Texte intégral
Monsieur le Sous-préfet,
Monsieur le Président,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les élus,
C'est avec un plaisir particulier que je me trouve parmi vous ce matin. Et je tiens à vous remercier tout particulièrement, Jacques Thouroude, d'avoir accepté de modifier le déroulement de cette journée pour me permettre d'intervenir devant votre assemblée.
Peu après sa nomination, Roselyne Bachelot a tenu à prononcer son premier discours devant le CNOSF, rendant ainsi hommage à l'action du mouvement sportif français. C'est devant les représentants des collectivités territoriales que je prononce à présent mon premier discours en qualité de secrétaire d'Etat chargé des sports. Nous saluons ainsi, l'un et l'autre, les deux principaux partenaires de l'Etat dans le domaine du sport, ce qui témoigne, si besoin était, de notre parfaite complémentarité.
Je sais bien la place occupée par les collectivités territoriales dans le secteur du sport. Votre président la décrit très bien en trois chiffres : 8 milliards d'euros de dépense sportive, 1,2 milliard d'euros de subventions aux associations sportives, la propriété de 80 % des équipements sportifs. C'est dire l'attention que méritent les collectivités territoriales et que je leur accorderai dans le cadre de mes nouvelles fonctions.
Dans les 10 propositions formulées par l'ANDES, la première concerne justement la Gouvernance du sport français. Vous appelez de vos voeux - je vous cite - « une meilleure représentation des communes dans les organismes de cogestion du sport ».
Il me semble utile, au préalable, de rappeler le chemin parcouru dans ce sens au cours des dernières années. La place accordée aux collectivités territoriales au sein du CNDS constitue un très bon exemple sachant que cet établissement public représente aujourd'hui plus de la moitié des crédits d'Etat alloués au sport français. Lors de sa création en 2006, nous avons choisi d'associer à son fonctionnement les représentants des collectivités territoriales : communes, départements et régions. En qualité de membres du conseil d'administration, ils peuvent ainsi faire connaître leur position sur les principaux sujets traités par le CNDS. L'ANDES, quant à elle, est représentée au comité de programmation des équipements sportifs, la principale instance au sein du CNDS. Je note enfin que le dernier conseil d'administration a approuvé le principe d'une commission « emploi » dans laquelle la représentation des collectivités territoriales sera aussi importante que celle de l'Etat. Il faut également souligner la place éminente occupée par les collectivités territoriales au sein du CNAPS, présidé par Edwige Avice. Je tenais à rappeler ces évolutions qui me semblent très positives, ce qui ne m'empêchera pas d'être totalement ouvert dans l'avenir à vos suggestions.
Si le maintien d'excellentes relations institutionnelles avec les représentants des collectivités territoriales est, à mes yeux, indispensable, ma présence parmi vous en est la preuve, je m'attacherai aussi à nouer des relations personnelles avec chacun d'entre vous.
Je suis un « homme de terrain » et compte bien le rester, même si le terrain auquel j'étais habitué a changé en début de semaine. Je me rendrai donc le plus souvent possible dans vos communes. Et pas seulement dans le Sud-Ouest même si le Président Thouroude comme moi-même gardons quelques affinités avec cette région ! Mon souhait profond est de vous écouter, de rencontrer vos équipes, et d'apprécier ainsi les progrès de notre action commune et vos éventuelles difficultés.
Après avoir évoqué la gouvernance du sport, sujet qui vous tient à coeur, je souhaiterais évoquer ce qui constitue déjà l'une des mes priorités : le développement de la pratique du sport par les jeunes scolarisés. Elle correspond, vous le savez, à un engagement très fort du Président de la République qu'il s'agit maintenant de faire entrer dans les faits. Il va sans dire qu'elle concerne aussi, au premier chef, les collectivités territoriales, et, en particulier, les élus en charge du sport que vous représentez. C'est pour cette raison qu'il me semble utile que nous en parlions ce matin.
Le constat me parait évident : ce n'est pas à 20 ans que l'on découvre le sport ! C'est dès le plus jeune âge. Pour développer le goût du sport chez les français, il faut donc commencer à l'école primaire.
