Texte intégral
R. Duchemin & G. Philipps.- Les dépôts pétroliers sont encore bloqués ce matin, trois à Annecy, à Dijon, et puis à Toulouse, toujours. Qu'est-ce que vous dites aujourd'hui aux manifestants ; il faut débloquer, c'est important ?
Sur l'affaire des pêcheurs, dont j'ai été en charge, quand j'étais ministre de l'Agriculture et de la Pêche, je crois que M. Barnier est allé jusqu'au bout de ce que l'on pouvait faire, et je l'observe dans ma région, à La Rochelle en particulier, où les pêcheurs ont repris le travail. Je pense qu'ils ont été convaincus par les mesures proposées par le Gouvernement et puis aussi parfois par les accompagnements que les collectivités locales ont ajoutés aux mesures de M. Barnier.
Certains ont repris le travail, pas tous.
Oui, une majorité si vous voulez. En plus, il y a besoin de travailler parce que derrière les pêcheurs, il y a aussi les mareyeurs, les poissonniers, les restaurateurs, etc. Les agriculteurs, c'est un problème global comme les autres catégories professionnelles, je crois qu'aujourd'hui, la solution n'est pas dans le blocage des dépôts de carburant, parce que, e toute façon, nous savons, qu'hélas, que les prix du pétrole sont toujours des prix élevés, donc il faut, profession par profession, trouver des solutions et accélérer la recherche, aussi, pour avoir des carburants différents dans les années à venir.
Puisque les blocages sont toujours en cours ce matin, est-ce que vous allez, comme hier, employer la manière forte - c'était le cas à Frontignan ? C'est la méthode choisie par le Gouvernement ?
Non. Chez moi, à La Rochelle, le préfet a attendu que les choses se terminent et les dépôts de carburant n'ont pas été dégagés par la force publique. C'est à chaque préfet, en fonction de l'approvisionnement des stations-service, en fonction des problèmes de sécurité à proximité d'un dépôt de carburant, d'agir sous l'autorité du ministre de l'Intérieur.
G. Philipps : Quand on habite à Montargis ou dans les villages alentour, on constate très vite qu'on est obligé de prendre sa voiture, qu'il n'y a pas d'autres alternatives, en vérité, si l'on veut aller travailler ou tout simplement faire ses courses. Ce que disent les gens d'ici, c'est normal d'aider les pêcheurs ou les professionnels, mais "nous, comment on fait ? Nous, on est obligé de prendre la voiture" ; qu'est-ce que vous pouvez faire pour ces gens qui habitent par exemple par exemple à 20 ou 30 kilomètres d'une ville moyenne, est-ce que vous pouvez imaginez des crédits d'impôt pour ces gens-là ?
Vous savez, en général, ceux qui habitent assez loin, ce sont souvent des jeunes couples qui ont fait construire, qui ont parfois des voitures de type ancien, les deux travaillent. Donc tout cela rajoute des dépenses supplémentaires. Je crois qu'il y a une réponse que nous allons devoir apporter, c'est une réponse en termes de transport collectif. Organisé nos transports collectifs autour des villes, dans les grandes agglomérations, de manière importante. Dans le Loiret, Orléans a un réseau remarquable de trams, de bus, etc., mais dès que vous êtes dans les petites villes, il n'y a pas cela. Donc il va falloir que, en liaison avec les conseils généraux, qui sont responsables des transports routiers, nous organisions de nouveaux réseaux pour ces gens-là. Ceci étant, cela passe aussi par tout un travail que nous faisons actuellement de recherche, de modification des véhicules. Comme le pétrole va continuer d'être très coûteux, il faut trouver de nouveaux moyens de déplacement, y compris la modification de nos véhicules individuels.
Malgré tout, c'est quelque chose qui va prendre du temps, les solutions que vous proposez sont peut-être celles de l'avenir, mais concrètement, aujourd'hui, et pour demain, comment vous faire les gens ?
Concrètement, les améliorations en termes de transport collectif peuvent se faire relativement rapidement. Je vois chez moi, on est en train de mettre en place en Charente-Maritime un nouveau réseau...
