Point de presse de Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat, porte-parole du gouvernement, sur les voeux du président de la République, les priorités de l'action gouvernementale et l'évaluation de l'action des ministres, Paris le 3 janvier 2008.

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Texte intégral


Alors je voulais, à cette occasion, c'est évidemment un conseil des
ministres un peu spécial parce qu'il a été surtout marqué par les voeux,
voeux auxquels vous n'avez pas pu assister, donc j'essaierai de vous
rendre compte de la tonalité, à la fois des voeux du Premier ministre et
de la réponse qui a été faite par le président de la République. Il y a
également un certain nombre de sujets qui ont été abordés,
principalement le projet de loi constitutionnel, le calendrier de
travail du Parlement et la situation de l'emploi. Donc une rentrée qui
à la fois a permis de faire un peu le point sur les mois passés de
travail gouvernemental et de refixer une feuille de route claire pour
l'ensemble des ministres, soudés tout autour du Premier ministre et des
impulsions données par le président. Alors tout d'abord, ce conseil des
ministres s'est ouvert par des voeux qui étaient beaucoup moins formels
que d'habitude. Vous le savez, le souhait du président c'est qu'on ne
sombre pas trop dans du formel et que ces voeux soient l'occasion de se
dire des choses clairement.
Le Premier ministre a d'abord tenu à souligner que le véritable
changement qu'il voulait autour du président avec son gouvernement, c'
était de basculer dans un gouvernement qui soit dans une culture du
résultat, rendre compte des résultats, j'y reviendrai peut-être à
travers la question de l'évaluation de l'action des ministres, d'une
part et d'autre part, tenir ses engagements.
C'est par ces deux propos que le Premier ministre a ouvert ses voeux au
président de la République. Il est revenu également sur le sens des
voeux qu'avait fait le président de la République en soulignant que
finalement pour le gouvernement, ça devait être interprété à travers
deux clés de lecture. La première, c'est le souci de l'exigence.
La croissance économique n'est pas mauvaise en France, mais ça n'est
pas suffisant. La situation de l'emploi s'est considérablement
améliorée par rapport à 2006, mais ça n'est pas suffisant et pour le
gouvernement, quand on construit l'avenir pour les Français, c'est ce
sens de l'exigence qu'on doit avoir.
Le deuxième sens que le Premier ministre a donné aux voeux qui avaient
été adressés par le président de la République à l'ensemble des
Français, c'est cette volonté de réinventer, redéfinir ce qu'est le
modèle social français. Alors que jusque là, il n'y avait pas forcément
eu ce courage politique de redéfinir, réinventer les fondements de
notre système politique, le Premier ministre est revenu là-dessus avec
quelques exemples : le développement durable, le sens de notre système
de protection sociale, la recherche et l'enseignement supérieur, tout
ce qu'il a appelé la culture de l'intelligence dans notre pays. Sur
tous ces sujets, on a véritablement un devoir, un impératif de
réinvention.
Plus concrètement, le Premier ministre est revenu sur trois engagements
importants qui marqueront l'année 2008 : le plein emploi, tendre vers
le plein emploi premièrement. Deuxièmement aller chercher cette
croissance supplémentaire dont notre pays a besoin et enfin, le
redressement des finances publiques. Il a résumé l'ensemble de cette
présentation par les mots suivants : "2008 sera une année déterminante
pour le quinquennat. C'est une année où nous devons réussir les grandes
transformations économiques et sociales que les Français attendent pour
mettre en place cette rénovation de notre modèle".
Pour cela il a demandé à chacun des ministres d'être soudés en équipe
et de constituer ce gouvernement de mission pragmatique, fidèle aux
engagements qui ont été pris. Et il a fini ses mots en s'adressant au
président de la République et en disant que chacun d'entre nous nous
étions heureux de servir les Français et de le faire sous son autorité.
J'en viens maintenant à la réponse qui a été faite par le président de
la République. Alors d'abord pardonnez-moi, mais il y a eu quelques
paroles très personnelles du président de la République sur sa
conception de la politique, qui étaient adressés directement à chacun
des membres du gouvernement et en dehors de ces paroles très
personnelles sur sa vision de la politique, il a tenu à recadrer un
petit peu à la fois ce qu'on avait fait et ce qu'il attendait du
gouvernement.
