Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Arcelor Mittal, premier groupe sidérurgiste mondial, veut supprimer 595 emplois sur le site de Gandrange, en Moselle qui en compte 1.108 ; et vendredi, lors d'un déplacement à Sens dans l'Yonne, N. Sarkozy a paru hostile à cette décision. Il a déclaré, je le cite : "J'ai demandé à ce qu'on me parle de ce dossier. Nous allons prendre un certain nombre de décisions". De quelles décisions peut-il s'agir ?
R.- Par exemple, de rencontrer le président de Mittal.
Q.- Pour lui dire quoi ?
R.- C'est le moins qu'on puisse attendre. Voilà un groupe qui, vous l'avez rappelé, est le premier groupe sidérurgiste mondial, qui annonce une restructuration interne sur un site mais cette restructuration, elle n'est pas sans conséquences pour les salariés. Vous l'avez rappelé : 590 salariés sur près de 900, voilà des chiffres qui interpellent le gouvernement. Bien sûr...
Q.- Mais le rencontrer, c'est bien beau ! Mais qu'est-ce qu'on lui dit ? On lui dit : "ne faites pas ça !"
R.- Vous connaissez la capacité de persuasion du président de la République. A certains moments, les discussions qui peuvent naître peuvent entraîner un certain nombre de conséquences. Moi, ce que je voudrais vous dire, c'est que le groupe a pris un certain nombre d'engagements par le passé, qu'il les tient pour l'instant et que l'engagement qu'il a pris, là, c'est que l'ensemble des salariés concernés, les 590 salariés, se verront offrir un poste de reclassement à l'intérieur du groupe. Ce n'est pas à 100, 200 ou 300 kilomètres. Il s'agit de postes à 17 kilomètres ou à 40 kilomètres. Voilà l'offre Mittal, elle est sur la table. Peut-on faire mieux ? Peut-on donner un espoir, par exemple sur ce site ?
Q.- Mieux, c'est maintenir les emplois. Ne donnons pas de faux espoirs aux gens qui sont concernés par ces décisions.
R.- Non, je ne veux pas donner de faux espoirs parce que c'est une décision de l'entreprise.
Q.- Etes-vous en situation, le Gouvernement français, le président de la République sont-ils en situation d'empêcher ces licenciements ?
R.- Ce que je voudrais dire, c'est que le Président a montré, par le passé, qu'il était capable d'influer sur un certain nombre de décisions. Pour l'instant, nous avons une assurance très forte du groupe : pas un seul licenciement. Et mon rôle à moi est de veiller à ce que cet engagement au minimum soit tenu. Pour le reste, nous verrons bien dans les jours qui viennent dans ces rencontres qui vont avoir lieu avec le Premier ministre et le président de la République.
Q.- Est-ce que vous ne faites pas naître de faux espoirs en vous souciant d'un dossier sur lequel vous pouvez peu peser ?
R.- Je ne veux pas faire naître un faux espoir. Voilà un groupe qui est le premier groupe sidérurgiste mondial, qui a des impératifs de compétitivité. Cette usine de Gandrange, aujourd'hui, souffre de défauts de compétitivité. Donc les décisions du groupe elles sont liées à cet impératif. Nous allons voir... Je ne veux pas, bien sûr, donner de faux espoirs. Mais l'assurance déjà du reclassement, c'est-à-dire de retrouver un emploi immédiatement, à côté...
Q.- Mais que le groupe fait lui-même avant que vous n'interveniez. Donc, vous n'apportez rien de ce point de vue ?
R.- Nous n'apportons rien ?! J'ai demandé au groupe Arcelor Mittal de faire un contrat de revitalisation sur ce site. Il en a fait plusieurs qui se déroulent dans de bonnes conditions. Eh bien nous allons voir... Mais vous le savez, nous allons suivre cela de très près parce que cette région a déjà beaucoup souffert de la sidérurgie. Elle a connu des restructurations très massives, eh bien il est le devoir de l'Etat, le moins que l'on puisse faire, c'est de s'assurer que pas un des salariés ne restera sur le carreau.
Q.- Monsieur Mittal va être reçu à l'Elysée ?
R.- Monsieur Mittal rencontrera très certainement, au plus haut niveau de l'Etat, dans les jours qui viennent, soit le Premier ministre, soit le président de la République qui, je vous le rappelle, se rend dans quelques jours en Inde.
Q.- On le disait tout à l'heure, dans les rappels de titre : la ministre de la Culture, C. Albanel, prévoit une taxe sur les nuits d'hôtel pour restaurer le patrimoine. Deux euros par séjour pour une personne qui serait dans des hôtels de luxe. C'est une bonne idée ça, H. Novelli, secrétaire d'Etat chargé des entreprises, une taxe sur les séjours hôteliers ?
