Texte intégral
Q - Pour quelle raison êtes-vous en visite en Turquie ?
R - Je suis venu ici pour faire en sorte que nos liens économiques soient encore améliorés. La Turquie et la France ont des liens économiques profonds et anciens, au-delà des liens historiques et culturels. Nous avons une part de marché qui est supérieure à la part de marché de la France dans le monde. Cela prouve la profondeur de nos relations économiques. Mais nous pouvons encore améliorer cela. C'est la raison pour laquelle je suis ici, à la tête d'une délégation d'entreprises de toutes tailles ; des grandes entreprises françaises mais aussi des petites et moyennes entreprises, tant je sens que nous avons besoin d'affermir nos relations entre petites et moyennes entreprises françaises et turques. C'est donc avec cette volonté d'accélérer nos relations économiques bilatérales entre nos deux pays
Q - Est-ce que ce n'est pas trop difficile de vendre les entreprises françaises quand on sait que les relations diplomatiques sont un peu tendues entre la France et la Turquie ?
R - Raison de plus. Il y a effectivement des divergences d'appréciation sur tel ou tel problème. Les amis - et la Turquie est une amie de la France - peuvent parfois aussi avoir des divergences. Cela n'altère pas, en tout cas c'est ma conviction, le fond de la relation entre nos deux pays. En charge du commerce extérieur et des entreprises, je me devais d'être ici, d'accompagner des entreprises françaises qui viennent soit investir soit vendre leurs produits et faire en sorte que ces liens commerciaux soient encore approfondis.
Q - On a vu quand même sur des programmes d'Etat qu'il y a des contrats qui échappent à la France. Est-ce que ce n'est pas décourageant ?
R - Il y a des contrats qui échappent à la France. Il y a aussi des contrats qui sont conclus. Je crois qu'il ne faut pas s'arrêter à tel ou tel contrat, aussi important soit-il. C'est vrai que c'est regrettable. Parfois la politique se mêle à l'économie de façon trop importante. Moi je suis ici porteur de ce message de coopération approfondie. Sur le plan économique, nous avons à y gagner, les Turcs et les Français. Car cette relation économique, si elle est meilleure, si elle est beaucoup plus forte, indéniablement, immanquablement, elle rejaillira sur un contexte plus global, plus politique. C'est aussi le message que je suis venu porter ici. Le commerce, c'est important pour la paix, pour la compréhension entre les peuples.
Q - Qu'est ce que vous espérez de concret ? Y aura-t-il des contrats à la clé ?
R - Ce que j'espère, d'abord, c'est que la réalité des relations commerciales entre nos deux pays soit réaffirmée. Il n'y a pas eu de délégation aussi importante emmenée par un ministre ici en Turquie depuis de longues années. Cela démontre que nous sommes vraiment porteurs de cette volonté d'approfondissement des relations. Au-delà, il y aura des protocoles d'intention qui seront signés par l'Agence française de développement pour faciliter le développement de petites et moyennes entreprises dans des régions plus délicates ou dans des régions qui ont plus de mal à assurer leur développement. Il y aura ces signatures qui sont le signe de notre volonté de soutenir le développement économique en Turquie. J'attends un approfondissement, une meilleure connaissance de la part des PME qui vont aller au coeur de la Turquie, au-delà d'Istanbul et d'Ankara, pour connaître la réalité turque et le fait que la Turquie aujourd'hui est une grande nation avec un rythme de croissance important, une sécurité des investissements qui font que l'on peut fonder de grands espoirs sur notre relation bilatérale. Il y a un certain nombre de difficultés qui tiennent à des différences d'analyses politiques. Le fond demeure, c'est la réalité d'un lien très fort, économique, historique, culturel entre nos deux pays. C'est cela que je souhaite aussi démontrer par ma venue.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 mars 2008