Tout d'abord il a renouvelé sa confiance totale, pleine et entière au
gouvernement en rappelant le plaisir qu'il avait eu à travailler avec
l'ensemble des membres du gouvernement sous la direction de François
FILLON pendant toute l'année 2007. Il a insisté sur la confiance totale
qu'il accordait au président de la République, une confiance qui a été
forgée pendant des années de travail en commun et qui n'a jamais été
démenti au cours des mois qui se sont écoulés. Tout en rappelant que la
tâche de président de la République était une tâche difficile, tout le
monde le sait, dans le système institutionnel français, mais qu'ils
avaient travaillé ensemble avec énormément de confiance et de
complicité.
S'agissant maintenant de ce qu'il attendait de l'ensemble du
gouvernement pour la suite : d'abord il a souligné que l'ouverture
était véritablement entrée dans les esprits. Il y a des différences
entre nous, tant mieux. Il y a des débats entre les différents membres
du gouvernement, tant mieux.
Le président de la République a tenu à donner à chacun de ses ministres
une liberté de parole. Une liberté de parole qui n'exclue en rien, ni
l'efficacité, ni la loyauté, ni le fait d'avoir une équipe qui soit
soudée. Et il y a véritablement une nouvelle marque de fabrique qui s'
est imposée au niveau du fonctionnement de nos institutions avec cette
ouverture. On la voit se décliner aujourd'hui au niveau des municipales
et on ne formera sans doute jamais plus dans notre pays, un
gouvernement de la même manière à la suite de celui-ci.
Cette solidarité existe, on a aujourd'hui un gouvernement qui existe.
Il y a eu plusieurs moments où même les uns ou les autres vous nous
avez interrogé sur le sens de telle ou telle intervention des ministres
; à chaque il y a véritablement eu un esprit de bloc, de corps de l'
ensemble du gouvernement et donc cet esprit d'équipe qui s'est bien
conciliée avec l'existence de différences d'approches, qui sont propres
à l'ouverture.
Le président de la République, dans le prolongement de cette confiance
qu'il a renouvelé pleinement au gouvernement, a insisté sur son attente
: faites du bon travail, faites votre boulot et ne soyez pas fébriles.
2008 sera une année dure et exigeante, le choix qui est face à nous est
un choix entre le mouvement et le conservatisme, vous le savez, le
président de la République a fait le choix du mouvement et il a fini
son allocution par les termes suivants : ça n'est pas moi qui suis
impatient, ce sont les Français qui sont impatients de voir les
résultats que nous devons leur apporter.
Alors, j'en viens précisément à ce petit tableau de l'activité du
gouvernement du jour.
Tout d'abord, la présentation du projet de loi constitutionnelle qui a
été fait par Rachida DATI, avec le calendrier de révision qui est
maintenant officiel. A partir du 15 janvier, il y aura donc le débat
parlementaire sur la révision constitutionnelle, la discussion de
projet de loi constitutionnelle, à l'Assemblée nationale puis au Sénat.
Le congrès est prévu dans la semaine du 4 février et enfin, discussion
du projet de loi autorisant la ratification avec une discussion à l'
Assemblée nationale le 6 février et une discussion au Sénat le 7
février. Vous le savez, c'est une procédure un peu complexe avec d'
abord le projet de loi constitutionnelle, puis le congrès et enfin la
ratification du projet... et enfin le projet de loi autorisant la
ratification du traité. Puisque comme vous le savez, il faut d'abord
modifier la constitution pour ensuite pouvoir ratifier le traité de
Lisbonne. En tout cas c'est une étape importante qui est franchie
aujourd'hui, on est maintenant dans la voie, sur le chemin, le
président l'a dit, c'était dur, mais on y est arrivé.
Deuxième communication très attendue, le point sur l'emploi qui a été
fait par Christine LAGARDE. La situation de l'emploi s'est
considérablement améliorée en France, au cours de l'année 2007.
