Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le Président Ayrault,
Le Parti socialiste réclame un débat sur la situation économique et sociale, c'est son droit. Je prends acte d'ailleurs que vous en fixez l'heure et la date, avant même d'avoir reçu la réponse à la question que vous posiez au Gouvernement.
Pourquoi donc cette fébrilité ? Parce que vous n'avez cessé durant la campagne des municipales et des cantonales d'annoncer aux Français un plan de rigueur qui n'a pas plus de chance d'aboutir, ou de risque d'aboutir, que l'augmentation de la TVA que vous aviez annoncée durant la campagne des législatives !
Alors, oui, Monsieur Ayrault, nous sommes ouverts au débat, tous les jours, ici, dans cet hémicycle, à la commission des Finances, dont je vous rappelle que c'est l'un des vôtres qui la préside. Nous sommes attentifs à la conjoncture internationale, et nous avons pris des initiatives dans ce sens pour améliorer la sécurité des systèmes financiers, pour améliorer la coopération entre les pays européens et la coopération internationale. Mais au-delà de la conjoncture, nous nous tenons au cap que nous sommes fixés, que nous avons fixé avec les Français. Et ce n'est pas au premier coup de vent que nous allons changer ce cap !
Ce cap, Monsieur Ayrault, il est fixé dans la Loi de finances pour 2008, c'est la maîtrise des dépenses.
Qu'est-ce que le Parti socialiste propose d'autre ? Est-ce que le Parti Socialiste propose d'augmenter la dépense ? Est-ce qu'il propose de ne pas respecter les engagements que nous avons pris au regard de nos collègues européens ? Est-ce que le Parti socialiste propose de continuer à tirer des chèques sur l'avenir de nos enfants en augmentant la dette ? Aucune de ces solutions ne serait responsable !
Le cap de la maîtrise des prélèvements obligatoires, ensuite, c'est la première condition de la défense du pouvoir d'achat des Français. Avant de donner des leçons sur le pouvoir d'achat des Français, il faut commencer par accepter ensemble de maîtriser et de baisser les prélèvements obligatoires.
Eh bien j'espère que tout le monde sera d'accord sur cet objectif, tout le monde, et partout sur le territoire national. On en jugera dans les prochaines semaines.
Enfin, le cap de la croissance. Parce que c'est une politique de croissance qui nous permettra de retrouver les marges de manoeuvre dont nous avons besoin. Nous avons commencé avec les heures supplémentaires, qui touchent aujourd'hui 60 % des entreprises françaises. Nous avons commencé avec la réforme du crédit "impôt-recherche" ou avec la réforme du service public de l'emploi. Eh bien, je vous le dis, nous allons continuer. Nous allons continuer, avec la loi de modernisation de l'économie. Et je vous donne rendez-vous, Monsieur Ayrault, à l'occasion de ce débat, où il y aura les propositions du Gouvernement et de la majorité, et nous attendons avec impatience les propositions du Parti socialiste pour améliorer le fonctionnement de l'économie française !
Et puis nous poursuivrons avec la réforme du marché du travail et avec celle du temps de travail.
Cette politique, c'est celle qui a été validée par les Français à l'occasion des élections présidentielles et des élections législatives, c'est celle que nous allons mettre en oeuvre. Nous allons la mettre en oeuvre pendant la législature, parce que les difficultés de notre pays, le retard de notre pays n'est pas dû à la crise financière. Il est dû à un défaut trop fréquent, et que vous illustrez dans votre impatience et dans votre fébrilité, ce défaut, c'est de piloter à vue, en fonction de la conjoncture à court terme, alors qu'il faut au contraire se fixer des objectifs, s'y tenir. C'est ce que nous allons faire avec la majorité et nous vous invitons à nous aider !Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 26 mars 2008