est pas une affaire de romantisme. C'est essentiel. 40% des espèces de poissons sont en péril. Vous avez aujourd'hui plus de destructions d'espèces animales que pendant les 250 dernières années. Tous les ans...
QUESTION : Votre rôle, c'est d'en faire prendre conscience ?
Jean-Louis Borloo : Regardez l'histoire des abeilles. Actuellement les abeilles sont en train de ... il y a une calamité. Vous ne vivrez plus s'il n'y a pas d'abeilles parce qu'il n'y a plus de pollinisation. Donc, il faut bien comprendre que le problème de la biodiversité n'est pas un problème de romantisme. Ce n'est pas un problème simplement de respect. C'est un problème essentiel de notre survie.
QUESTION : Vous expliquerez cela dans les Pyrénées ? À ceux qui sont contre l'ours. Absolument. Du point de vue de la météo politique, qu'en est-il ? Est- elle au beau fixe pour les équipes du gouvernement Sarkozy ?
Jean-Louis Borloo : En cent jours, je trouve que le Président a fait une performance énorme au plan international, au plan français. Le respect des engagements. Quand on voit ce gouvernement, quand on voit R. Dati, Garde des sceaux exceptionnelle. Quand on voit les camarades qui représentent la France ; quand on voit B. Kouchner, quand on voit C. Lagarde. Globalement les Français se sentent quand même un peu plus en forme. Je crois qu'ils sont assez fiers de leur pays. Je pense que l'image de la France évolue.
QUESTION : Est-ce qu'il y aura de l'ouverture du côté des radicaux de gauche, on avait cru que ça se faisait ; est-ce qu'il se pourrait que vous, qui présidez le parti radical, vous voyez arriver vers vous des copains ?
Jean-Louis Borloo : Moi, je pense que F. Mitterrand avait figé la ligne politique en France, géographiquement d'ailleurs entre le sud-ouest et le nord et l'est pour les radicaux. Je pense qu'il faut faire bouger ces lignes là. Nous soumettrons le 15 septembre à nos propres formations un chemin de réconciliation des grands radicaux français. On verra si on aboutit, mais enfin je prépare cela avec J.-M. Baylet.
QUESTION : Vous auriez pu dans les jours qui viennent aller à Quimper aux journées d'été des Verts. Ils ont pensé vous inviter, ils ont hésité et finalement vous n'êtes pas invité. Vous le regrettez ?
Jean-Louis Borloo : Non, c'est moi qui les invite. J'invite tous les parlementaires Verts et l'institution bien entendu, à participer aux conclusions et aux débats sur le Grenelle. Vous savez, ils ont été des précurseurs en France et ailleurs sur un sujet qui était considéré comme un peu particulier ou spécifique alors que c'est le sujet ...
QUESTION : Et aujourd'hui ils sont encore utiles dans le débat ?
Jean-Louis Borloo : Evidemment et de toute façon, ils font partie d'une chaîne de R. ?? Dumont, B. Lalonde, A. Waechter, D.Voynet, M.-C. Blandin, tout ça, ça fait partie d'une chaîne humaine dont je me sens au fond assez proche.
Richard Arzt : Merci Jean-Louis Borloo.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 23 août 2007
Jean-Louis Borloo : Vous avez raison. Je vais à Toulouse tout à l'heure à Météo France voir les chercheurs, les savants, nos prévisionnistes d'abord pour faire le point, comme l'a fait A. Merkel en Allemagne. Alors ce qui est clair c'est que jamais on a eu autant de pluie dans le Nord, la partie plutôt nord de l'Europe. Et jamais la sécheresse n'a été aussi forte dans la partie sud de l'Europe. Alors je veux qu'on rende les choses objectives. Les chiffres réels. C'est une situation qui est très, très forte à Thonon, Alençon, au Mans, à Caen. Et puis travailler avec les climatologues, enfin ceux qui essaient de comprendre ce qui se passe en France, en Europe et dans le monde. Car il ne vous a pas échappé non plus que jamais la Grande Bretagne a été autant sous l'eau que pendant cet été ; il y a des moussons....
QUESTION : C'est ça, en fait. Le maximum qu'on pouvait faire, c'est des constats en somme ?
Jean-Louis Borloo : Non.
QUESTION : Des constats améliorés ?
Jean-Louis Borloo : Non, d'abord il faut dire aux Français ce qui se passe. Ils ont tous le sentiment, en gros, que l'été a été pourri, pourri parce que trop pluvieux dans certains endroits. Et pourri parce que trop chaud dans d'autres endroits.
QUESTION : Et avec des événements ponctuels et terribles aussi comme le cyclone.
Jean-Louis Borloo : Le cyclone Dean. On voit bien qu'il y a un dérèglement climatique. Encore faut-il le quantifier, puis deuxièmement, vous savez que la France a lancé un énorme débat sur le Grenelle de l'environnement dont un des six thèmes majeurs est le dérèglement climatique....
QUESTION : En quoi le Grenelle de l'environnement va pouvoir être utile par rapport à ce dérèglement considérable ?
Jean-Louis Borloo : Le dérèglement climatique, d'où vient-il ? Il vient de l'activité humaine. Il vient de notre modèle économique. Il vient de votre appartement qui est probablement une passoire à 200 kilowatts/heure le mètre carré ; ce qui est un scandale, de la folie pure...
QUESTION : Je vérifierai.