Quelques chiffres pour l'illustrer de façon très concrète : 312.000
nouveaux emplois ont été créés au cours de l'année 2007, ce qui est
beaucoup mieux qu'en 2006. 300.000 créations d'entreprises
parallèlement ont été faites, ce qui montre que cette dynamique est une
dynamique d'ensemble de l'économie française. Au total, alors que le
taux de chômage était de 8,8% en 2006, il est de 7,9% en 2007 et avec
un tendanciel qui nous permet d'espérer pouvoir atteindre assez
rapidement 7,7% avec des chiffres de l'INSEE qui sont maintenant non
contestés. Moins de chômeurs, moins de demandeurs d'emploi, mais en
aucun cas un motif de satisfecit pour le gouvernement.
Pourquoi ? parce qu'il y a malgré tout de tendances lourdes qu'on voit
s'esquisser au niveau du marché du travail et sur lesquelles il faut
qu'on puisse s'attaquer. D'abord, une dualisation du marché du travail
avec une partie qui reste assez forte en CDD, en contrats en intérim,
sur lequel Christine LAGARDE souhaite que l'on puisse progresser de
façon importante. Le deuxième point c'est qu'autant la France sur la
tranche d'âge entre 30 et 55 ans, est grosso modo dans la moyenne
européenne. Par contre, sur le chômage des jeunes d'une part et d'autre
part sur ce grand scandale qu'est le chômage des seniors entre 55 et 64
ans, il y a un très net décrochage de la France par rapport à nos
voisins européens et ça c'est sans doute le bloc dur sur lequel il faut
qu'on arrive maintenant à avoir des progrès importants.
Parallèlement je vous rappelle ce chiffre qui est le chiffre de notre
principal chantier sur l'année 2008 : 500.000 offres d'emploi qui
restent non pourvues dans notre pays. Au total Christine LAGARDE a
esquissé les trois pistes de travail qui vont être déclinées, d'une
part la formation professionnelle : 26 milliards d'euros qui ne sont
pas forcément fléchés sur eux qui en ont eu le plus besoin.
Deuxièmement la réforme du service public de l'emploi, pour avoir plus
d'efficacité, et enfin, la sécurisation des parcours professionnels.
Alors derrière ce terme techno, qu'est-ce que ça veut dire ? eh bien
c'est grosso modo faire en sorte que même si jamais vous êtes amené à
changer d'emploi, il y ait une sécurisation qui vous permette de faire
facilement les transitions d'un emploi à un autre. Le président de la
République a également souhaité qu'un travail puisse être fait sur tout
ce qui est cette question des sanctions en cas de refus de deux offres
d'emploi acceptables. D'abord il y a un travail en commun qui devra
être fait avec les partenaires sociaux, pour définir qu'est-ce que c'
est que deux offres d'emploi acceptables et ensuite il faudra qu'on
mette en place un dispositif. La mise en place du dispositif de
sanction est bien de la responsabilité de l'Etat, le président de la
République l'a rappelé, il ne peut pas y avoir de solidarité nationale
sans qu'il y ait en même temps un minimum d'efforts. Et il y avait
évidemment, un consensus total tout autour de la table sur ces
questions. Le président de la République a demandé à ce qu'on ait un
calendrier sur le sujet, parce que ça fait également partie des points
importants dans le cadre de notre amélioration sur la situation de l'
emploi.
J'en viens enfin et puis il y aura sûrement... à travers les questions
on abordera sûrement quelques sujets qui sont également importants, j'
en viens au calendrier parlementaire puisque dès janvier, dès les tout
débuts évidemment, le Parlement se remet au travail avec un certain
nombre de projets de loi importants qui devront passer avant les
municipales. Je vous les cite pour que vous les ayez en tête : le
projet de loi relatif à la réforme du service public de l'emploi avec
notamment la fusion de l'ANPE et de l'assurance chômage qui fera partie
des premiers textes débattus au Parlement.
Le projet de loi relatif à la rétention de sûreté et à la déclaration
d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental qui créera
notamment des centres fermés pour les pédophiles jugés dangereux et
instituera une déclaration d'irresponsabilité pénale. Le projet de loi
relatif aux organismes génétiquement modifiés, qui achèvera le
processus de création d'une haute autorité indépendante, on y reviendra
peut-être si vous avez des questions, et enfin, le projet de loi
constitutionnelle autorisant la ratification du traité européen que je
viens de vous évoquer. Au total un calendrier parlementaire chargé, le
but étant de garder ce rythme soutenu de travail pour avoir le maximum
de résultats.
Voilà. Je répondrais maintenant avec plaisir à toutes vos questions.
