Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Lors de ma conférence de presse du 8 août dernier je vous avais expliqué combien il me paraissait nécessaire de porter un nouveau regard sur ces chiffres et leur signification :
* Tout d'abord parce que l'évolution de nos exportations est liée en partie à des facteurs exogènes sur lesquels la France a peu de prises, tels que l'évolution du cours du pétrole ou de l'euro, ou encore l'émergence de nouveaux entrants dans le commerce mondial tels que la Chine. A l'évidence, l'euro fort pèse sur nos exportations.
* Ensuite parce qu'au-delà de l'évolution de notre solde commercial, ces chiffres révèlent avant tout les forces et faiblesses structurelles de notre économie en termes de compétitivité par rapport à nos partenaires, tels que l'Allemagne, qui fait mieux que nous tout en évoluant dans un environnement international similaire.
Je vous avais alors présenté une série d'indicateurs de performances destinés à suivre mon action visant à améliorer l'environnement de nos entreprises pour accroître leur compétitivité et, in fine, nos parts de marché.
Nous nous retrouvons aujourd'hui pour une présentation des chiffres de l'ensemble de l'année et de leur analyse, afin de présenter l'action que ce gouvernement mène depuis plus de 6 mois.
Après vous avoir commenté rapidement ces résultats (1), dont le détail figure dans les dossiers qui vous ont été remis, je replacerai ces chiffres dans une évolution de plus long terme (2) afin de vous livrer mon diagnostic sur les faiblesses structurelles de notre économie (3).
Ces faiblesses structurelles doivent être traitées par une politique elle-même structurelle pour restaurer la compétitivité de nos entreprises (4). Parallèlement, je vous exposerai les 10 mesures immédiates et spécifiques de soutien à nos exportations, dans le cadre de la mobilisation générale que je lance dans ce domaine (5).
Ces deux volets de mon action font l'objet d'indicateurs (6) que je vous présenterai.
1ère partie : Résultat de l'année 2007
Slide 4 :
Quels sont les résultats de notre commerce extérieur en 2007 ?
Nos échanges continuent leur croissance ininterrompue depuis 2003 quoique ralentie sous l'effet du ralentissement du commerce mondial.
Nos exportations atteignent en 2007 un nouveau record de 400 milliards d'euros. Elles progressent à un rythme soutenu (+3,1 %), certes en retrait par rapport à 2006 qui avait connu une croissance toutefois exceptionnelle de nos exportations (+9,0 %).
La progression de nos importations est quant à elle de +5,4 %, à comparer à 9,8 % en 2006.
Le ralentissement de la croissance de nos échanges n'a rien d'extraordinaire : il reflète celui du commerce mondial, qui a ralenti en 2007 (+6,2 % en volume, contre +9,3 % en 2006).
La crise des « subprimes » et le ralentissement américain ont pesé sur nos résultats depuis l'été alors que les Etats-Unis représentent 8 % de nos exportations. Elles sont d'ailleurs en baisse de 5 % sur ce pays.
Au total, notre déficit commercial continue de se creuser, en passant de 23 milliards en 2005 à 28 milliards d'euros en 2006 à 39,2 milliards d'euros en 2007.
Mais il convient de regarder ces chiffres plus en détail....
Slide 5 :
car hors énergie, nos exportations demeurent supérieures à nos importations...
Même si cet excédent s'est rétréci progressivement au cours des dernières années, passant de 30 milliards en 1998 à 24 milliards d'euros en 2004 à 18 milliards en 2006 et à 4,2 milliards en 2007.
Slide 6 :
L'aggravation du déficit commercial tient à nos moindres performances dans les secteurs de l'industrie.
Certes, comme le montre le détail par secteur, la facture énergétique pèse toujours très fortement sur le solde.
Mais ce n'est toutefois pas elle qui explique le creusement entre 2006 et 2007, car elle baisse de 4 %, à la faveur (1) de l'appréciation de l'euro, qui a compensé la hausse du baril en dollars, et (2) de la baisse des volumes importés, et donc d'économies d'énergie.
L'aggravation du déficit commercial tient donc à nos moindres performances dans les secteurs de l'industrie. Plus précisément, nos excédents agroalimentaire et militaire s'étant légèrement améliorés en 2007, la dégradation est exclusivement liée à celle du secteur manufacturier.
C'est le solde du secteur automobile qui a le plus pesé , en se détériorant de près de 5 milliards d'euros. En outre, les livraisons d'Airbus ont baissé en 2007, d'environ 5 % par rapport à 2006. cela devrait s'améliorer nettement en 2008.
Au total, sur les 10 milliards d'euros de dégradation du solde global entre 2006 et 2007, plus de 9 viennent de l'automobile et des biens intermédiaires.
Ce solde industriel est donc pour moi l'indicateur principal de nos défis, bien plus que le solde global. Et c'est à cela que je souhaite m'attaquer en priorité.
Slide 7 :
Parallèlement, le montant des grands contrats signés dans les pays émergents en 2007 bat un record historique
En 2007, les grands contrats de ventes de biens d'équipement signés par les entreprises françaises dans les pays émergents ont dépassé le montant de 2006 et ont même battu le record historique de 2005, à environ 37 milliards d'euros. Auxquels il convient d'ajouter les grands contrats signés dans les pays développés mais sur lesquels il est difficile d'avoir un recensement fiable.
Par ailleurs, comme vous le savez, l'internationalisation de l'économie française ne se limite pas au commerce de biens.
Slide 8 :
L'attractivité de la France aux yeux des investisseurs internationaux se confirme. L'année 2007 devrait ainsi marquer un nouveau record historique en matière d'accueil des investissements étrangers en France.
Ils dépassent les montants de 2006, quand la France était déjà la 3 ème terre d'accueil d'investissements.
Slide 9 :
De même les investissements de nos entreprises à l'étranger ont connu un niveau record
Nos grands groupes sont des acteurs majeurs dans le monde, ce qui se confirme en 2007 : nos entreprises ont déjà investi nettement plus qu'en 2006 où la France était déjà le 2 ème investisseur à l'étranger dans le monde. Il s'agit d'un record depuis 2000, année du pic mondial des investissements dans le monde, en pleine bulle internet et de croissance boursière.