C'est ce que vous demandez ? Vous demandez aux collectivités de faire un effort d'accélérer les choses ?
Oui, je demande aux collectivités de revenir à... On avait oublié l'autocar, le bus, le tramway, le métro, et puis on avait oublié l'autocar. Il faut réhabiliter le transport public par autocar et il faut, naturellement, aller dans la direction que le président de la République annonçait chez vos confrères de RTL, c'est-à-dire essayer de jouer sur cette TVA, puisqu'on ne peut pas jouer sur le reste et sur le prix de l'essence au puits de pétrole en particulier.
Que faut-il faire ? Par exemple, comme les Japonais, penser à des moteurs hybrides aujourd'hui, développer davantage des agro-carburants qui sont quand même décriés par une partie de la population...
Je vais inaugurer demain, à La Rochelle, une nouvelle usine de biocarburants, à mi-chemin entre la première et la deuxième génération. Il y a actuellement en France une vingtaine d'usine de biocarburants qui sont en construction. Il faut naturellement accélérer la recherche sur les biocarburants de seconde génération qui sont moins consommateurs de plantes qui peuvent être utilisées à des fins alimentaires. Et puis l'hybridation, les véhicules électriques. Les grands constructeurs français, Renault, PSA, pour ne citer que ces deux-là, dans les années à venir, vont sortir sur le marché des voitures qui seront toutes hybrides, au moins en circulation de ville. Donc avantage pour la pollution et avantage également pour la consommation. Donc c'est un ensemble. Il va falloir changer nos comportements. Et pour ceux qui ne pourront pas, il faut offrir une alternative en termes de transport public et transport collectif, pour ceux qui ne pourront pas avoir de voiture individuelle, y compris des nouveaux types de voiture.
On a bien compris que pour les pêcheurs, le Gouvernement allait tenter de faire bouger les choses, mais est-ce que le dispositif...
Elles ont déjà bien bougé !
Est-ce que le dispositif est valable pour d'autres professions, et si oui, lesquelles, puisque les agriculteurs sont aussi mobilisés, les routiers également...
Vous avez évoqué ce matin, sur l'antenne de France Info, à plusieurs reprises, le transport routier ; j'ai entendu à l'instant le délégué général de la FNTR, J.-P. Deneuville, les transporteurs routiers, c'est à peu près un quart, parfois plus des frais de l'entreprise, le prix du carburant. Nous allons faire voter dans la loi de modernisation de l'économie, qui arrive devant le Parlement, un amendement du Gouvernement qui oblige le chargeur, celui qui passe commande aux routiers, de payer le surplus de pétrole, un peu comme le fait Air France qui a mis un surplus sur ses billets avec des tarifs différents. Ce sera dans la loi avec une sanction pénale pour ceux qui ne l'appliqueront pas. Il est tout a fait illégitime que les routiers, qui sont souvent des entreprises petites et fragiles, payent la différence. Donc nous allons faire en sorte que ce soit payé, in fine, par celui qui donne un affrètement au transporteur routier. Et puis, il y aura d'autres mesures, on réfléchit à d'autres mesures avec l'OTRE, Unostra, la FNTR, toutes les grandes organisations du transport routier.
C'est quoi la botte magique ? C'est rendre aux Français les recettes de TVA liées au pétrole ? C'est ce que l'on a cru comprendre... Est-ce que c'est réellement techniquement possible aujourd'hui, est-ce qu'on ne va pas se heurter, une fois de plus, à la Commission européenne qui va nous taper sur les doigts ?
On a vu que la Commission avait réagi rapidement ; cela crée débat. J'étais en Allemagne avant-hier pour le Salon aéronautique de Berlin, les propositions du Président créent débat en Allemagne entre ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre. Je crois que fondamentalement, ce qu'il faut maintenant envisager, c'est la modification globale de nos comportements ; 55 % des Parisiens n'ont pas de voiture individuelle, pourquoi ? Parce que Paris - intra-muros, parce qu'en banlieue, c'est hélas différent...
Mais c'est quand même un cas particulier, c'est la capitale.
