Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, lors de la conférence de presse conjointe avec M. Ali Babacan, ministre turc des affaires étrangères, sur le sommet de l'Union pour la Méditerranée et les questions intéressant la Turquie, Paris le 12 juillet 2008.

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Mesdames et Messieurs,
J'ai reçu aujourd'hui le ministre turc des Affaires étrangères, M. Ali Babacan que j'ai l'occasion de rencontrer régulièrement. Je suis heureux que nos amis turcs participent demain au Sommet de l'Union pour la Méditerranée. Je crois que c'est une très bonne décision. J'espère qu'il sortira beaucoup d'éléments concrets d'avenir de ce sommet.
Avec Ali, nous avons évidemment parlé de ce sommet, du document qui en sortira et de la négociation qui est en cours avec les délégations à Paris. Nous avons évoqué la suite de la demande d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ainsi que l'ouverture des chapitres que nous proposons. Nous avons parlé des problèmes que posent l'attitude du PKK et en particulier des problèmes de frontières, des questions de droit qui en résultent et des enjeux liés au terrorisme.
Nous avons abordé beaucoup d'autres questions concernant la région. A cet égard, je salue et je félicite la Turquie d'avoir été à l'origine de la négociation qui s'engage entre les autorités syriennes et les autorités israéliennes et qui se confirmera peut-être demain. C'est l'un des succès de la diplomatie turque.
Q - Monsieur le Ministre, quelles sont vos attentes concernant cette fin de semaine alors que les représentants israéliens, libanais, syriens se retrouvent tous ici à Paris, au même moment ?
R - Oui, je sais, cela suscite un certain nombre d'attentes et d'espoirs. Nous verrons, je crois, que certains chefs de délégation profiteront de cette occasion pour se parler. Mais je crois que c'est déjà le début de quelque chose que de voir réunis autour de la même table les personnes que vous venez de citer. Je ne parle pas d'un éventuel succès de ce sommet, mais c'est déjà un signe que les 44 chefs d'Etat et de gouvernement soient ensemble, comme les Israéliens et les Syriens, ou le nouveau président du Liban, où a été formé - hier, j'ai parlé avec Fouad Siniora -, un nouveau gouvernement. C'est un succès que d'avoir un nouveau gouvernement libanais. Il y a un vent d'espoir et, désolé de le dire, mais les pourparlers entre les Israéliens et les Palestiniens ne font pas partie pour le moment de ce vent d'espoir. Nous devons aussi les encourager. Un espoir est né à Annapolis et ensuite à la Conférence de Paris mais le processus est lent. Nos amis sont conscients de cela, nous devons leur offrir les moyens d'être plus rapides parce que la population palestinienne attend et il n'y pas de changements.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 juillet 2008