Déclaration de Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, sur l'enseignement des arts du cirque, Paris le 9 mars 1999.

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Circonstance : Signature de la circulaire relative à l'enseignement et à la pratique des arts du cirque dans une perspective de loisir et de l'accord cadre avec la Fédération française des écoles de cirque (FFEC), au Conseil économique et social, le 9 mars 1999

Texte intégral

Madame la Ministre, Monsieur le Président, Mesdames,
Messieurs,

L'enseignement des arts du cirque dans une perspective de loisir a connu, depuis quelques années, un développement important. Des centaines d'écoles à travers la France proposent aux enfants de s'initier aux arts du cirque. Contrairement à l'enseignement de la danse pour lequel la loi du 10 juillet 1989 impose des obligations en matière de qualification des enseignants et prévoit un système d'agrément des établissements de façon à garantir la sécurité des élèves, ce formidable foisonnement d'initiatives s'est fait sans cadre réglementaire spécifique.
La Fédération française des écoles de cirque (FFEC), qui existe depuis 1988, a pallié cette insuffisance. Elle regroupe des écoles de cirque qui ont principalement des activités de loisir et donne son agrément aux écoles qui respectent un certain nombre de principes en matière de sécurité, de formation de l'équipe d'encadrement pédagogique, de santé et de pédagogie. Elle organise des stages de formations pour les enseignants des arts du cirque et délivre un diplôme d'initiation aux arts du cirque (BIAC).
Ce travail considérable est soutenu par l'Etat puisque le ministère de la jeunesse et des sports a reconnu la FFEC et que le ministère de la culture et de la communication soutient financièrement ses activités.
Le 12 janvier dernier, en exposant devant la presse les grands axes de la politique du spectacle vivant que j'entends mener, j'ai indiqué que la Charte de qualité pour l'enseignement des arts du cirque, élaborée par la FFEC, devait devenir un cadre de référence national pour la constitution d'un réseau d'écoles offrant toutes les garanties en matière de sécurité et de compétence artistique et pédagogique.
C'est pourquoi, en étroite collaboration avec le ministère de la jeunesse et des sports, nous avons travaillé à cette circulaire signée par Marie-George Buffet et moi-même, qui rappelle l'indispensable respect des règles qui doivent prévaloir dans l'enseignement du cirque, en référence à la Charte de la Fédération française des écoles de cirque. L'accord cadre passé entre les deux ministères et la Fédération a pour objet de renforcer l'efficacité de ce dispositif.
Cette circulaire, adressée aux préfets, comporte un certain nombre de recommandations qui devront être mise en oeuvre par les services déconcentrés des deux ministères : directions départementales de la jeunesse et des sports et directions régionales des affaires culturelles. Elle rappelle l'importance du projet pédagogique des écoles de cirque dans sa dimension artistique et technique et les principes fondamentaux en matière de santé et de suivi médical des élèves ainsi que les règles de sécurité qui doivent être respectés. Elle leur demande, à cet effet, de s'appuyer sur la Charte de la Fédération française des écoles de cirque et la collaboration avec cette dernière, notamment pour faire appliquer les règles d'hygiène et de sécurité.
La devise de la Fédération est : « le cirque est un art, il s'enseigne dans le respect de la personne « . Elle dit mieux que de longs discours quelle doit être notre démarche :
la pleine intégration des arts du cirque dans la politique du spectacle vivant, l'importance de la transmission de cet art, la nécessaire prise en compte des exigences de sécurité pour les pratiquants des arts du cirque.
Je souhaite remercier chaleureusement le président du Conseil économique et social de son accueil. Le choix de ce lieu ne s'est pas fait sans raison. En effet, le rapport de Didier Forette sur les arts de la piste, rendu public en mai dernier, à la suite dune analyse approfondie de la Section du cadre de vie du Conseil économique et social, constitue le travail de réflexion le plus abouti dans ce domaine.
Parmi les nombreuses propositions qu'il préconisait, la reconnaissance de la Charte de qualité pour les enseignements des arts du cirque figurait en bonne place. Ce rapport constitue, pour le ministère de la culture et de la communication, un précieux outil de travail. Un certain nombre de ses propositions seront reprises, qui permettront le renforcement et le développement des arts du cirque.
Le cirque, art populaire, ancré dans une tradition ancienne, art vivant qui se renouvelle en permanence, est une formidable école de la vie. Le succès actuel des écoles de cirque parmi les jeunes, s'explique aisément. L'exigence, la discipline, la technique y sont au service de l'expression corporelle et de la création.
Cet enseignement mérite toute notre attention. Le travail effectué en commun entre les deux ministères concernés et la fédération des écoles de cirque est aussi l'illustration dune méthode préférant la définition en commun des règles, l'autodiscipline par l'adhésion volontaire des professionnels à la charte établie par leurs représentants, plutôt que la coercition que devraient, à défaut, exercer les pouvoirs publics, garants de la sécurité et de la santé publiques. Réjouissons-nous de la qualité du résultat que nous allons Marie Georges Buffet et moi-même consacrer maintenant.

(Source http://www.culture.gouv.fr, mars 1999)