Au total, ces flux d'investissements entrants et sortants génèrent des revenus globalement positifs pour la France, qui atteignent 22 milliards d'euros.
Autre fait marquant, la présence française à l'étranger ne cesse de croître
les entreprises françaises comptent près de 31 000 filiales à travers le monde en 2006, soit 11 % de plus qu'en 2004, date de la précédente enquête.
Elles employaient près de 6 millions de personnes et génèrent un chiffre d'affaires estimé à environ 1,5 fois nos exportations.
2e partie : L'évolution du commerce extérieur depuis 1980
Pour revenir aux chiffres du commerce extérieur, il est pertinent d'avoir une vision sur une plus longue période pour identifier certains facteurs de sous-performance. Qu'observe-t-on ?
Slide 11 : Une dégradation à partir de 1998.
Comme vous l'avez vu, la facture énergétique pèse beaucoup sur notre déficit commercial, notamment depuis 2004. Celle-ci explique donc la forte aggravation du déficit sur les dernières années.
Néanmoins, le décrochage de notre commerce extérieur ne date pas de cette année mais à l'année 1998, période pendant laquelle la politique mise en place par le gouvernement avait fortement dégradé la compétitivité de nos entreprises.
Slide 12 : des situations contrastées chez nos voisins européens
Les milliards d'euros d'aujourd'hui n'ont pas la même valeur qu'il y a 10 ou 20 ans. Sur une période longue, Il convient pour être plus pertinent dans l'analyse de rapporter ces grandeurs au PIB.
Chez nos partenaires européens, la situation des échanges extérieurs s'est également détériorée au cours des dernières années, sauf en Allemagne, où elle s'est fortement améliorée.
La situation de l'Allemagne est très excédentaire, avec un excédent de plus de 8 points de PIB. Celle du Royaume-Uni ainsi que celle de l'Espagne sont fortement déficitaires (respectivement, d'environ 6 points et 8 points de PIB).
Cette mise en perspective, au regard du poids relatif de chaque économie, relativise ainsi la sévérité du diagnostic que le seul examen du déficit commercial pourrait faire porter.
Slide 13 :
La part de marché de la Chine dépasse pour la première fois celle des Etats-Unis en 2007, alors que les exportations chinoises étaient dix fois plus faibles au début des années 1980 que celles des Etats-Unis. La part de marché de la Chine converge désormais vers celle de l'Allemagne, premier exportateur mondial.
Parmi les pays développés, seule l'Allemagne voit sa part de marché dans le monde résister.
Notre part de marché tend à baisser , de la même manière que celle des pays développés hors Allemagne. Toutefois, la baisse observée pour l'Italie est moindre que la nôtre sur moyenne période.
Slide 14 :
Un examen plus attentif de l'évolution de la part de marché de la France au sein de la zone euro confirme néanmoins la dégradation de nos performances depuis 2000 et la généralisation des 35 heures.
Notre part de marché dans les exportations de la zone euro se contracte également, de 18 % en 2000 à 13 % en 2007 :
- au profit de celle de l'Allemagne qui passe de 28 à 33 %
- et alors même que celles de l'Italie et de l'Espagne se maintiennent, certes à des niveaux moindres que le notre.
3e partie : Diagnostic des faiblesses structurelles dont souffrent nos entreprises
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Comme je l'ai indiqué au début de cette conférence, cette analyse plus fine et replacée dans le temps permet d'identifier que le secteur industriel est réellement à l'origine de la baisse de nos performances en matière d'exportations.
Il est alors possible d'en déduire un diagnostic sur les faiblesses structurelles dont souffrent nos entreprises, qui sont de mon point de vue au nombre de trois :
Slide 16 :
Première faiblesse :
Notre compétitivité-coût vis-à-vis des pays de l'OCDE s'est détériorée au cours des 5 dernières années. Cette dégradation est générale au sein des pays européens, sauf l'Allemagne.
Cela pèse aujourd'hui sur les marges de nos entreprises si elles veulent maintenir des prix compétitifs à l'export.
Slide 17 :
Deuxième faiblesse : notre position en termes de dépenses de R&D est honorable certes, mais doit encore progresser, en particulier la R&D des entreprises.
Ces progrès sont nécessaires pour améliorer notre productivité et notre croissance, mais aussi pour renforcer la présence française à l'international
Les dépenses consacrées à la R&D rapportées au PIB s'élevaient en France en 2005, derniers chiffres disponibles, à près de 37 milliards d'euros, soit 2,13 % du PIB.
L'effort de R&D de nos entreprises est clairement insuffisant (1,12 % du PIB), notamment en comparaison de l'Allemagne (1,68 %), les Etats-Unis (1,68 %) ou le Japon (2,53 %). En particulier, les dépenses consacrées à la R&D et à l'innovation dans nos PME est nettement en retrait.
Slide 18 :
Troisième faiblesse , relative à la structure de notre tissu d'entreprises :
Premier constat : le nombre d'entreprises exportatrices baisse.
Après avoir crû continument jusqu'en 2001, le nombre d'entreprises exportatrices a sensiblement baissé ces dernières années. Il se stabilise depuis 2006 à environ 98 000 entreprises mais pourrait à nouveau baisser.
Pour l'essentiel, les entreprises qui ont disparu sont des PME indépendantes, de petite taille et qui ne parviennent pas à pérenniser leur activité d'exportation.
Deuxième constat : l'essentiel de nos exportations est réalisé par une très faible proportion de nos exportateurs.
Il est symptomatique de constater que les 100 premières entreprises exportatrices représentent 40 % de nos exportations, ou encore que 1 % des quelque 100 000 entreprises exportatrices concentrent 70 % de la valeur de nos exportations.
Or l'on sait que la croissance de nos exportations repose sur les entreprises aptes à exporter de façon régulière.
Slide 19 :
la cause principale de cette fragilité réside dans le nombre insuffisant de nos entreprises moyennes.
