Interview de M. Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, dans "Le Parisien" du 16 juin 2008, sur les travaux de la commission chargé de réformer le financement de la télévision publique.

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Média : Le Parisien

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Q - Des Français plutôt pessimistes sur l'avenir du service public, une qualité de programmes qu'ils jugent bonnes mais en baisse... Quelles réflexions vous inspirent les résultats de notre sondage ?
R - Je les trouve très cohérents. Ils prouvent que les Français connaissent bien leur télé. Je remarque que 37 % d'entre eux se disent optimistes sur l'avenir de leurs chaînes, il me semble que ce n'est pas si mal : on aurait pu penser que dans un contexte de concurrence avec le privé, de montée de la TNT, les craintes soient plus fortes. Autre remarque : les résultats démontrent que l'idée de l'amélioration du financement de France Télévisions se heurte à un refus catégorique des Français d'augmenter la redevance. Je m'en réjouis : c'est ce que nous avons toujours dit !
Ils font largement plus confiance au personnel et à la direction de France Télévisions qu'à la commission ou au gouvernement pour assurer l'avenir du service public. N'y voyez-vous pas là un désaveu ?
Non, c'est cohérent : il est normal de faire confiance à ceux dont c'est le métier ! Pour tout vous dire, je trouve que ces 40 % de confiance accordés à la commission ne sont plutôt pas si mal. C'est une jeune commission, elle commence à peine à se faire connaître, et il y a presque autant de gens qui lui font confiance que de gens qui ne lui font pas confiance : c'est encourageant. Ses propositions ne sont pas encore vraiment connues, puisqu'elles s'adressent pour l'instant plutôt aux professionnels de la télé. Vous avez tout de même communiqué sur ses travaux chaque semaine, ou presque, depuis trois mois et demi... C'est pour ça qu'on fait 40 %. Sinon, on n'en ferait que 5 !
On l'a encore vu la semaine dernière, les professionnels sont inquiets...
L'inquiétude, je l'ai surtout entendue des syndicalistes. Les non-syndiqués ont réagi de manière intéressée. De la part des auteurs, des producteurs, il n'y a pas eu de surprise dans les critiques.
Ils sont dans l'incertitude depuis le 8 janvier, et le seront encore jusqu'à ce que le futur texte soit voté. Est-il envisageable d'accélérer le processus ?
On va aller vite maintenant. Cette semaine, nous allons rencontrer les conseillers du président et effectuer des recommandations de méthode, pour que les professionnels soient précisément informés et que les choses se passent dans de bonnes conditions.
La loi sera votée pour la fin de l'année ?
C'est indispensable.
Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 19 juin 2008