Prenez peut-être le micro, n'hésitez pas à vous présenter, même pour la
nouvelle année, oui !
QUESTION - Comment vont se dérouler ces évaluations que François FILLON
devrait faire individuellement avec chaque ministre ? On vous donne des
notes, comment ça se passe ?
R - Vous lisez LE MONDE. Alors je vais répondre simplement à cette
question : la saison des notes n'est pas encore arrivée. Normalement
c'est en fin d'année scolaire. Je vous en avais déjà parlé de ce sujet,
je ne sais pas si vous vous souvenez. On avait insisté, pourquoi la
politique serait le seul domaine en France à ne pas faire l'objet d'
évaluation ?
Les ministres comme les autres doivent rendre des comptes. On a des
projets de loi qui ont été adoptés, mais on sait bien souvent que l'
intervalle entre un projet de loi, une mesure législative et les
résultats sur le terrain est trop long. Le but de cette évaluation, de
ces audits qui ont été conduits, c'est d'avoir des batteries d'
indicateurs de résultats et de tout simplement pouvoir juger, domaine
ministériel par domaine ministériel, qu'est-ce que donnent les
ministres. Ca fait partie des premiers sujets de discussion que j'avais
eus avec François FILLON qui m'avait dit : je souhaite que notre
communication ne soit pas seulement une communication d'annonce, mais
aussi une communication de résultats.
Et on avait travaillé avec son cabinet pour voir précisément comment
mettre en place cela. Alors, ça se décline comment ? eh bien tout
simplement ministère par ministère, en fonction des grands projets de
loi, des grands chantiers des batteries d'indicateurs de résultats. Et
qui nous permettront de juger des progrès qui sont faits dans chacun
des domaines de l'action gouvernementale. Donc ça s'insère complètement
dans cette idée, on doit rendre des comptes, on n'est pas là seulement
pour vous faire des belles annonces et derrière il n'y a pas droit de
suite, vous avez un droit de suite pour savoir qu'est-ce qui a changé
concrètement suite aux mesures qui ont été prise par le gouvernement.
Donc c'est ça. Alors les batteries, les indicateurs de résultats ont
été faits conjointement à la fois avec des équipes de la haute fonction
publique et en même temps avec un cabinet d'audit privé et le but est
tout simplement d'avoir ces grilles.
Donc maintenant on a les grilles, à charge pour les ministères de les
remplir et on pourra évaluer comme ça, ce qui bouge et ce qui ne bouge
pas et on vous rendra des comptes. Vous prenez peut-être le micro, c'
est juste pour que tout le monde puisse vous entendre, parce que sinon,
on ne vous entend pas.
QUESTION - Et si ça ne bouge pas, si les comptes sont mauvais, qu'est-
ce qui se passe ?
R - Eh bien au quel cas les ministres devront compte de leur
inefficacité, c'est tout. On va être très clair, le but c'est quoi ? Si
vous évaluez des membres du gouvernement, eh bien derrière le but, c'
est d'essayer d'améliorer les points sur lesquels on n'a pas été bon.
C'est tout.
Je comprends très bien votre réaction qui est de dire, bon alors le
ministre qui n'est pas bon, il saute ou il ne saute pas ? Ce n'est pas
le sujet, enfin ce n'est pas le sujet à mon avis le plus intéressant
pour les Français. Le sujet le plus intéressant pour les Français c'est
quoi ? C'est que le domaine où il n'y a rien qui change, eh bien on
puisse mettre le paquet dessus pour améliorer ce qui n'a pas
fonctionné. Après la question se poserait éventuellement selon que les
ministres sont bons ou pas bons, mais la saison des évaluations n'est
pas venue de ce point de vue.
QUESTION - Au moment où on parle quand même beaucoup de remaniement, on
se demande si c'est un entretien d'évaluation ou de licenciement.
R - La formule est intéressante. Non, sur ce sujet je pense avoir été
très clair sur le message qui a été adressé par le président de la
République au gouvernement. J'ai commencé par là, je vous l'ai dit, le
président de la République a clairement, au tout début de son
intervention, renouvelé sa confiance à l'ensemble du gouvernement, et
en matière de remaniement, la seule parole qui compte, c'est celle du
président.