Nous manquons de PME suffisamment grosses et innovantes pour profiter à plein des marchés à l'exportation. La différence avec l'Allemagne est nette : le Mittelstand allemand est parfaitement adapté à la conquête des marchés à l'exportation, y compris quand ceux-ci sont lointains. Il nous faut bâtir un « Mittelstand à la française ».
Conclusion intermédiaire :
Certes, notre problème d'exportation ne vient pas que des PME : les grands groupes exportent moins et c'est aussi une difficulté. Toutefois, la baisse de nos entreprises exportatrices doit appeler une réaction politique.
Car des travaux récents du CEPII en France et de Bruegel au niveau européen montrent que ces problèmes de démographie des entreprises exportatrices sont importants : pour augmenter nos exportations, il est plus efficace d'essayer d'augmenter le nombre d'exportateurs que la valeur moyenne exportée par chaque entreprise.
J'y vois un encouragement à renforcer notre action et une justification aux mesures que je vais maintenant vous présenter.
4e partie : Une politique structurelle pour restaurer la compétitivité des entreprises françaises
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Une politique de rétablissement de la compétitivité des entreprises est en marche.
Pour répondre à ces défis, nous avons décidé de nombreuses mesures structurelles.
? Pour faire croître nos entreprises, nous avons :
- levé les freins à leur développement : simplification, dématérialisation, suppression des effets de seuils, rescrit fiscal et social.
- amélioré la structure financière des entreprises : réduction des délais de paiement, suivi des encours PME des banques, réduction d'ISF pour l'investissement dans les PME, développement des business-angels
- obtenu la mise en place d'un Small Business Act européen, annoncée par M. Barroso en décembre dernier.
? Pour inciter nos entreprises à innover davantage, nous avons réformé le CIR en le triplant, fusionné OSEO et l'AII, lancé un audit des pôles de compétitivité afin de mieux les soutenir et adopté une loi-phare en matière de propriété industrielle. Nous avons mis en place l'autonomie des Universités.
? Enfin, pour améliorer la compétitivité-coût de nos entreprises, nous avons entamé une réforme :
- de la fiscalité (suppression de l'IFA, révision générale des prélèvements obligatoires
- du coût du travail, par l'exonération des heures supplémentaires
Nous avons enfin obtenu la mise en place d'un Small Business Act européen, annoncée par M. Barroso en décembre dernier et sur lequel j'ai récemment remis des propositions au Commissaire Verheugen.
Je proposerai avec Christine Lagarde au printemps, au sein de la Loi de modernisation de l'économie, une série de mesures structurelles pour l'entrepreneur : transmission, financement, simplification...
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Mais ces mesures structurelles doivent s'accompagner d'actions immédiates et spécifiques au domaine particulier de l'exportation.
J'ai ainsi décrété une mobilisation générale pour l'exportation au travers de 10 mesures de soutien
5e partie : Une mobilisation générale pour l'exportation
Slide 23 : deux grands principes animent ces 10 mesures
j'ai souhaité tout d'abord que la France se hisse au niveau des meilleurs dispositifs d'aides européens. J'ai demandé une étude précise des dispositifs de nos concurrents allemand, italien, britannique, espagnol, voire même japonais sur certains aspects. J'en ai tiré des enseignements qui inspirent certaines de ces mesures.
deuxième principe : recentrer nos efforts sur les PME et entreprises moyennes, dont l'analyse qui précède montre bien qu'elles doivent constituer le socle de nos exportations et de nos emplois.
Slide 24 :
1ère mesure : nous réformons les procédures de la Coface en les simplifiant et en favorisant leur utilisation par les PME et les entreprises innovantes
L'assurance prospection est un outil majeur d'amorçage d'une démarche à l'export pour nos PME. Or cet outil, que beaucoup de pays étrangers nous envient, est étonnamment peu utilisé : seulement 1 400 entreprises par an alors que toute entreprise jusqu'à 150 millions d'euros de chiffre d'affaires peut y avoir recours.
cet outil, nous le simplifions, en supprimant les droits d'ouverture de dossier, en supprimant les règles de part étrangères
cet outil, nous le modernisons, en le rendant accessible aux entreprises innovantes qui pourront y avoir accès en phase de développement de produit ;
cet outil, nous le déployons, en permettant à des entreprises locales à l'étranger d'y avoir recours, dès lors que leur activité contribue à accroître nos exportations ;
cet outil, nous le commercialisons, au travers d'accords entre la Coface, les réseaux consulaires et bancaires.
L'assurance crédit a été hissée aux meilleurs standards mondiaux pour répondre aux changements de l'environnement des échanges et à la concurrence qu'affrontent les entreprises françaises est féroce. A titre d'exemple :
J'ai ainsi annoncé la création d'une garantie de l'immatériel, permettant à des entreprises d'être protégées dans le domaine des droits d'auteur, brevets, marques, par exemple ;
Nous avons adopté une politique volontariste de couverture de projets à l'étranger financés en monnaies locales, alors que ces contrats faisaient l'objet jusqu'à présent d'une étude au cas par cas.
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2e mesure : Nous réformons, le dispositif public de soutien aux entreprises
nous faisons d'Ubifrance l'agence française internationale de développement des entreprises à l'exportation, en la dotant d'un réseau propre à l'étranger, par le transfert du personnel dit « commercial » des Missions économiques sous sa tutelle et sa gestion.
Ubifrance conclura aussi des partenariats concrets et opérationnels avec les chambres de commerce, que ce soit en France ou à l'étranger. Cela contribuera à donner plus de lisibilité à notre dispositif, ce que les entreprises nous reprochent, et donc à leur accorder un meilleur service.
Au travers de cette réforme majeure, je demande à Ubifrance de développer une véritable approche client des entreprises dans toutes leurs démarches à l'export, avec un véritable suivi sur la durée.
Ubifrance sera jugée aux résultats obtenus, par exemple en matière d'impact sur le chiffre d'affaires à l'export de ses clients.
Slide 26 :
3e mesure : Nous doublerons le nombre de V.I.E. d'ici à fin 2009, soit 10 000
Je ne vous rappelle pas mon attachement pour cette formule, vous la connaissez.
