Déclaration de M. Daniel Vaillant, ministre de l'intérieur, sur la rénovation de centres de police, l'implantation de nouveaux commissariats dans le cadre de la mise en place de la police de proximité et les missions et compétences territoriales des différents fonctionnaires de police, Paris le 30 mars 2001.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Inauguration du centre de police de Beyssières, à Paris le 30 mars 2001

Texte intégral

Monsieur le Préfet de Police,
Monsieur le Maire de Paris,
Madame et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les directeurs et chefs de service,
Mesdames, Messieurs,
J'ai le grand plaisir de procéder aujourd'hui à l'inauguration officielle du nouveau centre de police du boulevard Bessières, où sont désormais installés des services importants et nombreux de la Préfecture de Police.
Ce moment est un instant privilégié à plus d'un titre. D'abord, chacun aura pu observer, en lisant la plaque que j'ai dévoilée tout à l'heure, que figurent côte à côte pour la première fois, mais aussi sans doute pour la dernière, le nom du Maire de Paris nouvellement élu, M. Bertrand DELANOË, et celui du Préfet de Police qui va nous quitter, M. Philippe MASSONI.
Je salue donc très chaleureusement le nouveau Maire de Paris, et je vois dans sa présence dès aujourd'hui à nos côtés le signe fort et éclatant de sa volonté d'instaurer une collaboration étroite et fructueuse entre la Ville de Paris et la Préfecture de Police.
Je suis convaincu, monsieur le Maire, que la Ville de Paris, sous votre impulsion, saura apporter aux policiers parisiens, c'est-à-dire la police républicaine, un appui, un soutien et une contribution qui leur permettront d'amplifier les succès déjà obtenus dans la prévention de la délinquance et dans la lutte contre toutes les formes d'insécurité.
J'aurai l'occasion, dans quelques jours, de saluer comme il se doit le grand serviteur de la République qu'est Philippe MASSONI, en soulignant combien son action aura marqué l'histoire de la Préfecture de Police. Et je me réjouis que cette marque si forte soit aussi celle d'un bâtisseur, comme en témoignent les locaux que nous inaugurons aujourd'hui.
Cette inauguration marque en effet une étape importante de l'histoire de cette grande et prestigieuse institution, parce qu'avec l'ouverture du centre de police de Bessières, et l'abandon concomitant du site " historique " de Beaujon, dans le 8ème arrondissement de Paris, c'est une page ancienne et pleine de souvenirs qui se referme, et une nouvelle qui s'ouvre, dans le grand livre de la "PP".
Les locaux flambants neufs mis à la disposition des unités de la police parisienne sont le témoignage tangible de la politique immobilière dynamique menée par le Ministère de l'Intérieur, qui entend donner à ses fonctionnaires les moyens de remplir avec efficacité les missions qui leur sont confiées, dans les meilleures conditions de confort et d'ergonomie.
De ce point de vue, le centre de police de Bessières constitue une illustration particulièrement réussie de cette politique ambitieuse. La visite que je viens d'effectuer m'a permis de vérifier combien ces bâtiments sont spacieux, fonctionnels et répondent aux normes d'aménagement les plus modernes. Le défi consistait à réhabiliter intégralement une ancienne caserne, précédemment affectée aux services du Ministère de la Défense, et je me réjouis de constater qu'il a été tout-à-fait bien relevé.
Sans doute cela est-il le résultat d'un effort financier très conséquent, puisque l'ensemble du projet représente un investissement total de 120 millions de francs. Mais si les arguments financiers sont indispensables, ils ne suffisent pas toujours à la réussite d'une telle opération. La qualité des équipes qui la conduisent et la réalisent compte tout autant que l'ampleur des moyens déployés. A ce titre, je me dois de remercier et de féliciter l'ensemble des intervenants, concepteurs, maîtres d'uvre, services et entreprises, et tous leurs agents, qui ont participé à cette belle réalisation.
Je tiens à souligner tout particulièrement le rôle éminent joué par les services centraux du Ministère, à savoir la Direction de la Programmation et des Affaires Financières et Immobilières, dans la conduite et le suivi de ce projet jusqu'à son terme, dans des conditions souvent difficiles et complexes, et ce en parfaite complémentarité avec les services homologues de la Préfecture de Police.
Le nouveau centre de police de Bessières est donc un jalon supplémentaire de la politique immobilière menée en faveur de la Police Nationale, qui trouve à Paris depuis plusieurs années des traductions nombreuses et très concrètes. Ainsi, j'ai eu récemment, au mois de novembre dernier, le plaisir d'inaugurer le nouveau commissariat central du 19ème arrondissement, implanté dans la zone d'aménagement concerté de Manin-Jaurès.
