Texte intégral
C. Barbier.- Grève des fonctionnaires aujourd'hui. Comprenez-vous leur angoisse ?
Oui, la révision générale des politiques publiques, la RGPP est par principe anxiogène, mais demain il y a encore une réunion du conseil, présidée par N. Sarkozy. Nous devons être très clairs dans ce qui va se passer mais nous ne pouvons pas garder le système actuel.
Ce qui va se passer, c'est les suppressions de postes, vous allez en annoncer encore demain ?
On n'annonce pas de suppressions de postes, on a annoncé qu'on ne remplaçait pas des fonctionnaires qui partaient en retraite.
Donc, les postes sont supprimés.
Il n'y a pas de plan social. Oui mais, écoutez, quand on aura terminé ces opérations, "un pour deux", nous serons revenus aux effectifs de la fonction publique de 1992, du temps de "tonton", on était quand même pas trop mal gouvernés en 1992, allons !
On va faire plus en 2008 que les 23.000 prévus ?
Oui, normalement, mais la règle c'est "un pour deux".
Et en 2009, un pour deux aussi ?
C'est 30.000, voilà.
Dans l'Education nationale, "un pour deux", ça veut dire 18.000 en 2009 et pas 11.000 comme cette année. Ça va chauffer, non ?
Oui, X. Darcos est en train de faire oeuvre de pédagogue, ce qui est le minimum dans ce secteur, il n'a pas tort. Il rappelle qu'il y a des enseignants qui n'ont pas d'élèves face à eux, il y a des professeurs remplaçants. Et son argument c'est : ce n'est pas à coups de profs qu'on règle les problèmes de l'éducation. Ça, je crois que les parents l'ont bien compris.
Aujourd'hui, les fonctionnaires protestent aussi contre le projet de loi sur la mobilité. Est-ce normal ? La sécurité de l'emploi est la règle dans la fonction publique, et là, un fonctionnaire qui aura refusé trois postes consécutivement pourra être d'office privé de son salaire ?
Comme à l'habitude, vous prenez, n'est-ce pas, la conclusion ultime. La mobilité, ça veut dire qu'on doit pouvoir, c'est un droit, être mobile au sein de sa propre fonction publique, c'est-à-dire, Etat, territorial ou hospitalier. On doit pouvoir changer, et on doit même pouvoir aller dans le privé. Et si éventuellement, après trois postes proposés on dit, "non, ça ne va pas", on pourra être mis en disponibilité. Mais est-ce que c'est illogique ? Il y a aujourd'hui des élus qui viennent me dire : "tel fonctionnaire est géré par le centre de gestion depuis dix ans". Ça suffit ! Il faut quand même que tout le monde fasse un effort.
Un effort de l'Etat qui va verser une prime de rattrapage aux fonctionnaires ayant pâti de l'inflation entre 2003 et 2007. Vous achetez la paix sociale ?
Non, nous avons demandé, avec E. Woerth - c'est intéressant quand le ministre de la Fonction publique est aussi ministre du Budget -, qu'on nous fasse une vraie étude sur la situation. On en avait assez d'entendre parler du fameux point d'indice, "le crocodile empaillé", qu'on nous sortait régulièrement. Donc, il y a une étude par l'Insee, par la Direction du Budget et par la Direction générale de l'administration et de la fonction publique. On a découvert que 17 % des fonctionnaires n'avaient pas touché l'équivalent de l'inflation, ce qui n'est pas normal. Comme dit E. Woerth, "on n'est pas fonctionnaire de l'Etat pour perdre de l'argent". Donc nous avons débloqué 1,1 milliard pour ces gens, plus des sommes importantes pour les heures supplémentaires dans l'Education nationale. Donc, ce n'est pas lié à la grève, puisque tout cela a été décidé en février, et aujourd'hui nous passons à l'action.
360.000 fonctionnaires ont effectué déjà des heures supplémentaires en 2008, 106.000 sur 140.000 qui pouvaient le faire ont vendu des RTT...
