Texte intégral
Monsieur le ministre de l'Agriculture et de la Pêche,
Mesdames et messieurs les élus,
Chers Jeunes agriculteurs,
Chers tous ici présents,
Nous sommes ravis, monsieur le Ministre, de vous accueillir en terre gersoise, à l'occasion de notre 54è finale nationale de labour.
Vous avez pu parcourir le site magnifique de cette manifestation duquel, par beau temps, nous apercevons les Pyrénées. J'en profite pour remercier à nouveau le président de l'institut Saint Christophe de nous avoir ouvert les portes de son établissement.
Et du beau temps, nous en avons eu, comme de la chaleur humaine et de la convivialité.
Vous nous l'aviez promis : le Gers, c'est le « bon vivre, le bien vivre », à n'en pas douter !
Je voudrais, au nom du Conseil d'administration de Jeunes agriculteurs, vous remercier :
Christophe, le président des Jeunes agriculteurs du département,
Patrice, le président du comité d'organisation,
...et toute votre équipe de bénévoles et d'administratifs d'avoir mis votre bonne humeur et votre compétence au service de la réussite d'un tel événement.
Sans oublier les partenaires financiers de cette manifestation.
Soyez en chaleureusement remerciés !
Je n'oublie pas non plus William, le secrétaire général de Jeunes agriculteurs qui a su nous convaincre de nous expatrier le temps d'un week-end en terre gersoise pour apprécier la gastronomie locale et ses habitants! Nous n'y reviendrons plus par hasard !
Car vous l'avez bien compris, ce qui fait d'abord la force de Jeunes agriculteurs, c'est la convivialité, le partage de valeurs communes.
J'imagine votre étonnement, monsieur le Ministre, à voir les Jeunes agriculteurs continuer à organiser des compétitions de labour avec énergie et sérieux, du canton, à la région en passant par tous les départements.
Ces compétitions sont au coeur de notre engagement syndical : elles sont la force d'un réseau, elles sont le lien entre la société et les agriculteurs, elles animent nos territoires ruraux...
Cela ne nous empêche pas de participer dans le même temps à la « Techno Parade » qui a eu lieu hier à Paris sur le thème la protection de notre planète.
Les jeunes agriculteurs sont de fervents défenseurs de l'environnement, nous sommes « nés dedans » ! Nous n'avons pas attendu le Grenelle organisé sur le sujet....
Mais ce qui nous rassemble avant tout ce sont des valeurs de solidarité, de partage, de mutualisme et d'équité. Pour maintenir des agriculteurs nombreux sur les territoires.
Et de la solidarité nous en avons besoin par les temps qui courent.
L'été 2007 aura été dévastateur et éprouvant.
Les jeunes agriculteurs n'ont pas failli vis-à-vis de leurs pairs et entendent bien se faire le porte-voix de leurs attentes.
[Cyclone DEAN]
Je pense aux agriculteurs des Dom fortement touchés par le cyclone DEAN.
Martiniquais et guadeloupéens ont vu leur agriculture ébranlée, notamment en matière de maraichage, de fruits, de bananes, de fleurs, d'élevage. La diversification de l'agriculture est en péril en Martinique !
Les jeunes agriculteurs ont décidé d'apporter un soutien financier, pour nettoyer les routes, les exploitations et remettre en état ces îles.
Je tiens à remercier l'ensemble de notre réseau d'avoir répondu massivement et rapidement pour financer l'envoi de petits matériels.
Les finales régionales de labour auront été la vitrine de cette solidarité qui se monte à hauteur de 35000 euros.
Mais la solidarité professionnelle n'est qu'une goutte d'eau au regard des besoins.
Union européenne et Etat doivent s'impliquer rapidement et de façon exceptionnelle pour exprimer une solidarité forte et relancer économiquement ces zones.
Je vous sais sensible à cet engagement suite à votre déplacement dans ces départements.
En matière d'installation, il est urgent que ces zones aient accès à des outils d'accompagnement pour créer leur entreprise - je pense notamment aux prêts bonifiés - à l'assurance de leurs biens et à la pérennité de leurs exploitations.
La France a besoin d'une agriculture domienne encore plus professionnelle et performante !
[Crises sanitaires, FCO]
Une autre forme de solidarité doit également être réfléchie : celle-ci concerne la gestion des crises sanitaires : chrysomèle, fièvre aphteuse, dioxine, grippe aviaire, fièvre catarrhale ovine....
Ces crises touchent les agriculteurs de plein fouet depuis plusieurs années, ou parfois depuis toujours, de façon plus ou moins récurrente.
Sûrement parce que nous dépistons de mieux en mieux les risques sanitaires.
Et surtout parce que nos économies sont de plus en plus globalisées. L'agriculture ne fait pas exception.
Cela ne doit pas être une fatalité.
L'harmonisation en Europe, des règles sanitaires s'impose.