Oui, c'est la capitale, mais 55 % des Parisiens n'ont pas de voiture individuelle parce qu'il y a un réseau de transports collectifs qui permet à chacun de venir en bus, en métro, avec même parfois des choix entre les modes de transport collectif. Donc il va falloir qu'on fasse - et c'est prévu dans le "Grenelle de l'environnement" - un effort considérable pour le transport collectif, pour les alternatives à la voiture individuelle et, je le répète, il va falloir aussi que dans le nouveau permis de conduire que nous préparons avec J.-L. Borloo, sans affrontement avec les auto-écoles et les inspecteurs du permis de conduire, apprendre à conduire différemment, apprendre l'éco-conduite et pas simplement les règles de sécurité auxquelles nous étions habitués, qu'il faudra, bien sûr, toujours apprendre.
G. Philipps : Ici à la pompe, le litre de diesel est à 1,53 euros. Est-ce qu'on va à un litre à 2 euros et si oui, à quelle échéance ?
Personne n'est capable, aujourd'hui, y compris parmi les économistes les plus chevronnés, de savoir jusqu'où va aller cette affaire. Quand vous regardez les stratégies des producteurs de pétrole et les besoins de plus en plus énormes des pays comme la Chine, par exemple - qui, en plus, va devoir reconstruire une partie du Sichuan, donc elle encore faire plus appel au carburant pétrolier -, la hausse peut se poursuivre fortement. C'est la raison pour laquelle, un, il faut prendre des mesures d'accompagnement des professions et des particuliers. Et deux, il faut globalement que nous entrions dans un système - c'est un peu l'esprit qui a été celui du "Grenelle de l'environnement" et de tous ceux qui ont participé - dans lequel nous allons essayer de consommer différemment, un peu comme il y a eu le choc pétrolier des années 73, là c'est un choc différent mais auquel il faut nous habituer. Simplement, on a pris conscience des problèmes environnementaux, tandis qu'en 1973, on avait l'impression que c'était une pose et qu'on continuerait comme avant. Maintenant, nous savons qu'il faut à la fois réduire pour des raisons de prix et aussi réduire pour échapper au réchauffement climatique.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 mai 2008
Sur l'affaire des pêcheurs, dont j'ai été en charge, quand j'étais ministre de l'Agriculture et de la Pêche, je crois que M. Barnier est allé jusqu'au bout de ce que l'on pouvait faire, et je l'observe dans ma région, à La Rochelle en particulier, où les pêcheurs ont repris le travail. Je pense qu'ils ont été convaincus par les mesures proposées par le Gouvernement et puis aussi parfois par les accompagnements que les collectivités locales ont ajoutés aux mesures de M. Barnier.
Certains ont repris le travail, pas tous.
Oui, une majorité si vous voulez. En plus, il y a besoin de travailler parce que derrière les pêcheurs, il y a aussi les mareyeurs, les poissonniers, les restaurateurs, etc. Les agriculteurs, c'est un problème global comme les autres catégories professionnelles, je crois qu'aujourd'hui, la solution n'est pas dans le blocage des dépôts de carburant, parce que, e toute façon, nous savons, qu'hélas, que les prix du pétrole sont toujours des prix élevés, donc il faut, profession par profession, trouver des solutions et accélérer la recherche, aussi, pour avoir des carburants différents dans les années à venir.
Puisque les blocages sont toujours en cours ce matin, est-ce que vous allez, comme hier, employer la manière forte - c'était le cas à Frontignan ? C'est la méthode choisie par le Gouvernement ?
Non. Chez moi, à La Rochelle, le préfet a attendu que les choses se terminent et les dépôts de carburant n'ont pas été dégagés par la force publique. C'est à chaque préfet, en fonction de l'approvisionnement des stations-service, en fonction des problèmes de sécurité à proximité d'un dépôt de carburant, d'agir sous l'autorité du ministre de l'Intérieur.