Absolument.
...Ils veulent de l'argent les fonctionnaires ?
Ils ont incontestablement les mêmes besoins que la population, ils sont la projection de la crise du pouvoir d'achat. Nous faisons ce que nous pouvons à notre niveau. Mais nous constatons que, par exemple, le rachat de RTT, on ne nous l'avait pas annoncé, et pourtant ça a très bien marché puisque la plupart ont demandé la conversion, la monétisation de leurs droits.
Confirmez-vous qu'en plus de tout cela, vous allez ouvrir prochainement une négociation salariale sur les salaires 2009- 2011 ?
Oui, cela a été annoncé lors de la signature de février, il y aura désormais réévaluation, discussion, à froid, avant même la mise en place du budget.
Vous mettez en place aussi "le pécule", c'est-à-dire, un petit peu d'argent pour que les fonctionnaires "aillent se faire voir ailleurs"... ! Ça marche, il y a beaucoup de candidats ?
Mais non ! Nous, nous proposons à ceux qui ont envie de faire autre chose, de reprendre une entreprise privée ou d'installer une entreprise privée, 20.000 euros pour qu'ils partent dans le privé. Cela se fait partout, ce n'est pas une loi de "dégagement des cadres", c'est simplement une opportunité. À chaque fois que je consulte des fonctionnaires dans les Instituts d'administration ou dans les "chats" ou les émissions, genre "les auditeurs ont la parole", les fonctionnaires sont très preneurs de mobilité.
Alors, là, "le pécule, le décret est sorti en avril, vous devez commencer à avoir des chiffres. Combien de candidats, combien de volontaires ?
Pas encore. On sait que ça bouge.
Et sur les bourses, puisque vous offrez aussi des bourses pour des mobilités internes, pour des postes peut-être pas très intéressants, il faut une petite incitation ?
Nous offrons aussi des bourses pour le conjoint, des bourses pour le logement, nous avançons la caution. Et vous allez voir, franchement, les fonctionnaires sont très fiers d'être fonctionnaires mais ils veulent aussi pouvoir bouger, au sein des différentes fonctions ou même carrément vers le privé.
Plutôt que de verser plus d'1 milliard d'euros d'heures supplémentaires, ne vaudrait-il pas mieux embaucher des jeunes ?
Attendez, on ne va pas quand même ne pas remplacer "un pour deux" et embaucher des jeunes ! Nous avons aujourd'hui un recrutement considérable, on engage encore des milliers de jeunes. Nous sommes à ce propos en train de réfléchir sur les concours, que vous connaissez bien, "Monsieur le normalien", qui a écrit "La princesse de Clèves ?", hein, pour recruter une secrétaire. Nous avons deux rapports de madame Desforges et de madame Corraze sur, premièrement, les sujets, et deuxièmement, l'organisation. 800.000 personnes candidates au concours, c'est un scandale, c'est un gâchis ! Nous voulons réorganiser tout cela.
Le pécule, vous l'étendez aussi aux collectivités locales et territoriales. Vous attendez combien de départs dans cette fonction publique ?
On ne sait pas encore. Un député bon expert m'a dit que ça allait être certainement très demandé. Ce sera révélateur.
Dans la RGPP, il y a d'autres mesures qui vont être annoncées : les fonctionnaires qui prendront leur retraite Outre-mer, où ils soutiennent l'activité, la consommation, dans ces îles lointaines, continueront-ils à toucher une prime, une sur-pension ?
Vous savez qu'il y a un débat, donc il y aura une solution selon la situation sociale en sifflet.
Qu'est-ce que ça veut dire "en sifflet" ? Cela veut dire que dans deux, trois ans c'est fini pour tout le monde ?
On n'est pas si précis mais enfin, il y a quand même le Parlement qui va décider.
Mauvaise nouvelle pour l'Outre-mer, qui comptait sur ce transfert d'argent...
