Texte intégral
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Madame la Présidente,
Mesdames, Messieurs les députés,
Je vous remercie de m'avoir invitée à présenter les orientations de la Présidence française du Conseil de l'Union dans les domaines culturel et audiovisuel. J'ai déjà eu l'occasion au cours de ces derniers mois de rencontrer un certain nombre d'entre vous et je tiens à vous dire l'intérêt que je porte à vos travaux, qui permettent de porter très haut la culture dans l'agenda politique européen. J'ai pu aussi constater la très grande convergence de vues entre votre commission et la présidence française : comme vous le constaterez, les orientations que nous avons définies prennent très largement en compte les débats de votre assemblée.
Avant de vous présenter les grandes lignes de ce qui constituera le programme de la Présidence française, je tiens à saluer le remarquable travail accompli par la Présidence slovène. Sous l'impulsion de mon collègue et ami Vasko Simoniti, ministre de la culture et de l'audiovisuel, le Conseil a engagé un travail important sur des sujets majeurs, auxquels nous sommes tous attentifs, comme le dialogue entre les cultures et l'avenir de la création culturelle à l'ère numérique. La négociation du programme « Internet plus sûr » a également bien avancé et je souhaite que nous parvenions à un accord en première lecture, afin que ce programme puisse être mis en oeuvre comme prévu dès janvier prochain. Je salue la détermination dont a fait preuve mon collègue slovène pour faire avancer l'Europe de la culture.
Les orientations de la Présidence française s'inscrivent dans le prolongement de ces travaux. Elles s'intègrent également dans une approche partagée par mes collègues suédois et tchèque avec lesquels nous avons établi conjointement un programme de dix-huit mois.
Je ne reviendrai pas sur le contexte dans lequel s'engage cette présidence. Le Président de la République a eu l'occasion le 10 juillet dernier de préciser devant vous la façon dont la France entendait assumer la charge de la Présidence au service de l'Europe.
Je suis convaincue - et je sais que ce sentiment est partagé - que la culture joue un rôle déterminant pour faire vivre l'Europe, notre Europe, « unie dans la diversité ».
La Présidence s'efforcera de proposer des réponses concrètes aux enjeux auxquels les Européens sont confrontés en matière culturelle et audiovisuelle. Elle fera également en sorte d'inscrire les dossiers culturels dans des enjeux plus globaux comme la croissance, l'emploi, le lien social, le développement durable ou encore les relations entres les différentes régions du monde.
Nos concitoyens attendent beaucoup de l'Europe. La culture, à travers des projets concrets, visibles, susceptibles de concerner chacun dans son quotidien, peut contribuer à répondre à ces attentes.
La Présidence souhaite développer la dimension culturelle du projet européen selon quatre axes :
- Valoriser, protéger et transmettre le patrimoine européen notamment aux jeunes générations. L'article 151 du traité nous invite en effet « à mettre en évidence l'héritage culturel commun » ;
- protéger et encourager la création culturelle et sa diffusion, notamment sur les nouveaux réseaux, à l'ère du numérique ;
- promouvoir le dialogue interculturel et la diversité culturelle et linguistique ;
- valoriser la contribution de l'architecture au développement durable.
1. La valorisation du patrimoine européen :
La bibliothèque numérique européenne, qui permettra à terme l'accès en ligne à plusieurs millions de livres, d'archives, de films, de programmes audiovisuels, d'oeuvres de nos musées, est une priorité de la présidence. Il s'agit d'un projet ambitieux qui requiert la mobilisation de tous les acteurs, publics et privés, et de tous les Etats membres et institutions européennes, afin notamment de poursuivre l'effort de numérisation. Je tiens à cet égard à saluer le travail remarquable de votre Commission sur ce projet. Je souhaite que le Conseil contribue également à lui donner une impulsion décisive : outre le lancement du prototype, envisagé pour novembre, il est essentiel que nous réfléchissions aux conditions de son développement optimal et pérenne.