QUESTION - Alors je n'ai pas très bien compris, vous dites que le
moment n'est pas venu, mais vous nous parlez d'une batterie d'
indicateurs de résultats. Alors, quand est-ce que ça se fera
concrètement ? Avant, après les municipales ?
R - Alors merci de me poser la question parce que je n'ai pas été clair
sur ce point. Donc c'est tout de suite et c'est maintenant que commence
le fait de demander à chaque ministère de rendre des comptes. Mais, j'
ai envie de dire, ce n'est pas maintenant, c'est-à-dire que ce travail
là, ça fait à peu près quatre mois qu'on l'a enclenché, c'est-à-dire
qu'on a commencé à demander aux ministères, bon ok, vous avez eu tel et
tel projet de loi. Vous avez tel et tel domaine de votre action
gouvernementale. Quels sont selon vous, les critères de résultats que
vous pouvez prendre pour juger votre action. Maintenant ça a été
formalisé avec un outil d'évaluation qui permet ministère par
ministère, d'avoir cette grille d'évaluation. Les indicateurs de
résultats seront tous collationnés, mois après mois pour pouvoir vous
rendre compte de ce qui progresse, donc ça, ça commence tout de suite.
Après la question de savoir bon d'accord, mais alors tel ministre il
saute quand, celle-là, vous vous doutez bien que je ne vais pas vous y
répondre ici.
QUESTION - Juste une petite précision. On est d'accord, la grille
existe, l'évaluation existe, mais à quel moment on va dire au ministre,
écoutez, sur tel point il faut renforcer votre action, sur tel autre ça
va...
R - Ca c'est tout de suite, si vous voulez, cette conversation, enfin
le débat là a un petit côté qui surprendrait beaucoup d'entreprises.
Dans n'importe quelle entreprise vous avez une évaluation du travail
qui est fait. Dans n'importe quelle administration aujourd'hui, c'est-
à-dire les administrations isolées les unes après les autres, ils
essaient de mettre en place également ces batteries d'indicateurs de
résultats. Vous le savez très bien, au niveau de l'ANPE ils ont un
suivi de leurs résultats, au niveau du ministère de l'Agriculture ils
ont un suivi du flux des aides qui sont accordées, au niveau des
bourses pour les étudiants, il y a des indicateurs de résultats qui
sont donnés. La seule chose, c'est qu'au niveau de l'ensemble de l'
action gouvernementale, on n'a pas de batteries d'indicateurs qui
correspondent aux priorités de l'action du gouvernement.
C'est-à-dire qu'au long de ces mois qui se sont écoulés, on a un
certain nombre de priorités qui ont été fixées à chacun des ministres,
ils ont chacun une lettre de mission. Si on veut pouvoir suivre le
travail qui est fait par rapport à nos priorités, on a besoin d'
indicateurs de résultats. La politique est un domaine comme les autres
qui doit rendre des comptes à nos concitoyens. Et c'est souvent une
critique que vous avez faite d'ailleurs de dire, on entend parler que
au moment où vous faites les annonces.
On n'a pas l'après-vente derrière. Eh bien justement, ce qu'on est en
train de mettre en place, c'est le service après-vente dans chaque
ministère qui a finalement trois buts : le premier c'est de pouvoir
ajuster le tir, les domaines où on n'est pas bon, parce qu'on fait des
erreurs comme les autres, les domaines où on n'est pas bon, qu'on
puisse corriger le tir.
Le deuxième c'est de pouvoir vous rendre des comptes sur ce qui change
concrètement, en disant voilà, trois mois, quatre mois après tel projet
de loi, voilà ce qui a changé et ce qui a bougé et puis le troisième,
c'est de pouvoir évaluer chaque ministre et chaque ministère.
QUESTION - Et ça, ça se fait maintenant ?
R - Voilà, ça maintenant on a maintenant l'outil qui permet de le
formaliser et de bien le suivre au fur et à mesure. Mais c'est un
travail qui a été enclenché par le Premier ministre dès qu'on a
commencé, c'est, comme je vous l'ai indiqué, ça faisait partie des
discussions qu'on avait eues, que j'avais eues avec François FILLON, il
m'avait dit, je veux qu'on mette ça en place très tôt, parce qu'on a
besoin maintenant de pouvoir suivre au niveau de l'action du
gouvernement.
QUESTION - Mais vous compariez...