Oui, mais je crois qu'on trouvera une solution équilibrée. Personne ne veut mettre en danger l'économie de l'Outre-mer.
On va fusionner les ambassades ? On va supprimer des ambassades ?
Absolument, c'est prévu, bien sûr.
Et le rayonnement de la France ?
"Le rayonnement de la France"..., mais enfin, quand on voit qu'on avait, je ne sais pas, 700 personnes à Dakar... Il y aura trois catégories, d'après ce que j'ai compris : des ambassades de plein exercice, d'autres un peu moins présentes et la troisième catégorie. C'est vrai que nous n'avons plus les moyens d'être une très grande puissance mondiale.
SNCF aujourd'hui, fonctionnaires également, routiers le 16 juin, opposants aux 35 heures... Quand on met bout à bout toutes ces grognes, est-ce que vous craignez un conflit social généralisé dans le pays ?
Les raisons de cette grogne, c'est quoi ? les routiers, tout le monde à le problème, effectivement, de la hausse du pétrole, ce n'est pas le Gouvernement qui a pris les mesures, au contraire, il essaye de montrer qu'il est présent, qu'il assiste, qu'il encadre, mais il ne peut pas décider. Pour les routiers, cela nous échappe quand même. Pour les fonctionnaires, je suis persuadé que la grève ne connaîtra pas un grand succès aujourd'hui. La dernière grève, il y a donc quinze jours maintenant, c'était 9 %. Ne pensez pas que les fonctionnaires soient si poussés à la grève.
Quarante-huit heures comme durée de base du travail, dérogation possible jusqu'à 65 heures : ce que l'Europe vient d'instaurer, est-ce que c'est ce qui nous attend en France dans deux ans, cinq ans ?
Pour la fonction publique, ce n'est pas d'actualité.
Et pour le privé ? Quand on voit que les 35 heures sont réformées...
Je ne vais pas si loin...
Nous ne sommes pas à l'abri ?
...Mais mon ami Bertrand trouvera une solution.
Charte laïque dans la fonction publique : propos de S. Royal ; qu'en pensez-vous ?
Madame Ségolène a peut-être reçu le livre blanc que J.-L. Silicani a préparé. Dans les valeurs, nous mettons effectivement la laïcité. Nous en avons encore parlé hier avec les organisations syndicales.
La réforme des institutions suit son cours. Le Nouveau centre menace de voter non au Congrès si cela n'évolue pas bien. Pourrez-vous rester au Gouvernement si votre parti vote non à une réforme du Président ?
Je suis persuadé que le Nouveau centre, qui a déjà obtenu la règle d'or, c'est-à-dire l'équilibre budgétaire.
L'objectif...
Voilà, mais c'est quand même considérable. C'est vrai qu'on ne peut pas demander aux collectivités locales d'équilibrer si l'Etat lui-même donne un mauvais exemple. Donc je suis persuadé que le Nouveau centre saura convaincre.
Et donc, obtiendra la proportionnelle, parce que c'est l'autre condition.
Ça, ça m'a l'air plus difficile.
Et donc vous restez quand même au Gouvernement ?
"Je n'ai pas encore consulté mes amis", comme on disait sous la IVème.
Les tours vont pousser dans et autour de Paris, notamment au sud de Paris. Le maire d'Issy-les-moulineaux est-il inquiet ?
Pas du tout, j'ai été un des premiers à construire des tours, à condition qu'elles soient belles, qu'elles soient signées de grand nom et qu'elles recueillent les normes, non pas HQE, "haute qualité environnementale" mais "très haute qualité environnementale".
Delanoë, Santini, même combat ?