La présidence française proposera également au Conseil de réfléchir à une initiative visant à mieux identifier et valoriser les lieux témoins de l'histoire et du patrimoine européen. En 2007, de nombreux Etats membres ont lancé un Label du patrimoine européen. Plusieurs sites, aussi divers que les chantiers navals de Gdansk ou les maisons de Robert Schuman et de Verdi, ont été labellisés. La Présidence considère - et je constate que c'est l'opinion également du Parlement européen qui s'est exprimé sur cette question dans son rapport d'initiative sur l'agenda culturel européen - qu'il n'y aurait que des avantages à ce que l'Union se dote d'un tel label. Ce projet pourrait contribuer, par la valorisation du patrimoine culturel européen, à renforcer le sentiment d'appartenance de nos concitoyens à l'Europe et à accroître l'attractivité et le développement économique et touristique des territoires de l'Union.
La lutte contre les trafics illicites de biens culturels constitue également un enjeu de première importance qui concerne tous nos pays. C'est un domaine auquel l'Union peut apporter une véritable plus value. Les Etats membres doivent renforcer leur coopération pour lutter efficacement contre les trafiquants qui ignorent les frontières et pillent sans vergogne les trésors et le patrimoine privé comme public des européens.
Je souhaite que ce sujet soit mis à l'ordre du jour et que les enceintes européennes réfléchissent aux moyens à mettre en oeuvre pour renforcer la coopération dans la prévention et la répression de cette forme de criminalité.
2. La présidence souhaite en second lieu poursuivre très activement le travail engagé sur la création culturelle à l'ère numérique. C'est un enjeu majeur pour la Présidence.
Aujourd'hui, l'offre légale de contenus culturels et créatifs reste insuffisamment développée au niveau européen et le piratage porte durement atteinte à la rémunération des artistes et des créateurs, c'est-à-dire, en définitive, à la création elle-même.
Je sais que le Parlement européen est très attentif à ces questions. Des sensibilités diverses s'y sont exprimées et c'est tout à fait naturel et souhaitable. La Présidence souhaite contribuer de manière constructive, dans le dialogue, la concertation, l'échange de bonnes pratiques, à l'objectif que nous partageons tous qui est de faire vivre notre création culturelle dans sa diversité, en favorisant le rapprochement des points de vue des acteurs de la Culture et de ceux du numérique.
La présidence sera également attentive à ce que la spécificité de la régulation audiovisuelle soit dûment prise en compte dans le cadre de la réforme du « paquet télécom ». L'optimisation de la gestion du spectre radioélectrique est un objectif partagé ; celle-ci doit notamment préserver la capacité des États membres à poursuivre des objectifs d'intérêt général tels que la promotion du pluralisme et la diversité culturelle et linguistique ou l'aménagement de nos territoires.
3. Dans le prolongement du travail réalisé par la présidence slovène, la présidence entend également mettre l'accent sur la promotion du dialogue interculturel et la diversité culturelle et linguistique.
La présidence souhaite ainsi contribuer à l'affirmation de la place de la culture dans les relations extérieures de l'Union, au dialogue interculturel entre les différentes régions du monde et à la diversité culturelle. A cet égard, la Convention de l'UNESCO sur la préservation et la promotion de la diversité des expressions culturelles constitue un instrument de premier ordre, intégré à notre ordre juridique communautaire, qu'il nous faut pleinement mettre en oeuvre. C'est une exigence juridique mais c'est aussi une exigence morale et les attentes en provenance des pays du Sud sont nombreuses.
Le multilinguisme est également une autre manière de faire vivre notre diversité culturelle. La présidence souhaite alimenter la réflexion en la matière à travers l'organisation de ce que nous avons appelé les Etats généraux du multilinguisme à Paris le 26 septembre prochain. Ils seront l'occasion d'examiner les moyens de renforcer non seulement l'apprentissage des langues mais aussi les échanges culturels et la circulation des oeuvres en Europe à travers notamment la traduction. Je sais que votre commission porte un vif intérêt à cette question et j'espère que nous pourrons conjointement faire avancer les politiques en faveur du multilinguisme et du soutien à la traduction.