J'indiquerai seulement que les chiffres de progression n'ont jamais été aussi élevés et qu'Ubifrance met en oeuvre les mesures que j'avais annoncées à la fin du mois de juillet.
Innovation importante : les entreprises de droit local pourront désormais recruter des V.I.E. dès lors qu'elles auront un partenariat avec une entreprise française contribuant à nos exportations.
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4e mesure : nous mobilisons les grands groupes pour soutenir les PME à l'export.
les grands groupes peuvent servir de tremplin à nos PME sur les marchés étrangers, de multiples façons, dès lors qu'ils peuvent y trouver un intérêt.
J'ai perçu une réelle volonté de mobilisation de la part des dirigeants de grands groupes exportateurs que j'ai rencontrés et je réunirai donc les 15 premiers d'entre eux à Bercy le 3 mars pour prendre des engagements réciproques sur des objectifs de portage de PME.
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5e mesure : nous adaptons les priorités géographiques de notre action
On ne peut pas soutenir de la même façon une entreprise sur un pays européen ou sur un pays situé aux antipodes, tant géographiquement que culturellement.
J'ai souhaité orienter nos priorités sur la base de deux zones :
Une zone Europe-Méditerranée, constituée de marchés proches et qui est déterminante pour aider les PME à amorcer et consolider leur démarche à l'export. Cette zone de « première étape » doit devenir le véritable « marché intérieur » de nos PME ;
Une zone du « Grand Large » : qui couvre un certain nombre de marchés plus éloignés, à fort potentiel et pourtant encore négligés par les entreprises françaises, notamment par rapport à leurs concurrentes des autres grands pays européens.
Slide 29 :
La liste fait apparaître de nouveaux pays :
notamment au sein de la zone du Moyen-Orient, jusqu'à présent ignorée, et introduit d'autres pays en Asie et en Amérique Latine, soit un total de 50 pays.
je demande à Ubifrance, avec ses partenaires, de déployer un soutien prioritaire sur chaque zone, notamment via ses bureaux à l'étranger.
Des produits spécifiques continueront d'être proposés aux entreprises, selon des modalités renforcées.
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6e mesure : Nous renforçons l'approche sectorielle, en lien avec les pôles de compétitivité.
Les plans d'actions sectoriels ont connu un réel succès en termes de nombre d'opérations mais aussi par leur capacité à fédérer des actions collectives
Nous en conservons le principe, mais je souhaite en renforcer le pilotage et lancer de nouveaux plans, dans d'autres secteurs : l'ingénierie, le ferroviaire, l'automobile, l'architecture, notamment, qui sont autant de secteurs porteurs à l'étranger et où le savoir-faire de nos entreprises n'est plus à démontrer.
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7e mesure : nous renforçons le soutien à nos entreprises sur les salons et missions
Alors que la France a la réputation d'être très subventionniste, je constate que la participation d'entreprises à des salons est beaucoup plus subventionnée par l'Etat chez nos principaux concurrents : est-il normal qu'une entreprise française paye 2 fois plus cher qu'une entreprise allemande sa participation à un salon à l'étranger ?
Je souhaite aligner notre aide , mais aussi nos ambitions, sur nos principaux concurrents européens dans ce domaine.
Le taux de soutien des entreprises sera accru, le nombre d'opérations labellisées également.
Mon objectif est de doubler le nombre d'entreprises accompagnées à l'export d'ici 2011 en le portant à 20 000.
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8e mesure : La dématérialisation des procédures du commerce extérieur constitue un autre chantier important de mon action.
Nous ne pouvons pas accepter que des formalités administratives pénalisent la compétitivité de nos entreprises et nos exportations : comment expliquer en effet qu'un produit envoyé par avion arrive à destination avant les documents censés le dédouaner ?
Je vous avais annoncé il y a six mois mon souhait d'apporter mon soutien aux projets privés de prestataires de services qui pourront, d'ici fin 2008, mettre à disposition de nos exportateurs des plateformes dématérialisées pour accomplir ces formalités en un seul « clic ».
nous sommes en bonne voie de réaliser cet objectif. Un label permettant la certification des plateformes de services est en cours de définition. Nos postes à l'étranger négocieront avec nos principaux partenaires commerciaux étrangers les accords de reconnaissance mutuels qui s'imposent.
Slide 33 :
9e mesure :
Je souhaite développer aussi des initiatives innovantes, taillées sur mesure en fonction des centres d'intérêt de nos entreprises et de leurs partenaires étrangers.
Il s'agit par exemple :
- du groupe de hautes personnalités franco-mexicain, que j'ai lancé la semaine dernière à la demande du Président de la République
- de la création d'un fond d'investissement franco-israélien pour l'amorçage de projets innovants
- d'accords concrets de partenariats entre pôles de compétitivité française et étrangers, comme j'ai pu le faire en Chine et en République tchèque.
Slide 34 :
10e mesure enfin : J'ai demandé l'évaluation des dispositifs fiscaux à l'export pour les redéployer vers les PME et les entreprises moyennes.
cette revue des mesures fiscales consistera d'abord à en faire une analyse fine, car leur mise en oeuvre est encore récente
leur adaptation s'inscrira par la suite dans les discussions budgétaires dans le cadre de la préparation du PLF 2009.
6e partie : Des indicateurs de suivi de la capacité exportatrice de nos entreprises
Slide 41, 42 et 43 :
Je m'étais engagé auprès de vous en août à mettre en place des indicateurs pour suivre l'évolution de nos forces et faiblesses structurelles.
J'ai souhaité y ajouter des indicateurs de suivi des mesures export spécifiques, que je viens de vous présenter.
En conclusion, au-delà du chiffre du commerce extérieur que je vous ai présenté, j'ai souhaité mettre en regard l'action structurelle de ce gouvernement pour rétablir la compétitivité de nos entreprises, et vous présenter les mesures spécifiques de soutien aux exportations.
Nous pouvons aujourd'hui nous donner les moyens d'inverser la tendance par une action forte et volontariste.