On est en pourparlers. J'ai reçu madame Hidalgo l'autre jour, son adjointe. La Ville de Paris, comme par hasard, a de grand projet dans le 15ème, jouxtant Issy. J'ai été content d'être à l'origine de cette idée, mais il faudrait quand même qu'on travaille vraiment ensemble.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 juin 2008
Oui, la révision générale des politiques publiques, la RGPP est par principe anxiogène, mais demain il y a encore une réunion du conseil, présidée par N. Sarkozy. Nous devons être très clairs dans ce qui va se passer mais nous ne pouvons pas garder le système actuel.
Ce qui va se passer, c'est les suppressions de postes, vous allez en annoncer encore demain ?
On n'annonce pas de suppressions de postes, on a annoncé qu'on ne remplaçait pas des fonctionnaires qui partaient en retraite.
Donc, les postes sont supprimés.
Il n'y a pas de plan social. Oui mais, écoutez, quand on aura terminé ces opérations, "un pour deux", nous serons revenus aux effectifs de la fonction publique de 1992, du temps de "tonton", on était quand même pas trop mal gouvernés en 1992, allons !
On va faire plus en 2008 que les 23.000 prévus ?
Oui, normalement, mais la règle c'est "un pour deux".
Et en 2009, un pour deux aussi ?
C'est 30.000, voilà.
Dans l'Education nationale, "un pour deux", ça veut dire 18.000 en 2009 et pas 11.000 comme cette année. Ça va chauffer, non ?
Oui, X. Darcos est en train de faire oeuvre de pédagogue, ce qui est le minimum dans ce secteur, il n'a pas tort. Il rappelle qu'il y a des enseignants qui n'ont pas d'élèves face à eux, il y a des professeurs remplaçants. Et son argument c'est : ce n'est pas à coups de profs qu'on règle les problèmes de l'éducation. Ça, je crois que les parents l'ont bien compris.
Aujourd'hui, les fonctionnaires protestent aussi contre le projet de loi sur la mobilité. Est-ce normal ? La sécurité de l'emploi est la règle dans la fonction publique, et là, un fonctionnaire qui aura refusé trois postes consécutivement pourra être d'office privé de son salaire ?
Comme à l'habitude, vous prenez, n'est-ce pas, la conclusion ultime. La mobilité, ça veut dire qu'on doit pouvoir, c'est un droit, être mobile au sein de sa propre fonction publique, c'est-à-dire, Etat, territorial ou hospitalier. On doit pouvoir changer, et on doit même pouvoir aller dans le privé. Et si éventuellement, après trois postes proposés on dit, "non, ça ne va pas", on pourra être mis en disponibilité. Mais est-ce que c'est illogique ? Il y a aujourd'hui des élus qui viennent me dire : "tel fonctionnaire est géré par le centre de gestion depuis dix ans". Ça suffit ! Il faut quand même que tout le monde fasse un effort.
Un effort de l'Etat qui va verser une prime de rattrapage aux fonctionnaires ayant pâti de l'inflation entre 2003 et 2007. Vous achetez la paix sociale ?
Non, nous avons demandé, avec E. Woerth - c'est intéressant quand le ministre de la Fonction publique est aussi ministre du Budget -, qu'on nous fasse une vraie étude sur la situation. On en avait assez d'entendre parler du fameux point d'indice, "le crocodile empaillé", qu'on nous sortait régulièrement. Donc, il y a une étude par l'Insee, par la Direction du Budget et par la Direction générale de l'administration et de la fonction publique. On a découvert que 17 % des fonctionnaires n'avaient pas touché l'équivalent de l'inflation, ce qui n'est pas normal. Comme dit E. Woerth, "on n'est pas fonctionnaire de l'Etat pour perdre de l'argent". Donc nous avons débloqué 1,1 milliard pour ces gens, plus des sommes importantes pour les heures supplémentaires dans l'Education nationale. Donc, ce n'est pas lié à la grève, puisque tout cela a été décidé en février, et aujourd'hui nous passons à l'action.
360.000 fonctionnaires ont effectué déjà des heures supplémentaires en 2008, 106.000 sur 140.000 qui pouvaient le faire ont vendu des RTT...
