Texte intégral
Je remercie beaucoup M. Babacan de son accueil. Je connaissais sa réputation en tant que Ministre de l'économie lorsque j'étais en charge du Trésor français. Je sais ce qu'il a fait sur le plan des réformes. Je sais que c'est un homme de réformes. Je suis heureux de le retrouver aujourd'hui et de lui avoir présenté les priorités de la Présidence française de l'Union européenne. C'était la courtoisie élémentaire. Rappeler l'importance des liens qui unissent la France et la Turquie et lui redire que nous souhaitions le renforcement de ces liens que ce soit en matière économique, en matière culturelle et sur le plan de la sécurité et dans le domaine militaire. Sur la plupart des grands dossiers, nous avons des visions communes. Nous sommes présents avec la Turquie en Afghanistan, au Kosovo, au Liban. J'ai pu noter lors du déjeuner que nous avons eu avec la troïka combien le rôle de facilitateur de la Turquie au Moyen-Orient était essentiel. Nous avons, plus particulièrement, abordé trois sujets :
- notre coopération : nous souhaitons véritablement que la coopération entre nos deux pays se renforce. Il faut plus de pédagogie en France à propos de la Turquie, il faut également plus de pédagogie de la part de la Turquie pour mieux se faire connaître en France, d'où l'importance de la saison culturelle turque qui s'ouvrira à partir de juillet 2009.
- Nous avons bien évidemment abordé la Présidence française de l'Union européenne et les relations entre l'Union européenne et la Turquie. J'ai rappelé que la Présidence française ne devait pas susciter, à cet égard, d'appréhensions ; que la France était attachée au processus de réformes mené par la Turquie sur la voie de son rapprochement avec l'Union européenne. Nous souhaitons que ces réformes aient lieu non pas tant vis-à-vis de l'Europe mais pour la Turquie elle-même. Ces réformes sont importantes pour la Turquie elle-même. Vous connaissez la position de la France ; vous connaissez la position de la Turquie en ce qui concerne les négociations. Il y a des divergences, c'est clair. Il est bon que nous nous en expliquions. Ce que je veux dire aujourd'hui à Ankara, c'est que la France n'entendait pas casser les négociations avec la Turquie. Il y a des conditions mais notre message est clair : la Présidence française de l'Union européenne sera une présidence objective, impartiale et équilibrée à l'égard de la Turquie. J'espère que toutes les conditions seront remplies pour l'ouverture de nouveaux chapitres comme elles l'ont été sous présidence portugaise et sous présidence slovène. Il est important que la Turquie continue à progresser et à se mobiliser pour satisfaire les critères d'ouverture déjà fixés. La Présidence française fera à son égard son devoir et tout son devoir.
- Enfin, nous avons abordé le projet d'Union pour la Méditerranée. J'ai rappelé que ce projet était un projet européen ; qu'il n'interférait absolument pas dans les relations entre l'Union européenne et la Turquie, qu'il n'y avait aucun piège pour la Turquie dans le cadre de ce projet d'Union pour la Méditerranée ; que la Turquie y avait toute sa place. C'est une union de projets. Compte tenu de la place qu'occupe la Turquie auprès de l'Europe et de ses relations avec le Proche-Orient, il est important que la Turquie puisse contribuer à ces projets. Nous souhaitons que la Turquie participe au sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement qui sera réuni à Paris le 13 juillet prochain.
Q - Vous avez dit que la Présidence française serait une présidence impartiale à l'égard de la Turquie. Pourtant, le président Sarkozy qui mène la politique étrangère de la France est partie à ces débats puisqu'il s'oppose catégoriquement à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Alors que la France est partie prenante à ces débats, comment va-t-elle être impartiale ?
R - C'est une bonne question. Ce que j'ai dit, c'est que la position de la France et du président de la République était connue, qu'il y avait des conclusions du Conseil européen de décembre 2007 qui prenaient en compte les positions de la France, qui prenaient en compte aussi ce qu'était le processus de négociations entre la Turquie et l'Union européenne. Il faut, à partir d'un certain moment, distinguer ce que sont les positions de la France de ce qu'est la position d'une Présidence de l'Union européenne. En tant que Présidente de l'Union européenne, la France ne mettra aucune entrave au processus de négociations en cours avec la Turquie et ouvrira les chapitres dès lors qu'ils seront prêts techniquement.
Q - Vous avez dit tout à l'heure que lorsqu'il s'agira de chapitres techniquement prêts, vous ne vous opposerez pas à leur ouverture. Pourtant, dans la période précédente, vous vous êtes opposés à l'ouverture du chapitre "union économique et monétaire" alors qu'il était prêt techniquement parce que cela avait un lien avec l'adhésion et vous avez déclaré également que sur quatre autres chapitres, la France s'opposerait à l'ouverture de négociations. Est-ce que nous devons comprendre que cette position va évoluer ou est ce que vous allez maintenir cette approche ?