4. La Présidence souhaite enfin mettre l'accent sur la contribution de l'architecture, discipline culturelle, à l'objectif prioritaire du développement durable.
Il me paraît important que s'engage une réflexion sur la place de l'architecture dans les stratégies nationales et européennes de développement durable afin que celle-ci soit mieux prise en compte par l'ensemble des politiques publiques. L'architecture joue un rôle précieux de synthèse entre des attentes et des besoins parfois contradictoires et permet ainsi d'assurer le développement durable de nos villes.
5. Saison culturelle européenne
Enfin, la présidence française a souhaité mettre à l'honneur de façon la plus concrète et la plus visible qui soit l'extraordinaire richesse et la diversité des cultures européennes en organisant une « Saison culturelle européenne », qui témoigne de la création européenne, passée et présente.
Cette initiative inédite donnera lieu à des dizaines de manifestations culturelles, notamment à 26 projets culturels « tandem », reposant sur la rencontre entre de grands artistes européens et qui seront présentés en France et dans chacune des capitales européennes concernées.
J'ai déjà eu l'occasion d'assister à certaines des premières manifestations de cette Saison culturelle européenne et je peux vous assurer que c'est à la fois une très grande satisfaction - et en même temps très stimulant - de découvrir de regarder le monde à travers une autre culture.
La présidence, soyez en assurés, souhaite donner à la culture toute sa place dans le débat européen et l'action des institutions européennes. Elle souhaite mettre en lumière ce patrimoine, ces lieux, ces oeuvres, ces artistes qui nous aident à ouvrir les yeux sur ce que nous avons été et ce que nous sommes aujourd'hui : des Européens.
Source http://www.ue2008.fr, le 5 août 2008
Madame la Présidente,
Mesdames, Messieurs les députés,
Je vous remercie de m'avoir invitée à présenter les orientations de la Présidence française du Conseil de l'Union dans les domaines culturel et audiovisuel. J'ai déjà eu l'occasion au cours de ces derniers mois de rencontrer un certain nombre d'entre vous et je tiens à vous dire l'intérêt que je porte à vos travaux, qui permettent de porter très haut la culture dans l'agenda politique européen. J'ai pu aussi constater la très grande convergence de vues entre votre commission et la présidence française : comme vous le constaterez, les orientations que nous avons définies prennent très largement en compte les débats de votre assemblée.
Avant de vous présenter les grandes lignes de ce qui constituera le programme de la Présidence française, je tiens à saluer le remarquable travail accompli par la Présidence slovène. Sous l'impulsion de mon collègue et ami Vasko Simoniti, ministre de la culture et de l'audiovisuel, le Conseil a engagé un travail important sur des sujets majeurs, auxquels nous sommes tous attentifs, comme le dialogue entre les cultures et l'avenir de la création culturelle à l'ère numérique. La négociation du programme « Internet plus sûr » a également bien avancé et je souhaite que nous parvenions à un accord en première lecture, afin que ce programme puisse être mis en oeuvre comme prévu dès janvier prochain. Je salue la détermination dont a fait preuve mon collègue slovène pour faire avancer l'Europe de la culture.
Les orientations de la Présidence française s'inscrivent dans le prolongement de ces travaux. Elles s'intègrent également dans une approche partagée par mes collègues suédois et tchèque avec lesquels nous avons établi conjointement un programme de dix-huit mois.
Je ne reviendrai pas sur le contexte dans lequel s'engage cette présidence. Le Président de la République a eu l'occasion le 10 juillet dernier de préciser devant vous la façon dont la France entendait assumer la charge de la Présidence au service de l'Europe.