Absolument.
...Ils veulent de l'argent les fonctionnaires ?
Ils ont incontestablement les mêmes besoins que la population, ils sont la projection de la crise du pouvoir d'achat. Nous faisons ce que nous pouvons à notre niveau. Mais nous constatons que, par exemple, le rachat de RTT, on ne nous l'avait pas annoncé, et pourtant ça a très bien marché puisque la plupart ont demandé la conversion, la monétisation de leurs droits.
Confirmez-vous qu'en plus de tout cela, vous allez ouvrir prochainement une négociation salariale sur les salaires 2009- 2011 ?
Oui, cela a été annoncé lors de la signature de février, il y aura désormais réévaluation, discussion, à froid, avant même la mise en place du budget.
Vous mettez en place aussi "le pécule", c'est-à-dire, un petit peu d'argent pour que les fonctionnaires "aillent se faire voir ailleurs"... ! Ça marche, il y a beaucoup de candidats ?
Mais non ! Nous, nous proposons à ceux qui ont envie de faire autre chose, de reprendre une entreprise privée ou d'installer une entreprise privée, 20.000 euros pour qu'ils partent dans le privé. Cela se fait partout, ce n'est pas une loi de "dégagement des cadres", c'est simplement une opportunité. À chaque fois que je consulte des fonctionnaires dans les Instituts d'administration ou dans les "chats" ou les émissions, genre "les auditeurs ont la parole", les fonctionnaires sont très preneurs de mobilité.
Alors, là, "le pécule, le décret est sorti en avril, vous devez commencer à avoir des chiffres. Combien de candidats, combien de volontaires ?
Pas encore. On sait que ça bouge.
Et sur les bourses, puisque vous offrez aussi des bourses pour des mobilités internes, pour des postes peut-être pas très intéressants, il faut une petite incitation ?
Nous offrons aussi des bourses pour le conjoint, des bourses pour le logement, nous avançons la caution. Et vous allez voir, franchement, les fonctionnaires sont très fiers d'être fonctionnaires mais ils veulent aussi pouvoir bouger, au sein des différentes fonctions ou même carrément vers le privé.
Plutôt que de verser plus d'1 milliard d'euros d'heures supplémentaires, ne vaudrait-il pas mieux embaucher des jeunes ?
Attendez, on ne va pas quand même ne pas remplacer "un pour deux" et embaucher des jeunes ! Nous avons aujourd'hui un recrutement considérable, on engage encore des milliers de jeunes. Nous sommes à ce propos en train de réfléchir sur les concours, que vous connaissez bien, "Monsieur le normalien", qui a écrit "La princesse de Clèves ?", hein, pour recruter une secrétaire. Nous avons deux rapports de madame Desforges et de madame Corraze sur, premièrement, les sujets, et deuxièmement, l'organisation. 800.000 personnes candidates au concours, c'est un scandale, c'est un gâchis ! Nous voulons réorganiser tout cela.
Le pécule, vous l'étendez aussi aux collectivités locales et territoriales. Vous attendez combien de départs dans cette fonction publique ?
On ne sait pas encore. Un député bon expert m'a dit que ça allait être certainement très demandé. Ce sera révélateur.
Dans la RGPP, il y a d'autres mesures qui vont être annoncées : les fonctionnaires qui prendront leur retraite Outre-mer, où ils soutiennent l'activité, la consommation, dans ces îles lointaines, continueront-ils à toucher une prime, une sur-pension ?
Vous savez qu'il y a un débat, donc il y aura une solution selon la situation sociale en sifflet.
Qu'est-ce que ça veut dire "en sifflet" ? Cela veut dire que dans deux, trois ans c'est fini pour tout le monde ?
On n'est pas si précis mais enfin, il y a quand même le Parlement qui va décider.
Mauvaise nouvelle pour l'Outre-mer, qui comptait sur ce transfert d'argent...