Je vous remercie de votre attention et suis disposé désormais à répondre à vos questions.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 12 février 2008
Lors de ma conférence de presse du 8 août dernier je vous avais expliqué combien il me paraissait nécessaire de porter un nouveau regard sur ces chiffres et leur signification :
* Tout d'abord parce que l'évolution de nos exportations est liée en partie à des facteurs exogènes sur lesquels la France a peu de prises, tels que l'évolution du cours du pétrole ou de l'euro, ou encore l'émergence de nouveaux entrants dans le commerce mondial tels que la Chine. A l'évidence, l'euro fort pèse sur nos exportations.
* Ensuite parce qu'au-delà de l'évolution de notre solde commercial, ces chiffres révèlent avant tout les forces et faiblesses structurelles de notre économie en termes de compétitivité par rapport à nos partenaires, tels que l'Allemagne, qui fait mieux que nous tout en évoluant dans un environnement international similaire.
Je vous avais alors présenté une série d'indicateurs de performances destinés à suivre mon action visant à améliorer l'environnement de nos entreprises pour accroître leur compétitivité et, in fine, nos parts de marché.
Nous nous retrouvons aujourd'hui pour une présentation des chiffres de l'ensemble de l'année et de leur analyse, afin de présenter l'action que ce gouvernement mène depuis plus de 6 mois.
Après vous avoir commenté rapidement ces résultats (1), dont le détail figure dans les dossiers qui vous ont été remis, je replacerai ces chiffres dans une évolution de plus long terme (2) afin de vous livrer mon diagnostic sur les faiblesses structurelles de notre économie (3).
Ces faiblesses structurelles doivent être traitées par une politique elle-même structurelle pour restaurer la compétitivité de nos entreprises (4). Parallèlement, je vous exposerai les 10 mesures immédiates et spécifiques de soutien à nos exportations, dans le cadre de la mobilisation générale que je lance dans ce domaine (5).
Ces deux volets de mon action font l'objet d'indicateurs (6) que je vous présenterai.
1ère partie : Résultat de l'année 2007
Slide 4 :
Quels sont les résultats de notre commerce extérieur en 2007 ?
Nos échanges continuent leur croissance ininterrompue depuis 2003 quoique ralentie sous l'effet du ralentissement du commerce mondial.
Nos exportations atteignent en 2007 un nouveau record de 400 milliards d'euros. Elles progressent à un rythme soutenu (+3,1 %), certes en retrait par rapport à 2006 qui avait connu une croissance toutefois exceptionnelle de nos exportations (+9,0 %).
La progression de nos importations est quant à elle de +5,4 %, à comparer à 9,8 % en 2006.
Le ralentissement de la croissance de nos échanges n'a rien d'extraordinaire : il reflète celui du commerce mondial, qui a ralenti en 2007 (+6,2 % en volume, contre +9,3 % en 2006).
La crise des « subprimes » et le ralentissement américain ont pesé sur nos résultats depuis l'été alors que les Etats-Unis représentent 8 % de nos exportations. Elles sont d'ailleurs en baisse de 5 % sur ce pays.
Au total, notre déficit commercial continue de se creuser, en passant de 23 milliards en 2005 à 28 milliards d'euros en 2006 à 39,2 milliards d'euros en 2007.
Mais il convient de regarder ces chiffres plus en détail....
Slide 5 :
car hors énergie, nos exportations demeurent supérieures à nos importations...
Même si cet excédent s'est rétréci progressivement au cours des dernières années, passant de 30 milliards en 1998 à 24 milliards d'euros en 2004 à 18 milliards en 2006 et à 4,2 milliards en 2007.
Slide 6 :
L'aggravation du déficit commercial tient à nos moindres performances dans les secteurs de l'industrie.
Certes, comme le montre le détail par secteur, la facture énergétique pèse toujours très fortement sur le solde.
Mais ce n'est toutefois pas elle qui explique le creusement entre 2006 et 2007, car elle baisse de 4 %, à la faveur (1) de l'appréciation de l'euro, qui a compensé la hausse du baril en dollars, et (2) de la baisse des volumes importés, et donc d'économies d'énergie.
L'aggravation du déficit commercial tient donc à nos moindres performances dans les secteurs de l'industrie. Plus précisément, nos excédents agroalimentaire et militaire s'étant légèrement améliorés en 2007, la dégradation est exclusivement liée à celle du secteur manufacturier.
C'est le solde du secteur automobile qui a le plus pesé , en se détériorant de près de 5 milliards d'euros. En outre, les livraisons d'Airbus ont baissé en 2007, d'environ 5 % par rapport à 2006. cela devrait s'améliorer nettement en 2008.
Au total, sur les 10 milliards d'euros de dégradation du solde global entre 2006 et 2007, plus de 9 viennent de l'automobile et des biens intermédiaires.
Ce solde industriel est donc pour moi l'indicateur principal de nos défis, bien plus que le solde global. Et c'est à cela que je souhaite m'attaquer en priorité.
Slide 7 :
Parallèlement, le montant des grands contrats signés dans les pays émergents en 2007 bat un record historique
En 2007, les grands contrats de ventes de biens d'équipement signés par les entreprises françaises dans les pays émergents ont dépassé le montant de 2006 et ont même battu le record historique de 2005, à environ 37 milliards d'euros. Auxquels il convient d'ajouter les grands contrats signés dans les pays développés mais sur lesquels il est difficile d'avoir un recensement fiable.
Par ailleurs, comme vous le savez, l'internationalisation de l'économie française ne se limite pas au commerce de biens.
Slide 8 :
L'attractivité de la France aux yeux des investisseurs internationaux se confirme. L'année 2007 devrait ainsi marquer un nouveau record historique en matière d'accueil des investissements étrangers en France.
Ils dépassent les montants de 2006, quand la France était déjà la 3 ème terre d'accueil d'investissements.
Slide 9 :
De même les investissements de nos entreprises à l'étranger ont connu un niveau record
Nos grands groupes sont des acteurs majeurs dans le monde, ce qui se confirme en 2007 : nos entreprises ont déjà investi nettement plus qu'en 2006 où la France était déjà le 2 ème investisseur à l'étranger dans le monde. Il s'agit d'un record depuis 2000, année du pic mondial des investissements dans le monde, en pleine bulle internet et de croissance boursière.