Car il n'y a rien de plus incompréhensible, ni de plus injuste que des règles différentes, à 5 km d'une frontière.
En matière de fièvre catarrhale ovine, la gestion de cette maladie a été défaillante au niveau de l'Union européenne, de l'Etat, des acteurs des filières...
Nous n'avions pas anticipé la propagation et la virulence de cette maladie. Et le réveil est difficile.
Nous sommes rentrés dans une crise sanitaire aux suites mal connues, entraînant des conséquences économiques sévères pour la filière bovine, ovine, laitière.
Nous sommes surtout confrontés à une détresse forte des éleveurs, désemparés devant l'ampleur de la maladie, devant l'inconnu surtout.
Il est urgent de créer le fonds d'intervention sanitaire annoncé par le gouvernement pour être en mesure de faire face à ces épidémies que nous subissons, la FCO aujourd'hui, une autre demain.
Nous avons perdu beaucoup de temps sur la mise en place d'un vaccin, unique solution pour résorber la maladie.
Après la solidarité, les Jeunes agriculteurs cultivent aussi des valeurs de partage :
Celles d'idées, de méthode, au sein même de leur réseau, avec l'ensemble des agriculteurs, leur ruralité, la société.
[Ruralité]
A l'occasion d'une table ronde que nous avons organisée vendredi sur le thème de la néo ruralité, il apparaît évident que les territoires ruraux ont le vent en poupe et c'est tant mieux !
Mais pas de territoires ruraux dynamiques et d'avenir sans activités économiques nombreuses, ni sans services au public.
L'agriculture et les activités para-agricoles y tiennent une place prépondérante dans l'occupation du territoire, dans l'emploi, dans la vie des bourgs...
Alors quand disparaissent chaque année 60 000 ha de terres agricoles, ce sont toutes les économies locales qui sont touchées, directement ou indirectement.
Et des services à la personne (postes, écoles, crèches), qui sont supprimés, si ce n'est pas déjà fait.
Pas de territoires ruraux dynamiques non plus sans l'arrivée de nouvelles populations.
Ce sont les habitants d'hier et de demain qui sont les véritables richesses de ces pays. A nous tous de construire ensemble des principes d'accueil et de bon voisinage fondés sur un respect mutuel.
[Grenelle de l'environnement/ OGM]
Autre sujet d'échange, avec nos concitoyens, l'environnement.
Si nos objectifs sont souvent communs, nos moyens d'actions divergent parfois.
A l'occasion du Grenelle de l'environnement lancé par le gouvernement, nous, agriculteurs, avons l'occasion de montrer ce que nous faisons pour la planète au quotidien.
Car nos actions sont nombreuses, trop peu connues de toute évidence. Nous essayons d'y remédier...
Nous n'en restons pourtant pas là.
Nous, les Jeunes agriculteurs avons réfléchi à des propositions d'agriculture durable, de développement durable, concrètes et réalistes.
D'ailleurs il serait plus juste de parler de « Grenelle du développement durable » car pas de respect de l'environnement sans lien avec ses conséquences économiques et sociales.
Vous citer quelques unes des idées sur lesquelles nous souhaitons débattre :
* Concernant nos modes de consommation,
Nous proposons, par exemple, la création d'une marque de producteur en lien avec le bilan environnemental des produits concernés. Il est temps d'en finir avec la primauté des marques de distributeurs ;
* Concernant l'eau,
Nous proposons de stocker l'eau pluviale dans des citernes chez les particuliers, cela étant reproductible dans nos exploitations agricoles.
Je pense également aux retenues d'eau hivernale très répandues dans le Gers, ce qui pourrait servir d'exemple à l'ensemble du pays.
Le gaspillage de l'eau est un vrai sujet de société.
* En matière de foncier,
Il serait temps que les zones constructibles soient localisées « intelligemment », en privilégiant le recyclage du foncier urbain, périurbain et en tenant compte du potentiel agronomique des terres.
Nous voulons favoriser une gestion équilibrée des territoires, dans l'intérêt de tous, en partenariat avec vous, mesdames et messieurs les élus qui n'avez pas une tâche facile.
* Sur nos méthodes de production,
Il faut accélérer les recherches sur l'agriculture intégrée pour raisonner nos intrants : pour produire, des produits de bonne qualité, respectueux de l'environnement et de la santé tout en relevant le défi de nourrir les Hommes.
Je vous fais grâce du reste de nos propositions sur la fiscalité verte, les énergies renouvelables, l'agriculture biologique....
Mais il en est une dont je veux que la position des Jeunes agriculteurs soit clairement connue : les Organismes Génétiquement Modifiés.
[OGM]
Ils sont au nombre des discussions difficiles parce que trop idéologiques...
Etre POUR ou CONTRE n'a aucun sens en l'état actuel des connaissances.