G. Philipps : Quand on habite à Montargis ou dans les villages alentour, on constate très vite qu'on est obligé de prendre sa voiture, qu'il n'y a pas d'autres alternatives, en vérité, si l'on veut aller travailler ou tout simplement faire ses courses. Ce que disent les gens d'ici, c'est normal d'aider les pêcheurs ou les professionnels, mais "nous, comment on fait ? Nous, on est obligé de prendre la voiture" ; qu'est-ce que vous pouvez faire pour ces gens qui habitent par exemple par exemple à 20 ou 30 kilomètres d'une ville moyenne, est-ce que vous pouvez imaginez des crédits d'impôt pour ces gens-là ?
Vous savez, en général, ceux qui habitent assez loin, ce sont souvent des jeunes couples qui ont fait construire, qui ont parfois des voitures de type ancien, les deux travaillent. Donc tout cela rajoute des dépenses supplémentaires. Je crois qu'il y a une réponse que nous allons devoir apporter, c'est une réponse en termes de transport collectif. Organisé nos transports collectifs autour des villes, dans les grandes agglomérations, de manière importante. Dans le Loiret, Orléans a un réseau remarquable de trams, de bus, etc., mais dès que vous êtes dans les petites villes, il n'y a pas cela. Donc il va falloir que, en liaison avec les conseils généraux, qui sont responsables des transports routiers, nous organisions de nouveaux réseaux pour ces gens-là. Ceci étant, cela passe aussi par tout un travail que nous faisons actuellement de recherche, de modification des véhicules. Comme le pétrole va continuer d'être très coûteux, il faut trouver de nouveaux moyens de déplacement, y compris la modification de nos véhicules individuels.
Malgré tout, c'est quelque chose qui va prendre du temps, les solutions que vous proposez sont peut-être celles de l'avenir, mais concrètement, aujourd'hui, et pour demain, comment vous faire les gens ?
Concrètement, les améliorations en termes de transport collectif peuvent se faire relativement rapidement. Je vois chez moi, on est en train de mettre en place en Charente-Maritime un nouveau réseau...
C'est ce que vous demandez ? Vous demandez aux collectivités de faire un effort d'accélérer les choses ?
Oui, je demande aux collectivités de revenir à... On avait oublié l'autocar, le bus, le tramway, le métro, et puis on avait oublié l'autocar. Il faut réhabiliter le transport public par autocar et il faut, naturellement, aller dans la direction que le président de la République annonçait chez vos confrères de RTL, c'est-à-dire essayer de jouer sur cette TVA, puisqu'on ne peut pas jouer sur le reste et sur le prix de l'essence au puits de pétrole en particulier.
Que faut-il faire ? Par exemple, comme les Japonais, penser à des moteurs hybrides aujourd'hui, développer davantage des agro-carburants qui sont quand même décriés par une partie de la population...
Je vais inaugurer demain, à La Rochelle, une nouvelle usine de biocarburants, à mi-chemin entre la première et la deuxième génération. Il y a actuellement en France une vingtaine d'usine de biocarburants qui sont en construction. Il faut naturellement accélérer la recherche sur les biocarburants de seconde génération qui sont moins consommateurs de plantes qui peuvent être utilisées à des fins alimentaires. Et puis l'hybridation, les véhicules électriques. Les grands constructeurs français, Renault, PSA, pour ne citer que ces deux-là, dans les années à venir, vont sortir sur le marché des voitures qui seront toutes hybrides, au moins en circulation de ville. Donc avantage pour la pollution et avantage également pour la consommation. Donc c'est un ensemble. Il va falloir changer nos comportements. Et pour ceux qui ne pourront pas, il faut offrir une alternative en termes de transport public et transport collectif, pour ceux qui ne pourront pas avoir de voiture individuelle, y compris des nouveaux types de voiture.
On a bien compris que pour les pêcheurs, le Gouvernement allait tenter de faire bouger les choses, mais est-ce que le dispositif...
Elles ont déjà bien bougé !
Est-ce que le dispositif est valable pour d'autres professions, et si oui, lesquelles, puisque les agriculteurs sont aussi mobilisés, les routiers également...