Au total, ces flux d'investissements entrants et sortants génèrent des revenus globalement positifs pour la France, qui atteignent 22 milliards d'euros.
Autre fait marquant, la présence française à l'étranger ne cesse de croître
les entreprises françaises comptent près de 31 000 filiales à travers le monde en 2006, soit 11 % de plus qu'en 2004, date de la précédente enquête.
Elles employaient près de 6 millions de personnes et génèrent un chiffre d'affaires estimé à environ 1,5 fois nos exportations.
2e partie : L'évolution du commerce extérieur depuis 1980
Pour revenir aux chiffres du commerce extérieur, il est pertinent d'avoir une vision sur une plus longue période pour identifier certains facteurs de sous-performance. Qu'observe-t-on ?
Slide 11 : Une dégradation à partir de 1998.
Comme vous l'avez vu, la facture énergétique pèse beaucoup sur notre déficit commercial, notamment depuis 2004. Celle-ci explique donc la forte aggravation du déficit sur les dernières années.
Néanmoins, le décrochage de notre commerce extérieur ne date pas de cette année mais à l'année 1998, période pendant laquelle la politique mise en place par le gouvernement avait fortement dégradé la compétitivité de nos entreprises.
Slide 12 : des situations contrastées chez nos voisins européens
Les milliards d'euros d'aujourd'hui n'ont pas la même valeur qu'il y a 10 ou 20 ans. Sur une période longue, Il convient pour être plus pertinent dans l'analyse de rapporter ces grandeurs au PIB.
Chez nos partenaires européens, la situation des échanges extérieurs s'est également détériorée au cours des dernières années, sauf en Allemagne, où elle s'est fortement améliorée.
La situation de l'Allemagne est très excédentaire, avec un excédent de plus de 8 points de PIB. Celle du Royaume-Uni ainsi que celle de l'Espagne sont fortement déficitaires (respectivement, d'environ 6 points et 8 points de PIB).
Cette mise en perspective, au regard du poids relatif de chaque économie, relativise ainsi la sévérité du diagnostic que le seul examen du déficit commercial pourrait faire porter.
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La part de marché de la Chine dépasse pour la première fois celle des Etats-Unis en 2007, alors que les exportations chinoises étaient dix fois plus faibles au début des années 1980 que celles des Etats-Unis. La part de marché de la Chine converge désormais vers celle de l'Allemagne, premier exportateur mondial.
Parmi les pays développés, seule l'Allemagne voit sa part de marché dans le monde résister.
Notre part de marché tend à baisser , de la même manière que celle des pays développés hors Allemagne. Toutefois, la baisse observée pour l'Italie est moindre que la nôtre sur moyenne période.
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Un examen plus attentif de l'évolution de la part de marché de la France au sein de la zone euro confirme néanmoins la dégradation de nos performances depuis 2000 et la généralisation des 35 heures.
Notre part de marché dans les exportations de la zone euro se contracte également, de 18 % en 2000 à 13 % en 2007 :
- au profit de celle de l'Allemagne qui passe de 28 à 33 %
- et alors même que celles de l'Italie et de l'Espagne se maintiennent, certes à des niveaux moindres que le notre.
3e partie : Diagnostic des faiblesses structurelles dont souffrent nos entreprises
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Comme je l'ai indiqué au début de cette conférence, cette analyse plus fine et replacée dans le temps permet d'identifier que le secteur industriel est réellement à l'origine de la baisse de nos performances en matière d'exportations.
Il est alors possible d'en déduire un diagnostic sur les faiblesses structurelles dont souffrent nos entreprises, qui sont de mon point de vue au nombre de trois :
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Première faiblesse :
Notre compétitivité-coût vis-à-vis des pays de l'OCDE s'est détériorée au cours des 5 dernières années. Cette dégradation est générale au sein des pays européens, sauf l'Allemagne.
Cela pèse aujourd'hui sur les marges de nos entreprises si elles veulent maintenir des prix compétitifs à l'export.
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Deuxième faiblesse : notre position en termes de dépenses de R&D est honorable certes, mais doit encore progresser, en particulier la R&D des entreprises.
Ces progrès sont nécessaires pour améliorer notre productivité et notre croissance, mais aussi pour renforcer la présence française à l'international
Les dépenses consacrées à la R&D rapportées au PIB s'élevaient en France en 2005, derniers chiffres disponibles, à près de 37 milliards d'euros, soit 2,13 % du PIB.
L'effort de R&D de nos entreprises est clairement insuffisant (1,12 % du PIB), notamment en comparaison de l'Allemagne (1,68 %), les Etats-Unis (1,68 %) ou le Japon (2,53 %). En particulier, les dépenses consacrées à la R&D et à l'innovation dans nos PME est nettement en retrait.
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Troisième faiblesse , relative à la structure de notre tissu d'entreprises :
Premier constat : le nombre d'entreprises exportatrices baisse.
Après avoir crû continument jusqu'en 2001, le nombre d'entreprises exportatrices a sensiblement baissé ces dernières années. Il se stabilise depuis 2006 à environ 98 000 entreprises mais pourrait à nouveau baisser.
Pour l'essentiel, les entreprises qui ont disparu sont des PME indépendantes, de petite taille et qui ne parviennent pas à pérenniser leur activité d'exportation.
Deuxième constat : l'essentiel de nos exportations est réalisé par une très faible proportion de nos exportateurs.
Il est symptomatique de constater que les 100 premières entreprises exportatrices représentent 40 % de nos exportations, ou encore que 1 % des quelque 100 000 entreprises exportatrices concentrent 70 % de la valeur de nos exportations.
Or l'on sait que la croissance de nos exportations repose sur les entreprises aptes à exporter de façon régulière.
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la cause principale de cette fragilité réside dans le nombre insuffisant de nos entreprises moyennes.