R.- Ce n'est jamais une bonne idée que de taxer puisque vous entravez l'activité économique. Pour autant, je ne porterai pas de jugement ponctuel sur ce point.
Q.- Transmis à C. Albanel ! La taxe, c'est pas une bonne idée ? Si ce n'est pas une bonne idée, ce n'est pas une bonne idée !
R.- La taxe n'est jamais le bon moyen de développer une activité économique, on en a des exemples partout.
Q.- Vous le direz à C. Albanel. J. Attali rendra public son rapport, mercredi, sur la libération de la croissance en France. On en connaît les grandes lignes : J. Attali préconise notamment la liberté des prix et de l'installation pour tous les acteurs de la distribution, de l'hôtellerie et du cinéma. Bonne idée, la libre installation ?
R.- Là encore, la philosophie de ce rapport qui, je vous le rappelle, ne sera rendu public officiellement que dans deux jours...
Q.- Mais dont beaucoup de pistes sont évoquées depuis plusieurs jours !
R.- Mais attendons de voir. Nous avons une réunion avec le président de la République, mercredi, pour la remise de ce rapport. Attendons ! Mais la philosophie est claire : il s'agit de donner plus de liberté aux entreprises, il s'agit de faire souffler un peu plus de concurrence dans un certain nombre de professions, je ne peux que m'en réjouir. Ensuite, nous verrons point par point l'application. Certaines des mesures préconisées sont déjà mises en oeuvre. Moi-même, dans mon secteur qui est celui notamment des petites et moyennes entreprises, je prépare un projet de loi sur l'auto-entrepreneur, la capacité à pouvoir créer son activité, y compris pour les jeunes de banlieue, de manière très simple ; la forfaitisation des charges sociales ou des charges fiscales, voilà des pistes qui sont proposées et qui sont préparées. Et j'aurai le plaisir de les présenter avec C. Lagarde au printemps prochain, dans le cadre de ce projet de loi sur l'entrepreneur que je pousse de tous mes voeux.
Q.- Combien de projets de loi y a-t-il eu ces dix dernières années sur ce genre de sujet ?
R.- Il y en a eu quelques-uns, mais je voulais vous apprendre, mais vous le savez certainement, que grâce à ces projets sur l'entreprise, nous avons aujourd'hui un chiffre record de créations d'entreprises. Nous ferons en 2007 plus de 300.000 créations d'entreprises. Voilà un exemple, que la loi peut parfois débloquer les choses quand elle vise à simplifier plutôt qu'à compliquer, bien sûr.
Q.- Le directeur général du Fonds monétaire international, D. Strauss- Kahn, va rencontrer N. Sarkozy aujourd'hui, et hier, le militant socialiste, D. Strauss-Kahn a dit que le gouvernement était en train d'échouer. C'est compatible les deux casquettes, directeur général du FMI et militant socialiste qui critique le Gouvernement ?
R.- Bien sûr que c'est compatible. On ne va pas empêcher à des gens de valeur... On ne va pas demander à nommer à des postes de direction uniquement des gens qui auraient la même sensibilité, ça n'a pas de sens... Par contre, ce que je crois c'est que D. Strauss-Kahn est un peu trop péremptoire parce que nous enregistrons une décroissance du nombre de chômeurs. Nous avons, je le disais, le chiffre record en matière de créations d'entreprises. Donc qu'il attende un petit peu et qu'il laisse les réformes produire leurs effets !
Q.- Il n'y a pas de devoir de réserve quand on est directeur général du Fonds monétaire international ?
R.- A l'évidence, non. Et moi, je vais vous dire, ça ne me choque pas qu'un militant socialiste le reste. Il y en a beaucoup qui abandonnent en chemin, en ce moment.
Q.- Le Premier ministre est plus populaire que le Président de la République.
R.- Oui.
Q.- Quel commentaire ?
R.- Vous savez, il était moins populaire il y a quelques semaines. Peut-être qu'il le sera à nouveau moins. Moi, je ne crois pas...
Q.- Qu'est-ce qui ne marche pas chez N. Sarkozy ces temps-ci ? Comment vous regardez la situation, vous qui connaissez bien la politique ?
R.- Ce qui marche très bien chez N. Sarkozy, c'est aujourd'hui sa capacité à affronter cet impératif de compétitivité et d'adaptation de notre pays. Et je crois que nous avons aujourd'hui un devoir historique, c'est de pousser les réformes qui vont faire de notre pays, un pays qui va sortir gagnant dans la mondialisation. C'est cela l'impératif, et au-delà de cet impératif, les choses ont moins d'importance.