Mais l'objectif n'est pas seulement sportif, même si cet aspect ne peut laisser indifférent un secrétaire d'Etat aux sports. Il s'agit aussi d'un enjeu de santé publique pour notre pays et d'un enjeu éducatif. Dans un monde parfois en perte de repères, peut-on trouver meilleur moyen que le sport pour véhiculer les valeurs de camaraderie et de solidarité et nous inciter à nous dépasser ?
Les mesures déjà prises par le Gouvernement, en particulier par Roselyne Bachelot et Xavier Darcos, vont dans le bon sens. Je pense notamment à l'augmentation d'une heure d'EPS pour les jeunes scolarisés dans le primaire. Il nous appartiendra de veiller à ce qu'elles soient effectivement effectuées et dans de bonnes conditions. Je pense aussi au dispositif d'accompagnement éducatif dans les collèges. A partir de novembre, il sera mis en oeuvre dans un millier d'établissements situés en zone d'éducation prioritaire. Son déploiement dans les 6000 autres collèges sera engagé à la rentrée 2007-2008.
Dès les prochains jours, mon rôle sera de mobiliser le mouvement sportif, qui y est - je le sais - très favorable. Il a tout à y gagner parce que le développement de la pratique sportive chez les jeunes est un moyen privilégié pour détecter les talents et attirer les jeunes vers les clubs sportifs. Il faudra agir non seulement dans le secteur périscolaire mais aussi dans le temps scolaire. Plusieurs fédérations ont conçu, au cours des dernières années, des programmes de promotion de leur discipline auprès des jeunes, y compris au sein des établissements scolaires. Elles en ont retiré un bénéfice rapide et durable. J'encouragerai donc toutes les initiatives en ce sens.
Les collectivités territoriales et vous-mêmes, mesdames et messieurs les élus, avez aussi un rôle essentiel à jouer. Vous disposez de nombreux leviers, à commencer par les équipements scolaires et sportifs et par les professeurs de sport que vous mettez souvent à disposition des établissements scolaires. Mais je n'oublierai pas non plus l'importance de votre rôle dans l'organisation du transport scolaire et de la disponibilité des équipements sportifs, qui sont des éléments déterminants pour la pratique du sport par les jeunes. Rien ne pourra se faire sans une collaboration, au niveau local, de l'ensemble des acteurs.
Si le développement de la pratique du sport par les jeunes scolarisés est un objectif essentiel, je place sur le même plan mon action dans les quartiers en difficulté, qui concernent directement certains d'entre vous. Ma conviction est que le sport est l'un des vecteurs les plus appropriés pour aider ces quartiers, et plus particulièrement les jeunes qui y vivent. Cela reste malheureusement une voie insuffisamment explorée.
Je compte bien prendre mon bâton de pèlerin et aller sur le terrain, aussi souvent qu'il le faudra. Je mobiliserai bien sûr des sportifs emblématiques parce qu'il ne faut pas se priver de cette carte et de l'exemple qu'ils offrent aux jeunes. Mais je compte aussi encourager, mobiliser et aider les acteurs de terrain, ceux que l'on pourrait qualifier d'anonymes mais qui ont un rôle essentiel. Comptez sur mon engagement sincère à vos cotés.
Afin de marquer sa forte implication en faveur du développement de la pratique du sport par les jeunes mais aussi dans les quartiers en difficulté, je rappellerai que le Gouvernement a décidé d'allouer au CNDS des moyens supplémentaires : 30 millions d'euros en 2008. Mais l'effort ne se limite pas à ces ressources nouvelles. Sur la proposition du ministère chargé des sports, le CNDS a retenu un objectif très ambitieux : consacrer 30 % de ses ressources, soit environ 80 millions d'euros, à cette priorité.
L'évocation des moyens déployés par le CNDS m'amène à aborder la question des équipements sportifs, qui est l'une des préoccupations majeures des communes.
Je connais le besoin. Selon l'ANDES - je me réfère toujours aux meilleures sources - 45 % des installations ont plus de 20 ans et 22 % plus de 30 ans.
Il me semble aussi que le sport, au travers des équipements sportifs, a un rôle essentiel à jouer en matière d'aménagement du territoire. Lorsque l'on évoque la désertification de certaines régions, le départ progressif de ses habitants, on mentionne généralement des services publics tels que la poste. Je crois que l'on oublie trop souvent le rôle essentiel d'un équipement sportif pour fixer une population et créer l'activité.
