Texte intégral
Monsieur le Président, cher Bruno Bourg Broc
Monsieur le Président délégué, cher Christian Pierret
Mesdames et Messieurs les parlementaires
Mesdames et Messieurs les maires et élus des villes moyennes
S'il fallait une preuve à la qualité du travail de la FMVM, et à l'importance de votre présence dans notre paysage institutionnel, cet anniversaire suffirait à l'apporter.
Une association ne se maintient pas durant 20 ans par hasard ou par habitude. C'est parce qu'elle est portée par un projet qui a du sens ; c'est parce qu'elle sait traduire et répondre aux attentes de ses membres, c'est-à-dire les villes moyennes de notre pays. Le manifeste que vous rendez public aujourd'hui l'atteste. Je vous en félicite.
Je voudrais vous dire quelques mots de mes convictions, après une période évidemment beaucoup plus courte (5 mois) en tant que secrétaire d'Etat en charge de l'aménagement du territoire, mais nourrie elle aussi d'années d'expérience en tant que maire d'une grande ville.
La première conviction, c'est que nous vivons sans doute aujourd'hui, en matière d'aménagement du territoire, l'une des périodes les plus déterminantes, les plus exigeantes et les plus passionnantes de notre histoire.
Les bouleversements qui sont en germe et les enjeux qui s'ouvrent à nous sont au moins aussi importants que ceux, par exemple, de la reconstruction d'après guerre.
Nous avons un nouveau modèle d'aménagement du territoire à bâtir.
L'étalement urbain, la consommation excessive de l'espace, la fragmentation de notre tissu urbain ont non seulement atteint un niveau critique. Mais ils sont de plus totalement incompatibles avec un coût des matières premières qui augmente, avec la mutation énergétique qui s'ouvre devant nous, avec la nécessité de préserver la biodiversité et de s'adapter à la rupture climatique ; en clair, avec les exigences du développement durable.
Parce que 75% de notre population vit maintenant dans les villes et que ce phénomène est loin de s'estomper, nous devons penser la ville en termes de développement durable et d'aménités.
Il faut repenser profondément notre urbanisme. En matière de planification spatiale, nous devons être beaucoup plus ambitieux. Les SCOT pourraient constituer des outils tout à fait performants si leurs objectifs ne se réduisaient pas le plus souvent à de molles intentions. La généralisation de contrats de développement durable territoriaux à l'échelle des SCOT serait de nature à encourager les innovations indispensables à la conduite d'une politique de développement durable. Notre urbanisme doit davantage viser des objectifs précisés par des indicateurs qualitatifs et partagés, qu'à respecter des normes quantitatives. La ville durable est forcément le fruit de la créativité collective.
Ma deuxième conviction, c'est qu'il faut privilégier l'équilibre dans l'action. Equilibre entre territoires ruraux et territoires urbains ; équilibre entre cohésion et compétitivité. Cette conviction elle est au coeur de mon action.
La solidarité joue pleinement dans l'accompagnement que j'ai la responsabilité de mettre en oeuvre dans les villes affectées par les restructurations militaires. Et parmi elles, il y a des villes moyennes (elles ne sont pas majoritaires, car la réforme touche davantage des petites villes). Toutes les mesures d'accompagnement des contrats de site pourront s'y appliquer.
Le soutien à la compétitivité joue à travers la politique des pôles, dont j'ai souhaité qu'elle soit soutenue et prolongée.
Pour moi, les villes moyennes sont bien l'un des pivots d'un développement équilibré de notre territoire. Les villes moyennes, vous le savez bien, c'est 20% de la population française. Dans leur diversité, elles sont souvent très dynamiques, pour l'attractivité résidentielle, pour la dynamique de l'emploi privé, pour les rythmes de croissance de la qualification de l'emploi.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs
On ne peut pas penser le territoire aujourd'hui sans s'attarder sur les villes moyennes. On sait par exemple que dans le domaine de la santé, si elles regroupent 20% de population, elles assurent la desserte sanitaire, médicale et sociale de 60% des la population. Les villes moyennes sont nos « villes d'équilibre » entre les métropoles insérées dans la mondialisation et les espaces ruraux de proximité. Les politiques publiques à venir doivent y être attentives.
Ma troisième conviction c'est qu'il faut retrouver aujourd'hui l'esprit et le courage des grands gestes en matière d'aménagement du territoire. Il faut revenir à l'esprit d'audace et à la vision stratégique qui ont fondé dans notre pays, avec le Général de Gaulle et Olivier Guichard, la politique d'aménagement du territoire. J'ai demandé à la DIACT de repuiser aux sources de la DATAR.
Nous devons renouer avec une vision de prospective et de long terme. Nous devons nous saisir et traiter les grands déséquilibres territoriaux.
Les restructurations militaires ont révélé une fois encore la nécessité de construire, pour le Grand Nord Est de la France, une véritable ambition. Voilà une partie les plus stratégiques de notre territoire, peuplé, doté de savoir-faire, proche du coeur économique européen, et qui pourtant souffre. Le gouvernement a décidé d'engager un vaste plan en faveur du grand Nord Est, dont j'ai confié l'élaboration à Hubert Blanc. J'entends qu'il puisse s'adosser sur le maillage constitué par les villes moyennes de ce territoire.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
L'aménagement du territoire doit retrouver une place centrale dans le débat public. L'Etat doit jouer pleinement son rôle aux côtés des collectivités locales pour relever les défis qui s'annoncent. Le chemin que nous avons parcouru ensemble me laisse penser que nous sommes prêts et solidaires pour y faire face.