J'aurai, très certainement, l'occasion de procéder à de nouvelles inaugurations dans l'avenir, au fur et à mesure de l'avancement du schéma directeur immobilier de la Préfecture de Police, qui prévoit des investissements importants dans les années qui viennent. Je me réjouis, de ce point de vue, que le terrain d'assiette du futur commissariat du 20ème arrondissement soit désormais en cours d'acquisition, afin de lancer le plus rapidement possible la construction de ce bâtiment très attendu -et je dirai très légitimement attendu- par les personnels concernés.
Cet effort immobilier considérable, pleinement soutenu par le budget du Ministère de l'Intérieur, a pour objet de poursuivre la démarche entreprise pour adapter le patrimoine de la Préfecture de Police aux impératifs de la police de proximité. Les services qui sont désormais hébergés sur le site de Bessières sont tous issus de la réforme des services actifs de la Préfecture de Police, qui a été mise en uvre il y a deux ans pour développer la police de proximité dans la Capitale. A ce titre, ce site constitue une belle illustration de la complémentarité des différentes directions, complémentarité voulue par la réforme avec un objectif central : améliorer la prévention de la délinquance et la lutte contre toutes les formes d'insécurité.
Un millier de fonctionnaires occupent " Bessières ", qui constitue désormais l'une des implantations principales de la Préfecture de Police.
Cinq cents d'entre eux relèvent de la Direction de l'Ordre Public et de la Circulation, dont ils constituent le 1er district, avec son état-major, deux compagnies d'intervention et une brigade d'intervention de voie publique. Le 1er district gère les manifestations de voie publique sur le tiers Nord-Ouest de la Capitale, et chaque fois que les disponibilités opérationnelles le permettent, ses moyens viennent en appui des missions de sécurisation menées sous l'égide de la Direction de la Police Urbaine de Proximité.
La Direction de la Police Urbaine de Proximité fournit le deuxième contingent important du site de Bessières, avec trois cents fonctionnaires. C'est d'abord le 1er secteur, qui couvre les 8ème, 16ème et 17ème arrondissements, avec en particulier un centre de formation et la brigade anti-criminalité. Cette BAC de secteur, ou BAC de jour, patrouille sur les trois arrondissements considérés afin de maîtriser la petite et la moyenne délinquance, en procédant à des interpellations chaque fois que cela est nécessaire.
C'est également sur le site de Bessières que la BAC de nuit, qui agit sur l'ensemble de la Capitale, trouve désormais des moyens adaptés à ses missions. Comptant 200 fonctionnaires environ, cette BAC déploie chaque nuit, entre 23 heures et 6 heures et demi du matin, 25 équipages qui sillonnent dans Paris pour assurer la sécurisation des quartiers les plus sensibles. La BAC " N ", créée en 1993 à votre initiative, Monsieur le Préfet de Police, est une unité dont la nécessité a été maintes fois démontrée.
Les autres fonctionnaires, enfin, relèvent de la Direction de la Police Judiciaire, et sont affectés à la 1ère division, unité territoriale couvrant le Centre et le Nord-Ouest de Paris. Depuis 1999, les trois divisions de police judiciaire constituent l'échelon local de la " PJ " à Paris ; réorganisées, reconfigurées, ces divisions peuvent se consacrer pleinement à la lutte contre la criminalité organisée locale, notamment par une spécialisation accrue de ses membres, tout en assurant une parfaite complémentarité avec la police de proximité.
Des réflexions sont en cours pour que Bessières accueille à terme également un atelier de la Sous-Direction des Affaires Immobilières et Mobilières, et une brigade de nuit de la Direction de l'Ordre Public et de la Circulation, actuellement hébergée dans des conditions médiocres dans le 8ème arrondissement.
Comme vous pouvez le comprendre, Mesdames et Messieurs, le nouveau centre de Bessières constitue un nouvel élément, d'ores et déjà essentiel, des structures de la police de proximité à Paris.
Il est également un motif de fierté pour toutes celles et tous ceux qui ont contribué à sa réalisation, et de satisfaction pour les fonctionnaires qui vont le faire vivre au quotidien.
Je tiens, à cet égard, à rendre un hommage appuyé à ces hommes et à ces femmes de la Préfecture de Police, pour saluer leur professionnalisme, leur engagement et leur dévouement total au service de leurs concitoyens de la Capitale. Les Parisiens, qui leur apportent un soutien jamais démenti, savent à quel point ces policiers ont à cur d'exercer leur mission de manière résolue et déterminée, afin de relever le défi de l'insécurité, dans le respect absolu et permanent des lois et des valeurs de la République, auxquelles nous sommes tous tellement attachés.
Je souhaite longue vie à cette nouvelle implantation de la Préfecture de Police, et je forme des vux pour que les fonctionnaires qui sont affectés ici trouvent tout le service qu'ils peuvent attendre d'une aussi belle réalisation.
Je vous remercie.

(source http://www.interieur.gouv.fr, le 3 avril 2001)