Le débat sur les OGM appelle plus de questions que de réponses :
Des questions sur la recherche publique notamment : En a-t-on exploré toutes les voies, au niveau européen et français sur l'amélioration variétale, sur l'impact environnemental des OGM... ?
Nous voulons une recherche audacieuse et moins idéologique.
Peut-on par ailleurs continuer à se poser la question d'un moratoire au niveau français alors qu'en Europe les OGM sont autorisés. Les OGM, c'est européen ou ce n'est pas !
Posons nous aussi de vraies questions sur les OGM qui rentrent en France via les importations !
Et puis parler d'OGM à tout va, sans distinguer les variétés de chaque espèce est insensé.
Si nos élus décident, sur la base d'avis scientifiques, d'autoriser la mise en culture d'un OGM, cette décision doit se fonder sur une analyse de risques et des avantages de l'espèce concernée.
Et puis chacun doit connaître les responsabilités qui lui incombe : agriculteur, fournisseur, Etat, avant toute mise en culture.
En tout état de cause, les agriculteurs devraient avoir le choix de ne pas faire d'OGM avec l'assurance de préserver des filières séparées et identifiables.
Les maître-mots d'une future loi sur les OGM doivent être - transparence et rigueur -! Nous ne voulons rien de plus !
[Assises de l'agriculture]
Vous lancez de votre côté les assises de l'agriculture, Monsieur le ministre.
Par extension, nous pourrions parler des assises de l'alimentation, de la ruralité.
Il est temps que les consommateurs européens, les élus politiques prennent conscience de l'enjeu que représente l'alimentation dans leur quotidien comme dans le monde.
L'alimentation est stratégique, nous ne voulons pas que l'alimentation devienne une arme destructrice d'emploi, d'économie....
Ni l'objet de faux procès d'ailleurs sur la hausse des prix agricoles...
On entend dire qu'il faut tenir des discours de vérité.
[Hausse des matières premières]
Et bien, la vérité est que la hausse des matières premières agricoles concerne avant tout les produits à base de céréales et qu'elle fait suite à cinq ans de baisse consécutive.
Cela, personne ne le dit !
Pour les fruits et légumes et le vin, les prix continuent de baisser et personne ne s'en émeut...
L'augmentation actuelle des prix agricoles influe peu, notamment dans les produits transformés, sur les prix des produits alimentaires. Les associations de consommateurs le reconnaissent.
Les agriculteurs souhaitent, plus que jamais, vivre de prix rémunérateurs.
Il reste encore un long chemin à parcourir.
Pour que les hausses conjoncturelles des prix agricoles ne soient pas qu'un accident de parcours ou qu'un mirage.
Pour que toutes les filières de production puissent en profiter, en toute complémentarité : aujourd'hui les secteurs de l'élevage subissent en boomerang la hausse de cours de l'alimentation du bétail.
L'autre question qu'il nous faudra aborder très concrètement dans les prochaines semaines est la répartition des marges entre tous les acteurs de la filière. Et la transparence des marges qui nous fait tant défaut.
C'est sur ce point là que la révision des lois commerciales doit porter !
Nous reconnaissons volontiers que ces grandes fluctuations du prix des matières premières sont perturbantes, pour nous les premiers.
A force de diminuer progressivement les politiques, notamment européennes, de gestion des marchés, les prix se sont mis à jouer au yoyo.
Nous, les agriculteurs avons besoin de plus de stabilité pour gérer nos exploitations et garantir de la lisibilité au consommateur. C'est encore plus vrai pour les jeunes agriculteurs.
Alors, « la nouvelle PAC », « la refonte de la PAC », « la requalification de la PAC », tout cela est bien à l'ordre du jour mais il ne faudrait pas confondre vitesse et précipitation, objectifs et outils...
Car la priorité est de reparler d'un projet ambitieux pour l'agriculture !
Pour nous, l'ambition c'est bien de construire et de faire partager un projet agricole et alimentaire durable qui réponde aux défis alimentaire, environnemental, énergétique, de l'emploi et de l'aménagement des territoires au service des Hommes et des territoires.
Je m'attarderai un peu plus sur les Hommes....
Les Jeunes agriculteurs croient en l'équité, valeur qui permet à tout un chacun de pouvoir devenir paysan demain.
[Le RGA]
Nous entendons souvent de beaux discours sur l'installation de jeunes agriculteurs, sur la création d'entreprises agricoles.
A l'occasion des assises, vous avez souhaité aborder la problématique de l'installation. C'est un objectif pour nous, pas un sous groupe.
Nous avons entendu récemment qu'il n'était pas acceptable que ce métier ne se renouvelle pas plus : avec 2 départs pour une installation.
« Il faut accompagner les jeunes agriculteurs qui veulent en masse créer leur entreprise agricole » selon les propos du Président de la République.