Source http://www.diact.gouv.fr, le 17 septembre 2008
Monsieur le Président délégué, cher Christian Pierret
Mesdames et Messieurs les parlementaires
Mesdames et Messieurs les maires et élus des villes moyennes
S'il fallait une preuve à la qualité du travail de la FMVM, et à l'importance de votre présence dans notre paysage institutionnel, cet anniversaire suffirait à l'apporter.
Une association ne se maintient pas durant 20 ans par hasard ou par habitude. C'est parce qu'elle est portée par un projet qui a du sens ; c'est parce qu'elle sait traduire et répondre aux attentes de ses membres, c'est-à-dire les villes moyennes de notre pays. Le manifeste que vous rendez public aujourd'hui l'atteste. Je vous en félicite.
Je voudrais vous dire quelques mots de mes convictions, après une période évidemment beaucoup plus courte (5 mois) en tant que secrétaire d'Etat en charge de l'aménagement du territoire, mais nourrie elle aussi d'années d'expérience en tant que maire d'une grande ville.
La première conviction, c'est que nous vivons sans doute aujourd'hui, en matière d'aménagement du territoire, l'une des périodes les plus déterminantes, les plus exigeantes et les plus passionnantes de notre histoire.
Les bouleversements qui sont en germe et les enjeux qui s'ouvrent à nous sont au moins aussi importants que ceux, par exemple, de la reconstruction d'après guerre.
Nous avons un nouveau modèle d'aménagement du territoire à bâtir.
L'étalement urbain, la consommation excessive de l'espace, la fragmentation de notre tissu urbain ont non seulement atteint un niveau critique. Mais ils sont de plus totalement incompatibles avec un coût des matières premières qui augmente, avec la mutation énergétique qui s'ouvre devant nous, avec la nécessité de préserver la biodiversité et de s'adapter à la rupture climatique ; en clair, avec les exigences du développement durable.
Parce que 75% de notre population vit maintenant dans les villes et que ce phénomène est loin de s'estomper, nous devons penser la ville en termes de développement durable et d'aménités.
Il faut repenser profondément notre urbanisme. En matière de planification spatiale, nous devons être beaucoup plus ambitieux. Les SCOT pourraient constituer des outils tout à fait performants si leurs objectifs ne se réduisaient pas le plus souvent à de molles intentions. La généralisation de contrats de développement durable territoriaux à l'échelle des SCOT serait de nature à encourager les innovations indispensables à la conduite d'une politique de développement durable. Notre urbanisme doit davantage viser des objectifs précisés par des indicateurs qualitatifs et partagés, qu'à respecter des normes quantitatives. La ville durable est forcément le fruit de la créativité collective.
Ma deuxième conviction, c'est qu'il faut privilégier l'équilibre dans l'action. Equilibre entre territoires ruraux et territoires urbains ; équilibre entre cohésion et compétitivité. Cette conviction elle est au coeur de mon action.
La solidarité joue pleinement dans l'accompagnement que j'ai la responsabilité de mettre en oeuvre dans les villes affectées par les restructurations militaires. Et parmi elles, il y a des villes moyennes (elles ne sont pas majoritaires, car la réforme touche davantage des petites villes). Toutes les mesures d'accompagnement des contrats de site pourront s'y appliquer.
Le soutien à la compétitivité joue à travers la politique des pôles, dont j'ai souhaité qu'elle soit soutenue et prolongée.
Pour moi, les villes moyennes sont bien l'un des pivots d'un développement équilibré de notre territoire. Les villes moyennes, vous le savez bien, c'est 20% de la population française. Dans leur diversité, elles sont souvent très dynamiques, pour l'attractivité résidentielle, pour la dynamique de l'emploi privé, pour les rythmes de croissance de la qualification de l'emploi.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs
On ne peut pas penser le territoire aujourd'hui sans s'attarder sur les villes moyennes. On sait par exemple que dans le domaine de la santé, si elles regroupent 20% de population, elles assurent la desserte sanitaire, médicale et sociale de 60% des la population. Les villes moyennes sont nos « villes d'équilibre » entre les métropoles insérées dans la mondialisation et les espaces ruraux de proximité. Les politiques publiques à venir doivent y être attentives.
Ma troisième conviction c'est qu'il faut retrouver aujourd'hui l'esprit et le courage des grands gestes en matière d'aménagement du territoire. Il faut revenir à l'esprit d'audace et à la vision stratégique qui ont fondé dans notre pays, avec le Général de Gaulle et Olivier Guichard, la politique d'aménagement du territoire. J'ai demandé à la DIACT de repuiser aux sources de la DATAR.
Nous devons renouer avec une vision de prospective et de long terme. Nous devons nous saisir et traiter les grands déséquilibres territoriaux.
Les restructurations militaires ont révélé une fois encore la nécessité de construire, pour le Grand Nord Est de la France, une véritable ambition. Voilà une partie les plus stratégiques de notre territoire, peuplé, doté de savoir-faire, proche du coeur économique européen, et qui pourtant souffre. Le gouvernement a décidé d'engager un vaste plan en faveur du grand Nord Est, dont j'ai confié l'élaboration à Hubert Blanc. J'entends qu'il puisse s'adosser sur le maillage constitué par les villes moyennes de ce territoire.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
L'aménagement du territoire doit retrouver une place centrale dans le débat public. L'Etat doit jouer pleinement son rôle aux côtés des collectivités locales pour relever les défis qui s'annoncent. Le chemin que nous avons parcouru ensemble me laisse penser que nous sommes prêts et solidaires pour y faire face.
Source http://www.diact.gouv.fr, le 17 septembre 2008