Texte intégral
C. Hondelatte.- Est-ce qu'on peut faire un procès au gouvernement d'avoir voulu faire un coup médiatique ?
R.- Non, mais le problème, ce n'est pas de faire un procès au gouvernement sur le coup médiatique. On va donner acte à la ministre et aux magistrats que, évidemment, ils n'ont pas, puisqu'ils l'ont dit, ils n'ont pas voulu peut-être, je dirais, mettre tout cela en scène. Moi, la vraie question que je me pose et qui mérite aujourd'hui débat, la vraie réflexion c'est : vous vous rendez compte que, pour arrêter 30 personnes en banlieue, il faut déployer aujourd'hui 1.000 policiers. C'est ça, la vraie question. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que le ministre de l'Intérieur, qui s'appelait N. Sarkozy qui, pendant cinq ans, nous a expliqué qu'il était en train de reconquérir le terrain, le président de la République actuel, qui s'appelle aussi N. Sarkozy, qui nous a dit que la lutte contre la violence était la question essentielle pour lui, eh bien, nous savons aujourd'hui implicitement qu'ils ne maîtrisent plus le terrain, mais qu'ils ont même reculé et que pour arrêter 30 jeunes ... Vous m'excuserez, mais je connais un peu la banlieue, ce n'est pas la bande à Bonnot, ce ne sont pas des gens surarmés avec des risques majeurs etc. Il y a effectivement des armes, il y a des bandes, mais on n'a pas besoin de déployer un Etat policier à ce point.
Q.- C'est une manière d'éviter les dérapages, de se donner toutes les garanties !
R.- Non, quand on fait bien son travail, et les policiers le savent, il n'y a pas besoin de déployer tout ça. C'est ça, la question qui est posée. Cela veut dire qu'on ne maîtrise plus le terrain, cela veut dire que les bandes aujourd'hui occupent en force les choses. Et c'est ça, le vrai débat qu'il faut avoir. Moi, c'est ça, la seule vraie question que je me suis posée hier matin : alors, ils en sont là ! Ils n'arrivent plus à rentrer dans les cités et quand ils ont besoin de faire une opération traditionnelle de police, nécessaire parce qu'il faut montrer que force reste à la loi, voilà les moyens qu'on est obligé de déployer aujourd'hui ! Et c'est ça qui m'inquiète le plus. Et c'est ça, le vrai bilan en matière de lutte contre la violence, en matière de lutte contre ces bandes organisées qui se sont installées, le vrai bilan, c'est le bilan d'échec du travail tel qu'il a été déployé par ce gouvernement depuis six ans.
Q.- Moi, ce que je remarque, c'est que vous ciblez le président de la République alors même que l'opération a été menée par le ministère de l'Intérieur et qu'on dit de ci de là que le Président s'en est agacé et que lui-même a dit que, peut-être, la ministre de l'Intérieur avait déployé trop de moyens et fait trop de publicité autour de cette affaire.
R.- Ecoutez, il est le chef, il l'a revendiqué comme tel. Et pourquoi je le cible, lui ? Je le cible, lui, parce qu'il a été ministre de l'Intérieur pendant cinq ans et que, c'est un des regrets de la campagne présidentielle, on n'a pas fait le bilan du travail qui a été effectué, qui était au coeur, je vous le rappelle, de la campagne présidentielle de 2002 et des engagements qui avaient été pris à l'époque. Donc, voilà pourquoi je suis amené à faire ce constat-là. Et ce constat-là, je ne le fais pas avec plaisir. C'est pour ça, je pense, qu'il y a beaucoup d'élus de terrain, de banlieue, qui sont en situation difficile et qui disent : "voilà, quand on a abandonné la police de proximité, voilà le prix qu'on en paye aujourd'hui".
Q.- Merci J. Dray.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 février 2008
R.- Non, mais le problème, ce n'est pas de faire un procès au gouvernement sur le coup médiatique. On va donner acte à la ministre et aux magistrats que, évidemment, ils n'ont pas, puisqu'ils l'ont dit, ils n'ont pas voulu peut-être, je dirais, mettre tout cela en scène. Moi, la vraie question que je me pose et qui mérite aujourd'hui débat, la vraie réflexion c'est : vous vous rendez compte que, pour arrêter 30 personnes en banlieue, il faut déployer aujourd'hui 1.000 policiers. C'est ça, la vraie question. Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que le ministre de l'Intérieur, qui s'appelait N. Sarkozy qui, pendant cinq ans, nous a expliqué qu'il était en train de reconquérir le terrain, le président de la République actuel, qui s'appelle aussi N. Sarkozy, qui nous a dit que la lutte contre la violence était la question essentielle pour lui, eh bien, nous savons aujourd'hui implicitement qu'ils ne maîtrisent plus le terrain, mais qu'ils ont même reculé et que pour arrêter 30 jeunes ... Vous m'excuserez, mais je connais un peu la banlieue, ce n'est pas la bande à Bonnot, ce ne sont pas des gens surarmés avec des risques majeurs etc. Il y a effectivement des armes, il y a des bandes, mais on n'a pas besoin de déployer un Etat policier à ce point.
Q.- C'est une manière d'éviter les dérapages, de se donner toutes les garanties !
R.- Non, quand on fait bien son travail, et les policiers le savent, il n'y a pas besoin de déployer tout ça. C'est ça, la question qui est posée. Cela veut dire qu'on ne maîtrise plus le terrain, cela veut dire que les bandes aujourd'hui occupent en force les choses. Et c'est ça, le vrai débat qu'il faut avoir. Moi, c'est ça, la seule vraie question que je me suis posée hier matin : alors, ils en sont là ! Ils n'arrivent plus à rentrer dans les cités et quand ils ont besoin de faire une opération traditionnelle de police, nécessaire parce qu'il faut montrer que force reste à la loi, voilà les moyens qu'on est obligé de déployer aujourd'hui ! Et c'est ça qui m'inquiète le plus. Et c'est ça, le vrai bilan en matière de lutte contre la violence, en matière de lutte contre ces bandes organisées qui se sont installées, le vrai bilan, c'est le bilan d'échec du travail tel qu'il a été déployé par ce gouvernement depuis six ans.
Q.- Moi, ce que je remarque, c'est que vous ciblez le président de la République alors même que l'opération a été menée par le ministère de l'Intérieur et qu'on dit de ci de là que le Président s'en est agacé et que lui-même a dit que, peut-être, la ministre de l'Intérieur avait déployé trop de moyens et fait trop de publicité autour de cette affaire.
R.- Ecoutez, il est le chef, il l'a revendiqué comme tel. Et pourquoi je le cible, lui ? Je le cible, lui, parce qu'il a été ministre de l'Intérieur pendant cinq ans et que, c'est un des regrets de la campagne présidentielle, on n'a pas fait le bilan du travail qui a été effectué, qui était au coeur, je vous le rappelle, de la campagne présidentielle de 2002 et des engagements qui avaient été pris à l'époque. Donc, voilà pourquoi je suis amené à faire ce constat-là. Et ce constat-là, je ne le fais pas avec plaisir. C'est pour ça, je pense, qu'il y a beaucoup d'élus de terrain, de banlieue, qui sont en situation difficile et qui disent : "voilà, quand on a abandonné la police de proximité, voilà le prix qu'on en paye aujourd'hui".
Q.- Merci J. Dray.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 19 février 2008