Vous avez évoqué ce matin, sur l'antenne de France Info, à plusieurs reprises, le transport routier ; j'ai entendu à l'instant le délégué général de la FNTR, J.-P. Deneuville, les transporteurs routiers, c'est à peu près un quart, parfois plus des frais de l'entreprise, le prix du carburant. Nous allons faire voter dans la loi de modernisation de l'économie, qui arrive devant le Parlement, un amendement du Gouvernement qui oblige le chargeur, celui qui passe commande aux routiers, de payer le surplus de pétrole, un peu comme le fait Air France qui a mis un surplus sur ses billets avec des tarifs différents. Ce sera dans la loi avec une sanction pénale pour ceux qui ne l'appliqueront pas. Il est tout a fait illégitime que les routiers, qui sont souvent des entreprises petites et fragiles, payent la différence. Donc nous allons faire en sorte que ce soit payé, in fine, par celui qui donne un affrètement au transporteur routier. Et puis, il y aura d'autres mesures, on réfléchit à d'autres mesures avec l'OTRE, Unostra, la FNTR, toutes les grandes organisations du transport routier.
C'est quoi la botte magique ? C'est rendre aux Français les recettes de TVA liées au pétrole ? C'est ce que l'on a cru comprendre... Est-ce que c'est réellement techniquement possible aujourd'hui, est-ce qu'on ne va pas se heurter, une fois de plus, à la Commission européenne qui va nous taper sur les doigts ?
On a vu que la Commission avait réagi rapidement ; cela crée débat. J'étais en Allemagne avant-hier pour le Salon aéronautique de Berlin, les propositions du Président créent débat en Allemagne entre ceux qui étaient pour et ceux qui étaient contre. Je crois que fondamentalement, ce qu'il faut maintenant envisager, c'est la modification globale de nos comportements ; 55 % des Parisiens n'ont pas de voiture individuelle, pourquoi ? Parce que Paris - intra-muros, parce qu'en banlieue, c'est hélas différent...
Mais c'est quand même un cas particulier, c'est la capitale.
Oui, c'est la capitale, mais 55 % des Parisiens n'ont pas de voiture individuelle parce qu'il y a un réseau de transports collectifs qui permet à chacun de venir en bus, en métro, avec même parfois des choix entre les modes de transport collectif. Donc il va falloir qu'on fasse - et c'est prévu dans le "Grenelle de l'environnement" - un effort considérable pour le transport collectif, pour les alternatives à la voiture individuelle et, je le répète, il va falloir aussi que dans le nouveau permis de conduire que nous préparons avec J.-L. Borloo, sans affrontement avec les auto-écoles et les inspecteurs du permis de conduire, apprendre à conduire différemment, apprendre l'éco-conduite et pas simplement les règles de sécurité auxquelles nous étions habitués, qu'il faudra, bien sûr, toujours apprendre.
G. Philipps : Ici à la pompe, le litre de diesel est à 1,53 euros. Est-ce qu'on va à un litre à 2 euros et si oui, à quelle échéance ?
Personne n'est capable, aujourd'hui, y compris parmi les économistes les plus chevronnés, de savoir jusqu'où va aller cette affaire. Quand vous regardez les stratégies des producteurs de pétrole et les besoins de plus en plus énormes des pays comme la Chine, par exemple - qui, en plus, va devoir reconstruire une partie du Sichuan, donc elle encore faire plus appel au carburant pétrolier -, la hausse peut se poursuivre fortement. C'est la raison pour laquelle, un, il faut prendre des mesures d'accompagnement des professions et des particuliers. Et deux, il faut globalement que nous entrions dans un système - c'est un peu l'esprit qui a été celui du "Grenelle de l'environnement" et de tous ceux qui ont participé - dans lequel nous allons essayer de consommer différemment, un peu comme il y a eu le choc pétrolier des années 73, là c'est un choc différent mais auquel il faut nous habituer. Simplement, on a pris conscience des problèmes environnementaux, tandis qu'en 1973, on avait l'impression que c'était une pose et qu'on continuerait comme avant. Maintenant, nous savons qu'il faut à la fois réduire pour des raisons de prix et aussi réduire pour échapper au réchauffement climatique.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 29 mai 2008