Q.- H. Novelli, un ministre qui n'aime pas les taxes - ils ne sont pas tous comme lui visiblement au Gouvernement -, était l'invité de RTL...
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 21 janvier 2008
R.- Par exemple, de rencontrer le président de Mittal.
Q.- Pour lui dire quoi ?
R.- C'est le moins qu'on puisse attendre. Voilà un groupe qui, vous l'avez rappelé, est le premier groupe sidérurgiste mondial, qui annonce une restructuration interne sur un site mais cette restructuration, elle n'est pas sans conséquences pour les salariés. Vous l'avez rappelé : 590 salariés sur près de 900, voilà des chiffres qui interpellent le gouvernement. Bien sûr...
Q.- Mais le rencontrer, c'est bien beau ! Mais qu'est-ce qu'on lui dit ? On lui dit : "ne faites pas ça !"
R.- Vous connaissez la capacité de persuasion du président de la République. A certains moments, les discussions qui peuvent naître peuvent entraîner un certain nombre de conséquences. Moi, ce que je voudrais vous dire, c'est que le groupe a pris un certain nombre d'engagements par le passé, qu'il les tient pour l'instant et que l'engagement qu'il a pris, là, c'est que l'ensemble des salariés concernés, les 590 salariés, se verront offrir un poste de reclassement à l'intérieur du groupe. Ce n'est pas à 100, 200 ou 300 kilomètres. Il s'agit de postes à 17 kilomètres ou à 40 kilomètres. Voilà l'offre Mittal, elle est sur la table. Peut-on faire mieux ? Peut-on donner un espoir, par exemple sur ce site ?
Q.- Mieux, c'est maintenir les emplois. Ne donnons pas de faux espoirs aux gens qui sont concernés par ces décisions.
R.- Non, je ne veux pas donner de faux espoirs parce que c'est une décision de l'entreprise.
Q.- Etes-vous en situation, le Gouvernement français, le président de la République sont-ils en situation d'empêcher ces licenciements ?
R.- Ce que je voudrais dire, c'est que le Président a montré, par le passé, qu'il était capable d'influer sur un certain nombre de décisions. Pour l'instant, nous avons une assurance très forte du groupe : pas un seul licenciement. Et mon rôle à moi est de veiller à ce que cet engagement au minimum soit tenu. Pour le reste, nous verrons bien dans les jours qui viennent dans ces rencontres qui vont avoir lieu avec le Premier ministre et le président de la République.
Q.- Est-ce que vous ne faites pas naître de faux espoirs en vous souciant d'un dossier sur lequel vous pouvez peu peser ?
R.- Je ne veux pas faire naître un faux espoir. Voilà un groupe qui est le premier groupe sidérurgiste mondial, qui a des impératifs de compétitivité. Cette usine de Gandrange, aujourd'hui, souffre de défauts de compétitivité. Donc les décisions du groupe elles sont liées à cet impératif. Nous allons voir... Je ne veux pas, bien sûr, donner de faux espoirs. Mais l'assurance déjà du reclassement, c'est-à-dire de retrouver un emploi immédiatement, à côté...
Q.- Mais que le groupe fait lui-même avant que vous n'interveniez. Donc, vous n'apportez rien de ce point de vue ?
R.- Nous n'apportons rien ?! J'ai demandé au groupe Arcelor Mittal de faire un contrat de revitalisation sur ce site. Il en a fait plusieurs qui se déroulent dans de bonnes conditions. Eh bien nous allons voir... Mais vous le savez, nous allons suivre cela de très près parce que cette région a déjà beaucoup souffert de la sidérurgie. Elle a connu des restructurations très massives, eh bien il est le devoir de l'Etat, le moins que l'on puisse faire, c'est de s'assurer que pas un des salariés ne restera sur le carreau.
Q.- Monsieur Mittal va être reçu à l'Elysée ?
R.- Monsieur Mittal rencontrera très certainement, au plus haut niveau de l'Etat, dans les jours qui viennent, soit le Premier ministre, soit le président de la République qui, je vous le rappelle, se rend dans quelques jours en Inde.
Q.- On le disait tout à l'heure, dans les rappels de titre : la ministre de la Culture, C. Albanel, prévoit une taxe sur les nuits d'hôtel pour restaurer le patrimoine. Deux euros par séjour pour une personne qui serait dans des hôtels de luxe. C'est une bonne idée ça, H. Novelli, secrétaire d'Etat chargé des entreprises, une taxe sur les séjours hôteliers ?
R.- Ce n'est jamais une bonne idée que de taxer puisque vous entravez l'activité économique. Pour autant, je ne porterai pas de jugement ponctuel sur ce point.