R - Vous m'avez l'air en pleine forme pour la nouvelle année. Oui.
QUESTION - Non non mais on essaie de comprendre, vous compariez avec ce
qui se passe dans les entreprises, dans les entreprises privées, je
suis dans une entreprise privée donc je sais comment ça se passe, on a
effectivement chaque année une évaluation de la performance comme on
dit, donc avec des entretiens etc et puis c'est noté. On a une note, on
a une feuille de note par catégorie, puis une note globale qui nous est
donnée à un certain moment de l'année, en général au début de l'année
et puis les objectifs pour l'année qui vient. Est-ce que là aussi pour
le gouvernement, pour les ministres il y aura ce type de notation par
exemple ?
R - Si votre question est de savoir si jamais le porte-parole du
gouvernement aura 6/20 ou 15/20, a priori je ne pense pas que c'est
comme ça que ça va se traduire. Ce que je sais, c'est qu'on aura...
prenons un exemple simple...
Ca peut par exemple être en matière de grille, c'est est-ce que les
Français jugent ou non que l'action du gouvernement est correctement
expliquée ? C'est-à-dire est-ce que la pédagogie de l'action du
gouvernement est bonne ? Par exemple on a un sondage qui est fait de
façon assez régulière pour savoir si les Français trouvent qu'ils
arrivent à peu près à s'y retrouver sur la pédagogie de l'action
gouvernementale.
Prenons un domaine en matière d'enseignement supérieur : Valérie
PECRESSE qui a enclenché un gros travail sur l'autonomie des
universités. Est-ce qu'il y aura des indicateurs pour savoir où est-ce
qu'on en est du nombre d'universités qui ont basculé, quel est le
nombre d'étudiants qui sont touchés. Elle a par exemple enclenché un
gros travail, je l'ai mentionné, sur les bourses pour les étudiants,
pour faire en sorte que les bourses soient versées plus tôt dans l'
année. Est-ce qu'on va réussir à faire en sorte qu'il y ait de ce point
de vue une amélioration, est-ce qu'on gagne une semaine, deux semaines,
trois semaines, un mois. Voilà. Si maintenant vous voulez bien qu'on
change de sujet pour ne pas non plus... parce qu'il y a pas mal d'
autres sujets qui doivent être évoqués, non on va plutôt essayer de
faire tourner un peu, on y reviendra.
QUESTION - Je voulais savoir si vous confirmez ce que dit LE MONDE
notamment en ce qui concerne le nom de la boite....
R - Je n'ai honnêtement pas vu le titre du MONDE là-dessus, je n'ai pas
vu le nom de la boite qui était mentionnée, mais ce n'est pas un scoop.
Je vous en avais parlé. Si vous reprenez nos conférences de presse, je
vous avais mentionné ce sujet là à la fin du mois d'août. Je ne sais
plus exactement, mais ça devait être le premier ou le deuxième conseil
des ministres. Donc je vous avais dit qu'on travaillait là-dessus.
Voilà, on peut peut-être continuer si vous êtes d'accord.
Il y a un sujet qu'il faut absolument qu'on évoque, je vais faire une
petite parenthèse dessus si vous en êtes d'accord, c'est le rallye
Lisbonne - Dakar. Donc la question de la sécurité du rallye Lisbonne -
Dakar qui doit débuter le 5 janvier a été évoquée à la lumière des
évènements qui sont survenus récemment en Mauritanie. Les organisateurs
du rallye ont été informés de l'évaluation des risques lors d'un
entretien au ministère des Affaires étrangères et européennes et le
gouvernement français ne peut que rappeler avec la plus grande fermeté
les conseils qui ont été adressés aux voyageurs par le ministère des
Affaires étrangères et européennes relatifs à ce pays. Le ministère
déconseille fortement à tous les Français de se rendre en Mauritanie
jusqu'à nouvel ordre, ça vaut pour tous les Français comme pour l'
organisation du rallye Lisbonne - Dakar. Oui ?
QUESTION - Tout à l'heure vous avez dit : la seule parole qui compte
c'est celle du président. Le président le 21 septembre dernier s'était
engagé à la mise en oeuvre au 1er janvier du plan contre Alzheimer. C'
est vrai pour la question financière, qu'en est-il du contenu, quand
est-ce qu'on saura et certaines associations comme France Alzheimer s'
inquiètent justement du fait qu'il n'y ait rien aujourd'hui. Ok on est
le 3 janvier, mais bon, il n'y a rien qui s'annonce. Donc, que se
passe-t-il ?