Nous manquons de PME suffisamment grosses et innovantes pour profiter à plein des marchés à l'exportation. La différence avec l'Allemagne est nette : le Mittelstand allemand est parfaitement adapté à la conquête des marchés à l'exportation, y compris quand ceux-ci sont lointains. Il nous faut bâtir un « Mittelstand à la française ».
Conclusion intermédiaire :
Certes, notre problème d'exportation ne vient pas que des PME : les grands groupes exportent moins et c'est aussi une difficulté. Toutefois, la baisse de nos entreprises exportatrices doit appeler une réaction politique.
Car des travaux récents du CEPII en France et de Bruegel au niveau européen montrent que ces problèmes de démographie des entreprises exportatrices sont importants : pour augmenter nos exportations, il est plus efficace d'essayer d'augmenter le nombre d'exportateurs que la valeur moyenne exportée par chaque entreprise.
J'y vois un encouragement à renforcer notre action et une justification aux mesures que je vais maintenant vous présenter.
4e partie : Une politique structurelle pour restaurer la compétitivité des entreprises françaises
Slide 21 :
Une politique de rétablissement de la compétitivité des entreprises est en marche.
Pour répondre à ces défis, nous avons décidé de nombreuses mesures structurelles.
? Pour faire croître nos entreprises, nous avons :
- levé les freins à leur développement : simplification, dématérialisation, suppression des effets de seuils, rescrit fiscal et social.
- amélioré la structure financière des entreprises : réduction des délais de paiement, suivi des encours PME des banques, réduction d'ISF pour l'investissement dans les PME, développement des business-angels
- obtenu la mise en place d'un Small Business Act européen, annoncée par M. Barroso en décembre dernier.
? Pour inciter nos entreprises à innover davantage, nous avons réformé le CIR en le triplant, fusionné OSEO et l'AII, lancé un audit des pôles de compétitivité afin de mieux les soutenir et adopté une loi-phare en matière de propriété industrielle. Nous avons mis en place l'autonomie des Universités.
? Enfin, pour améliorer la compétitivité-coût de nos entreprises, nous avons entamé une réforme :
- de la fiscalité (suppression de l'IFA, révision générale des prélèvements obligatoires
- du coût du travail, par l'exonération des heures supplémentaires
Nous avons enfin obtenu la mise en place d'un Small Business Act européen, annoncée par M. Barroso en décembre dernier et sur lequel j'ai récemment remis des propositions au Commissaire Verheugen.
Je proposerai avec Christine Lagarde au printemps, au sein de la Loi de modernisation de l'économie, une série de mesures structurelles pour l'entrepreneur : transmission, financement, simplification...
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Mais ces mesures structurelles doivent s'accompagner d'actions immédiates et spécifiques au domaine particulier de l'exportation.
J'ai ainsi décrété une mobilisation générale pour l'exportation au travers de 10 mesures de soutien
5e partie : Une mobilisation générale pour l'exportation
Slide 23 : deux grands principes animent ces 10 mesures
j'ai souhaité tout d'abord que la France se hisse au niveau des meilleurs dispositifs d'aides européens. J'ai demandé une étude précise des dispositifs de nos concurrents allemand, italien, britannique, espagnol, voire même japonais sur certains aspects. J'en ai tiré des enseignements qui inspirent certaines de ces mesures.
deuxième principe : recentrer nos efforts sur les PME et entreprises moyennes, dont l'analyse qui précède montre bien qu'elles doivent constituer le socle de nos exportations et de nos emplois.
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1ère mesure : nous réformons les procédures de la Coface en les simplifiant et en favorisant leur utilisation par les PME et les entreprises innovantes
L'assurance prospection est un outil majeur d'amorçage d'une démarche à l'export pour nos PME. Or cet outil, que beaucoup de pays étrangers nous envient, est étonnamment peu utilisé : seulement 1 400 entreprises par an alors que toute entreprise jusqu'à 150 millions d'euros de chiffre d'affaires peut y avoir recours.
cet outil, nous le simplifions, en supprimant les droits d'ouverture de dossier, en supprimant les règles de part étrangères
cet outil, nous le modernisons, en le rendant accessible aux entreprises innovantes qui pourront y avoir accès en phase de développement de produit ;
cet outil, nous le déployons, en permettant à des entreprises locales à l'étranger d'y avoir recours, dès lors que leur activité contribue à accroître nos exportations ;
cet outil, nous le commercialisons, au travers d'accords entre la Coface, les réseaux consulaires et bancaires.
L'assurance crédit a été hissée aux meilleurs standards mondiaux pour répondre aux changements de l'environnement des échanges et à la concurrence qu'affrontent les entreprises françaises est féroce. A titre d'exemple :
J'ai ainsi annoncé la création d'une garantie de l'immatériel, permettant à des entreprises d'être protégées dans le domaine des droits d'auteur, brevets, marques, par exemple ;
Nous avons adopté une politique volontariste de couverture de projets à l'étranger financés en monnaies locales, alors que ces contrats faisaient l'objet jusqu'à présent d'une étude au cas par cas.
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2e mesure : Nous réformons, le dispositif public de soutien aux entreprises
nous faisons d'Ubifrance l'agence française internationale de développement des entreprises à l'exportation, en la dotant d'un réseau propre à l'étranger, par le transfert du personnel dit « commercial » des Missions économiques sous sa tutelle et sa gestion.
Ubifrance conclura aussi des partenariats concrets et opérationnels avec les chambres de commerce, que ce soit en France ou à l'étranger. Cela contribuera à donner plus de lisibilité à notre dispositif, ce que les entreprises nous reprochent, et donc à leur accorder un meilleur service.
Au travers de cette réforme majeure, je demande à Ubifrance de développer une véritable approche client des entreprises dans toutes leurs démarches à l'export, avec un véritable suivi sur la durée.
Ubifrance sera jugée aux résultats obtenus, par exemple en matière d'impact sur le chiffre d'affaires à l'export de ses clients.
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3e mesure : Nous doublerons le nombre de V.I.E. d'ici à fin 2009, soit 10 000
Je ne vous rappelle pas mon attachement pour cette formule, vous la connaissez.
