Texte intégral
J'ai fait de la protection de l'enfance sur internet l'une des priorités de mon ministère. Vous savez tous combien je suis sensible à cette question. J'y ai d'ailleurs consacré mon premier déplacement en avril dernier, en visitant le centre de lutte contre la cybercriminalité de Rosny-sous-Bois, où j'ai pu constater quels moyens les services de gendarmerie mettaient en oeuvre pour lutter notamment contre la pédopornographie sur le net.
C'est pourquoi je souhaite aujourd'hui réaffirmer devant vous la volonté qui est la mienne de renforcer notre action pour la protection des jeunes face aux risques générés par cet outil formidable qu'est internet, mais qui peut aussi être dangereux.
Je me félicite que des efforts importants aient été réalisés notamment en matière de contrôle parental depuis l'accord du 16 novembre 2005 signé avec les fournisseurs d'accès, j'en veux pour preuve cette moyenne de 80% de sites filtrés sur les échantillons retenus pour le filtrage des sites pornographiques et de jeux d'argent par les logiciels de contrôle parental en profil « ado ».
Néanmoins, des marges de progrès existent pour assurer une meilleure protection, comme le montre le dernier classement des fournisseurs. Il semble difficile d'aller au-delà de 80% de filtrage pour les sites inaccessibles aux adolescents inclus dans la liste noire. Or je vous rappelle à cet égard les objectifs fixés lors de la dernière réunion du comité de suivi internet : atteindre un taux de blocage de 90% minimum pour la liste noire, avec 70% pour la catégorie « drogue ».
Il est également nécessaire d'améliorer rapidement les performances de la liste blanche, pour les plus jeunes.
Outre ces objectifs visant à rendre les logiciels de contrôle parental plus performants, je souhaite communiquer davantage sur les résultats des tests auxquels vous êtes soumis. Je veux ainsi que le choix d'un fournisseur d'accès à internet par les parents puisse s'opérer en fonction du niveau de sécurité offert, en affichant sur les lieux de distribution le classement des FAI en fonction des performances de leurs logiciels de contrôle parental. Il nous faut naturellement en discuter avec les distributeurs.
Par ailleurs, nous devons réfléchir ensemble aux conditions qui permettront aux acteurs de notre pays de jouer pleinement le rôle qui doit être le leur en matière de lutte contre les contenus pédopornographiques.
C'est précisément pour cette raison que j'ai effectué hier un déplacement à Londres. J'ai pu prendre la mesure des solutions existantes outre Manche et dont pourrait éventuellement s'inspirer notre pays. Un certain nombre d'experts et de représentants d'associations familiales m'accompagnaient durant cette visite, témoignant l'intérêt porté par les familles à ce sujet.
Je suis très attachée à ce que nous puissions parvenir au blocage le plus systématique possible des sites à caractère pédopornographique, ce qui aux yeux de tous une avancée importante. Je souhaite donc que nous travaillions avec le ministère de l'intérieur, les fournisseurs d'accès et les associations familiales pour faire aboutir à cette nouvelle étape.
A ce titre, je suis également dans l'attente des recommandations du Forum des droits sur l'Internet qui a initié un processus de concertation sur la question de l'accès à ces sites contenant des images d'abus sexuel sur mineurs.
Je compte enfin saisir l'opportunité de la présidence française de l'Union Européenne pour aborder avec nos partenaires européens la question de la protection de l'enfance sur internet.
Je ne doute pas de votre soutien à toutes et à tous dans la mise en oeuvre de ces différents chantiers.
Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 2 juillet 2008