Déclaration de Mme Rama Yade, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères et aux droits de l'homme, sur l'action internationale en faveur de l'abolition de la peine de mort, à Paris le 10 octobre 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Journée mondiale et européenne contre la peine de mort, le 10 octobre 2008

Texte intégral

En cette journée mondiale et européenne contre la peine de mort, j'appelle une nouvelle fois tous les Etats qui ont encore recours à la peine de mort, à l'abolir.
La France, plus que jamais, est engagée dans ce combat pour l'abolition de la peine capitale. Ce combat est fondé sur le respect de la dignité humaine et sur le principe de l'inviolabilité de la vie. Il va dans le sens de l'Histoire, de la justice et des valeurs universelles.
Aujourd'hui, la peine capitale recule partout dans le monde. Chaque année, de nouveaux pays rejoignent la liste toujours plus longue des nations abolitionnistes : trois pays en moyenne depuis dix ans. Quatre Etats depuis le 10 octobre dernier.
En 2007, pour la première fois, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution relative à un moratoire universel sur le recours à la peine de mort. Ce fut une étape historique. La France est déterminée à rendre ce processus irréversible.
Et pourtant, dans de nombreux pays encore, les exécutions se poursuivent, souvent dans des conditions abominables, comme la lapidation. Des mineurs sont parfois condamnés. Sans oublier les erreurs judiciaires, irréparables.
C'est pourquoi, l'objectif d'une abolition "pure, simple et définitive de la peine de mort" comme l'écrivait Victor Hugo, nécessite une mobilisation de chacun et la capacité d'indignation de toutes et de tous.
Je souhaite rendre hommage aujourd'hui aux défenseurs des Droits de l'Homme qui, avec courage et persévérance, luttent au quotidien, malgré les menaces, le harcèlement et parfois l'emprisonnement, pour un monde plus digne, plus juste, plus humain et enfin débarrassé de ce châtiment cruel et d'un autre temps.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 octobre 2008