Nous prenons volontiers ces discours aux mots. Et les mots doivent s'accompagner d'actes, de politiques, de financements.
L'installation des jeunes en agriculture est en progression en 2006, cela nous réjouit.
Cela ne fait pas forcément sourire ceux qui tiennent les cordons de la bourse, qui auraient tendance à confondre économies budgétaires de court terme et priorités politiques.
Oui le budget de la France est serré, alors faisons de vraies priorités.
Handicaper l'entrée de jeunes dans le métier n'est vraiment pas un pari sur l'avenir.
Pas de projet agricole, alimentaire, rural sans politique de création d'entreprise agricole dynamique.
Alors que répondre à des jeunes qui aujourd'hui ne peuvent souscrire un prêt bonifié ou même terminer leur stage d'immersion dans le milieu agricole, faute de financements publics adaptés ?
Leur répondre que leur projet n'intéresse pas l'économie française et que de toutes façons les règles bruxelloises n'y sont pas adaptées ?
Je passerai sur les détails du PDRH, sur les investissements avant autorisation de financement, sur les plafonds communautaires bloquants.
Au premier abord, rien n'est jamais possible quand on n'a pas oublié de réécrire un décret sur l'aide à la transmission des exploitations.
Et puis en y réfléchissant bien, les solutions techniques peuvent être trouvées...avec de la bonne volonté.
Nous voulons simplement que les engagements passés, réaffirmés récemment soient honorés.
Que tous les financements de projets trouvent un aboutissement en 2007. Cela est possible quand la volonté politique existe, et je sais que vous pouvez en avoir sur le sujet.
Nous souhaitons ardemment que les jeunes bénéficient d'un coup de pouce mérité au moment de leur installation, le maintien d'un avantage comparatif sérieux, y compris sur la modernisation de leur bâtiment.
Et puis, le nouvel accompagnement à l'installation, personnalisé, modernisé promet aux jeunes une meilleure formation pour bien démarrer leur activité.
Toutes les chances sont de notre côté, l'expérimentation de ce nouveau parcours suit son cours et les Jeunes agriculteurs y travaillent d'arrache pied.
Nous souhaitons que cela se fasse en lien avec de nouvelles questions qui deviennent cruciales lorsque l'on s'installe.
[Foncier agricole]
Premièrement en matière de foncier agricole,
C'est la clé de réussite de nombre de projets d'installation mais c'est aussi l'objet des plus grandes convoitises et surenchères en France, dans l'Europe mais aussi dans le monde.
Nous devons très rapidement réfléchir à la protection de notre foncier agricole et à sa gestion « en toute indépendance », ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Et puis reparlons du contrôle des structures malmené dans les LOA, réattaqué ces derniers jours...Un vent de libéralisation souffle sur le foncier français. Les agriculteurs ne peuvent qu'en sortir perdants !
[Transmission]
Une autre question conditionne de plus en plus l'installation de jeunes : je veux parler de la transmission des outils de travail des agriculteurs qui partent à la retraite.
Nous souhaitons que le cédant soit encouragé fiscalement à céder son exploitation à un jeune, tout en lui permettant d'améliorer ses conditions de vie lorsqu'il arrête son activité.
Oui le cédant a droit de vivre dignement à la retraite. Oui le jeune doit être prioritaire pour s'installer. Un partenariat s'impose et l'équilibre à trouver. A vous de nous y aider monsieur le Ministre.
[Protection sociale agricole]
Autre question que nous nous posons, elle concerne la protection sociale agricole.
Elle doit être plus équitable vis-à-vis de ceux qui n'ont pas de revenus, et c'est souvent le cas de jeunes qui connaissent de surcroît des crises.
Nous souhaitons que les cotisations sociales soient proportionnelles au revenu des agriculteurs. L'assiette minimum en AMEXA doit être supprimée. C'est de la justice sociale.
[Viabilité, vivabilité, qualité de vie]
Dernière piste de travail qui nous tient à coeur : faire en sorte que les installations de demain soient viables et vivables.
Pérennes économiquement cela va sans dire.
Vivables, c'est-à-dire offrant une certaine qualité de vie et de travail au quotidien.
Des outils existent : Outils sociétaires, mais aussi l'assolement en commun. Mais ils ne sont pas mis en place depuis la Loi de développement des territoires ruraux. Nous n'avons plus qu'à car ils sont un vrai gage de vivabilité.
Il y en a sûrement d'autres à créer, et au-delà de l'agriculture.
[Conclusion]
Vous avez pu voir au cours de la journée combien les jeunes agriculteurs vivent avec passion leur métier, leur engagement dans le syndicalisme agricole, s'impliquent dans l'animation du milieu rural.
Vous avez pu voir la fierté d'être agriculteur, la fierté d'être Jeune agriculteur : les gersois ne me contrediront pas !Source http://www.cnja.com, le 24 septembre 2007