Déclaration de M. Lionel Jospin, Premier ministre, sur la coopération régionale dans l'Océan indien et la coopération décentralisée à La Réunion, La Réunion le 27 janvier 2001.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement de M. Jospin à La Réunion et à Mayotte du 24 au 27 janvier 2001-dîner sur la Coopération régionale

Texte intégral

Madame et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,

Après deux jours de visite très dense, nous sommes réunis pour débattre d'un sujet important, la coopération régionale .
I) L'insertion régionale de la Réunion dans sa zone est d'ores et déjà manifeste.
1. En premier lieu, c'est au titre de la Réunion que la France est présente au sein de la Commission de l'Océan Indien. Le dernier sommet de cette organisme s'est tenu à Saint-Denis de la Réunion du 3 décembre 1999. Le prochain conseil des Ministres des Affaires Etrangères de la COI du 21 février prochain à Tananarive, auquel participera le Ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, sera l'occasion de présenter la candidature d'un Réunionnais au poste de Secrétaire Général de cet organisme.
La Réunion est également intéressée par les programmes de la COI touchant le développement des échanges, celui du tourisme, de l'environnement, de la météorologie et de la pêche. Il convient d'ajouter que La Réunion héberge l'université de l'Océan Indien et joue un rôle de base logistique stratégique en matière militaire, de sécurité civile et de lutte contre les catastrophes naturelles, en intervenant régulièrement avec efficacité dans la zone.
Je salue à cette occasion la présence parmi nous du Commandant supérieur des forces armées de la zone sud de l'océan indien, le Général LANG et l'Amiral GIRAUD, Commandant des forces maritimes de l'océan indien dont l'action humanitaire conjointe au Mozambique et à Madagascar l'an dernier a été exemplaire.
2. Vous le savez, la Réunion est déjà très impliquée en matière de coopération décentralisée, qu'il s'agisse du conseil régional, du conseil général, des municipalités. Les services déconcentrés de l'Etat apportent aussi leur contribution à cette dynamique d'insertion régionale.
Le contrat-plan Etat-Région permet d'accompagner des initiatives de cette nature, et le futur fonds de coopération régionale devrait leur donner une nouvelle impulsion.
II) La loi d'orientation pour l'outre-mer ouvre une nouvelle phase dans les relations entre la métropole, les Départements d'outre-mer et les états voisins de ceux-ci.
1. Elle donne en effet aux présidents des assemblées locales les moyens d'insérer véritablement les départements dans leur environnement immédiat en leur confiant des responsabilités accrues en matière internationale.
C'est un atout considérable pour le développement économique, social et culturel de la Réunion, mais aussi pour la politique étrangère de la France, mieux à même de faire valoir ses intérêts dans la zone de l'Océan Indien.
Le Conseil Général et le Conseil Régional pourront de façon très concrète adresser au gouvernement des propositions en vue de conclure des accords de coopération régionale ; ils pourront être habilités à signer des accords internationaux sous certaines conditions ; les exécutifs départemental et régional pourront participer à leur demande à la négociation des accords internationaux portant à la fois sur les domaines de compétences de l'Etat, du Département ou de la Région ; ils pourront participer à leur demande aux négociations de la France avec l'UE tendant à fixer les conditions d'application des disposition du traité instituant la Communauté européenne, relatives aux régions ultrapériphériques ; enfin, la loi prévoit de créer un fonds de coopération régionale, alimenté par les crédits de l'Etat et pouvant recevoir des dotations des collectivités locales.
2. Les responsabilités renforcées des collectivités locales de La Réunion devront être exercées en liaison avec le Préfet et les Ambassadeurs dans les pays de la zone, afin d'assurer une meilleure cohérence de la politique de la France. La concertation entre les ministères concernés, et en premier lieu avec le ministère des affaires étrangères et le secrétariat d'Etat à l'outre-mer, s'avérera un élément déterminant. Il appartiendra aux postes diplomatiques en relation avec le préfet et les administrations centrales, d'apporter leur appui aux élus dans leurs initiatives.
C'est précisemment pour cette raison que j'ai souhaité vous réunir pour la première fois dans cette formation : élus locaux, hauts fonctionnaires des services déconcentrés de l'Etat, Ambassadeurs de la zone. Nos débats illustreront cette nouvelle manière, pour l'Etat, de coopérer dans cette zone : je suis heureux de vous laisser la parole.
M. Bruno DELHAYE, pour une brève présentation des conclusions des différentes réunions qui se sont tenues aujourd'hui sur ce thème.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 30 janvier 2001)