J'indiquerai seulement que les chiffres de progression n'ont jamais été aussi élevés et qu'Ubifrance met en oeuvre les mesures que j'avais annoncées à la fin du mois de juillet.
Innovation importante : les entreprises de droit local pourront désormais recruter des V.I.E. dès lors qu'elles auront un partenariat avec une entreprise française contribuant à nos exportations.
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4e mesure : nous mobilisons les grands groupes pour soutenir les PME à l'export.
les grands groupes peuvent servir de tremplin à nos PME sur les marchés étrangers, de multiples façons, dès lors qu'ils peuvent y trouver un intérêt.
J'ai perçu une réelle volonté de mobilisation de la part des dirigeants de grands groupes exportateurs que j'ai rencontrés et je réunirai donc les 15 premiers d'entre eux à Bercy le 3 mars pour prendre des engagements réciproques sur des objectifs de portage de PME.
Slide 28 :
5e mesure : nous adaptons les priorités géographiques de notre action
On ne peut pas soutenir de la même façon une entreprise sur un pays européen ou sur un pays situé aux antipodes, tant géographiquement que culturellement.
J'ai souhaité orienter nos priorités sur la base de deux zones :
Une zone Europe-Méditerranée, constituée de marchés proches et qui est déterminante pour aider les PME à amorcer et consolider leur démarche à l'export. Cette zone de « première étape » doit devenir le véritable « marché intérieur » de nos PME ;
Une zone du « Grand Large » : qui couvre un certain nombre de marchés plus éloignés, à fort potentiel et pourtant encore négligés par les entreprises françaises, notamment par rapport à leurs concurrentes des autres grands pays européens.
Slide 29 :
La liste fait apparaître de nouveaux pays :
notamment au sein de la zone du Moyen-Orient, jusqu'à présent ignorée, et introduit d'autres pays en Asie et en Amérique Latine, soit un total de 50 pays.
je demande à Ubifrance, avec ses partenaires, de déployer un soutien prioritaire sur chaque zone, notamment via ses bureaux à l'étranger.
Des produits spécifiques continueront d'être proposés aux entreprises, selon des modalités renforcées.
Slide 30 :
6e mesure : Nous renforçons l'approche sectorielle, en lien avec les pôles de compétitivité.
Les plans d'actions sectoriels ont connu un réel succès en termes de nombre d'opérations mais aussi par leur capacité à fédérer des actions collectives
Nous en conservons le principe, mais je souhaite en renforcer le pilotage et lancer de nouveaux plans, dans d'autres secteurs : l'ingénierie, le ferroviaire, l'automobile, l'architecture, notamment, qui sont autant de secteurs porteurs à l'étranger et où le savoir-faire de nos entreprises n'est plus à démontrer.
Slide 31 :
7e mesure : nous renforçons le soutien à nos entreprises sur les salons et missions
Alors que la France a la réputation d'être très subventionniste, je constate que la participation d'entreprises à des salons est beaucoup plus subventionnée par l'Etat chez nos principaux concurrents : est-il normal qu'une entreprise française paye 2 fois plus cher qu'une entreprise allemande sa participation à un salon à l'étranger ?
Je souhaite aligner notre aide , mais aussi nos ambitions, sur nos principaux concurrents européens dans ce domaine.
Le taux de soutien des entreprises sera accru, le nombre d'opérations labellisées également.
Mon objectif est de doubler le nombre d'entreprises accompagnées à l'export d'ici 2011 en le portant à 20 000.
Slide 32 :
8e mesure : La dématérialisation des procédures du commerce extérieur constitue un autre chantier important de mon action.
Nous ne pouvons pas accepter que des formalités administratives pénalisent la compétitivité de nos entreprises et nos exportations : comment expliquer en effet qu'un produit envoyé par avion arrive à destination avant les documents censés le dédouaner ?
Je vous avais annoncé il y a six mois mon souhait d'apporter mon soutien aux projets privés de prestataires de services qui pourront, d'ici fin 2008, mettre à disposition de nos exportateurs des plateformes dématérialisées pour accomplir ces formalités en un seul « clic ».
nous sommes en bonne voie de réaliser cet objectif. Un label permettant la certification des plateformes de services est en cours de définition. Nos postes à l'étranger négocieront avec nos principaux partenaires commerciaux étrangers les accords de reconnaissance mutuels qui s'imposent.
Slide 33 :
9e mesure :
Je souhaite développer aussi des initiatives innovantes, taillées sur mesure en fonction des centres d'intérêt de nos entreprises et de leurs partenaires étrangers.
Il s'agit par exemple :
- du groupe de hautes personnalités franco-mexicain, que j'ai lancé la semaine dernière à la demande du Président de la République
- de la création d'un fond d'investissement franco-israélien pour l'amorçage de projets innovants
- d'accords concrets de partenariats entre pôles de compétitivité française et étrangers, comme j'ai pu le faire en Chine et en République tchèque.
Slide 34 :
10e mesure enfin : J'ai demandé l'évaluation des dispositifs fiscaux à l'export pour les redéployer vers les PME et les entreprises moyennes.
cette revue des mesures fiscales consistera d'abord à en faire une analyse fine, car leur mise en oeuvre est encore récente
leur adaptation s'inscrira par la suite dans les discussions budgétaires dans le cadre de la préparation du PLF 2009.
6e partie : Des indicateurs de suivi de la capacité exportatrice de nos entreprises
Slide 41, 42 et 43 :
Je m'étais engagé auprès de vous en août à mettre en place des indicateurs pour suivre l'évolution de nos forces et faiblesses structurelles.
J'ai souhaité y ajouter des indicateurs de suivi des mesures export spécifiques, que je viens de vous présenter.
En conclusion, au-delà du chiffre du commerce extérieur que je vous ai présenté, j'ai souhaité mettre en regard l'action structurelle de ce gouvernement pour rétablir la compétitivité de nos entreprises, et vous présenter les mesures spécifiques de soutien aux exportations.
Nous pouvons aujourd'hui nous donner les moyens d'inverser la tendance par une action forte et volontariste.
Je vous remercie de votre attention et suis disposé désormais à répondre à vos questions.
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 12 février 2008