Vous souhaitez - le terme est à la mode - un plan « Marchall » pour la rénovation et la création des équipements sportifs structurants. C'est l'une de vos 10 propositions.
S'il a fallu tenir compte des contraintes budgétaires - les élus locaux que vous êtes en sont conscients - l'effort consenti en 2008 par l'Etat, via le CNDS, est bien réel. Il va nous permettre de financer plus de projets d'équipements sportifs mais aussi d'augmenter notre taux de participation qui est progressivement tombé à un niveau trop bas : 8 %. L'objectif est de revenir à 10 % dès 2008 et de viser les 12 % à moyen terme. Ces taux seront très supérieurs dans les quartiers en difficulté, souvent sous-équipés.
Parallèlement à la satisfaction des besoins en équipements sportifs structurants, il importe de ne pas laisser de côté le financement de projets d'équipement d'ampleur plus limitée, répondant à une logique de proximité. Le CNDS a proposé dernièrement une innovation : le financement de plus petits projets d'équipements qui bénéficieront d'enveloppes de crédits déconcentrés en lien avec le développement du sport scolaire et de la pratique dans les quartiers en difficulté.
Pour conclure sur la question des équipements sportifs, vous avez exprimé le souhait d'utiliser le « Recensement des équipements sportifs » comme support d'une plus grande concertation des fédérations et des communes pour l'aménagement du territoire. Je souscris à cette proposition. Cet outil, conçu par le ministère avec votre concours, a tout à fait cette vocation.
Le sport pour tous n'est évidemment pas la seule priorité d'un secrétaire d'Etat aux sports. Je note que certaines de vos préoccupations rejoignent les miennes. Elles portent sur le sport professionnel et la dimension européenne du sport.
Je connais bien le sport professionnel, comme vous le savez, pour l'avoir vu apparaître il y a une dizaine d'années dans le rugby. Il se développe avec un rythme et une ampleur variables selon les disciplines sportives.
Il serait présomptueux de la part d'un membre du Gouvernement en fonction depuis moins d'une semaine de vous dire qu'il est déjà en mesure de répondre à toutes vos propositions. Je souhaite prendre le temps de les étudier personnellement et vous apporterai, lors de nos prochaines rencontres, les réponses souhaitées.
Sachez que mon objectif en ce qui concerne le sport professionnel dans les prochains mois sera double : d'abord rendre nos clubs professionnels plus forts et plus compétitifs sur la scène internationale, ensuite faire en sorte que le cadre dans lequel il se développe soit adapté et sain. Les sujets ne manquent pas : le statut des agents sportifs, les conditions de mise à disposition des équipes nationales de joueurs sous contrat dans leur club, les liens entre sport amateur et professionnel. Les relations entre les clubs sportifs et les collectivités territoriales devront également être examinées et je compte bien sur votre expertise dans ce domaine.
Concernant la dimension européenne du sport que vous évoquez dans vos propositions, je peux vous dire que les autorités françaises ont accueilli avec satisfaction le livre blanc. Il constitue une avancée notable même s'il est, sur quelques points, en retrait par rapport aux positions que nous défendons.
Il ne faut pas en rester là. Pour plusieurs raisons, je suis convaincu que le soufflé ne va pas retomber. D'abord parce que le sport devrait trouver sa place dans le prochain traité simplifié pour lequel le Président de la République a joué un rôle déterminant. Mais aussi parce que la France va assurer, au deuxième semestre 2008, la présidence du conseil de l'Union européenne. Tout le Gouvernement sera mobilisé pour prendre les initiatives permettant de faire valoir notre conception du sport. L'une des 10 propositions de l'ANDES est la création d'une « DNCG » à l'échelle européenne. C'est un objectif que nous partageons.
Avant de nous quitter, puisque nous fêtons les 10 ans de votre association et que l'heure est aux bilans, je souhaite rappeler que le ministère travaille en totale confiance avec l'ANDES avec laquelle il a d'ailleurs signé une convention d'objectif pluriannuelle.
