Entretien de M. Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux affaires européennes, dans le quotidien tchèque "Pravo" du 25 septembre 2007, notamment sur la coopération énergétique avec la République tchèque et sur l'avenir de la PAC.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Pravo

Texte intégral

Q - La République tchèque assumera, pour la première fois, la présidence de l'Union. La France s'apprête-t-elle à l'aider ?
R - Nous sommes naturellement disponibles pour lui fournir de l'aide au niveau administratif, pour des actions de formation ainsi que dans le domaine linguistique puisque le français est l'une des langues officielles parmi les plus utilisées de l'Union. Nous apporterons aussi notre assistance pour la préparation d'un grand nombre de Conseils des ministres. Nous devons enfin coopérer à la mise en oeuvre du nouveau Traité pour l'Union européenne.
Q - Quel est l'intérêt manifesté par la partie tchèque pour votre aide ?
R - Nous serons bientôt en contact avec nos partenaires tchèques, au niveau technique, et nous allons écouter ce qu'ils nous demanderont.
Q - Vous avez dit que la France souhaitait créer un partenariat énergétique avec la République tchèque. De quoi s'agirait-il ?
R - Il s'agirait, en premier lieu, de la sécurité des approvisionnements. Il faut que la République tchèque, ainsi que d'autres pays, soient approvisionnés en énergie de la manière la plus sûre possible. Deuxièmement, il s'agirait d'aider nos amis tchèques à " verdir " leur industrie. Cela concerne non seulement la rénovation des centrales électriques, mais aussi une meilleure exploitation du potentiel électrique. Troisièmement, nous pouvons coopérer efficacement à la création de différents réseaux et chercher à assurer le développement de l'infrastructure énergétique. Nous nous tenons à votre disposition pour coopérer dans un domaine essentiel, celui d'une meilleure diversification des ressources dans l'approvisionnement énergétique.
Q - Ce partenariat doit-il concerner l'énergie nucléaire également ?
R - C'est un partenariat qui porte sur l'énergie nucléaire ainsi que sur les énergies renouvelables. Nous sommes certains que nos partenaires tchèques souhaitent sécuriser leur approvisionnement et accroître leur part d'énergie renouvelable, ce qui a une dimension écologique certaine.
Q - Selon Nicolas Sarkozy, la France souhaite renouveler, aux yeux des citoyens, la légitimité de la Politique agricole commune (PAC) fortement critiquée. Comment veut-il le faire ?
R - La nouvelle légitimité de la PAC doit tenir compte de la dimension écologique, de la sécurité des produits alimentaires et de la compétitivité de l'agriculture. Cela signifie que nous devons agir sans naïveté et rester fermes en ce qui concerne le maintien des normes écologiques, sociales et de sécurité incluses dans la PAC et, au niveau international, en matière de préférence communautaire.
Q - Etes-vous disposés à accepter une réduction des subventions considérables accordées aux agriculteurs par l'Union ?
R - Nous serons d'accord pour voir comment on pourrait rendre les agriculteurs moins dépendants des subventions directes. Mais nous ne voulons pas que l'Europe, deuxième puissance agricole au monde ou la France, deuxième producteur agricole mondial, après les Etats-Unis, perdent de leur compétitivité face aux autres producteurs.
Q - En cherchant du travail, les employés tchèques se heurtent à des restrictions. Cela changera-t-il enfin ?
R - La France a déjà ouvert 60 catégories d'emplois. Nous continuons à poursuivre dans cette voie. Nous pensons qu'en 2009, c'est-à-dire pendant la présidence tchèque, nous aurons alors un marché du travail totalement ouvert.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 octobre 2007