R - Déjà vous le savez, en terme de financement sur l'année 2007,
Roselyne BACHELOT a renforcé les moyens qui étaient consacrés au plan
Alzheimer, son cabinet travaille de façon très énergique là-dessus, en
lien d'ailleurs avec l'ensemble des ministères qui sont concernés,
parce que c'est un sujet qui met en cause les questions de recherches
aussi.
Vous le savez aussi Valérie PECRESSE a commencé à travailler sur la
meilleure synchronisation de l'ensemble des instituts de recherche pour
améliorer la recherche médicale sur la question de la maladie d'
Alzheimer, donc au contraire, on n'est pas sur une date buttoir du 1er
janvier, il y a un travail qui a commencé dès l'annonce qui a été faite
de la volonté du président en septembre, donc ça va évidemment se
poursuivre mais avec la formalisation du plan Alzheimer. Vous le savez,
c'est un plan qui a fait l'objet d'une grande concertation avec
notamment les associations, les familles qui sont concernées. Donc
évidemment la détermination du gouvernement là-dessus ne mollit pas.
QUESTION - Mais quand est-ce qu'on aura...
R - Oui parce que le contenu du plan vous l'avez, les principaux
éléments du contenu du plan ont été annoncés au début du mois de
décembre si je ne me trompe pas avec les principales orientations qui
étaient : amélioration du parcours, c'est-à-dire faire en sorte que les
familles dans lesquelles on a l'annonce d'une maladie d'Alzheimer soit
mieux accompagnées. Mise en place d'une amélioration en termes de l'
effort de recherche et diversification de la panoplie d'offres de
soins.
QUESTION - Je me suis mal exprimée, la mise en oeuvre.
R - La mise en oeuvre elle a commencé et on est en cours, après la
formalisation du plan, elle a commencé avec ce que je vous ai annoncé
sur le renforcement des moyens, sur la réflexion sur les parcours, donc
le travail a commencé. Après sur la formalisation du plan, je prendrais
les renseignements précieux au niveau du ministère et je reviendrai
vers vous pour vous donner une date précise.
Un petit point de diplomatie peut-être, vu les sujets importants d'
actualité internationale, de diplomatie internationale, qui sont
actuellement sur le devant de la scène, le président de la République a
tenu à remercier personnellement Bernard KOUCHNER. Bernard KOUCHNER a
été le seul représentant de l'Europe présent immédiatement au Pakistan
à la suite de la crise qui a succédé à l'attentat de Benazir BHUTTO et
le président de la République a tenu à le féliciter pour cette image
qu'il a donnée d'une diplomatie française très proactive, très
énergique.
S'agissant, vous me permettrez une fois n'est pas coutume, d'une petite
parenthèse, les recommandations en matière de politique internationale
de Monsieur MONTEBOURG, m'ont laissées un peu songeur. Si ses amis
avaient su que Monsieur MONTEBOURG avait de grandes lumières en matière
de politique internationale, je ne doute pas qu'ils lui auraient confié
de grandes responsabilités en la matière au sein de leurs équipes. En
tout cas, ce qu'il y a de sûr, c'est que Bernard KOUCHNER est un homme
populaire, expérimenté et talentueux, au Pakistan, il a donnée une
image très forte du rôle de la diplomatie française.
QUESTION - Est-ce que les intentions de vote de Fadela AMARA pour 2012
ont été évoquées ?
R - Non, les intentions de vote pour 2012 n'ont pas été évoquées mais à
ma connaissance, il n'y a pas de candidat déclaré pour 2012, plus
sérieusement, l'ouverture est une ouverture réelle, on a demandé à
personne de renier ses convictions politiques et voilà, ça fait partie
de ces différences qui sont reconnues au sein du gouvernement. Je crois
qu'après Fadela AMARA s'est exprimée d'elle-même sur le perron en
disant qu'elle voterait pour les candidats du mouvement, ce qui rentre
pleinement dans la démarche du gouvernement.
Merci à tous, et bon début d'année !Source http://www.porte-parole.gouv.fr, le 4 janvier 2008