Q.- Transmis à C. Albanel ! La taxe, c'est pas une bonne idée ? Si ce n'est pas une bonne idée, ce n'est pas une bonne idée !
R.- La taxe n'est jamais le bon moyen de développer une activité économique, on en a des exemples partout.
Q.- Vous le direz à C. Albanel. J. Attali rendra public son rapport, mercredi, sur la libération de la croissance en France. On en connaît les grandes lignes : J. Attali préconise notamment la liberté des prix et de l'installation pour tous les acteurs de la distribution, de l'hôtellerie et du cinéma. Bonne idée, la libre installation ?
R.- Là encore, la philosophie de ce rapport qui, je vous le rappelle, ne sera rendu public officiellement que dans deux jours...
Q.- Mais dont beaucoup de pistes sont évoquées depuis plusieurs jours !
R.- Mais attendons de voir. Nous avons une réunion avec le président de la République, mercredi, pour la remise de ce rapport. Attendons ! Mais la philosophie est claire : il s'agit de donner plus de liberté aux entreprises, il s'agit de faire souffler un peu plus de concurrence dans un certain nombre de professions, je ne peux que m'en réjouir. Ensuite, nous verrons point par point l'application. Certaines des mesures préconisées sont déjà mises en oeuvre. Moi-même, dans mon secteur qui est celui notamment des petites et moyennes entreprises, je prépare un projet de loi sur l'auto-entrepreneur, la capacité à pouvoir créer son activité, y compris pour les jeunes de banlieue, de manière très simple ; la forfaitisation des charges sociales ou des charges fiscales, voilà des pistes qui sont proposées et qui sont préparées. Et j'aurai le plaisir de les présenter avec C. Lagarde au printemps prochain, dans le cadre de ce projet de loi sur l'entrepreneur que je pousse de tous mes voeux.
Q.- Combien de projets de loi y a-t-il eu ces dix dernières années sur ce genre de sujet ?
R.- Il y en a eu quelques-uns, mais je voulais vous apprendre, mais vous le savez certainement, que grâce à ces projets sur l'entreprise, nous avons aujourd'hui un chiffre record de créations d'entreprises. Nous ferons en 2007 plus de 300.000 créations d'entreprises. Voilà un exemple, que la loi peut parfois débloquer les choses quand elle vise à simplifier plutôt qu'à compliquer, bien sûr.
Q.- Le directeur général du Fonds monétaire international, D. Strauss- Kahn, va rencontrer N. Sarkozy aujourd'hui, et hier, le militant socialiste, D. Strauss-Kahn a dit que le gouvernement était en train d'échouer. C'est compatible les deux casquettes, directeur général du FMI et militant socialiste qui critique le Gouvernement ?
R.- Bien sûr que c'est compatible. On ne va pas empêcher à des gens de valeur... On ne va pas demander à nommer à des postes de direction uniquement des gens qui auraient la même sensibilité, ça n'a pas de sens... Par contre, ce que je crois c'est que D. Strauss-Kahn est un peu trop péremptoire parce que nous enregistrons une décroissance du nombre de chômeurs. Nous avons, je le disais, le chiffre record en matière de créations d'entreprises. Donc qu'il attende un petit peu et qu'il laisse les réformes produire leurs effets !
Q.- Il n'y a pas de devoir de réserve quand on est directeur général du Fonds monétaire international ?
R.- A l'évidence, non. Et moi, je vais vous dire, ça ne me choque pas qu'un militant socialiste le reste. Il y en a beaucoup qui abandonnent en chemin, en ce moment.
Q.- Le Premier ministre est plus populaire que le Président de la République.
R.- Oui.
Q.- Quel commentaire ?
R.- Vous savez, il était moins populaire il y a quelques semaines. Peut-être qu'il le sera à nouveau moins. Moi, je ne crois pas...
Q.- Qu'est-ce qui ne marche pas chez N. Sarkozy ces temps-ci ? Comment vous regardez la situation, vous qui connaissez bien la politique ?
R.- Ce qui marche très bien chez N. Sarkozy, c'est aujourd'hui sa capacité à affronter cet impératif de compétitivité et d'adaptation de notre pays. Et je crois que nous avons aujourd'hui un devoir historique, c'est de pousser les réformes qui vont faire de notre pays, un pays qui va sortir gagnant dans la mondialisation. C'est cela l'impératif, et au-delà de cet impératif, les choses ont moins d'importance.
Q.- H. Novelli, un ministre qui n'aime pas les taxes - ils ne sont pas tous comme lui visiblement au Gouvernement -, était l'invité de RTL...
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 21 janvier 2008