Jean-Louis Borloo : Vous vérifierez ce gâchis alors qu'on sait faire des systèmes à peu près compacts. Si vous voulez, nous avons depuis, en gros, ce siècle-là, prélevé sur la nature, pour notre développement économique apparent. Un certain nombre de pays se sont engagés, c'est le protocole de Kyoto ; la France vient de prendre une décision majeure : d'abord, mettre sous le même ministère toutes les fonctions apparemment contradictoires : l'industrie, l'énergie, les transports, l'écologie et deuxièmement....
QUESTION : Et c'est payant ça ?
R.-... Attendez. Un grand débat démocratique à la demande des ONG avec les ONG, la CGT, le MEDEF, les collectivités locales et l'État, à la fin du mois de septembre. Sur tous les sujets : biodiversité, santé environnement, climat, etc. Des propositions vont être faites. Elles seront mises sur Internet pour que tous les Français...
QUESTION : Ce sont des propositions qui seront faites par les Français. Ce sont eux qui...
Jean-Louis Borloo : Ces groupes de travail : 300 personnes qui travaillent, qui seront soumis aux Français ; cela a été très étudié avec des scientifiques. On va proposer une vingtaine de plans d'action, notamment thermiques, notamment sur la biodiversité. Vous verrez que votre santé va changer parce que, permettez moi un mot sur le climat. Quand le climat ne va pas bien, c'est la même raison, c'est la même chose que quand vous avez la bronchiolite des enfants.
QUESTION : S'il vous plaît, est-ce que le débat qui va avoir lieu au Grenelle de l'environnement, sur les OGM, servira à préparer une loi ?
Jean-Louis Borloo : Oui.
QUESTION : Directement ? C'est aussi direct que ça ?
Jean-Louis Borloo : On est dans une situation qui est complètement hypocrite en France. On n'a pas osé faire de loi pour transcrire la directive européenne. On a fait un décret. Oui on va faire une loi. Oui clairement ; de toute façon l'Europe va réévaluer sa politique sur les OGM dans un an. Là, il n'y a aucun sujet tabou. La confédération paysanne d'ailleurs est présente au Grenelle. Je pense que d'ici une quinzaine de jours, on aura une position claire, que j'espère consensuelle.
QUESTION : L'ours dans les Pyrénées. Est-ce qu'il faut en amener d'autres ou bien se limiter à ceux qu'on a déjà amenés ? C'est un consensus possible ?
Jean-Louis Borloo : Au-delà de l'ours ; il y a une évaluation qui est en cours. La biodiversité ce n'est pas une affaire de romantisme. C'est essentiel. 40% des espèces de poissons sont en péril. Vous avez aujourd'hui plus de destructions d'espèces animales que pendant les 250 dernières années. Tous les ans...
QUESTION : Votre rôle, c'est d'en faire prendre conscience ?
Jean-Louis Borloo : Regardez l'histoire des abeilles. Actuellement les abeilles sont en train de ... il y a une calamité. Vous ne vivrez plus s'il n'y a pas d'abeilles parce qu'il n'y a plus de pollinisation. Donc, il faut bien comprendre que le problème de la biodiversité n'est pas un problème de romantisme. Ce n'est pas un problème simplement de respect. C'est un problème essentiel de notre survie.
QUESTION : Vous expliquerez cela dans les Pyrénées ? À ceux qui sont contre l'ours. Absolument. Du point de vue de la météo politique, qu'en est-il ? Est- elle au beau fixe pour les équipes du gouvernement Sarkozy ?
Jean-Louis Borloo : En cent jours, je trouve que le Président a fait une performance énorme au plan international, au plan français. Le respect des engagements. Quand on voit ce gouvernement, quand on voit R. Dati, Garde des sceaux exceptionnelle. Quand on voit les camarades qui représentent la France ; quand on voit B. Kouchner, quand on voit C. Lagarde. Globalement les Français se sentent quand même un peu plus en forme. Je crois qu'ils sont assez fiers de leur pays. Je pense que l'image de la France évolue.
QUESTION : Est-ce qu'il y aura de l'ouverture du côté des radicaux de gauche, on avait cru que ça se faisait ; est-ce qu'il se pourrait que vous, qui présidez le parti radical, vous voyez arriver vers vous des copains ?
Jean-Louis Borloo : Moi, je pense que F. Mitterrand avait figé la ligne politique en France, géographiquement d'ailleurs entre le sud-ouest et le nord et l'est pour les radicaux. Je pense qu'il faut faire bouger ces lignes là. Nous soumettrons le 15 septembre à nos propres formations un chemin de réconciliation des grands radicaux français. On verra si on aboutit, mais enfin je prépare cela avec J.-M. Baylet.
QUESTION : Vous auriez pu dans les jours qui viennent aller à Quimper aux journées d'été des Verts. Ils ont pensé vous inviter, ils ont hésité et finalement vous n'êtes pas invité. Vous le regrettez ?
Jean-Louis Borloo : Non, c'est moi qui les invite. J'invite tous les parlementaires Verts et l'institution bien entendu, à participer aux conclusions et aux débats sur le Grenelle. Vous savez, ils ont été des précurseurs en France et ailleurs sur un sujet qui était considéré comme un peu particulier ou spécifique alors que c'est le sujet ...
QUESTION : Et aujourd'hui ils sont encore utiles dans le débat ?
Jean-Louis Borloo : Evidemment et de toute façon, ils font partie d'une chaîne de R. ?? Dumont, B. Lalonde, A. Waechter, D.Voynet, M.-C. Blandin, tout ça, ça fait partie d'une chaîne humaine dont je me sens au fond assez proche.
Richard Arzt : Merci Jean-Louis Borloo.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 23 août 2007