Interview de M. André Santini, secrétaire d'Etat à la fonction publique, à "France Inter" le 3 juillet 2008, sur la libération d'Ingrid Betancourt.

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Média : France Inter

Texte intégral

Salut.

Secrétaire d'Etat à la fonction publique. Alors oublié l'activisme de N. Sarkozy ? Il a eu raison de tirer sur tous les fils, comme disait H. Jouan à l'instant ?

Oui, moi, vous savez, je ne représente qu'un comité, celui d'Issy-les- Moulineaux qui s'est mis en action dès le début, avec des petites gens dévouées. Le portrait de Mme Betancourt est sur notre mairie depuis six ans. Je suis en train de réfléchir à la façon dont on va l'enlever pour montrer un peu de solennité. Alors quand on nous parle de "grande stratégie", moi je suis fier de ce qu'a fait N. Sarkozy avec beaucoup d'engagement. Je suis également très fier de sa modestie hier au soir. J'ai trouvé que c'était le ton qui convenait. Mais le plus important c'est qu'Ingrid est libre.

N. Sarkozy a-t-il selon vous été informé de l'opération qui a permis la libération d'Ingrid, l'opération menée par l'armée colombienne ?

Oh, je ne sais rien mais j'ai quand même toujours observé qu'il ménageait Uribe malgré les pressions, y compris de la famille, que j'ai reçue et que j'embrasse une fois de plus. Je crois qu'il a préservé l'intérêt fondamental qui était la vie d'Ingrid et c'est un... Bien sûr que tout le monde dira que c'est Uribe qui a le plus gros de l'opération comme bénéfice, surtout à la veille d'une nouvelle campagne des présidentielles en Colombie.

Il y avait une mission française en cours, l'émissaire français D. Seize, ancien consul en Colombie, était sur place et il tentait apparemment d'établir un contact avec le nouveau chef des FARC. Est-ce cette mission, d'une manière ou d'une autre, a pu aider au dénouement ?

Cela a contribué, cela a contribué au climat mais N. Sarkozy, comme le disait votre remarquable édito a tiré tous les fils. Ce genre d'affaire est tellement confus. Regardez ! Même de Villepin avait envoyé un avion, ça n'a pas marché. Mais qui peut aujourd'hui lui donner tort ? Ingrid l'a remercié aussi. Je crois que c'est un grand moment d'une unité. Alors on aura le temps de faire l'inventaire. L'important c'est que la France a été présente sur deux fronts et qu'elle a défendu sa ressortissante, Ingrid. Moi, je suis très, très heureux.

Merci A. Santini, vous espérez accueillir bientôt I. Betancourt en France. ?

En France, oui. Chez moi, c'est un peu gros peut-être. Mais enfin, si elle peut trouver une minute. Je suis sûr que j'aurai au moins ses enfants ou sa mère ou sa soeur.

Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 3 juillet 2008