Je suis convaincue - et je sais que ce sentiment est partagé - que la culture joue un rôle déterminant pour faire vivre l'Europe, notre Europe, « unie dans la diversité ».
La Présidence s'efforcera de proposer des réponses concrètes aux enjeux auxquels les Européens sont confrontés en matière culturelle et audiovisuelle. Elle fera également en sorte d'inscrire les dossiers culturels dans des enjeux plus globaux comme la croissance, l'emploi, le lien social, le développement durable ou encore les relations entres les différentes régions du monde.
Nos concitoyens attendent beaucoup de l'Europe. La culture, à travers des projets concrets, visibles, susceptibles de concerner chacun dans son quotidien, peut contribuer à répondre à ces attentes.
La Présidence souhaite développer la dimension culturelle du projet européen selon quatre axes :
- Valoriser, protéger et transmettre le patrimoine européen notamment aux jeunes générations. L'article 151 du traité nous invite en effet « à mettre en évidence l'héritage culturel commun » ;
- protéger et encourager la création culturelle et sa diffusion, notamment sur les nouveaux réseaux, à l'ère du numérique ;
- promouvoir le dialogue interculturel et la diversité culturelle et linguistique ;
- valoriser la contribution de l'architecture au développement durable.
1. La valorisation du patrimoine européen :
La bibliothèque numérique européenne, qui permettra à terme l'accès en ligne à plusieurs millions de livres, d'archives, de films, de programmes audiovisuels, d'oeuvres de nos musées, est une priorité de la présidence. Il s'agit d'un projet ambitieux qui requiert la mobilisation de tous les acteurs, publics et privés, et de tous les Etats membres et institutions européennes, afin notamment de poursuivre l'effort de numérisation. Je tiens à cet égard à saluer le travail remarquable de votre Commission sur ce projet. Je souhaite que le Conseil contribue également à lui donner une impulsion décisive : outre le lancement du prototype, envisagé pour novembre, il est essentiel que nous réfléchissions aux conditions de son développement optimal et pérenne.
La présidence française proposera également au Conseil de réfléchir à une initiative visant à mieux identifier et valoriser les lieux témoins de l'histoire et du patrimoine européen. En 2007, de nombreux Etats membres ont lancé un Label du patrimoine européen. Plusieurs sites, aussi divers que les chantiers navals de Gdansk ou les maisons de Robert Schuman et de Verdi, ont été labellisés. La Présidence considère - et je constate que c'est l'opinion également du Parlement européen qui s'est exprimé sur cette question dans son rapport d'initiative sur l'agenda culturel européen - qu'il n'y aurait que des avantages à ce que l'Union se dote d'un tel label. Ce projet pourrait contribuer, par la valorisation du patrimoine culturel européen, à renforcer le sentiment d'appartenance de nos concitoyens à l'Europe et à accroître l'attractivité et le développement économique et touristique des territoires de l'Union.
La lutte contre les trafics illicites de biens culturels constitue également un enjeu de première importance qui concerne tous nos pays. C'est un domaine auquel l'Union peut apporter une véritable plus value. Les Etats membres doivent renforcer leur coopération pour lutter efficacement contre les trafiquants qui ignorent les frontières et pillent sans vergogne les trésors et le patrimoine privé comme public des européens.
Je souhaite que ce sujet soit mis à l'ordre du jour et que les enceintes européennes réfléchissent aux moyens à mettre en oeuvre pour renforcer la coopération dans la prévention et la répression de cette forme de criminalité.
2. La présidence souhaite en second lieu poursuivre très activement le travail engagé sur la création culturelle à l'ère numérique. C'est un enjeu majeur pour la Présidence.
Aujourd'hui, l'offre légale de contenus culturels et créatifs reste insuffisamment développée au niveau européen et le piratage porte durement atteinte à la rémunération des artistes et des créateurs, c'est-à-dire, en définitive, à la création elle-même.