R - Sur la question économique que vous avez envisagée, il y aura des réflexions qui auront lieu sous Présidence française. Nous verrons quelles sont les propositions qui seront faites par la Commission dans ce domaine. Dans ce domaine, je ne pense pas que l'on fera de liturgie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mai 2008
- notre coopération : nous souhaitons véritablement que la coopération entre nos deux pays se renforce. Il faut plus de pédagogie en France à propos de la Turquie, il faut également plus de pédagogie de la part de la Turquie pour mieux se faire connaître en France, d'où l'importance de la saison culturelle turque qui s'ouvrira à partir de juillet 2009.
- Nous avons bien évidemment abordé la Présidence française de l'Union européenne et les relations entre l'Union européenne et la Turquie. J'ai rappelé que la Présidence française ne devait pas susciter, à cet égard, d'appréhensions ; que la France était attachée au processus de réformes mené par la Turquie sur la voie de son rapprochement avec l'Union européenne. Nous souhaitons que ces réformes aient lieu non pas tant vis-à-vis de l'Europe mais pour la Turquie elle-même. Ces réformes sont importantes pour la Turquie elle-même. Vous connaissez la position de la France ; vous connaissez la position de la Turquie en ce qui concerne les négociations. Il y a des divergences, c'est clair. Il est bon que nous nous en expliquions. Ce que je veux dire aujourd'hui à Ankara, c'est que la France n'entendait pas casser les négociations avec la Turquie. Il y a des conditions mais notre message est clair : la Présidence française de l'Union européenne sera une présidence objective, impartiale et équilibrée à l'égard de la Turquie. J'espère que toutes les conditions seront remplies pour l'ouverture de nouveaux chapitres comme elles l'ont été sous présidence portugaise et sous présidence slovène. Il est important que la Turquie continue à progresser et à se mobiliser pour satisfaire les critères d'ouverture déjà fixés. La Présidence française fera à son égard son devoir et tout son devoir.
- Enfin, nous avons abordé le projet d'Union pour la Méditerranée. J'ai rappelé que ce projet était un projet européen ; qu'il n'interférait absolument pas dans les relations entre l'Union européenne et la Turquie, qu'il n'y avait aucun piège pour la Turquie dans le cadre de ce projet d'Union pour la Méditerranée ; que la Turquie y avait toute sa place. C'est une union de projets. Compte tenu de la place qu'occupe la Turquie auprès de l'Europe et de ses relations avec le Proche-Orient, il est important que la Turquie puisse contribuer à ces projets. Nous souhaitons que la Turquie participe au sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement qui sera réuni à Paris le 13 juillet prochain.
Q - Vous avez dit que la Présidence française serait une présidence impartiale à l'égard de la Turquie. Pourtant, le président Sarkozy qui mène la politique étrangère de la France est partie à ces débats puisqu'il s'oppose catégoriquement à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Alors que la France est partie prenante à ces débats, comment va-t-elle être impartiale ?
R - C'est une bonne question. Ce que j'ai dit, c'est que la position de la France et du président de la République était connue, qu'il y avait des conclusions du Conseil européen de décembre 2007 qui prenaient en compte les positions de la France, qui prenaient en compte aussi ce qu'était le processus de négociations entre la Turquie et l'Union européenne. Il faut, à partir d'un certain moment, distinguer ce que sont les positions de la France de ce qu'est la position d'une Présidence de l'Union européenne. En tant que Présidente de l'Union européenne, la France ne mettra aucune entrave au processus de négociations en cours avec la Turquie et ouvrira les chapitres dès lors qu'ils seront prêts techniquement.
Q - Vous avez dit tout à l'heure que lorsqu'il s'agira de chapitres techniquement prêts, vous ne vous opposerez pas à leur ouverture. Pourtant, dans la période précédente, vous vous êtes opposés à l'ouverture du chapitre "union économique et monétaire" alors qu'il était prêt techniquement parce que cela avait un lien avec l'adhésion et vous avez déclaré également que sur quatre autres chapitres, la France s'opposerait à l'ouverture de négociations. Est-ce que nous devons comprendre que cette position va évoluer ou est ce que vous allez maintenir cette approche ?
R - Sur la question économique que vous avez envisagée, il y aura des réflexions qui auront lieu sous Présidence française. Nous verrons quelles sont les propositions qui seront faites par la Commission dans ce domaine. Dans ce domaine, je ne pense pas que l'on fera de liturgie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mai 2008