A titre personnel, je vous redis, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les élus ici présents, tout mon attachement à la qualité de mes échanges futurs avec les représentants des collectivités locales, et plus particulièrement ceux en charge du sport. Sachez que mon bureau vous est, dès à présent, ouvert.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 5 décembre 2007
Monsieur le Président,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les élus,
C'est avec un plaisir particulier que je me trouve parmi vous ce matin. Et je tiens à vous remercier tout particulièrement, Jacques Thouroude, d'avoir accepté de modifier le déroulement de cette journée pour me permettre d'intervenir devant votre assemblée.
Peu après sa nomination, Roselyne Bachelot a tenu à prononcer son premier discours devant le CNOSF, rendant ainsi hommage à l'action du mouvement sportif français. C'est devant les représentants des collectivités territoriales que je prononce à présent mon premier discours en qualité de secrétaire d'Etat chargé des sports. Nous saluons ainsi, l'un et l'autre, les deux principaux partenaires de l'Etat dans le domaine du sport, ce qui témoigne, si besoin était, de notre parfaite complémentarité.
Je sais bien la place occupée par les collectivités territoriales dans le secteur du sport. Votre président la décrit très bien en trois chiffres : 8 milliards d'euros de dépense sportive, 1,2 milliard d'euros de subventions aux associations sportives, la propriété de 80 % des équipements sportifs. C'est dire l'attention que méritent les collectivités territoriales et que je leur accorderai dans le cadre de mes nouvelles fonctions.
Dans les 10 propositions formulées par l'ANDES, la première concerne justement la Gouvernance du sport français. Vous appelez de vos voeux - je vous cite - « une meilleure représentation des communes dans les organismes de cogestion du sport ».
Il me semble utile, au préalable, de rappeler le chemin parcouru dans ce sens au cours des dernières années. La place accordée aux collectivités territoriales au sein du CNDS constitue un très bon exemple sachant que cet établissement public représente aujourd'hui plus de la moitié des crédits d'Etat alloués au sport français. Lors de sa création en 2006, nous avons choisi d'associer à son fonctionnement les représentants des collectivités territoriales : communes, départements et régions. En qualité de membres du conseil d'administration, ils peuvent ainsi faire connaître leur position sur les principaux sujets traités par le CNDS. L'ANDES, quant à elle, est représentée au comité de programmation des équipements sportifs, la principale instance au sein du CNDS. Je note enfin que le dernier conseil d'administration a approuvé le principe d'une commission « emploi » dans laquelle la représentation des collectivités territoriales sera aussi importante que celle de l'Etat. Il faut également souligner la place éminente occupée par les collectivités territoriales au sein du CNAPS, présidé par Edwige Avice. Je tenais à rappeler ces évolutions qui me semblent très positives, ce qui ne m'empêchera pas d'être totalement ouvert dans l'avenir à vos suggestions.
Si le maintien d'excellentes relations institutionnelles avec les représentants des collectivités territoriales est, à mes yeux, indispensable, ma présence parmi vous en est la preuve, je m'attacherai aussi à nouer des relations personnelles avec chacun d'entre vous.
Je suis un « homme de terrain » et compte bien le rester, même si le terrain auquel j'étais habitué a changé en début de semaine. Je me rendrai donc le plus souvent possible dans vos communes. Et pas seulement dans le Sud-Ouest même si le Président Thouroude comme moi-même gardons quelques affinités avec cette région ! Mon souhait profond est de vous écouter, de rencontrer vos équipes, et d'apprécier ainsi les progrès de notre action commune et vos éventuelles difficultés.
Après avoir évoqué la gouvernance du sport, sujet qui vous tient à coeur, je souhaiterais évoquer ce qui constitue déjà l'une des mes priorités : le développement de la pratique du sport par les jeunes scolarisés. Elle correspond, vous le savez, à un engagement très fort du Président de la République qu'il s'agit maintenant de faire entrer dans les faits. Il va sans dire qu'elle concerne aussi, au premier chef, les collectivités territoriales, et, en particulier, les élus en charge du sport que vous représentez. C'est pour cette raison qu'il me semble utile que nous en parlions ce matin.
Le constat me parait évident : ce n'est pas à 20 ans que l'on découvre le sport ! C'est dès le plus jeune âge. Pour développer le goût du sport chez les français, il faut donc commencer à l'école primaire.