Je sais que le Parlement européen est très attentif à ces questions. Des sensibilités diverses s'y sont exprimées et c'est tout à fait naturel et souhaitable. La Présidence souhaite contribuer de manière constructive, dans le dialogue, la concertation, l'échange de bonnes pratiques, à l'objectif que nous partageons tous qui est de faire vivre notre création culturelle dans sa diversité, en favorisant le rapprochement des points de vue des acteurs de la Culture et de ceux du numérique.
La présidence sera également attentive à ce que la spécificité de la régulation audiovisuelle soit dûment prise en compte dans le cadre de la réforme du « paquet télécom ». L'optimisation de la gestion du spectre radioélectrique est un objectif partagé ; celle-ci doit notamment préserver la capacité des États membres à poursuivre des objectifs d'intérêt général tels que la promotion du pluralisme et la diversité culturelle et linguistique ou l'aménagement de nos territoires.
3. Dans le prolongement du travail réalisé par la présidence slovène, la présidence entend également mettre l'accent sur la promotion du dialogue interculturel et la diversité culturelle et linguistique.
La présidence souhaite ainsi contribuer à l'affirmation de la place de la culture dans les relations extérieures de l'Union, au dialogue interculturel entre les différentes régions du monde et à la diversité culturelle. A cet égard, la Convention de l'UNESCO sur la préservation et la promotion de la diversité des expressions culturelles constitue un instrument de premier ordre, intégré à notre ordre juridique communautaire, qu'il nous faut pleinement mettre en oeuvre. C'est une exigence juridique mais c'est aussi une exigence morale et les attentes en provenance des pays du Sud sont nombreuses.
Le multilinguisme est également une autre manière de faire vivre notre diversité culturelle. La présidence souhaite alimenter la réflexion en la matière à travers l'organisation de ce que nous avons appelé les Etats généraux du multilinguisme à Paris le 26 septembre prochain. Ils seront l'occasion d'examiner les moyens de renforcer non seulement l'apprentissage des langues mais aussi les échanges culturels et la circulation des oeuvres en Europe à travers notamment la traduction. Je sais que votre commission porte un vif intérêt à cette question et j'espère que nous pourrons conjointement faire avancer les politiques en faveur du multilinguisme et du soutien à la traduction.
4. La Présidence souhaite enfin mettre l'accent sur la contribution de l'architecture, discipline culturelle, à l'objectif prioritaire du développement durable.
Il me paraît important que s'engage une réflexion sur la place de l'architecture dans les stratégies nationales et européennes de développement durable afin que celle-ci soit mieux prise en compte par l'ensemble des politiques publiques. L'architecture joue un rôle précieux de synthèse entre des attentes et des besoins parfois contradictoires et permet ainsi d'assurer le développement durable de nos villes.
5. Saison culturelle européenne
Enfin, la présidence française a souhaité mettre à l'honneur de façon la plus concrète et la plus visible qui soit l'extraordinaire richesse et la diversité des cultures européennes en organisant une « Saison culturelle européenne », qui témoigne de la création européenne, passée et présente.
Cette initiative inédite donnera lieu à des dizaines de manifestations culturelles, notamment à 26 projets culturels « tandem », reposant sur la rencontre entre de grands artistes européens et qui seront présentés en France et dans chacune des capitales européennes concernées.
J'ai déjà eu l'occasion d'assister à certaines des premières manifestations de cette Saison culturelle européenne et je peux vous assurer que c'est à la fois une très grande satisfaction - et en même temps très stimulant - de découvrir de regarder le monde à travers une autre culture.
La présidence, soyez en assurés, souhaite donner à la culture toute sa place dans le débat européen et l'action des institutions européennes. Elle souhaite mettre en lumière ce patrimoine, ces lieux, ces oeuvres, ces artistes qui nous aident à ouvrir les yeux sur ce que nous avons été et ce que nous sommes aujourd'hui : des Européens.
Source http://www.ue2008.fr, le 5 août 2008