Déclaration de M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche, sur l'avenir de la PAC, à l'Assemblée nationale le 30 janvier 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Question d'actualité à l'Assemblée nationale, à Paris le 30 janvier 2008

Texte intégral

Il y a quelques jours, Monsieur le Député, un grand journal du soir titrait sur le grand retour de l'agriculture.
Nous savons désormais que pour nourrir un monde qui comptera neuf milliards d'habitants, il va falloir produire plus et produire mieux.
C'est dans ce contexte nouveau que s'ouvre le débat sur l'avenir de la politique agricole européenne.
Le contexte de ce débat sera aussi, Monsieur Delatte, celui d'un budget européen sécurisé. Je vous rappelle, Mesdames et Messieurs les Députés, que le budget européen contribue à soutenir le secteur agricole français à hauteur de dix milliards d'euros par an.
Ce débat occupera toute l'année 2008, ce qui signifie, Monsieur Delatte, que la Présidence slovène sera aussi importante que la Présidence française.
Vous m'avez demandé de préciser les quelques convictions avec lesquelles nous aborderons ce débat. Nous souhaitons aboutir dès maintenant à une politique agricole européenne plus sûre grâce à des outils de gestion des crises et de stabilisation des marchés, telle l'assurance récolte, dont j'ai, ce matin en Conseil des ministres, proposé la généralisation, prolongeant ce qui avait été accompli par Hervé Gaymard et par Dominique Bussereau.
Nous souhaitons également que la politique agricole relève le défi du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique, dont les agriculteurs et les pêcheurs sont les premiers à souffrir.
Nous voulons aussi une politique agricole plus équitable. Cela signifie que nous allons redéployer les aides, afin qu'elles tiennent compte de l'amélioration des prix dans certaines filières et pour aider davantage des productions peu favorisées jusqu'ici : je pense notamment à l'élevage ovin, à la production laitière en montagne ou à l'agriculture biologique.
Enfin, Monsieur le Président, nous allons mener ce débat avec vous. Il s'ouvrira dès les prochains jours, dans chacun des départements de France, dans le cadre de sessions spéciales des chambres d'agriculture, sur la base d'un document où j'en pose les termes et dont vous avez chacun reçu un exemplaire hier. Je vous remercie de bien vouloir me faire connaître vos propositions à ce sujet.
Vous avez évoqué la nécessité de ne pas manquer ce rendez-vous : je vous invite à mon tour à ne pas manquer le rendez-vous de ces sessions spéciales des chambres d'agriculture. Il s'agit, Mesdames et Messieurs les Députés, de préserver la grande politique agricole européenne dont la France a besoin.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er février 2008