Mais l'objectif n'est pas seulement sportif, même si cet aspect ne peut laisser indifférent un secrétaire d'Etat aux sports. Il s'agit aussi d'un enjeu de santé publique pour notre pays et d'un enjeu éducatif. Dans un monde parfois en perte de repères, peut-on trouver meilleur moyen que le sport pour véhiculer les valeurs de camaraderie et de solidarité et nous inciter à nous dépasser ?
Les mesures déjà prises par le Gouvernement, en particulier par Roselyne Bachelot et Xavier Darcos, vont dans le bon sens. Je pense notamment à l'augmentation d'une heure d'EPS pour les jeunes scolarisés dans le primaire. Il nous appartiendra de veiller à ce qu'elles soient effectivement effectuées et dans de bonnes conditions. Je pense aussi au dispositif d'accompagnement éducatif dans les collèges. A partir de novembre, il sera mis en oeuvre dans un millier d'établissements situés en zone d'éducation prioritaire. Son déploiement dans les 6000 autres collèges sera engagé à la rentrée 2007-2008.
Dès les prochains jours, mon rôle sera de mobiliser le mouvement sportif, qui y est - je le sais - très favorable. Il a tout à y gagner parce que le développement de la pratique sportive chez les jeunes est un moyen privilégié pour détecter les talents et attirer les jeunes vers les clubs sportifs. Il faudra agir non seulement dans le secteur périscolaire mais aussi dans le temps scolaire. Plusieurs fédérations ont conçu, au cours des dernières années, des programmes de promotion de leur discipline auprès des jeunes, y compris au sein des établissements scolaires. Elles en ont retiré un bénéfice rapide et durable. J'encouragerai donc toutes les initiatives en ce sens.
Les collectivités territoriales et vous-mêmes, mesdames et messieurs les élus, avez aussi un rôle essentiel à jouer. Vous disposez de nombreux leviers, à commencer par les équipements scolaires et sportifs et par les professeurs de sport que vous mettez souvent à disposition des établissements scolaires. Mais je n'oublierai pas non plus l'importance de votre rôle dans l'organisation du transport scolaire et de la disponibilité des équipements sportifs, qui sont des éléments déterminants pour la pratique du sport par les jeunes. Rien ne pourra se faire sans une collaboration, au niveau local, de l'ensemble des acteurs.
Si le développement de la pratique du sport par les jeunes scolarisés est un objectif essentiel, je place sur le même plan mon action dans les quartiers en difficulté, qui concernent directement certains d'entre vous. Ma conviction est que le sport est l'un des vecteurs les plus appropriés pour aider ces quartiers, et plus particulièrement les jeunes qui y vivent. Cela reste malheureusement une voie insuffisamment explorée.
Je compte bien prendre mon bâton de pèlerin et aller sur le terrain, aussi souvent qu'il le faudra. Je mobiliserai bien sûr des sportifs emblématiques parce qu'il ne faut pas se priver de cette carte et de l'exemple qu'ils offrent aux jeunes. Mais je compte aussi encourager, mobiliser et aider les acteurs de terrain, ceux que l'on pourrait qualifier d'anonymes mais qui ont un rôle essentiel. Comptez sur mon engagement sincère à vos cotés.
Afin de marquer sa forte implication en faveur du développement de la pratique du sport par les jeunes mais aussi dans les quartiers en difficulté, je rappellerai que le Gouvernement a décidé d'allouer au CNDS des moyens supplémentaires : 30 millions d'euros en 2008. Mais l'effort ne se limite pas à ces ressources nouvelles. Sur la proposition du ministère chargé des sports, le CNDS a retenu un objectif très ambitieux : consacrer 30 % de ses ressources, soit environ 80 millions d'euros, à cette priorité.
L'évocation des moyens déployés par le CNDS m'amène à aborder la question des équipements sportifs, qui est l'une des préoccupations majeures des communes.
Je connais le besoin. Selon l'ANDES - je me réfère toujours aux meilleures sources - 45 % des installations ont plus de 20 ans et 22 % plus de 30 ans.
Il me semble aussi que le sport, au travers des équipements sportifs, a un rôle essentiel à jouer en matière d'aménagement du territoire. Lorsque l'on évoque la désertification de certaines régions, le départ progressif de ses habitants, on mentionne généralement des services publics tels que la poste. Je crois que l'on oublie trop souvent le rôle essentiel d'un équipement sportif pour fixer une population et créer l'activité.