Oui, mais je crois qu'on trouvera une solution équilibrée. Personne ne veut mettre en danger l'économie de l'Outre-mer.
On va fusionner les ambassades ? On va supprimer des ambassades ?
Absolument, c'est prévu, bien sûr.
Et le rayonnement de la France ?
"Le rayonnement de la France"..., mais enfin, quand on voit qu'on avait, je ne sais pas, 700 personnes à Dakar... Il y aura trois catégories, d'après ce que j'ai compris : des ambassades de plein exercice, d'autres un peu moins présentes et la troisième catégorie. C'est vrai que nous n'avons plus les moyens d'être une très grande puissance mondiale.
SNCF aujourd'hui, fonctionnaires également, routiers le 16 juin, opposants aux 35 heures... Quand on met bout à bout toutes ces grognes, est-ce que vous craignez un conflit social généralisé dans le pays ?
Les raisons de cette grogne, c'est quoi ? les routiers, tout le monde à le problème, effectivement, de la hausse du pétrole, ce n'est pas le Gouvernement qui a pris les mesures, au contraire, il essaye de montrer qu'il est présent, qu'il assiste, qu'il encadre, mais il ne peut pas décider. Pour les routiers, cela nous échappe quand même. Pour les fonctionnaires, je suis persuadé que la grève ne connaîtra pas un grand succès aujourd'hui. La dernière grève, il y a donc quinze jours maintenant, c'était 9 %. Ne pensez pas que les fonctionnaires soient si poussés à la grève.
Quarante-huit heures comme durée de base du travail, dérogation possible jusqu'à 65 heures : ce que l'Europe vient d'instaurer, est-ce que c'est ce qui nous attend en France dans deux ans, cinq ans ?
Pour la fonction publique, ce n'est pas d'actualité.
Et pour le privé ? Quand on voit que les 35 heures sont réformées...
Je ne vais pas si loin...
Nous ne sommes pas à l'abri ?
...Mais mon ami Bertrand trouvera une solution.
Charte laïque dans la fonction publique : propos de S. Royal ; qu'en pensez-vous ?
Madame Ségolène a peut-être reçu le livre blanc que J.-L. Silicani a préparé. Dans les valeurs, nous mettons effectivement la laïcité. Nous en avons encore parlé hier avec les organisations syndicales.
La réforme des institutions suit son cours. Le Nouveau centre menace de voter non au Congrès si cela n'évolue pas bien. Pourrez-vous rester au Gouvernement si votre parti vote non à une réforme du Président ?
Je suis persuadé que le Nouveau centre, qui a déjà obtenu la règle d'or, c'est-à-dire l'équilibre budgétaire.
L'objectif...
Voilà, mais c'est quand même considérable. C'est vrai qu'on ne peut pas demander aux collectivités locales d'équilibrer si l'Etat lui-même donne un mauvais exemple. Donc je suis persuadé que le Nouveau centre saura convaincre.
Et donc, obtiendra la proportionnelle, parce que c'est l'autre condition.
Ça, ça m'a l'air plus difficile.
Et donc vous restez quand même au Gouvernement ?
"Je n'ai pas encore consulté mes amis", comme on disait sous la IVème.
Les tours vont pousser dans et autour de Paris, notamment au sud de Paris. Le maire d'Issy-les-moulineaux est-il inquiet ?
Pas du tout, j'ai été un des premiers à construire des tours, à condition qu'elles soient belles, qu'elles soient signées de grand nom et qu'elles recueillent les normes, non pas HQE, "haute qualité environnementale" mais "très haute qualité environnementale".
Delanoë, Santini, même combat ?
On est en pourparlers. J'ai reçu madame Hidalgo l'autre jour, son adjointe. La Ville de Paris, comme par hasard, a de grand projet dans le 15ème, jouxtant Issy. J'ai été content d'être à l'origine de cette idée, mais il faudrait quand même qu'on travaille vraiment ensemble.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 10 juin 2008