Vous souhaitez - le terme est à la mode - un plan « Marchall » pour la rénovation et la création des équipements sportifs structurants. C'est l'une de vos 10 propositions.
S'il a fallu tenir compte des contraintes budgétaires - les élus locaux que vous êtes en sont conscients - l'effort consenti en 2008 par l'Etat, via le CNDS, est bien réel. Il va nous permettre de financer plus de projets d'équipements sportifs mais aussi d'augmenter notre taux de participation qui est progressivement tombé à un niveau trop bas : 8 %. L'objectif est de revenir à 10 % dès 2008 et de viser les 12 % à moyen terme. Ces taux seront très supérieurs dans les quartiers en difficulté, souvent sous-équipés.
Parallèlement à la satisfaction des besoins en équipements sportifs structurants, il importe de ne pas laisser de côté le financement de projets d'équipement d'ampleur plus limitée, répondant à une logique de proximité. Le CNDS a proposé dernièrement une innovation : le financement de plus petits projets d'équipements qui bénéficieront d'enveloppes de crédits déconcentrés en lien avec le développement du sport scolaire et de la pratique dans les quartiers en difficulté.
Pour conclure sur la question des équipements sportifs, vous avez exprimé le souhait d'utiliser le « Recensement des équipements sportifs » comme support d'une plus grande concertation des fédérations et des communes pour l'aménagement du territoire. Je souscris à cette proposition. Cet outil, conçu par le ministère avec votre concours, a tout à fait cette vocation.
Le sport pour tous n'est évidemment pas la seule priorité d'un secrétaire d'Etat aux sports. Je note que certaines de vos préoccupations rejoignent les miennes. Elles portent sur le sport professionnel et la dimension européenne du sport.
Je connais bien le sport professionnel, comme vous le savez, pour l'avoir vu apparaître il y a une dizaine d'années dans le rugby. Il se développe avec un rythme et une ampleur variables selon les disciplines sportives.
Il serait présomptueux de la part d'un membre du Gouvernement en fonction depuis moins d'une semaine de vous dire qu'il est déjà en mesure de répondre à toutes vos propositions. Je souhaite prendre le temps de les étudier personnellement et vous apporterai, lors de nos prochaines rencontres, les réponses souhaitées.
Sachez que mon objectif en ce qui concerne le sport professionnel dans les prochains mois sera double : d'abord rendre nos clubs professionnels plus forts et plus compétitifs sur la scène internationale, ensuite faire en sorte que le cadre dans lequel il se développe soit adapté et sain. Les sujets ne manquent pas : le statut des agents sportifs, les conditions de mise à disposition des équipes nationales de joueurs sous contrat dans leur club, les liens entre sport amateur et professionnel. Les relations entre les clubs sportifs et les collectivités territoriales devront également être examinées et je compte bien sur votre expertise dans ce domaine.
Concernant la dimension européenne du sport que vous évoquez dans vos propositions, je peux vous dire que les autorités françaises ont accueilli avec satisfaction le livre blanc. Il constitue une avancée notable même s'il est, sur quelques points, en retrait par rapport aux positions que nous défendons.
Il ne faut pas en rester là. Pour plusieurs raisons, je suis convaincu que le soufflé ne va pas retomber. D'abord parce que le sport devrait trouver sa place dans le prochain traité simplifié pour lequel le Président de la République a joué un rôle déterminant. Mais aussi parce que la France va assurer, au deuxième semestre 2008, la présidence du conseil de l'Union européenne. Tout le Gouvernement sera mobilisé pour prendre les initiatives permettant de faire valoir notre conception du sport. L'une des 10 propositions de l'ANDES est la création d'une « DNCG » à l'échelle européenne. C'est un objectif que nous partageons.
Avant de nous quitter, puisque nous fêtons les 10 ans de votre association et que l'heure est aux bilans, je souhaite rappeler que le ministère travaille en totale confiance avec l'ANDES avec laquelle il a d'ailleurs signé une convention d'objectif pluriannuelle.
A titre personnel, je vous redis, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les élus ici présents, tout mon attachement à la qualité de mes échanges futurs avec les représentants des collectivités locales, et plus particulièrement ceux en charge du sport. Sachez que mon bureau vous est, dès à présent, ouvert.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 5 décembre 2007